Encore plus de nouvelles. Le format court en littérature est très présent dans les lettres belges, où quelques éditeurs se distinguent particulièrement.
Et si l'on est curieux, on peut en savoir plus sur ce genre littéraire dans l'article signé par Anne-Lise Remacle "Le plaisir de faire court" dans le magazine Wallonie-Bruxelles Edition.
Elles sont bringuebalées par les hasards de la vie, par des rencontres improbables, par des doutes salutaires, par le souffle d'un vent inattendu, redouté ou inespéré. Elles roulent sur leur chemin, se bousculent parfois, s'incrustent ou s'envolent ou se perdent dans les fossés des bas-côtés. Elles s'agitent souvent et laissent apparaitre leurs hésitations, leurs forces et leurs faiblesses. Un jour ou l'autre, nous sommes tous des « grenailles errantes »...
La nouvelle "La salle d'attente" a obtenu le Prix Jean Lebon 2019 de la Ville d'Aubange (Belgique).
C'est agréable de faire court. C'est un peu secouer la tête, le porte-plume, et constater que des dizaines, des centaines de petites histoires, de petites pensées, s'éparpillent tout autour. Et pour celui qui les découvre, c'est un peu comme regarder le ciel, avec ses myriades d'étoiles, certaines plus brillantes car plus proches, d'autres plus obscures et lointaines, mais toutes recouvrant un monde à explorer, à rêver, à imaginer, à préserver. En tout cas, c'est un univers à partager, puisque lire et puis écrire, c'est aussi cultiver son champ d'étoiles.
Ce livre est une collection de nouvelles courtes, voire très courtes. Des personnages inadaptés te racontent leur rapport tourmenté au monde. Leurs regards se croisent parfois. La blessure d'amour, l'ultra-libéralisme et la bêtise abyssale des réseaux sociaux sont des thèmes importants de ce kaléidoscope d'émotions.
Faut pas laisser traîner des mots, des phrases dans les canaux, dans les caniveaux ou dans les berceaux. Ça persifle, ça souffle, ça siffle, là, sous les yeux de Tristan Alleman. Entre ses doigts, ça d'vient des traits, des bouts d'gras, des rimes, des p'tits pois, et des brins d'herbes. Et puis des graines. Et puis des fleurs ? Parfois.
De meublé en château, de grenier en cachot, d'Afrique en Italie, on voyage, pris, comme les personnages, entre passé et présent, rêve et réalité, bonheur et horreur, dans un tourbillon de peur de toutes les couleurs. La vie, la mort, l'amour, le mystère, un doigt de folie, un soupçon de fantastique, un zeste de cruauté... Dix nouvelles souvent tendues, parfois cruelles, où l'on frémit, doute et espère.
"Ces nouvelles jettent un peu d'acide sur les travers d'une société malade. Performance, dislocation des liens, violence sourde, négation et contention de la puissance de l'amour, de l'art, du fait d'être vivant et humain. Les auteurs expriment avec ces textes un désir de contemplation, de lecture, de nature, de sens. De calme. Mollo. Sur la win.
Christophe Esnault et Lionel Fondeville auscultent les amours de personnages en perdition, ravagés par le manque et le tropplein, mais qui chaque jour plongent une main dans leur poitrine. Pour vérifier que leur coeur bat encore.
Ces nouvelles entendent soigner le lecteur, par immersion dans une tendre ironie, afin qu'il puisse trouver sa place dans le cosmos."
Douze nouvelles sur le confinement, le Covid-19 et cette époque trop sûre d'elle-même qu'un virus a balayée.
Les aphorismes jalonnent la durée. Qui ne les note pas oubliera tout, et surtout l'essentiel de Sa vie, qui, en fait, n'est constituée que de vétilles amusantes ou contrariantes et autres circonstances anodines. Les proverbes sont la sagesse des nations, les aphorismes leur dissipation. L'aphorisme est semblable à du café soluble. (On dirait du Baudelaire) Parfois, pas toujours, on écrit un aphorisme parce qu'on a presque rien à dire. L'aphorisme est un pet de travers, la luna storta, comme on dit en Italie. L'aphorisme : un jour cinglé, un jour cinglant. Au mieux les deux en même temps. Il vient de me passer par la tête une pensée si belle qu'elle s'est enfuie tout de suite par la fenêtre vers le ciel.
« Elle avait déjà décidé, c'est là qu'elle s'installerait. Elle avait retrouvé la vue, elle avait un horizon. Tout à coup, elle respirait mieux. L'air d'ici, elle le sentait, serait vivifiant. Elle serait bien dans cet appartement. De son cinquième étage, elle surplomberait les tracas, regarderait de haut ses chagrins ».
Fenêtre ou couloir ? Contrairement à ce que proposent les compagnies ferroviaires, les choix sont nombreux, changeants et nuancés.
Les personnages des dix-neuf nouvelles de ce recueil vivent tous des situations qui questionnent leur place, au sein du couple, de la famille, au travail, ou vis-à-vis d'eux-mêmes : place à trouver, à retrouver, à conquérir, à garder, à ajuster, à accepter ou à quitter.
L'Armistice. 11 novembre 1918.
Onze heures du matin. Il gèle.
Tout s'arrête. L'aube d'un monde nouveau.
Onze nouvelles.
Soldats, mères, épouses, frères, orphelins, civils, descendants, un juge, un avocat, un accroc à l'absinthe. Tous confrontés à l'expérience intime de la guerre.
Histoires de l'Histoire.
Dans La Robe de Nuit, la narratrice évoque sa mère, hospitalisée à la suite d'une chute. Une nouvelle vie s'amorce que la fragilité rend plus précieuse encore. Avec une belle acuité, Véronique Janzyk évoque ce quotidien teinté par la joie d'un présent à réinventer bien plus que par la mélancolie d'un passé révolu.