"Ouvrir un livre pour arrêter le temps, rendre l’horizon plus vaste et l’été plus intense : peut-on rêver meilleur programme de vacances ? Nous vous souhaitons un été de belles découvertes »
Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont celui qu'occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu'une voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années.
On s'active, on se prépare pour l'anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante ans. Mais alors que la fête se prépare, des inconnus rôdent autour de la maison.
Benjamin Grossmann veut croire qu'il a réussi, qu'il appartient au monde de ceux auxquels rien ne peut arriver, lui qui compte parmi les dirigeants de BeCurrent, une de ces plateformes américaines qui diffusent des séries à des millions d'abonnés. L'imprévu fait pourtant irruption un soir, banalement : son téléphone disparaît dans un bar-tabac de Belleville, au moment où un gamin en survêt le bouscule. Une poursuite s'engage, suivie d'une altercation. Tout pourrait s'arrêter là, mais, le lendemain, une jeune policière assène des coups de pied au corps inanimé du gamin : une vidéo prise à la dérobée par une lycéenne enflamme les réseaux sociaux.
Personne n'en sortira indemne. Ni Benjamin Grossmann, en prise avec une culpabilité grandissante, ni la voleuse d'images, ni la jeune flic, ni les jeunes des cités voisines, ni le prédicateur médiatique. Tous percutés par des logiques fatales : confrontations identitaires, escalades sur les réseaux sociaux et violences émeutières.
«Le monde déborde de rêves qui jamais n'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles.»Dans un petit village des fjords de l'Ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun participe à cette ronde de rêves et de désirs qui forment la vie. Mais leur quotidien bien ordonné se dérègle parfois:le retour d'un ancien amant qu'on croyait parti pour toujours, l'attraction des astres ou un chignon de cheveux roux - il suffit de peu pour faire basculer un destin...
«Chaque matin je me lève à l'aube, quand les brumes de la vallée trempent le pied de la montagne. La veille, Maman a allongé le fond de soupe laissé sur le poêle; j'en remplis une gourde, puis me barbouille le visage de cendres et décroche mon arc. Avant de sortir, je pose un baiser sur son front. Des notes d'amande et de reine-des-prés s'échappent de ses cheveux.»Gemma, sa soeur et leurs parents ont trouvé refuge dans un chalet de montagne isolé. La famille vit depuis des années à l'abri d'un virus qui a décimé la quasi-totalité de l'humanité. Gemma, née et élevée dans ce «Sanctuaire», obéit aux lois imposées par son père. Elle a apprivoisé chaque recoin de son territoire, devenant une chasseuse hors pair. Mais ces frontières imposées commencent à devenir trop étroites pour l'adolescente...
«Ne voulant pas nous voir souffrir, ni nous montrer qu'elles souffrent, elles nous retirent ni plus ni moins du monde, nos mères, elles nous coupent l'horizon.» Un enfant et sa mère vivent sur une colline, dans un pays du Proche-Orient. Alors que la guerre a emporté le père, ils voudraient se blottir l'un contre l'autre, s'aimer et se le dire. Mais la mère, terrifiée à l'idée de perdre son fils, l'a caché dans le grenier. Pour tromper l'ennui, le garçon s'évade dans des rêveries, des jeux solitaires. Quand les combats reprennent, il est envoyé en Europe où une autre femme l'attend, convaincue qu'il l'aidera à vaincre ses propres fantômes.Ce roman, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d'un enfant qui, à l'étouffement qui le menace, oppose un désir farouche de vivre.
«Ce livre est a` la fois une danse, un chant et un e´clat de lune, mais par-dessus tout, l'histoire qu'il raconte est, et restera a` jamais, celle de la Petite Indienne.» La Petite Indienne, c'est Betty Carpenter, ne´e dans une baignoire, sixie`me de huit enfants. Sa famille vit en marge de la socie´te´ car, si sa me`re est blanche, son pe`re est cherokee. Lorsque les Carpenter s'installent dans la petite ville de Breathed, apre`s des anne´es d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses fre`res et soeurs, Betty grandit berce´e par la magie imme´moriale des histoires de son pe`re. Mais les plus noirs secrets de la famille se de´voilent peu a` peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'e´criture : elle confie sa douleur a` des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des anne´es. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin re´ve´ler.
Betty raconte les myste`res de l'enfance et la perte de l'innocence. A` travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir re´parateur des mots et donne naissance a` une he´roi¨ne universelle.
« La narration est dotée d'une beauté intérieure et d'une humanité extraordinaire. Absolument magnifique ».
« Le masque et la plume », France Inter.
Ce livre est l'histoire d'un crime. Celui de Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau, dans le bureau de poste où elle travaillait à Montréal-la-Cluse. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes - tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l'enquête policière, L'Inconnu de la poste est le portrait d'une France que l'on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d'entre eux la dignité d'un destin.
Noële a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l'hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents. Elle a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu'on ne peut rien attendre du ciel, et n'a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps. Repliée dans cet endroit loin de tout, elle mène une existence rugueuse comme un pierrier.
Soudain surgit dans sa vie l'histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l'amour qui porte ou qui encombre. Elle s'ouvre au pouvoir des mots.
Au coeur d'une nature grandiose, La Géante est un roman sensible et habité sur l'amour et les vies rêvées, sur le mensonge et les sentiers qui mènent à la clarté.
Dans ce « journal météorologique de l'esprit », Annie Dillard se fait la chroniqueuse d'une « vallée des merveilles » de l'État américain de Virginie où coule la rivière Tinker et se livre à une exploration quotidienne et solitaire de son environnement.
Elle décrit ainsi certains traits de la vie des mantes religieuses ou de celle des papillons Monarque, mais aussi celle des requins, des serpents venimeux, des parasites, leurs prouesses, beautés et déchéances, la violence et la cruauté mortelle de cet univers de prédateurs qui s'entre-dévorent.
Recluse volontaire parmi ces créatures, Annie Dillard est surtout une extraordinaire écrivaine qui lit la nature et tente de déchiffrer ses signes. Dans cette quête, elle cite Van Gogh, le Coran et Thoreau bien sûr, mais aussi entomologistes, astronomes, écrivains et chercheurs, trahissant ainsi avec beaucoup d'humilité une culture et une curiosité immenses qui font de cette double exploration de la vallée Tinker et de l'esprit humain un livre unique.
Récit d'un écrivain solitaire, ce texte est une splendeur d'écriture poétique, d'observation de la nature, et de réflexion quasi pascalienne sur la place de l'être humain entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.
« Au départ il y a un pas, puis un autre, et encore un autre, qui tels des battements sur la peau d'un tambour s'additionnent pour composer un rythme, le rythme de la marche ».
Dans cet essai devenu un classique de la pensée contemporaine, Rebecca Solnit retrace à sa manière l'histoire de la marche. Avec intelligence, une dose d'humour et sa célèbre irrévérence, elle évoque l'art de marcher comme acte poétique et politique. Pèlerinages, manifestations, flâneries, promenades, nomadismes artistiques, il s'agit d'un geste fort. Mettre en mouvement son corps, c'est aussi chercher sa place dans le monde, tenter de le découvrir ou de le faire changer.
Imaginez un très vieil immeuble de l'Upper West Side, le Preemption, au coin de la 82e Rue et de Riverside Drive. Une de ces tours mythiques, presque gothiques, avec gargouilles, clochetons et mâchicoulis - on croit parfois y voir rôder le spectre de John Lennon ou le double de Mia Farrow. Tous ceux qui l'habitent - un comptable timide qui parle aux ascenseurs, un acteur raté, un étrange séducteur, une jeune fille à la recherche de l'amour, etc. - participent, sans le savoir, d'une même conspiration...
Entre le New York de Woody Allen et les bars branchés de Sex And The City, David Schickler invente une géographie mystérieuse qui n'appartient qu'à lui.
Londres, 1918 : la guerre n'en finit pas, les bombardements tétanisent la ville. Solitaire, désargentée et de santé vacillante, Sarah Brown oeuvre sans grande conviction au sein d'un comité de bienfaisance où les ladies de la bonne société dispensent aux pauvres une charité assortie de leçons de morale. La magie va faire irruption dans son morne quotidien lorsqu'une sorcière lui propose de s'installer à La Vie Seule, la curieuse pension dont elle est la tenancière. Aventures fantastiques et rencontres plus ou moins enchanteresses succéderont à cette installation, qui éclaireront pour quelque temps, à défaut de l'abolir, l'essentielle solitude de Sarah Brown.
Mêlant incursions satiriques, politiques et sociales à des considérations sur l'intime, l'espace domestique, les liens sociaux et les relations humaines, La Vie Seule est une délicieuse curiosité littéraire, qui exalte les vertus de l'indépendance et la fonction réparatrice de la magie.