La religion chrétienne orthodoxe est aujourd'hui probablement la plus méconnue et la plus sujette aux confusions. D'entrée, dans une ignorance largement partagée, on songe aux liens de soumission de l'Église de Moscou au pouvoir russe - mais on oublie que la deuxième Église orthodoxe orientale est celle d'Éthiopie; à l'association historique de l'orthodoxie au panslavisme - mais c'est ne pas mesurer l'importance que prend désormais l'Église orthodoxe nord-américaine; à une mystique impressionnante, telle celle du Mont Athos, mais c'est alors prêter à cette religion une unité liturgique plus qu'institutionnelle. Antoine Arjakovsky, dans cet ouvrage d'une singulière originalité, nous fait découvrir l'orthodoxie dans la dynamique de l'histoire, c'est-à-dire dans la crise profonde que traversent aujourd'hui une religion, des Églises et leur identité trop souvent figée. Car les orthodoxes ne s'entendent pas sur la définition de leur Église (est-elle celle des sept premiers conciles oecuméniques? ou, plutôt que la fidélité à la mémoire, est-ce la capacité à incarner, avec l'aide de l'État, le règne de Dieu sur la terre grâce à la «droite vérité» qui la définit? ou bien encore se ramène-t-elle à la «juste glorification» - c'est-à-dire sa spiritualité, son culte, sa prière, qui remontent aux apôtres notamment?); moins encore sur la place des femmes ni sur les rapports aux puissances politiques. Face à des tensions internes qui peuvent conduire à l'éclatement d'une identité commune devenue impossible, Antoine Arjakovsky montre l'émergence d'une conception nouvelle de l'orthodoxie comme «la connaissance juste», celle qui unifie ce qui est cru avec ce qui est vécu, en quelque lieu que ce soit. Il n'y va plus seulement de questions de doctrine mais, pour le monde contemporain, aussi de rééquilibrages géopolitiques.
« Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père », déclare le Christ dans l'évangile de Jean. Si les différentes Églises chrétiennes ont fondé des traditions dissemblables, leur dessein est cependant de s'unir en Dieu.
Retraçant l'aventure oecuménique à travers ses grandes figures, dates et étapes, Antoine Arjakovsky montre comment, par-delà la réunion des baptisés, elle permet d'envisager et d'appréhender la nécessaire convergence entre les croyants du monde entier. Prenant appui sur Nicolas Berdiaev, John Milbank, mais aussi Emmanuel Levinas ou Abdennour Bidar, reprenant l'esprit de rapprochement entre les Églises chrétiennes initié en Europe au XXe siècle et de la rencontre interconfessionnelle d'Assise en 1986, il dessine une voie de conciliation entre chrétiens, juifs, musulmans mais aussi hindouistes et bouddhistes, afin de dégager une conception de l'oecuménisme plus juste, plus vraie, plus paisible et plus respectueuse de l'environnement à l'échelle planétaire. Il y parvient en proposant une science nouvelle fondée sur une métaphysique résolument oecuménique.
Une profession de foi en l'espérance.
Le régime russe actuel est la principale menace de conflit sur la planète aujourd'hui comme le montrent les événements récents en Géorgie, en Ukraine, en Syrie mais aussi la déstabilisation des démocraties occidentales observée par les Parlementaires européens. Ce livre raconte l'évolution du conflit croissant entre la Russie de Vladimir Poutine et les démocraties occidentales et propose des issues à la crise.
Il y a urgence, en plus du travail diplomatique, de coordonner tous les mouvements de la société civile en France et au sein des démocraties occidentales qui luttent contre le régime autoritaire et anti-démocratique russe. Il ne s'agit pas d'un combat contre la nation russe. Bien au contraire il s'agit d'aider les Russes à se débarrasser de l'excroissance mafieuse et kleptocratique qui a pris le pouvoir au Kremlin avec Vladimir Poutine en 1999. Les Etats, s'ils veulent éviter la partie de domino qui a entraîné le monde vers la guerre en 1939, se doivent de soutenir un mouvement citoyen en faveur de la paix.
Pour donner de vraies chances à la paix en Europe, un nouveau récit historico-symbolique, capable de dégager les valeurs qui animent historiquement les sociétés européennes, doit être écrit avec la participation de l'ensemble des historiens et des citoyens du continent.
Plus de deux siècles après Radichtchev et Pouchkine, voyageurs fameux de l'époque des tsars, Antoine Arjakovsky a choisi, lui aussi, d'aller de Saint-Pétersbourg à Moscou, au coeur de la Russie d'aujourd'hui.
À l'heure où cette grande puissance fascine et continue de faire parler d'elle, l'historien se livre à une anatomie de « l'âme russe » sans complaisance. Qu'entendre exactement sous ce terme d'âme russe ?
Nostalgie d'un passé prestigieux ? Malaise vis-à-vis de l'Occident ? Propension à l'identité, voire à un nationalisme qui inquiète ? Dans ce journal de croisière sur la Volga qui est aussi un pèlerinage, se croisent rencontres, lectures, réflexions historiques mais aussi religieuses en lien avec le monde chrétien orthodoxe. Nourri d'une vaste culture, ce récit d'Antoine Arjakovsky donne à mieux percevoir les enjeux historiques, spirituels ou même politiques liés au devenir de la Russie de Poutine.
À l'heure où l'Europe doute d'elle-même, il est plus que jamais urgent que celle-ci approfondisse son identité et son histoire. Or il n'existe pas à ce jour de livre ou de manuel qui évoque sous forme de récit l'émergence de la conscience européenne, l'expérience plurielle qu'elle incarne. Le temps est donc venu de proposer cette démarche au lecteur et de croiser les regards des historiens de notre temps appartenant à différentes écoles historiographiques, traditions religieuses et nationalités, et de les confronter avec les grands récits des maîtres du passé, comme ceux de Jacques Le Goff ou de Denis de Rougemont. Il s'agit en particulier de faire comprendre que nous ne donnons pas le même sens par exemple à la révolution de 1948 ou 1968 selon que l'on soit tchèque ou français. Il s'agit donc ici de proposer un « nouveau récit en vérité de la conscience européenne » et de l'apparition des valeurs qui la portent, à dimension universelle. Un projet intellectuel ambitieux et original, qui entend valoriser un récit accessible, participatif, inachevé et ouvert. Il rassemble nombre de prestigieuses signatures.
Samuel Huntington s'est trompé. Les guerres nouvelles ne sont pas entre les civilisations mais entre ceux qui croient au choc des civilisations et ceux qui pensent qu'il existe des valeurs universelles. Vladimir Poutine et les Russes qui le soutiennent font partie du premier groupe. Violer le droit international devient légitime ici au nom de l'intégration de l'Ukraine russophone à la Russie. Arseni Yatséniouk et la « génération Maïdan » font partie du second groupe. Au nom de la justice et de la dignité humaine, un pays se rassemble aujourd'hui pour créer un État-nation bi-culturel.
La clef du conflit entre la Russie et l'Ukraine se trouve dans les mythologies divergentes des deux peuples. Comprendre cette clef permet de trouver des issues à la guerre russo-ukrainienne. La communauté internationale a un rôle essentiel à jouer. Mais ceci demande d'agir vite, avec résolution, et en acceptant de reposer la question des fondements spirituels de la démocratie et du droit international.
Contributions publiées à l'occasion du colloque qui s'est tenu au Collège des Bernardins en avril 2013 sur le thème des valeurs de la démocratie, présentée comme une valeur politique, éthique et spirituelle. Les auteurs proposent une réflexion sur la théologie chrétienne de la démocratie ainsi qu'une enquête sur la démocratie et les valeurs spirituelles dans le monde.
Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier, primat de l'Église orthodoxe de Constantinople, qui dispose d'une primauté sur l'ensemble des Églises orthodoxes, a annoncé, en septembre 2010, vouloir convoquer pour 2012 un « Saint et Grand Concile Orthodoxe ». Si cette invitation était confirmée, les Églises chrétiennes orthodoxes, qui représentent plus de 200 millions de fidèles dans le monde, devraient adopter, au cours de ce concile, plusieurs décisions importantes.
Hormis des questions portant sur le fonctionnement interne de l'Église orthodoxe (statut de la diaspora orthodoxe, règles de proclamation de l'autocéphalie et de l'autonomie, empêchements au mariage, règles du jeûne, ordre de préséance), quatre autres sujets devant faire l'objet de décisions conciliaires concernent l'ensemble des chrétiens : « L'Orthodoxie et le mouvement oecuménique » ; « Les relations des Églises orthodoxes avec l'ensemble du monde chrétien » ; « La contribution des Églises orthodoxes locales à la réalisation des idéaux chrétiens de paix, de liberté, de fraternité et d'amour » ; « Un calendrier commun ».
Les textes réunis dans ce recueil sont des conférences données par Antoine Arjakovsky, entre 2004 et 2010, sur la plupart des thèmes qui seront abordés lors du prochain concile de l'Église orthodoxe. Plusieurs chapitres sont consacrés également à la situation du mouvement oecuménique dans le monde et en Europe de l'Est. Des annexes permettent de faire un point plus récent sur la situation actuelle de la préparation du concile.
Le 26 novembre 1982, une image représentant une icône de la Vierge portant Jésus suinte de l'huile d'une manière inexplicable.
Ceci se passe dans une simple maison du quartier Soufanieh de Damas, en Syrie, habitée par de jeunes mariés chrétiens : Myrna est catholique, Nicolas chrétien orthodoxe. C'est à partir de ce fait que se développent les événements de Soufanieh qui bouleversent la vie de Myrna et de Nicolas, puis, de proche en proche, de voisins, d'amis, de communautés chrétiennes du Proche-Orient. Après bientôt trente ans de " diffusion silencieuse ", le message de Soufanieh est connu dans le monde entier.
A Soufanieh, Marie prépare ce qui sera le grand événement de l'avenir : l'Unité retrouvée des Eglises chrétiennes. Car cette Unité est la condition, impossible humainement mais indispensable, de la conversion et du salut de l'humanité. A Soufanieh, comme toujours dans le Plan de Dieu, toutes ces merveilles sont humbles en apparence. C'est pourquoi il faut les regarder de près. Précisément, Antoine Arjakovsky nous propose une rencontre lumineuse avec la messagère de l'unité.
Quelles que soient leurs convictions politiques, religieuses ou leurs orientations philosophiques, les auteurs de ce livre se sont rassemblés pour travailler autour d'une même idée : croire en la construction d'une société plus juste.
À l'aube d'élections décisives pour la France, plongée dans un lourd climat d'incertitudes, cet essai conclut avec enthousiasme qu'il existe, à portée de main, une vision et un projet de société à même de répondre aux grands défis auxquels nous faisons face, des dérèglements de l'économie mondiale à ceux de notre planète. Les auteurs égrènent, au terme de deux années de réflexion commune et de travail, trente propositions, trente idées, pour tendre vers une société plus juste. Ce projet repose sur l'Homme et sur ce qui nous relie. Aucun lien économique, aucun truchement technologique ne pourra remplacer l'amitié fraternelle entre chaque femme et chaque homme, reconnus dans leur égale dignité.
Directeur de la revue Le Débat et de la prestigieuse collection Bibliothèque des Histoires chez Gallimard, maître d'oeuvre des Lieux de mémoire, Pierre Nora est l'un des grands noms de la recherche historique contemporaine. Figure marquante de la Nouvelle Histoire, il témoigne d'un fort intérêt pour la problématique mémorielle. Mais comment en vient-on à cette démarche intellectuelle ? Voici ici, esquissé pour la première fois, son propre essai d'ego-histoire, articulé principalement autour de sa double identité, à la fois juive et française. Antoine Arjakovsky, directeur de recherche aux Bernardins, qui l'accueillit le 3 mai 2012 au Collège des Bernardins, haut lieu symbolique de la rencontre sapientielle entre la foi et la raison, retrace les grandes étapes du parcours intellectuel de Pierre Nora. Il introduit également, en l'interrogeant, le second texte de l'académicien qui porte sur le rapport de l'historien au pouvoir et à la justice.