La famine meurtrière qui frappa l'Ukraine au début des années 30 reste un des chapitres les moins explorés de l'Histoire soviétique. Anne Applebaum répare enfin cette injustice par un livre qui fera date. Elle impressionne par la somme des connaissances rassemblées et commentées sur ce qui fut une véritable extermination de tout un peuple organisée par le Parti communiste soviétique sous Staline, mais aussi par son talent d'écrivain. Son récit des faits débute par l'histoire de la révolution ukrainienne en 1917 et celle du mouvement national qui en est issu, puis se poursuit par les premières décisions du Politburo sur la politique agricole à mener dans cette province si fertile de l'Union Soviétique jusqu'à la persécution systématique de l'élite ukrainienne. Le tableau brossé par Applebaum nous plonge de manière inédite dans les horreurs de la répression menée par le régime stalinien. Car cette famine « organisée » fit plus de 5 millions de victimes - dont 3.9 millions d'Ukrainiens, et l'héritage de cette mémoire que l'URSS a tenté d'éradiquer joue évidemment un rôle considérable dans les relations russo-ukrainiennes au temps présent.
Famine rouge s'impose par sa documentation incontestable, sa hauteur de vue et les perspectives qu'il dégage, c'est aussi un livre nécessaire pour comprendre un épisode tragique de l'Histoire du XXème siècle autant que la réalité politique actuelle de cette région du monde.
In 1929 Stalin launched his policy of agricultural collectivization--in effect a second Russian revolution--which forced millions of peasants off their land and onto collective farms. The result was a catastrophic famine, the most lethal in European history. Devastating and definitive, this book captures the horror of ordinary people struggling to survive extraordinary evil.
L'historienne américaine Anne Applebaum n'est pas la seule à faire le constat alarmant que nos démocraties sont en danger. Mais son expérience - les années qu'elle a passées en Pologne après avoir travaillé à Londres - donne à son regard une acuité que peu d'observateurs possèdent. Son livre nous propose un voyage en Pologne, en Hongrie, au Royaume-Uni puis aux Etats-Unis qui nous conduit de l'intérieur de la droite modérée vers cette nouvelle droite flirtant avec l'illibéralisme et la tentation autoritaire. Son analyse est précise et s'appuie sur une connaissance approfondie des politiques mises en place par Droit et Justice en Pologne ou par le gouvernement Orban en Hongrie, en décrivant notamment les purges dans les administrations, institutions culturelles et médias. Applebaum examine ensuite les raisons qui ont poussé des hommes comme Boris Johnson à soutenir l'idée du Brexit et comment le mensonge assumé est devenu une arme politique d'une efficacité redoutable. L'hypocrisie, le cynisme, la soif de pouvoir d'une droite prête à tout prend des formes légèrement différentes dans ces pays, mais la tentation de gouverner de manière autoritaire est la même partout, et le trumpisme en fut l'illustration la plus spectaculaire pour Anne Applebaum. Son livre est un cri d'alarme à la fois rigoureusement argumenté et infiniment personnel.
Anne Applebaum is the author of several books, including Gulag: A History , which won the 2004 Pulitzer Prize and the Duff Cooper Prize, and Iron Curtain , which in 2013 won the Duke of Westminster's Medal for Military Literature and the Cundill Prize in Historical Literature. She is Professor of Practice at the Institute for Global Affairs, London School of Economics, and a columnist for the Washington Post . She divides her time between Britain and Poland.
Uncovers in detail one of the greatest horrors of the 20th century: the vast system of Soviet camps that were responsible for the deaths of countless millions.
On associe traditionnellement le terme de « camp de concentration » à l'Allemagne nazie ; la mémoire historique en Occident semble avoir oublié que des camps semblables, les « kontslager », apparurent en Russie dès 1918, lorsque au lendemain de la Révolution, Lénine et Trotski organisèrent la répression contre les « ennemis du peuple ». Dès lors, le phénomène du Goulag ne cessa de s'amplifier pour devenir, dès avant Staline, la première administration de l'Union soviétique, et ne disparut qu'à la chute du régime en 1989. Il fit près de 20 millions de victimes. Si Soljenitsyne, avec L'Archipel du goulag, en a donné un inoubliable témoignage littéraire, aucun historien jusqu'à présent n'avait entrepris de faire la synthèse historique de l'univers concentrationnaire propre au régime soviétique. C'est ce qu'a fait Anne Applebaum, en puisant dans une masse prodigieuse et jusqu'ici largement inexplorée d'archives, de témoignages, de mémoires et d'interviews de survivants. Goulag retrace l'origine des camps, leur essor sur tout le territoire soviétique, des Solovki à la Kolyma, puis leur déclin progressif. À cette analyse historique, géographique et économique du système s'ajoute, pour la première fois, une étude sociologique minutieuse de la vie quotidienne des millions de « zeks » emprisonnés : l'absurdité des arrestations, la cadence infernale des travaux, la terreur, les violences inouïes et la mort, omniprésentes, les effroyables conditions d'hygiène et de subsistance, mais aussi les stratégies de survie, les tentatives d'évasion, et l'espoir et la solidarité qui, en dépit de tout, subsistent... Cet ouvrage est une étude historique à la fois passionnante et d'une importance capitale, un recueil bouleversant de témoignages essentiels à la compréhension d'un phénomène trop longtemps ignoré.
Les Kontslaguer apparurent en Russie dès 1918, comme instrument de répression politique et bientôt comme réservoir de main-d'oeuvre forcée pour l'industrialisation soviétique. De la Révolution à la Glasnost, 18 millions d'individus en furent les victimes ; 4,5 millions n'en revinrent jamais.
Soljenitsyne et Chalamov en ont donné un inoubliable témoignage littéraire ; Anne Applebaum, puisant dans une masse à peine explorée d'archives, de témoignages et d'entretiens avec des survivants, propose une étude sociologique de la vie quotidienne des millions de détenus, les zeks. À l'absurdité des arrestations, la cadence infernale des travaux, la terreur, les violences inouïes, les effroyables conditions d'hygiène et la mort omniprésente s'opposent les stratégies de survie, les tentatives d'évasion, l'espoir et la solidarité qui, en dépit de tout, subsistent.
Les camps devinrent rapidement une nation à l'intérieur de la nation, presque une civilisation à part entière, avec ses propres lois, sa diversité sociologique, sa littérature, son folklore, son argot, ses coutumes.
C'est au coeur ténébreux de ce monde que nous convie l'auteur.
At the end of the Second World War, the Soviet Union unexpectedly found itself in control of a huge swathe of territory in Eastern Europe. Stalin and his secret police set out to convert a dozen radically different countries to a completely new political and moral system: Communism.
Il y a deux manières de renouveler l'Histoire : poser de nouvelles questions sur des sujets apparemment rebattus et trouver de nouveaux documents ou de nouveaux témoins.
Dans ce livre magistral, Anne Applebaum accomplit les deux.
S'interrogeant sur le « Haut Stalinisme » (1944-1956), soit les douze années de soviétisation de l'ancien Lebensraum nazi (en se concentrant essentiellement sur trois pays emblématiques : Allemagne, Hongrie et Pologne), l'auteur renverse complètement le point de vue : non plus l'Est vu par l'Ouest mais l'Est vu par l'Est. Les sources archivistiques et orales inédites - lectures dans au moins cinq langues, entretiens, voyages, témoignages personnels - enrichissent considérablement les réponses aux questions que l'observateur contemporain de l'Europe de l'Est se pose face aux échecs ou aux revers de la démocratisation des nouvelles nations émancipées du joug soviétique depuis 1989.
Rideau de fer prend exactement la suite chronologique de l'ouvrage de Timothy Snyder, Terres de sang, consacré au nazisme et au stalinisme de 1933 à 1945 : il raconte, comme cela n'avait jamais été fait, la manière dont ces « terres de sang » ont été soviétisées (réparations économiques, nettoyages ethniques systématiques que l'on associe rarement à cette période de l'Histoire, récupération partielle de l'appareil policier hérité du nazisme, etc.).
Ce grand livre a été unanimement salué comme un des chefs-d'oeuvre de l'Histoire récente.
The Pulitzer Prize-winning author, professor, and historian offers an expert guide to understanding the appeal of the strongman as a leader and an explanation for why authoritarianism is back with a menacing twenty-first-century twist. Across the world today, from the Americas to Europe and beyond, liberal democracy is under siege while populism and nationalism are on the rise. In Twilight of Democracy, prize-winning historian Anne Applebaum offers an unexpected explanation: that there is a deep and inherent appeal to authoritarianism, strongmen, and, especially, one-party rule--that is, to political systems that benefit true believers, or loyal soldiers, or simply the friends and distant cousins of the leader, to the exclusion of everyone else. ;;;; People, she argues, are not just ideological; they are also practical, pragmatic, opportunist. They worry about their families, their houses, their careers. Some political systems offer them possibilities and others don't. In particular, the modern authoritarian parties that have arisen within democracies today offer the possibility of success to people who do not thrive in the meritocratic, democratic, or free-market competition that determines access to wealth and power. ;;;; Drawing on reporting in Spain, Switzerland, Poland, Hungary, and Brazil; using historical examples including Stalinist central Europe and Nazi Germany; and investigating related phenomena (the modern conspiracy theory, nostalgia for a golden past, political polarization, and meritocracy and its discontents), Anne Applebaum brilliantly illuminates the seduction of totalitarian thinking and the eternal appeal of the one-party state.
A vivid and human glimpse into Europe's borderlands as they emerged from Soviet rule - back in print after nearly 20 years 'In this superb book, in which one senses the spirit of Franz Kafka and Bruno Schulz, the dramatic world of the Eastern borderlands comes to life' Ryszard Kapuscinski As Europe's borderlands emerged from Soviet rule, Anne Applebaum travelled from the Baltic to the Black Sea, through Lithuania, Belarus, Ukraine and the Carpathian mountains. Rich in vivid characters and stories of tragedy and survival, Between East and West illuminates the soul of a place, and the secret history of its people. 'A beautifully written and thought-provoking account of a journey along Europe's forgotten edge' Timothy Garton Ash 'A vivid and penetrating assessment of the lands between the Baltic and the Black Sea in all their drama and desolation . . . a wise and useful book' Robert Conquest 'Combines the excitement of a well-written and adventurous travelogue with sophisticated reportage' Norman Davies 'You will be totally absorbed' Norman Stone Anne Applebaum is a historian and journalist, a regular columnist for the Washington Post and Slate , and the author of several books, including Gulag: A History , which won the 2004 Pulitzer Prize for non-fiction, and Iron Curtain , which in 2013 won the Duke of Westminster Medal for Military Literature and the Cundill Prize in Historical Literature. She is the Director of Political Studies at the Legatum Institute in London, and she divides her time between Britain and Poland, where her husband, Radek Sikorski, serves as Foreign Minister.
Discusses the creation of the Communist regimes that took hold in Eastern Europe at the end of World War II and describes what daily life was like in these countries.
The Gulag--a vast array of Soviet concentration camps that held millions of political and criminal prisoners--was a system of repression and punishment that terrorized the entire society, embodying the worst tendencies of Soviet communism. In this magisterial and acclaimed history, Anne Applebaum offers the first fully documented portrait of the Gulag, from its origins in the Russian Revolution, through its expansion under Stalin, to its collapse in the era of glasnost. Applebaum intimately re-creates what life was like in the camps and links them to the larger history of the Soviet Union. Immediately recognized as a landmark and long-overdue work of scholarship, Gulag is an essential book for anyone who wishes to understand the history of the twentieth century.From the Trade Paperback edition.
Winner of the DUFF COOPER and LIONEL GELBER prizes. A Sunday Times, The Times, FT and Evening Standard book of the year 2017 The momentous new book from the Pulitzer Prize-winning author of Gulag and Iron Curtain . In 1932-33, nearly four million Ukrainians died of starvation, having been deliberately deprived of food. It is one of the most devastating episodes in the history of the twentieth century. With unprecedented authority and detail, Red Famine investigates how this happened, who was responsible, and what the consequences were. It is the fullest account yet published of these terrible events. The book draws on a mass of archival material and first-hand testimony only available since the end of the Soviet Union, as well as the work of Ukrainian scholars all over the world. It includes accounts of the famine by those who survived it, describing what human beings can do when driven mad by hunger. It shows how the Soviet state ruthlessly used propaganda to turn neighbours against each other in order to expunge supposedly 'anti-revolutionary' elements. It also records the actions of extraordinary individuals who did all they could to relieve the suffering. The famine was rapidly followed by an attack on Ukraine's cultural and political leadership - and then by a denial that it had ever happened at all. Census reports were falsified and memory suppressed. Some western journalists shamelessly swallowed the Soviet line; others bravely rejected it, and were undermined and harassed. The Soviet authorities were determined not only that Ukraine should abandon its national aspirations, but that the country's true history should be buried along with its millions of victims. Red Famine , a triumph of scholarship and human sympathy, is a milestone in the recovery of those memories and that history. At a moment of crisis between Russia and Ukraine, it also shows how far the present is shaped by the past.