Deux personnages : Elle, 60 ans environ, et Lui, 40 ans environ. Lui est un comédien sensible en manque de beaux rôles. Il a rédigé une petite annonce pour des lectures de morceaux choisis à domicile auprès de non-voyants. Elle est aveugle depuis peu. Elle n'a répondu à son annonce que pour lui faire lire des lettres de son fils disparu. Tous deux se prennent au jeu de cette relation entre un fils écorché, mal aimé, et une mère étouffante et blessée. La rencontre vire au face-à-face de l'amour mal donné, mal reçu.
Le monde de Jean Larriaga massacre le sérieux de l'existence et défie la pesanteur à laquelle nous sommes soumis. "Chantons sous la pluie" est la poutre porteuse de la première des douze nouvelles ici éditées, qui associe la formidable gaieté de ce classique de l'écran à un suicide.
1784. La révolution est dans les airs. C'est le temps des aérostats. Les frères Montgolfier multiplient les glorieuses ascensions. Pierre - François, las de sa condition de valet s'envole dans le ballon de son maître absent et invente une première : le "ballon stop". Dans la nacelle où il se fait passer pour son maître il reçoit une servante féministe avant l'heure, un comte menant croisade contre les roturiers anoblis et un paysan sur le point de se pendre. Mais voici qu'apparaît le ballon du baron...
Ceux du périmètre sont jetés de chez eux sans ménagement, réduits à attendre que soit désactivée la bombe américaine de 500 kilos mise à jour au pied de leur immeuble. Les évacués attribuent à la bombe toutes les significations possibles. L'aîné d'entre eux, mémoire vivante des raids aériens de 1943 à 1944, affirme qu'il n'y en a jamais eu un seul ici. La peur se fera angoisse, le doute l'affirmation d'un châtiment rien que pour eux. Et pourquoi pas nucléaire ?...
Vous êtes dans votre voiture coincé dans un embouteillage lorsqu'une voix féminine surgie de l'autoradio vous murmure à l'oreille comment vous en sortir et ça marche. Vous voulez qu'elle vous parle encore, mais elle s'est éclipsée en vous laissant des musiques qui s'enchaînent. Vous êtes à la maison, vous écoutez des infos brèves, des chansons, des musiques de films, des musiques du monde et la voix féminine qui veille sur vous. Vous êtes accro à FIP. Une déclaration d'"humour" à lire avec les oreilles.
Jean Larriaga est né à Paris en 1945. Après un bac philo, il devient monteur de films, puis assistant metteur en scène à la Gaumont. En 1971 il écrit et réalise son premier film pour le cinéma: La Part des lions avec RobertHosein, Charles Aznavour, Michel Constantin, Raymond Pellegrin et Elsa Martinelli. Il dirige Piéplu et Villeret, Denner et Leslie Caron, Guiomar et Victor Haïm dans des comédies qu'il réalise pour FR3. Le théâtre lui vient par son jardin secret : la radio. Piéplu portera à la scène son Extra à Paris et dans toute la France.
Fils de Boulanger-pâtissier, Jean Larriaga note :... dans la boulangerie de mes parents qui était comme un théâtre ouvert sur tout un quartier, j'ai emmagasiné très tôt une foule d'observations sur les gens et un quotidien que j'ai envie de faire décoller.
Être adolescent à Paris pendant les années De Gaulle-Bardot
1959. Le temps du microsillon, du Nouveau Franc, d'un Président, Charles de Gaulle, et d'une star, Brigitte Bardot, dont celui-ci dira : Elle rapporte plus d'argent à la France que la régie Renault
Désir d'être et de paraître de deux adolescents parisiens, Pierrot, fils de boulanger-pâtissier, et Jean-Michel, fils d'hôtelier, dans un monde d'adultes, de tabous, de non-dit, et de petites révoltes... qui annoncent Mai 68.
Une littérature 68hard grandement populaire et nostalgique d'un Paris...
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EXTRAIT
Minuit sans filles. Salopes ! Les garçons burent aux salopes du monde entier pour entamer leur réveillon en tête-à- tête. Il y avait largement à manger pour deux tellement Jean-Michel s'était plaint qu'il aurait faim. Sa grand-mère, montée se coucher, lui avait réservé un copieux repas de fête et offert son cadeau, un mini-transistor Hitachi. Tournant la bague des stations, Jean-Michel en cherchait une qui déménage. Mais il n'y avait partout que des messes.
Tous deux détestaient les chansons de Noël, surtout ces gros tubes mielleux, châtrés de rythme et de batteurs. Quand Jean-Michel tomba sur Max Roach et Coltrane en 58, il mit le son à fond et ils gueulèrent : Sauvés ! Ils retrinquèrent. Entre le scotch, le rouge et le cham-pagne rosé acheté par Pierre, ils con-jureraient la nuit chrétienne à coups de mélanges. Je commencerai 60 en beauté ! Jean-Michel qui n'avait rien dit lui paria qu'il n'y arriverait pas... Parce que les vendeuses de la rueTronchet ne baisaient pas avant d'être mariées et de faire des gosses. Même coiffées comme B.B, la copiant, copiant son sex-appeal, elles avaient le cul coincé, serré, bouclé.
Tu fais chier, je la baiserai !
On parie le dernier Art Blakey ?
Un célèbre imitateur au faîte de sa gloire travaille sur l'imitation de Fernandel, jusqu'à être possédé par le personnage. Fernandel prend toute la place et sait se faire entendre, déclenchant les fous rires en cascade alors que l'imitateur vit un enfer ; il ne lui reste plus qu'un seul espoir : s'imiter lui-même ! Mais qui est-il lui qui n'a jamais fait qu'emprunter la voix des autres ?
Lyon. Août 1731.L'été brûle. La canicule aggravée par une épizootie mortelle fait des ravages. Les Thierry, un bon couple issu du peuple, trouvent leurs enfants dans un état alarmant et décident de descendre dans le Midi, attirés par des sources que l'on dit « bienfaitrices ». Mais leur comportement trouble l'ordre moral et religieux. Et si d'autres familles allaient les imiter ? En 1731, peut-on impunément prendre un « congé d'été » ? Les Thierry devront servir d'exemple ...