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L'Ukraine et l'Est européen face à la Russie, par le roman
Les ouvrages sur le conflit ukrainien sont nombreux, et s'inscrivent naturellement dans le domaine de l'analyse géopolitique.
Il existe en parallèle un autre biais pour saisir la dimension humaine de cette guerre, le roman. Non seulement la littérature parle-t-elle de ce qu'y vivent les femmes et les hommes, mais elle éclaire d'une autre perspective un conflit qui s'inscrit dans une histoire longue. Ainsi de l'ouvrage d'Alain Lallemand qui situe son récit, "Ce que le fleuve doit à la plaine", au moment de l'annexion de la Crimée en 2014 par la Russie et ses petits hommers verts. Ainsi de l'ouvrage de Xavier Bouvet qui raconte par le roman, "Le bateau blanc", la tentative de restauration de l'indépendance de l'Estonie en 1944-45, entre occupation allemande et invasion par les troupes soviétiques, calque avant la lettre de la tentative de la Russie de se réapproprier l'Ukraine. Ainsi encore de l'odyssée picaresque contée par Andreï Kourkov dans son ouvrage "Les abeilles grises", grises parce qu'évoluant dans cette zone "grise" qui séparait les russes et les ukrainiens entre 2014 et l'invasion de 2022.
Voici donc une série d'ouvrages, récents ou moins récents, illustrant à leur manière et par la fiction les réalités vécues par des populations coincées dans une histoire qui vient de loin, et n'est pas près de s'arrêter, souvent pour leur malheur.
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" A dix heures, Tallinn est vide, en suspension entre deux occupants. Ce silence d'une heure, une heure précisément, marque la césure entre quatre années de guerre et une nouvelle occupation soviétique de cinquante ans. Dans la partition estonienne, ce n'est même pas une pause : un simple soupir. "
En septembre 1944, les Allemands fuient l'Estonie qu'ils occupaient depuis trois ans, tandis que l'Union soviétique s'apprête à envahir de nouveau le petit État balte. Quelques Estoniens vont tenter de s'infiltrer dans cet interstice pour former un gouvernement indépendant et restaurer la République. Ils n'ont que quelques jours pour réaliser cette mission ; un navire envoyé par la résistance en exil doit les sauver de la descente du rideau de fer.
À leur tête, l'avocat Otto Tief, retiré de la vie politique depuis dix ans, soucieux d'accomplir son devoir et de retrouver sa famille à Stockholm. Tief s'engage aux côtés de son ami Jüri Uluots, dernier Premier ministre d'une République condamnée par l'Union soviétique de Molotov et de Staline. Autour d'eux cheminent la poétesse Marie Under, prise au piège d'une capitale assiégée, et tous les destins soumis aux décisions impossibles, aux renoncements et au déracinement.
Captivé par le silence entourant ces événements, Xavier Bouvet a souhaité raconter le sursaut des individus face à l'irruption de la violence et de l'inexorable, et décrire les résonances intimes du fracas de l'Histoire. Il compose une fresque haletante, dont on achève la lecture le coeur serré. -
Ce que le fleuve doit à la plaine
Alain Lallemand
- Weyrich
- Plumes Du Coq
- 8 Février 2024
- 9782874899232
Crimée, février 2014. De «?petits hommes verts bien polis?» prennent le contrôle du Parlement, encerclent les bases militaires, les aéroports. Les communications sont coupées. L'invasion russe aurait-elle commencé?? Les jeunes soeurs Roudakova ne s'inquiètent pas pour leur ferme, mais tremblent pour leurs amants. Coeur cosaque, Oleg va devoir combattre ses frères de sang?; Kash, l'ami Tatar, devine déjà que sa communauté connaîtra un nouvel exil. Dans l'ombre et la lumière, chacun se cherche des protecteurs. À l'aube de ce récit, un premier corps est retrouvé dans le fleuve Alma?: un jeune Tatar...
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À Tcheremochné, dans cette région bousculée par l'histoire que l'on appelle Bucovine, vit Daroussia. Tout le monde se moque d'elle dans le village, de son mutisme, de son prétendu handicap mental. On la dit folle mais Daroussia sait qu'elle n'est pas simple d'esprit. Si elle ne parle jamais aux autres ses pensées fusent sans retenue, et il n'y a qu'au cimetière, seule près de la tombe de son père, que Daroussia la Douce parvient à converser à voix haute.
De plus, la simple mention d'une sucrerie provoque d'affreuses migraines chez Daroussia, elle est comme frappée d'une hache mal aiguisée. Pour apaiser la douleur, elle s'immerge dans la rivière ou s'enterre jusqu'à la taille. Un jour, arrive Ivan Tsvytchok, un excentrique fabricant de guimbardes. Tous deux s'entendent à merveille et décident d'habiter sous le même toit. Ivan fait son possible pour aider Daroussia, il parvient même à la faire parler, mais lorsqu'il rentre un jour habillé en soldat soviétique, la souffrance et le mutisme se réveillent...
Pour comprendre comment un uniforme et de simples sucreries peuvent ainsi torturer Daroussia, Maria Matios nous plonge dans l'enfance de cette orpheline, une enfance intimement liée au destin de l'ouest ukrainien. Balancée dès la fin de la Première Guerre mondiale entre la Pologne, la Roumanie, l'Allemagne et l'Union soviétique, cette région aussi surnommée la douce Bucovine a lourdement marqué l'identité de ses occupants successifs. Grâce à son style singulier et puissant, Maria Matios parvient à décrire ces chairs meurtries par l'histoire, elle dresse avec justesse le portrait de Daroussia et de ses aînés qui incarnent le XXe siècle européen autant que les crises et combats qui secouent, aujourd'hui encore, cette région du monde.
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«Mon but n'est pas de sauver la forêt, venger les animaux ou continuer avec ce travail tant que le cours du bitcoin ne sera pas remonté. J'ai compris qu'en réalité ce qui me motive est mon désir de casser les projets des truands, de ces alphas ayant perdu toute raison parce qu'ils se croient tout permis, parce qu'ils croient dur comme fer en leur impunité. Pourrir la vie à ceux qui, autour d'eux, ne voient pas la forêt, mais une simple ressource; pas des animaux, mais des cibles; pas des amis, mais des larbins.»Markiyan Kamysh, qui se bat aujourd'hui pour libérer son pays, nous livre avec Le Maître une odyssée ukrainienne:celle de Vadim, jeune hipster paumé, engagé presque malgré lui au coeur des forêts de Polésie, menacées de destruction par les mafieux. Ce roman de combat poétique et prophétique résonne comme un appel humaniste à la résistance et à la lutte contre la violence et la cupidité.
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Au milieu des années 1980, la ville de Kiev baigne dans une ambiance apocalyptique : c'est le règne du marasme et du « grand n'importe quoi » qui ont précédé l'effondrement de l'URSS. Les châtaigniers fleurissent dans le parc de la Victoire, où les vétérans de l'Afghanistan dealent du hasch tout en réparant les jeux pour enfants qui tombent en miettes.
Les vendeurs du marché noir sont rançonnés par les flics, les affaires marchent mal... Un meurtre vient déstabiliser tout le système, remettre en question les vieilles alliances du parc de la rive gauche du Dniepr.
Tout cela parce qu'un étudiant en littérature a voulu acheter une paire de baskets Puma à sa petite amie ?
Avec un sens du détail remarquable, Alexeï Nikitine fait vivre sous nos yeux les infimes événements du quotidien, à la fois touchants et dérisoires, ainsi que les rouages du monde politique. Par ce regard dans le passé, le lecteur découvre les problèmes de la société ukrainienne postsoviétique dans toute leur absurdité.
Par moment terriblement prophétique, Nikitine dresse dans Victory Park un portrait de la ville de Kiev. Elle n'est pas seulement la ville qu'il connaît dans ses moindres recoins : c'est son paysage intérieur, qu'il rêve et qu'il réinvente..
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Ambiance Easy Rider et déglingue à tout-va : ce roman musclé fait découvrir les grands espaces du Far East, par le portrait d'un jeune homme désabusé qui tâtonne pour trouver sa place dans le joyeux désordre de la société ukrainienne.
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Une histoire de l'Ukraine au XXème siècle.
Friederich Gorenstein termine Compagnon de route à Berlin où dissident, il trouve refuge en 1985. Ce livre, qui retrace l'histoire terrible de la république ukrainienne sous l'emprise du communisme, ne paraîtra pas en URSS comme à peu près aucun de ses romans.
Un train, la nuit, en Ukraine. La rencontre insolite d'un écrivain soviétique «installé» et d'un petit homme qui ne paie pas de mine qui, tout au long du voyage, raconte sa vie à son interlocuteur de hasard. Peu à peu, l'écrivain s'approprie le récit de l'inconnu. Tout se mêle, s'interpénètre, devient à la fois rêve et réalité. A la fin du voyage, le conteur disparaît comme par enchantement.
Reste son récit, l'histoire de notre temps : l'anéantissement des paysans ukrainiens pendant la collectivisation, l'occupation allemande, l'extermination des juifs, le retour du pouvoir soviétique...
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En l'an 2000, l'idée vient à Andrzej Stasiuk et Yuri Andrukhovych, deux écrivains reconnus, respectivement polonais et ukrainien, de cerner leur " place " dans l'Europe élargie en train de se construire.
Chacun compose alors un texte très personnel et d'essence amplement autobiographique. Imitant les cartographes d'antan, Stasiuk dessine au compas un espace aux confins de la Pologne, de l'Ukraine, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Hongrie, qu'il définit comme " son " Europe centrale et, au fil de considérations essentiellement géographiques, nous donne à saisir l'esprit du lieu. S'il explore les mêmes territoires, Andrukhovych, lui, emprunte d'autres itinéraires, en retraçant l'histoire de sa famille sur trois générations au gré des bouleversements tantôt tragiques, tantôt absurdes de l'histoire contemporaine.
Ces deux essais à l'écriture singulière, qui donnent à entendre des voix d'une profonde originalité, permettent de mieux saisir l'identité et l'arrière-plan culturel d'une région en pleine mutation.
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Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
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Kiev, 1919: c'est la cacophonie révolutionnaire. Des armes à foison, de l'ordre nulle part, des bandits et des voleurs cent fois plus nombreux. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s'y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage dans la région, en proie à des combats opposant blancs et rouges, anarchistes et nationalistes... Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul, après avoir perdu son père et son oreille droite sous le sabre d'un cosaque. Dès lors tout se précipite. Enrôlé par hasard dans la milice, Samson se lance dans une enquête où son oreille jouera un rôle quelque peu inattendu...
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Tout ce qui est humain
Sofia Andrukhovych
- Bayard
- Littérature Intérieure
- 11 Octobre 2023
- 9782227501683
Comment retrouver un semblant d'ordre et d'humanité dans une réalité brisée par la guerre ? L'autrice ukrainienne Sofia Andrukhovych tente ici de nommer et d'exprimer ce qui n'a pas de nom, ce qui se trouve bien au-delà de la perception humaine : ce dont il est effrayant de parler, ce qui se dérobe. Il s'agit pour l'autrice de rechercher de liens entre des fragments de réalités déchirés par la guerre et la violence, et un désir d'esquisser et d'observer les phénomènes et les réactions de la conscience humaine face à des événements traumatisants, à des changements dramatiques et irréversibles, à des pertes. Dans ce poignant journal intérieur de la première année d'invasion de l'Ukraine par la Russie, on est ainsi confronté à une multitude de rencontres et de personnages, d'histoires et d'expériences humaines, de combinaisons incompréhensibles de drames et de tragédies, de manifestations comiques ou ridicules, d'empathie et de tendresse. Dans ces circonstances a priori inhumaines, tout ce qui est humain se manifeste plus profondément et plus pleinement. Au final, il semble que les choses mêmes qui détruisent les vies établies et la conscience révèlent l'essence de l'être humain - sans défense et faible, mais si assoiffé de vie et de la présence des autres à ses côtés.
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Les gens ordinaires ne portent pas une mitraillette
Artem Chapeye
- Bayard Recits
- 7 Février 2024
- 9782227501676
Au lendemain de l'invasion de son pays par la Russie, l'écrivain ukrainien Artem Chapeye décide de s'engager dans l'armée. Ce choix spontané va marquer les mois, les années à venir et même la vie de l'auteur. Rédigé sur le front, ce récit est celui d'une personne ordinaire qui n'aurait jamais dû porter une mitraillette si la guerre n'avait pas été déclarée. Son enrôlement dans "la résistance" va ébranler ses convictions politiques et bousculer sa vie familiale et amicale. À travers un texte poignant et intimiste, l'auteur partage le quotidien émotionnel d'un soldat et interroge la manière dont nos choix font notre identité, dans un contexte de conflit armé comme dans chaque moment de vie où le destin bascule. Traduit de l'ukrainien par Iryna Dmytrychyn Ce livre a été publié avec l'aimable autorisation des éditions Bleu et Jaune.
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Partir travailler à l'étranger ! Voilà une solution qui est censée améliorer la vie d'une famille ukrainienne moyenne, les Tkatchouk : Youriï, Olia et leurs deux enfants. Lui choisit les États-Unis d'où il rentre sans un sou. Elle devient badante, esclave des temps modernes, en Italie. Tous deux croient pourtant qu'ils sont très différents des autres travailleurs migrants et qu'une vie meilleure est encore possible… Dans un style immédiat et direct, le roman Loin d'ici, près de nulle part cherche à répondre à la question : « Pourquoi tant d'hommes et de femmes dans le monde décident-ils de tout quitter - patrie, famille, amis - et de partir dans un pays lointain où tout est étranger, et où l'avenir est si inconnu et incertain ? » Finaliste du prix BBC Livre de l'année en Ukraine 2015
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Un si long mois de février : Histoire intime de la guerre en Ukraine
Clara Marchaud
- Plein Jour
- 8 Mars 2024
- 9782370671004
Comment vit-on au quotidien pendant une guerre ? Comment se lave-t-on quand il n'y a ni eau ni électricité ? Que choisit-on d'emporter dans le métro lorsque les bombes s'abattent sur votre quartier ? Quel avenir, quand on a moins de 30 ans, se dessine devant vous ?
Clara Marchaud vivait en colocation avec des amies à Kyiv avant l'invasion russe de l'Ukraine. Elle raconte l'affolement du 24 février 2022, la course vers les abris, la fuite dans des trains bondés. Puis, à mesure que la guerre s'installe, elle explore les sujets qui, peu à peu, s'imposent à tous : l'engagement, le choix de partir ou non à l'étranger, la découverte de la haine et de la colère, qui envahissent jusqu'à vos relations avec vos proches, mais aussi l'amour au temps des combats, et les moments de joie, lorsque tout, un instant, semble revenir à la normale.
Car, désormais, la population reste face à un enjeu existentiel : vivre dans le chaos, mais vivre tout de même. -
Le 22 juin 1941, sous le nom de code Opération Barbarossa, l'armée d'Hitler pénètre en URSS par le territoire défini par Himmler comme le maillon faible : l'Ukraine. L'espion soviétique Isayev, infiltré chez les nazis sous l'identité de Stierlitz, a pour mission de semer la zizanie entre les extrémistes ukrainiens nationalistes qui se déchirent pour le pouvoir depuis les années 1920 et prêts à collaborer avec Hitler. A cette occasion, le roman dépeint avec des détails saisissants Bandera, Choukhevitch et l'ataman Skoropadski, ancien dictateur ukrainien adoubé par les Allemands en 1917.
De son côté, Hannah Prokoptchuk, brillante architecte ukrainienne invitée par Le Corbusier et cousine de Stierlitz, séjourne à Paris pour des projets professionnels, mais, la ville étant occupée par les forces nazies, elle souhaite rentrer chez elle. Elle tente par tous les moyens de rejoindre ses enfants restés en Pologne avec son mari dont elle est séparée. Désespérée, elle accepte à contre coeur de collaborer à la conception de bâtiments des camps de concentration en Ukraine. D'autres destins tragiques défilent dans le roman où l'héroïsme côtoie l'avilissement, l'horreur la tendresse avec une constante humanité. -
La fin de l'homme rouge ou le temps du désenchantement
Svetlana Alexievitch
- Actes Sud
- Babel
- 7 Septembre 2016
- 9782330066840
Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu'a été l'URSS, la seule à écrire la petite histoire d'une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Ce magnifique requiem utilise une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.
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Dans le Donbass en guerre, en janvier 2015, un jeune prof décide d'aller chercher son neveu de 13 ans dans l'internat où il étudie, à l'autre bout de la ville. L'école, où l'adolescent a été « parqué » par sa mère, a été visée par des tirs et les élèves n'y sont plus en sécurité. L'homme met une journée entière à traverser la ville, devenue zone de guerre, et à atteindre l'établissement.
Le retour à la maison est une véritable épreuve. Les deux protagonistes se retrouvent au milieu des combats, plongés dans un brouillard laiteux. Des troupes paramilitaires et des chiens errants traversent les ruines ; des hommes en état de choc, désorientés, titubent dans ce paysage urbain apocalyptique.
La ligne de front se rapproche de plus en plus de la maison familiale...
Serhiy Jadan décrit avec force comment un lieu familier peut se transformer en quelques heures en un territoire étranger et menaçant. Ses personnages restent décidés, envers et contre tout, à lutter contre la peur et la destruction. Dans L'Internat, Jadan nous fait découvrir les prémices du conflit actuel en Ukraine. -
Prénom : Inna Tome 1 : une enfance ukrainienne
Inna Shevchenko, Simon Rochepeau, Thomas Azuélos
- Futuropolis
- 5 Février 2020
- 9782754827379
Kherson, en Ukraine, janvier 1996. Inna a 6 ans.
Elle regarde, par la fenêtre de l'appartement où elle vit avec ses parents et sa soeur aînée Yulia, le noir qui enveloppe les sinistres immeubles de la cité. Inna adore quand « le vieux géant » coupe l'électricité.
Pour ses parents comme pour les autres habitants, c'est l'état de délabrement du pays qui provoque ces coupures à répétition, et qui ne facilitent pas la vie quotidienne. L'effondrement de l'U. R. S. S., sept ans plus tôt, a provoqué une perte totale des repères, une paupérisation absolue, et la prospérité des mafias et des seigneurs de guerre. La petite Inna subit de plein fouet le déclassement humiliant de ses parents, en même temps qu'elle observe son oncle Vanya s'enrichir frauduleusement.
En septembre 2000, le journaliste dissident Gueorgui Gongadzé est enlevé et assassiné. Une partie du peuple est scandalisée et soupçonne le président Leonid Koutchma d'être le commanditaire de cet assassinat. C'est à ce moment-là qu'Inna décide de devenir journaliste, comme Gongadzé. Elle n'a que dix ans, mais la figure de ce héros va la hanter durablement...
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Kyiv Paris
Bogdan Obraz, Maria Deschanet
- L'HARMATTAN
- Presence Ukrainienne
- 12 Mars 2018
- 9782343144184
"Un étudiant ukrainien se promène dans les rues de Paris et essaie de trouver des parallèles avec celles de Kyiv, en les parsemant d anecdotes personnelles. Nostalgique, il compare les deux villes, les deux pays, la France et l Ukraine, et réfléchit également sur l amour - l amour étranger, l amour charnel et l amour à distance. C est aussi une interrogation existentielle d un jeune slave à Paris, à la veille de la révolution Euromaïdan."
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Le narrateur, naguère professeur de français et romancier dilettante, a invité au Cirio, une brasserie bruxelloise, une collègue venue de Pologne. Ils y entrevoient une silhouette féminine et se mettent au défi de faire d'elle l'héroïne d'un roman. Ainsi, entre connivences, badinages et brocards, naît sous leur plume Elzbieta, enfant juive polonaise ayant échappé aux camps d'extermination qui ont englouti ses parents. Elle et Bogena, mère de substitution, peut-être cosaque et peut-être tzigane, fuient les troupes soviétiques à travers la Pologne et la Tchécoslovaquie, jusqu'à Vienne, tremplin vers Bruxelles, nous offrant un panorama de l'Europe centrale convulsionnée de l'après-guerre.lt;br /gt; Un roman gigogne, qui se construit sous le regard du lecteur dans la critique incessante et les repentirs, où les relations entre les deux coauteurs se calquent sur les aventures fictives de leurs personnages.lt;br /gt; Jacques Lefèbvre a présidé l'Association belge des Professeurs de Français. Huit années au cours desquelles il a donné des formations en Pologne, Slovaquie et République tchèque. Avant le présent ouvrage, il avait publié jusqu'ici quatre romans et un essai littéraire. Il est également artiste plasticien, notamment aquarelliste.lt;br /gt;