J'ai passé dix ans au pays psychiatrique, ma vingtaine. Années pendant lesquelles j'ai le corps bourré de chimie, la tête écrasée dans l'emprise des discours des psychiatres, une peur XXL verrouillée dans le ventre. Dans ce récit j'ouvre une fenêtre sur un espace qui est tout le temps clos : celui de l'hôpital psychiatrique et des violences qu'on y croise et subit, celui des consultations qui dissocient deux mondes bien distincts. D'un côté, les psychiatrisés, de l'autre, ceux qui possèdent les droits de dominer. Un espace dans lequel l'abus de pouvoir bat son plein. C'est cette histoire-là que je raconte.
J'ai des soucis de santé mentale, j'en avais avant la psychiatrie, j'en ai encore aujourd'hui et je surveille ma tête comme on veille le lait sur le feu. Pour me sentir plus forte j'ai eu besoin de trouver comment dire avec justesse ma propre histoire, et j'ai eu envie d'un récit collé au plus près de l'intime pour que d'autres s'y retrouvent. Ce livre vient d'un désir de mise en commun : pour une fois, les transmissions d'informations utiles se font de notre côté à nous. J'ai écrit pour que nous nous sentions moins seuls, j'ai écrit dans la crudité des événements, sans lisser les faits, sans tenter de minimiser leur cruelle portée.
Un récit chargé qui fait pourtant comme une bouffée d'air.
Au sommaire de ce numéro: Acculturation et perception du corps idéal; Analyse de la satisfaction des gestantes en consultation prénatale en milieu rural d'Alosso 2 (Côte d'Ivoire); Représentations sociales du viol chez les femmes guéré de Côte d'Ivoire ; Pêche et utilisation de produits phytosanitaires dans les eaux lagunaires de Toupah en Côte d'Ivoire...
Doyenne des organisations internationales contemporaines, la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR), créée en 1815, favorise la paix, définit le droit de navigation, assure la non-discrimination entre pavillons, promeut les échanges économiques et protège l'activité des bateliers. Elle devient un modèle à suivre pour d'autres bassins fluviaux en Amérique, en Afrique et en Asie. Ce colloque vise à la faire connaître.
L'innocence est-elle un état de grâce, ou bien un terrain de culture pour le crime et pour le péché ? On peut se poser le problème à froid et l'exploiter méthodiquement et cyniquement, à la manière du marquis de Sade ; mais on peut aussi le découvrir et le vivre en regardant en soi-même, comme Pili. Cette toute jeune fille, presque une enfant encore, habite une île lointaine, où les hommes pensent et sentent comme nous, mais hésitent moins que nous à transformer en actes leurs pensées, une île faite de réalités ouatées et d'âpre passion concentrée. Tiraillée entre son petit monde impur et ses rêves bleus, écartelée entre son envie de haïr tous les hommes et le besoin sournois d'en aimer au moins un, Pili restera-t-elle pure jusqu'à la fin ? A lire ses curieuses aventures, qui l'entraînent malgré elle et dont la transcendance n'apparaît qu'après coup, on découvre que la pureté est moins dans les faits que dans les intentions. Plus fragile et plus impalpable, elle n'en est que plus belle. Au bout de ses interrogations et de ses perplexités, elle ne laisse pas d'avoir une influence réelle sur les faits et sur la vie du coeur. Il faut ajouter aussi qu'elle finit par être contagieuse, tant il est vrai que chacun de nous, semblable aux personnages qui s'agitent autour de Pili, garde cet espoir absurde et secret d'être vraiment autre que ce qu'il est provisoirement et à contrecoeur. Le Couteau vert est le premier roman d'Alexandre Treize.