Au moment où une guerre se déclare en Europe, le regard sur les ouvrages qui évoquent l'Ukraine est éclairant : pays fragile, nation en quête de reconnaissance, territoire qui tente de se (re)construire. Toute la complexité d'une nation où se croisent des cultures.
Ce livre donne des clés pour déchiffrer non seulement les faces cachées de Poutine mais aussi les aléas de ce nouveau monde. Il est le résultat d'une longue enquête qui devait être publiée plus tard, mais les événements tragiques en ontaccéléré la parution.
L'auteur, qui a connu Vladimir Poutine, aide à comprendrece qui se trame dans l'esprit du dirigeant russe. VladimirFédorovski voit en lui cinq hommes qui façonnent le leader guerrier d'aujourd'hui : l'enfant meurtri, le sportif tacticien, l'espion fourbe, l'homme politique blessé et le tsar fantasmé. Ce qui arrive est d'une gravité pire que la guerre froide car il y avait des lignes rouges à ne pas franchir.
On assiste à un grand mélange entre propagande et politique réelle ; on ne parle plus le même langage ; on joue perdant perdant. Pour reconstruire, il faut tenir compte dne erreur fondamentale qui remonte à la fin de la sortie du communisme : les Occidentaux ont refusé d'associer la Russie au monde libre. On a marginalisé la Russie, on l'a humiliée même, et on le paie très cher aujourd'hui.
De mère russe, de père ukrainien, l'auteur est doublementdéchiré. Il a le sentiment que tout le sens de sa vie diplomatique comme fossoyeur de la guerre froide a été anéanti.
Pendant qu'il écrit son troisième roman, Langue maternelle, qui paraîtra en 1982, Josef Winkler loue une chambre dans une ferme de montagne de Carinthie. Il noue alors une relation de confiance avec sa logeuse, qui se met à lui raconter sa vie : née en 1928 en Ukraine, elle est arrivée en Autriche à l'âge de quinze ans, amenée de force avec sa soeur par l'armée allemande pour travailler dans une exploitation agricole.
C'est à Nietotchka Vassilievna Iliachenko que l'écrivain donne la parole dans la plus grande partie de ce livre. le lecteur suivra ainsi le destin douloureux de la jeune paysanne dont la famille fut éprouvée par les expropriations massives, puis par l'Holodomor, « l'extermination par la faim » infligée à l'Ukraine par le pouvoir soviétique.
Une figure, celle de la mère qu'elle n'a jamais revue, domine cette autobiographie d'une intensité bouleversante et dont Josef Winkler a tenu à préfacer la traduction française. Elle est accompagnée de documents authentiques : les lettres de la mère à ses deux filles.
« Nous sommes un peuple de 42 millions d'habitants sur un territoire plus vaste que la France ou qui l'était, jusqu'à ce que la presqu'île de Crimée lui soit arrachée. Notre civilisation est plus ancienne que celle de la Russie, nos liens avec la France remontent au Moyen Age. L'Ukraine était un royaume avec Kiev pour capitale quand Moscou n'était qu'un bourg au milieu de nulle part.
Pendant plus de trois siècles, nous sommes passés pour la province d'un empire qui nous avait pris jusqu'à notre nom. Mais lorsque les murailles de l'Union soviétique sont tombées, notre « terre qui n'est pas la nôtre » comme l'écrivait le poète, s'est réveillée. Enfin, elle allait pouvoir choisir son destin et cesser de suivre celui imposé par les autocrates de l'Est. Vingt-deux ans plus tard, Vladimir Poutine a cru pouvoir mettre un terme à cette « récréation ». Au nom d'un génocide, sorti de son imagination, contre les russophones, il a cru que ses soldats seraient accueillis avec le pain et le sel. Pour annexer l'Ukraine, il suffisait de cent cinquante mille hommes et d'un déluge de bombes. Écrase-t-on une idée avec un marteau ?
Je suis née à Kiev. Mon père est mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Il portait l'uniforme soviétique, comme près de sept millions de soldats ukrainiens. Près de la moitié ont été tués.
Violoniste, professeur au Conservatoire national supérieur de Kiev, j'ai reçu, à Moscou, les conseils du meilleur des hommes, un des rares violonistes dont les Français connaissaient le nom : David Oïstrak, né en Ukraine où il a étudié et commencé sa carrière. Et j'ai aimé de toute mon âme d'artiste la culture ukrainienne, de Chevtchenko, notre Hugo, à Silvestrov, comme j'ai aimé la culture russe, de Tchaïkovski à Tolstoï et Dostoïevski.
Dans l'après-guerre, ma mère qui avait été chanteuse à l'opéra de Kiev, voulut me faire apprendre le français... « A quoi cela lui servira-t-il ? » lui demandait-on. Personne ne pouvait alors quitter l'Union soviétique.
J'aimerais aujourd'hui raconter aux Français pourquoi notre identité n'est pas une invention de Maïdan, et pourquoi les Ukrainiens, tenaces, têtus, courageux, à l'image du boxeur Klitchko, montagne des rings qu'aucun coup ne parvenait à ébranler, font envers et contre tout, et depuis si longtemps, le choix de l'Europe et de la démocratie.
Une nation est, comme un diamant, composée de milles facettes, si scintillantes que parfois elles nous aveuglent. Nous sommes le passé, le présent, les vivants et les morts, l'histoire et la géographie, la poésie, les oeufs peints de Pâques, les chemises brodées, le bortsch. Et la passion.
La Russie, si prompte à renouer avec ses vieux démons, nous accuse du crime de fascisme : mais qui se trompe d'époque ?
Aux femmes qui ont accouché sous les bombardements, à ceux qui se sont terrés dans leurs caves, à ceux qui ont passé leur rage en fabriquant des « cocktails ukrainiens », à ceux qui tiraient les missiles stinger, à ceux qui distribuaient la nourriture dans les supermarchés, à ceux qui posaient les garrots, à ceux qui les fabriquaient, au sniper qui abattit le général Tchétchène, à tous ceux qui se sont battus, à ceux qui ont attendu. Et même à ceux qui doutent encore que l'Ukraine existe, je dédie ce livre. »
Kharkiv. Marioupol. Lougansk. Tchernihiv. Boutcha...
« Je prie mes lecteurs, tous ceux qui sont auprès de nous par la pensée en ce moment, de graver dans leur mémoire ces noms de villes ukrainiennes. Ces lieux nous appartiennent à nous tous. La responsabilité de leur sécurité incombe au monde entier. ».
Dès le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, l'écrivaine et photographe Evgenia Belorusets a entrepris de tenir un journal, dans lequel elle raconte le quotidien des habitants de Kiev : le sifflement des bombes, le silence des rues dévastées, la sidération, l'effroi, l'incertitude. Mais la vie, aussi, qui continue vaille que vaille à travers les gestes les plus anodins - échanger quelques mots avec un voisin, s'asseoir un moment sur un banc dans un parc, attraper au vol le miracle d'un sourire, d'un rayon de soleil, d'une minute de répit.
Avec ce document exceptionnel, dans lequel dialoguent textes et photographies, Evgenia Belorusets fait acte de résistance à sa manière intime, tentant, par les seules armes de l'art et de la littérature, de nous faire prendre la mesure exacte, à hauteur d'humanité, du drame qui se joue aujourd'hui à nos portes.
"Franchira-t-il le Rubicon ? La question est sur toutes les lèvres, alors que la Russie poursuit son invasion de l'Ukraine : le président Vladimir Poutine osera-t-il recourir à des armes de destruction massive ? C'est l'une des menaces abordée par cet ouvrage qui permet de comprendre le choc de la guerre en Ukraine, ses enjeux et au-delà le nouveau monde en formation.
Quelle est la grande stratégie russe à l'oeuvre ? Pourquoi Poutine sème-t-il le chaos et la désolation? Comment la Russie instrumentalise-t-elle le droit international pour justifier son bellicisme ? Quel sera le sort des exilés de guerre ? Comment l'Afrique réagit-elle à l'offensive russe ? À quelle justice internationale sera-t-il possible de recourir pour l'Ukraine ? La Russie peut-elle se déconnecter d'Internet ?"
Hiver 2018. Sur la ligne de front du Donbass, la guerre s'est installée depuis quatre ans. Plus grand monde ne se rappelle comment tout a commencé. L'héroïsme et les beaux principes ont depuis longtemps cédé la place à une certaine routine. Mais quand un enfant est assassiné sauvagement, même le colonel Henrik Kavadze, l'impassible chef de la police locale, perd son flegme.
Benoît Vitkine, lauréat du prix Albert-Londres 2019, aborde un angle mort de la géopolitique mondiale : le déchirement d'une région entre la Russie et l'Ukraine, volontairement ignoré et toujours d'actualité.
Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apithe´rapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part a` l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
Depuis une dizaine d'années, l'Ukraine apparaît régulièrement sur le devant de la scène internationale, que ce soit pour ses mouvements protestataires, ou à propos de l'annexion de la Crimée par la Russie et du conflit à l'est du pays, semblant constituer le théâtre d'une nouvelle guerre froide qui cristallise les tensions entre la Russie et les nations occidentales.
Les événements récents sont aussi l'occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays est lacunaire, se limitant souvent aux clichés d'une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l'URSS et d'une suite de gouvernants entachés par une corruption massive.
Partant de ces idées reçues, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine, terre de contrastes.
L'Ukraine est au centre de la nouvelle guerre froide qui s'est installée entre les pays occidentaux et la Russie. En 2013, les Ukrainiens ont conduit une révolution pour se rapprocher de l'Europe. Ils l'ont vite payé par l'annexion de la Crimée, puis par un conflit armé alimenté par la Russie, à l'est de leur territoire. Depuis, malgré la guerre qui se prolonge, l'Ukraine tente de se construire un nouveau destin. Quelles sont ses chances d'y arriver ? D'où est venue cette aspiration à s'émanciper ? Comment ce pays s'est-il transformé depuis la révolution du Maïdan ?
Entre enquête et reportage, ce récit revient sur les événements clés de la crise ukrainienne, dont l'auteur a été le témoin. Il dessine le visage d'une nation en train de se réinventer et permet de comprendre ce qui se joue, aujourd'hui, dans ce pays nouveau sur la carte de l'Europe mais dont l'histoire vient de loin.
De la crise ukrainienne à la guerre en Syrie, de l'ingérence supposée dans les élections américaines au vaccin Spoutnik-V en passant par le bras de fer avec les Etats-Unis autour du gazoduc Nord-Stream-2, la Russie est revenue depuis quelques années sur le devant de la scène internationale dans un contexte de refroidissement sans précédent des relations russo-occidentales. Quels sont les ressorts de ce retour de puissance ? La Russie a-t-elle encore les moyens économiques et humains de ses ambitions ? Cet ouvrage propose une analyse géoéconomique et géopolitique des fondements de la puissance russe contemporaine afin d'évaluer la durabilité et l'ampleur du retour de Moscou sur la scène internationale. 30 ans après l'effondrement de l'URSS en décembre 2021, comprendre où en est la Russie aujourd'hui permet de mieux appréhender les transformations profondes qui affectent l'architecture des relations internationales contemporaines.
Dans ce livre de 2003 devenu un classique, Timothy Snyder retrace, sur une durée de plus de quatre siècles, la construction et la reconstruction de l'idée de nation dans l'Europe du Nord-Est.
À l'orée de l'ère moderne, en 1569, la création de la République polono-lituanienne, dite aussi des Deux Nations, couvrant les territoires polonais, bélarusse, ukrainien et balte actuels, correspondait à une vision de la nation ouverte, fondée sur la citoyenneté et tolérante envers les langues et les religions. Elle acceptait en outre les diverses allégeances politiques en vigueur sur ces territoires.
Selon l'historien américain, cette formule s'est brisée avec la révolution polonaise de 1863 et l'émergence du nationalisme moderne, qui lui a substitué une conception de la nation ethnique, linguistique et religieuse. Cette dernière ne tardera pas à susciter d'innombrables atrocités, qui culmineront, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dans les provinces de Galicie et de Volhynie, avec les effroyables nettoyages ethniques réciproques entre Polonais et Lituaniens.
La synthèse de cette histoire de longue durée, Timothy Snyder la trouve dans le fait que, quelque amère qu'ait été la reconstruction de ces nations, une politique polonaise sage et ambitieuse a abouti, après la chute du communisme, à l'abandon des revendications territoriales entre voisins orientaux, au gel des frontières issues de la décomposition de l'Union soviétique et à la construction de l'avenir par une intégration à l'Ouest (OTAN et Union européenne).
Selon Timothy Snyder, le legs de la vieille République polono-lituanienne protomoderne reste ainsi visible à qui se donne la peine de regarder sous les cendres de la géopolitique moderne.
La famine meurtrière qui frappa l'Ukraine au début des années 30 reste un des chapitres les moins explorés de l'Histoire soviétique. Anne Applebaum répare enfin cette injustice par un livre qui fera date. Elle impressionne par la somme des connaissances rassemblées et commentées sur ce qui fut une véritable extermination de tout un peuple organisée par le Parti communiste soviétique sous Staline, mais aussi par son talent d'écrivain. Son récit des faits débute par l'histoire de la révolution ukrainienne en 1917 et celle du mouvement national qui en est issu, puis se poursuit par les premières décisions du Politburo sur la politique agricole à mener dans cette province si fertile de l'Union Soviétique jusqu'à la persécution systématique de l'élite ukrainienne. Le tableau brossé par Applebaum nous plonge de manière inédite dans les horreurs de la répression menée par le régime stalinien. Car cette famine « organisée » fit plus de 5 millions de victimes - dont 3.9 millions d'Ukrainiens, et l'héritage de cette mémoire que l'URSS a tenté d'éradiquer joue évidemment un rôle considérable dans les relations russo-ukrainiennes au temps présent.
Famine rouge s'impose par sa documentation incontestable, sa hauteur de vue et les perspectives qu'il dégage, c'est aussi un livre nécessaire pour comprendre un épisode tragique de l'Histoire du XXème siècle autant que la réalité politique actuelle de cette région du monde.
Peut-on parler de malédiction ukrainienne ? Les crises succèdent aux crises et l'Ukraine surgit régulièrement dans l'actualité comme un diable de sa boîte et généralement, c'est dans un contexte de catastrophes, de rébellions contre le pouvoir ou de scandales : Tchernobyl, Révolution orange, EuroMaïdan, problèmes gaziers avec la Russie, élections à répétition, corruption, collusions entre oligarques et politiciens, instabilité politique chronique, etc. Tout cela sur fond de divisions et de rivalités persistances entre les deux parties du pays, l'est - globalement tourné vers la Russie - et l'ouest qui regarde l'Union européenne avec les yeux de Chimène Expliquer les raisons de cette situation hors normes en plongeant dans l'histoire récente de l'Ukraine, tel est le propos de l'ouvrage.
Il revient sur l'histoire mouvementé de cet État qui a toujours cherché à exister sans y parvenir de manière durable. Plusieurs questions se posent sur les mythes et les réalités de l'identité ukrainienne. Quelles sont les racines historiques du « peuple ukrainien » ? Et d'ailleurs, un seul peuple ou plusieurs ?
Un chapitre sera consacré à chacune des étapes de la création de l'État ukrainien et à ses différents avatars jusqu'à aujourd'hui.
La deuxième partie traitera des événements qui ont secoué l'Ukraine depuis novembre 2013 et qui, même s'ils n'ont pas dégénéré en guerre civile, ont provoqué l'une des crises internationales majeures en Europe depuis l'effondrement de l'Union soviétique.
En réalité, il n'y a pas une seule crise mais plusieurs qui s'emboîtent à la manière des matriochki de l'artisanat. Un chapitre sera consacré à chacune d'entre elles, à savoir crise économique, crise politique, crise institutionnelle, crise internationale.
Le photographe Niels Ackermann et le journaliste Sébastien Gobert sont des arpenteurs amoureux de l'Ukraine. Ils nous emmènent en voyage dans le Donbass, dans la ville de Novhorodske, autrefois appelée New York. À quelques kilomètres de la ligne de front, en plein coeur du conflit russo-ukrainien, ils rencontrent les habitants, les écoutent, les regardent, partagent un peu de leur quotidien. Tous décrivent leur lutte pour continuer à vivre librement sur ces terres qui les ont vus naître.
New York, Ukraine se présente comme un guide d'une ville que vous ne vous attendiez pas à visiter. Loin des clichés sur l'Europe de l'Est, les auteurs nous conduisent à travers la ville, dévoilant des lieux déglingués et surprenants, et une histoire riche de la tradition mennonite des anciens colons allemands. Dans les portraits merveilleusement vivants de Niels Ackermann, dans les interviews drôles ou graves de Sébastien Gobert, le lecteur découvre les répercussions de la guerre sur la vie des habitants. Ce livre nous donne à sentir leur formidable énergie de vivre. Aujourd'hui, les Novhorodskiens ont obtenu de rendre à leur ville son nom originel de New York : il devient le symbole d'un nouveau départ.
De 1917 à 1921, en Ukraine du sud-est, les masses paysannes, qui étaient entrées en révolution, durent se battre sur plusieurs fronts. Contre les allemands, les nationalistes, les blancs..., avec, quelques fois, le soutien, chiche, des bolcheviks. Et, contre tous ceux-là, dès lors qu'elles s'efforçaient de mettre en oeuvre la révolution sociale d'Octobre. La Makhnovchtchina (du nom de son leader charismatique, Nestor Makhno) fut l'âme de ces combats. Mieux, en anéantissant l'armée blanche de Dénikine qui se trouvait à l'aube de prendre Moscou, elle sauva la révolution. Mais, épuisée et saignée à blanc, elle se fit peu à peu grignoter et liquider par l'armée rouge. Cet album nous conte cette aventure extraordinaire d'une révolution trahie et celle d'un de ceux qui l'incarnèrent corps et âme : Nestor Makhno.
« L'anarchisme, ce n'est pas seulement une doctrine qui traite de la vie sociale de l'homme, comprise dans le sens étroit que lui prêtent les dictionnaires politiques et, parfois, lors de meetings, nos orateurs propagandistes. C'est aussi un enseignement qui embrasse la vie de l'homme dans son intégralité».
Ainsi commence cette nouvelle édition de ces textes, trop souvent négligés par les penseurs d'aujourd'hui, signés du plus célèbre anarchiste ukrainien de la Révolution russe et de la terrible guerre civile qui ensanglanta la future URSS dans les années vingt.
Des textes fondateurs de la pensée politique de celui qui réussit à tenir tête à Lénine, Trotsky comme à l'armée des contre-révolutionnaires sous les ordres du général Dénikine.
Ce recueil est précédé de la vibrante nécrologie que Lucille Pelletier, célèbre militante anarchiste française écrivit en 1934 dans la revue libertaire, La Révolution prolétarienne, en hommage à Nestor Makhno.
HOLODOMOR est le terme qu'utilisent les Ukrainiens pour désigner le génocide contre le peuple ukrainien. Philippe et Anne-Marie Naumiak, enfants d'un survivant du Holodomor qui a vécu en France pendant plus d'un demi-siècle, font le choix de témoigner pour l'Histoire : « Notre démarche n'est pas une quête de racines que nous n'avons, du reste, jamais oubliées. C'est un retour que nous savions inévitable aux sources d'une tragédie familiale, politique, mémorielle, nationale et religieuse dont nous sommes les témoins et les héritiers. » Après avoir retracé l'itinéraire de leur famille, ils livrent au lecteur des récits authentiques, recueillis en Ukraine, dans lesquels les derniers témoins du Holodomor racontent l'horreur - inimaginable, indicible, absolue - qu'ils ont connue.
Scythie, Ruthénie, Petite-Russie - mais aussi Cimmérie, Roxolanie, « Pays des Cosaques »... Ces noms d'origine indigène ou étrangère ont en commun d'avoir été portés par les territoires qui constituent aujourd'hui l'Ukraine. L'étude de ces appellations et de leur usage permet de revisiter l'histoire du pays, de sa formation, de l'éveil et du développement de l'identité nationale ukrainienne. Elle éclaire aussi les visions qu'ont eues de ces régions les observateurs étrangers, d'Hérodote aux témoins de la lutte pour l'indépendance.
Depuis près de deux décennies, Moscou tente de se recomposer et de reprendre son rang de puissance planétaire tout en récusant les schémas préconisés par Mackinder et Brzezinski, notamment sur l'endiguement de toute puissance qui tenterait d'émerger au coeur de l'Eurasie. Cet essai se veut une participation à la conceptualisation d'une littérature conciliant l'ingérence au réalisme dans la lutte pour la projection de la puissance aux nouvelles fissures de la société internationale suite aux tendances unilatéralistes d'une autre puissance, au départ dominante. C'est aussi une contribution à l'analyse de l'évolution récente des relations russo-américaines partant des crises syrienne et ukrainienne.
Déboulonnement de statues de Lénine en Ukraine; réhabilitation du passé impérial et stalinien en Russie; nouvelle « politique historique » officielle en Pologne: depuis la chute du communisme en 1989-1991, les questions mémorielles sont au centre de l'actualité polonaise, ukrainienne et russe. Elles alimentent les batailles géopolitiques en cours autour de l'ancrage européen de la Pologne ou de l'Ukraine, de l'annexion de la Crimée ou de la guerre dans le Donbass.Or, la Russie, l'Ukraine et la Pologne sont liées par une histoire commune où les conflits font disparaître les cohabitations et la diversité humaine de ces territoires. En éclairant des espaces, des événements et des figures qui ont été l'objet de récits historiques divergents, voire conflictuels, cet ouvrage montre comment, de l'histoire à la mémoire, des « romans nationaux » antagonistes sont écrits.
LIGNES DE VIE D'UN PEUPLE Conçue par les ateliers henry dougier (fondateur des éditions Autrement), cette collection « raconte » les peuples aujourd'hui, trop souvent invisibles. Elle met en scène leurs valeurs, leurs interrogations, leurs créations, leurs passions partagées dans une grande enquête tissée d'histoires fortes, révélatrices de leur culture profonde.
LES UKRAINIENS Les Ukrainiens, qui sont-ils ?. Oukraïna signi?e « aux con?ns », et les Ukrainiens sont par conséquent « ceux des con?ns », rendus presque éphémères par la puissance du maelström géopolitique ac- tuel. Si l'Ukraine fait la Une, les Ukrainiens, eux, plus rarement : un reportage à chaud, produit dans l'instant, n'offre que rarement au lecteur la possibilité de saisir l'esprit d'une nation en devenir, résultat d'un passé complexe et lointain.
Il est temps de ramener les Ukrainiens « des con?ns » au centre du récit. C'est l'objet de ce livre : amener le lecteur à une connaissance des Ukrainiens détachée de la fébrilité actuelle. Découvrir ce peuple « du sud », chaleureux, émotif, prêt à faire la fête, malgré une identité ?oue, un territoire malmené par l'histoire, un manque d'as- surance exacerbé par les fractures identitaires, sociales et géogra- phiques, et dont la crise actuelle ne fait que dramatiser les enjeux.
La nouvelle présidente de l'Ukraine, Olena Hapko, prépare son investiture. Femme d'affaires au passé violent, celle que l'on surnomme la Princesse de l'acier savoure sa victoire. La voilà au sommet. À ses pieds, l'Ukraine et sa steppe immense. Mais la Russie ne l'entend pas ainsi. Face à la future présidente, les services secrets russes et les oligarques locaux attisent les révoltes populaires.
Trente jours séparent l'élection de la cérémonie d'investiture. Durant ces trente jours, Olena Hapko va devoir faire ce qu'elle a toujours fait : survivre. Avec comme seules armes sa férocité et sa connaissance parfaite du marécage politique ukrainien.
Avec ce nouveau polar, Benoît Vitkine, journaliste et prix Albert-Londres, excellent connaisseur du monde post-soviétique, décrit avec précision, sans romantisme, le monde des oligarques et de la géopolitique. Les complots et les tractations de coulisse qu'il décrit trouvent un fort écho dans l'actualité.
Le régime russe actuel est la principale menace de conflit sur la planète aujourd'hui comme le montrent les événements récents en Géorgie, en Ukraine, en Syrie mais aussi la déstabilisation des démocraties occidentales observée par les Parlementaires européens. Ce livre raconte l'évolution du conflit croissant entre la Russie de Vladimir Poutine et les démocraties occidentales et propose des issues à la crise.
Il y a urgence, en plus du travail diplomatique, de coordonner tous les mouvements de la société civile en France et au sein des démocraties occidentales qui luttent contre le régime autoritaire et anti-démocratique russe. Il ne s'agit pas d'un combat contre la nation russe. Bien au contraire il s'agit d'aider les Russes à se débarrasser de l'excroissance mafieuse et kleptocratique qui a pris le pouvoir au Kremlin avec Vladimir Poutine en 1999. Les Etats, s'ils veulent éviter la partie de domino qui a entraîné le monde vers la guerre en 1939, se doivent de soutenir un mouvement citoyen en faveur de la paix.
Pour donner de vraies chances à la paix en Europe, un nouveau récit historico-symbolique, capable de dégager les valeurs qui animent historiquement les sociétés européennes, doit être écrit avec la participation de l'ensemble des historiens et des citoyens du continent.
Journaliste et bloggeur ukrainien, Stanislav Asseyev a couvert le conflit du Donbass en écrivant sous pseudonyme. Il a été enlevé en mai 2017 et accusé d'espionnage. Détenu dans une ancienne usine transformée en centre d'art contemporain avant de devenir une prison, il a été libéré en décembre 2019 sous la pression de Reporters sans frontières, d'Human Right Watch et de l'OSCE. Un témoignage puissant sur une barbarie moderne et européenne. L'ouvrage sort en même temps en anglais et en allemand.