Critique de l'Islam, critique de l'Occident, invitation surtout à la responsabilité de l'autocritique...
écrite avec l'esprit critique du philosophe et le coeur d'un musulman éclairé. Elle interroge le face à face de deux civilisations, qui aiment à se haïr parce que chacune des deux renvoie l'autre à ses impasses et égarements.
À l'heure où, enfin, la crise sanitaire semble derrière nous, nous sommes nombreux à éprouver, outre un grand soulagement, le besoin d'une première prise de recul, d'un premier bilan critique. Que s'est-il donc passé ? La pandémie a mis à mal nos sociétés à l'échelle mondiale, en leur imposant une épreuve très rude à bien des égards. Mais comment avons-nous réagi ? L'avons-nous fait de manière juste et démocratique ?
Partant du constat que ce monde capitaliste et consumériste nous oblige à vivre une existence sans âme, sans esprit et sans humanité, Abdennour Bidar lance un vibrant appel au monde contemporain pour qu'une révolution soit possible. Non pas une révolution violente comme par le passé, mais une révolution tout à la fois spirituelle et politique. Ni alarmiste ni insouciant, ni catastrophiste ni inconséquent, Abdennour Bidar est un optimiste conscient qui croit ?nalement aux forces de l'Esprit et à la capacité de la jeunesse de trouver en elle-même, dans un retournement intérieur vers l'Absolu, les puissantes ressources nécessaires pour nous sortir des impasses où l'exploitation du monde nous a perdus : impasse climatique, impasse économique, impasse matérialiste... Et si ce chant de révolte devenait le cri de ralliement de toutes celles et ceux qui sont en quête d'un monde plus humain et plus divin ! Et si nous étions à l'aube d'une humanité nouvelle, in?niment plus spirituelle !
L'islam a-t-il besoin d'une réforme ? Les musulmans ont-ils le droit de réformer l'islam ? Et si oui, par quels moyens ?
L'hypothèse de ce livre est que les musulmans aussi sont maintenant, tout autant que les autres, des hommes modernes, des citoyens du monde : il leur est impossible de faire semblant d'ignorer cette modernité qui les atteint, les imprègne et transforme un peu plus chaque jour leur vision du monde et leurs conditions de vie.
L'islam doit accueillir cette modernité sans crainte, en particulier ses grandes valeurs de liberté, d'égalité, de tolérance, de séparation du religieux et du politique. Il doit à l'inverse abandonner des prescriptions de sa Révélation qui datent d'un temps révolu. Il ne doit pas seulement le faire pour s'adapter au monde moderne, mais parce que le monde moderne représente lui-même un événement spirituel, un moment favorable, une lumière qui peut éclairer l'islam et l'aider à se trouver, à créer un islam pour ce temps.
Aux musulmans troublés par la modernité ou en réaction contre elle, ce livre indique comment le monde moderne peut devenir, au contraire, signe de Dieu pour eux. Et ce qu'ils peuvent à leur tour apporter à ce monde s'ils entrent dans cette démarche de réforme.
Le livre comporte trois grands chapitres qui développent successivement, avec beaucoup d'exemples concrets, l'affrontement entre islam et monde moderne, ce qu'impliquerait un nouvel islam selon les droits de l'homme, la lumière que le Coran peut apporter dans le chaos moderne.
« Réparer ensemble le tissu déchiré du monde », « retisser notre lien vital à nous-mêmes, aux autres et à la nature » : comment convertir ce programme général des Tisserands en action ? À cette fin, l'édition enrichie des «Tisserands» propose un nouveau texte d'Abdennour Bidar sur l'éducation. Il s'agit ici de démontrer comment la pensée « tisserande » peut s'appliquer dans un domaine précis, comment elle peut aider à repenser et à réorganiser concrètement tel ou tel secteur de notre environnement. Car l'éducation est la clé du monde de demain, c'est elle qui transmet aux générations qui arrivent une certaine idée de l'humain et un idéal de société. Il s'agit donc d'un secteur décisif de notre « vivre ensemble », d'un haut lieu de la transformation sociale. Voilà pourquoi il était logique que l'action « tisserande » fasse ses premières propositions concrètes sur ce terrain... pour inspirer d'autres efforts ! Et qu'à son tour chacun puisse participer, dans d'autres domaines, à faire vivre l' « esprit tisserand »... Nouvelle édition augmentée.
« Non, la méditation sur la France, son génie ou son esprit, n'est ni anachronique ni caduque. C'est même strictement l'inverse : non seulement l'immersion dans le village global ne frappe pas d'obsolescence notre interrogation sur ce génie propre mais elle la rend plus cruciale que jamais, si toutefois nous voulons éviter de nous perdre totalement dans la mondialisation, de subir celle-ci comme une dilution pure et simple de nous-mêmes et comme une aliénation par tout ce qui nous entraîne au-delà de notre identité historique...
Mais à quoi tient-il, ce génie de la France ? Pour une part essentielle à la laïcité. Une laïcité qui est peut-être la condition politique de la vie spirituelle la plus haute. Car en séparant l'État des religions, elle « fait le vide », ce vide qui est au coeur de toute destruction mystique et métaphysique des idoles... Comment expliquer cependant que nous n'ayons pas compris plus tôt cette valeur inséparablement spirituelle et politique de la laïcité ? Nous Français n'avons en réalité même pas commencé de sonder l'abîme de notre vide laïque. Et, au-delà de nous-mêmes, n'est-ce pas la modernité politique tout entière qui a souffert d'un terrible aveuglement vis-à-vis du potentiel spirituel de la laïcité et de la démocratie ? »Penser la laïcité spirituellement : c'est à cette réflexion profonde, ouverte et érudite que nous convie ici Abdennour Bidar, grande figure du dialogue interspirituel, auteur notamment de Plaidoyer pour la fraternité.
Etude historique, littéraire et philosophique de l'humanisme en Occident, puisant sa réflexion dans la culture antique et les trois monothéismes.
Comment se forme une pensée ? Elle cristallise toute une histoire. Sa profondeur lui est donnée par l'épaisseur entière d'une existence. C'est ainsi que la vision d'un islam encore inconnu, débordant les limites de sa tradition pour épouser les principes modernes de liberté, d'égalité et de fraternité humaines, est venue à l'auteur de sa propre situation de vie. Situation de déchirement entre sa religion islamique et son identité française, qu'il a passé des années à réconcilier. Self Islam est le récit de ce long travail d'unification intérieure. Abdennour Bidar y raconte comment le petit auvergnat qu'il était s'est retrouvé musulman par la conversion de sa mère, loin de tout minaret et de toute culture arabo-musulmane. Comment, ensuite, dans son parcours de jeune intellectuel, les deux univers de la philosophie occidentale et de la doctrine islamique se sont durement affrontés puis lentement conciliés. Comment, enfin, il a ressenti la nécessité de faire partager cette expérience. De témoigner d'une revivification possible de l'islam, montrant à tous qu'il y a encore en lui des ressources inexploitées de sens et de vie, particulièrement fécondes pour ce temps de « désenchantement du monde » que traverse aujourd'hui l'Europe.
Bien que l'existentialisme soit un courant philosophique majoritairement athée, il a bien existé un existentialisme chrétien (Gabriel Marcel, Kierkegaard.) dont la caractéristique était de conjuguer le primat absolu de la liberté et de la responsabilités humaines avec la relation à Dieu - à un Dieu dès lors dépouillé paradoxalement de sa Toute-Puissance. Pourrait-on imaginer, dans une même perspective, un existentialisme musulman ? " C'est radicalement impossible car il y a là un oxymore, puisque islam signifie soumission ". Telle est la réponse unanime des détracteurs de l'islam comme de ses théologiens, conformément à tout une tradition d'interprétation.
Abdennour Bidar, non sans audace, s'inscrit en faux contre cette incompatibilité devenue un lieu commun admis par tous. Voulant légitimer une attitude donnant au sujet autonome toute sa place, comme dans la pensée judéo-chrétienne moderne, il scrute le texte coranique pour remettre en question des interprétations ancestrales - notamment la traduction d'islam par soumission. Entre autres, il montre comment le Coran institue l'être humain comme " khalif " de Dieu sur terre, c'est-à-dire littéralement comme son héritier à part entière - avec donc sa dignité supérieure à celle des anges, et sa liberté fondamentale. L'existentialisme musulman inviterait donc l'homme à se " conduire en Immortel " pleinement maître des choix, et proposerait (selon la célèbre formule de Marcel Gauchet à propos du christianisme) un autre modèle de " sortie de la religion ".
Dans une France devenue multiculturelle, rien ne paraît désormais plus difficile que de se rassembler autour d'un « bien commun » moral, politique et spirituel. Quelles valeurs pour nous réunir ? La perplexité se concentre au niveau de notre école : si un enseignement moral et civique (EMC), quelle définition donner au terme de « morale » ?
En s'interrogeant sur trente valeurs essentielles, Abdennour Bidar, l'auteur de Plaidoyer pour la Fraternité, montre que les différents héritages humanistes d'Orient et d'Occident, qu'ils soient littéraires, philosophiques ou religieux, nous apportent de précieux éléments de réponse relatifs aux grandes interrogations de la condition humaine : Qu'est-ce qu'être fraternel ? Exprimer sa compassion ? être juste ? Agir avec droiture ? S'efforcer de pardonner ? Se montrer courageux ? Faire preuve d'esprit critique ? Cultiver le sens du beau ? Grandir en humanité ?
Autant de sujets de méditation personnelle et collective sur lesquels chacune des cultures de la planète apporte sa lumière propre. Ensemble, ces « Lumières du monde » contribuent à un véritable patrimoine de valeurs à partager, et esquissent un humanisme universel à venir.
Peut-on aller chercher ailleurs de quoi venir au secours de l'épuisement du discours occidental sur la religion ? Qui pourrait s'attendre à ce que l'islam puisse avoir ce type de ressource et contribuer à penser la fin des ères religieuses ? C'est le pari de l'auteur. Pour lui, l'islam permet d'imaginer une autre compréhension de la sortie de la religion, complémentaire de celle de l'Occident et capable d'en prendre le relais.
La religion est faite pour mourir une fois sa mission remplie ! Mais quelle était cette mission ? Les religions ont été des matrices plurimillénaires qui auraient porté l'homme en gestation vers un stade de développement ultérieur de son humanité : il s'agit d'accoucher de cette humanité dont les religions ont été la promesse allégorique.
L'islam en particulier - et le religieux en général - pourraient voir la sortie de la religion non pas comme leur ennemi juré, mais comme leur propre finalité cachée...
Quelle est l'actualité de la pensée de mohammed iqbal (1873-1938) ? si l'oeuvre du plus fameux poète et philosophe musulman du sous-continent indien nous est aujourd'hui particulièrement précieuse, c'est d'abord pour son humanisme d'une singularité peu commune. Selon lui, l'homme est encore à venir. nous nous disons déjà humains à part entière, mais se pourrait-il que nous ne soyons pourtant qu'au seuil de notre humanisation véritable ? iqbal soutient que notre individualité actuelle ne serait que le premier stade d'un processus d'individuation qui doit nous porter infiniment plus loin. « l'ère de l'individu » inaugurée par l'occident n'en serait qu'à ses balbutiements et pourrait mener, pour peu que nous sachions la conduire consciemment, à l'émergence d'une individualité qu'Iqbal nomme l'ego ultime ou l'homme créateur - aussi puissant et sage que Dieu. voilà un humanisme saisissant par sa capacité à être à la fois profondément islamique et universel... S'attendait-on à trouver du côté de l'islam un penseur moderne - presque notre contemporain - qui sache avec une telle force proposer au monde un humanisme si radicalement réinventé ?
Der offene Brief an die muslimische Welt erreichte in französischer Sprache über drei Millionen Leser in Buchform bzw. über das Internet. Der Autor analysiert und kritisiert bestimmte Entwicklungen in der islamischen Welt. Zugleich analysiert und kritisiert er spiegelbildliche Schwächen in der westlichen Welt. In der französischen Presse wurde sein Buch wie folgt besprochen:
Télérama: Sein "Offener Brief an die muslimische Welt" ist ein vibrierender Aufruf zur Selbstkritik und zru Reform. Abdennour (sein Vorname bedeutet "Diener des Lichts") Bidar ist ein Hoffnungsträger.
Libération: Nach der Meinung des Philosophen wollen die Terroristen uns gegenseitig aufhetzen, Muslime gegen nicht-Muslime, Bürger gegen eine politische Klasse, die "unfähig sei, uns zu schützen".
La Croix: Abdennour Bidar, der engagierte Mediator.
20 minutes: Sein "Offener Brief an die muslimische Welt" wurde von Millionen Menschen nach den Attentaten gelesen. Ein Echo ohne Präzedenzfall.
Le Figaro: In einem Text, der auch in mehreren europäischen Tageszeitungen veröffentlicht wurde, warnt der Intellektuelle vor der Falle des "islamischen Staates" und ruft zur Fortentwicklung des Islam auf.
Face au constat d'une France « fracturée », les auteurs ouvrent un dialogue autour de la notion, très vaste, de faire société. La question centrale de leurs échanges est l'éducation, et ses enjeux contemporains fondamentaux.
Quelle mission confèrent les citoyens à leur école ? Comment celle-ci parvient-elle à donner confiance à l'individualité tout en faisant la part belle au collectif ? Quels sont les bouleversements à l'oeuvre pour l'apprentissage avec l'arrivée du numérique ?
Avec « humanité » pour mot d'ordre, les deux auteurs appellent à une réflexion autour de ce qui constitue le socle du vivre-ensemble :
L'éducation. Ils tentent ainsi de proposer des pistes concrètes afin de se battre pour un avenir commun.
La première grande lutte sociale du XXIe siècle sera pour l'instauration d'un revenu universel, perçu à vie par chacun dès sa majorité et suffisant pour mener une vie décente. Car ce revenu est le moyen le plus concret, le plus puissant, dont nous disposons pour nous délivrer de la servitude capitaliste, qui nous étrangle par la double chaîne du travail et de la consommation: « toute ta vie dépendra de l'argent que tu gagneras dans nos entreprises, et tout ton bonheur dépendra des produits que tu achèteras dans nos magasins ».
Or, la nécessité de travailler n'est plus aujourd'hui qu'une contrainte artificielle, parce que nos technologies, nos machines, sont si puissantes qu'elles réduisent toujours plus la part du travail humain. La revendication du revenu universel n'est donc plus une utopie, c'est l'adaptation de nos vies aux possibilités réelles du temps présent. Mais qu'allons-nous faire de ce temps libéré, si nous l'obtenons ? Si c'est pour consommer encore plus, nous resterons tenus par la seconde chaîne du capitalisme. Par conséquent, le combat pour le revenu universel doit être en même temps une grande réflexion sur son usage. John Maynard Keynes nous invitait dès les années 1930 à réfléchir à cette mutation proche de l'histoire humaine où « le vieil Adam » n'aura plus à gagner son pain à la sueur de son front et devra supporter le vertige formidable et redoutable d'une liberté entièrement nouvelle. Saurons-nous la consacrer, comme il l'espérait, « à nos vrais problèmes, ceux de la vie et des relations entre les hommes, ceux des créations de l'esprit, ceux de la religion » et aux moyens de « mener une vie judicieuse, agréable et bonne » ?
Bref, le défi du revenu universel est double : nous délivrer de l'esclavage capitaliste, et nous donner le loisir de faire des questions essentielles de notre condition non plus un supplément d'âme pour soirées et weekends mais la quête quotidienne d'une vie douée de sens.
Si l'on veut définir en quelques mots ce que l'Islam des Lumières représente dans l'actualité, on pourrait surmonter l'embarras en affirmant qu'il s'agit d'une perspective visant à trouver des parcours de « sortie de la religion » en tant que système dogmatique et autoritaire, qui cependant se garde bien de faire cela en suivant les chemins traversés par l'Occident au cours des deux derniers siècles. Cette étiquette évocatrice, fascinante et en quelque sorte poétique, soulève des questions et en même temps semble indiquer des réponses précises : après avoir détruit la mythification-mystification qui pendant des siècles a justifié l'illusion de la présence de Dieu dans l'histoire et dans le destin humain, que reste-t-il ? Est-il possible de trouver d'autres narrations capables de donner un nouveau sens et des buts ultimes à notre expérience existentielle ? À partir de ces questions se construisent les parcours des intellectuels de l'Islam des Lumières, auxquels ce livre a l'intention de donner la parole, en essayant de mettre en évidence ce qui distingue leur réflexions des autres discours de reforme de l'islam qui, cependant, n'arrive pas à remettre en question son appareil dogmatique et théologique.
Il n'a jamais été aussi urgent de maintenir le dialogue entre les religions juive et musulmane, de montrer la spécificité de leur pensée comme leurs points communs.
Abdennour Bidar comme Delphine Horvilleur représentent une jeune génération de penseurs, pour lesquels exigence intellectuelle et profondeur spirituelle doivent s'accorder avec ouverture sur l'autre et dialogue incessant.
Dans le contexte inédit créé par les attentats de janvier 2015 et la montée des actes antisémites comme islamophobes, les deux auteurs tentent une pensée neuve et commune de la violence au sein des deux religions. Existet- il une violence nécessaire ? Comment la distinguer de celle qui conduit à la barbarie ? Comment construire une vie spirituelle ouverte ?
Il fallait toute l'érudition et le courage d'Abdennour Bidar et Delphine Horvilleur qui n'hésitent pas à convoquer leur propre expérience, pour aborder ces questions, aussi complexes qu'explosives.
« S'inscrivant dans le droit fil de la Réforme, de Descartes et des Lumières, comme dans celui du libre examen et du rationalisme, la laïcité entretient un rapport singulier avec la morale, qu'elle veut circonscrite à l'humain, affranchie de tout dogme, de toute parole sacrée. Une morale civique et républicaine qui n'exclut pas mais n'impose pas de références religieuses. »