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Antoine Hennion
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Plus de quatre-vingts intervenants donnent la parole à toutes les interrogations que posent les rapports de la musique et de nos sociétés : musique et politique, musique et démocratie, institutions, métiers et marchés, chanson et révolution, genres et signification sociale...
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L'objet de ce livre est instable, comme celui de la musique. Il vise à faire une sociologie de la passion musicale qui en respecte les médiations propres, qui n'écrase pas sous les instruments de l'analyse la réalité analysée. Il tente aussi l'inverse, une théorie de la médiation formulée depuis la leçon que donne la musique. Cet art de la présence déconcerte en effet l'analyse sociologique. La musique n'a pas d'objet à montrer, elle n'est qu'accumulation de médiateurs (instruments, langages, partitions, interprètes, scènes, médias). Pour comprendre comment les musiciens installent la musique au milieu d'eux, A. Hennion part du mouvement de réinterprétation de la musique baroque, qui, en mêlant médias modernes et traités anciens, a créé un objet inouï, l'écoute moderne d'une musique ancienne. Restituant ainsi la diversité des intermédiaires, humains ou matériels, par lesquels passe la relation entre musiques et publics, l'auteur analyse des dispositifs musicaux concrets, de la classe de solfège à la grande scène rock ou au concert classique. La musique est un bon modèle pour un tel repeuplement du monde de l'art : on y parle moins d'objet que de performance, d'oeuvres que de versions, d'"être" que de jeu. Non pas la musique d'un côté, le public de l'autre, et entre eux des moyens asservis : tout se joue chaque fois au milieu, dans la réussite d'un passage.
En montrant une réalité collective remplie d'instruments, de corps, d'objets, la musique introduit à une sociologie de la médiation comme double dépassement, d'une pensée critique qui réduit les objets au social et d'une pensée naturelle qui n'accepte d'objets que si elle les arrache au social.
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Le vin et l'environnement
Geneviève Teil, Sandrine Barrey, Pierre Floux, Antoine Hennion
- Presses De L'Ecole Des Mines
- Sciences Sociales
- 8 Septembre 2011
- 9782911256523
L'engouement pour le bio se confirme.
La qualité environnementale des vins interroge donc des producteurs, revendeurs, consommateurs, journalistes, restaurateurs, fonctionnaires, chercheurs: la vigne est en effet une très grande consommatrice de produits phytosanitaires. Comment vivent et agissent ceux qui veulent conduire la viticulture vers un plus grand respect de l'environnement ? En s'appuyant sur des centaines de témoignages, cet ouvrage rend compte des approches et des pratiques, couronnés ou non de succès, de tous ceux qui se sont engagés d'une façon ou d'une autre dans l'agriculture raisonnée ou intégrée, l'agrobiologie ou la biodynamie, ou encore ceux qui cherchent à revenir à une plus grande authenticité de terroir.
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Le design : l'objet dans l'usage : la relation objet-usage : usager dans le travail de trois agences
Sophie Dubuisson-Quellier, Antoine Hennion
- Presses De L'Ecole Des Mines
- 1 Septembre 1998
- 9782911762024
L'étude du travail des designers prend place dans une interrogation générale, qui vise le travail de construction nécessaire pour que la situation de marché apparaisse. Les designers, obligés de réaliser physiquement l'objet et d'anticiper sur un marché futur, sont particulièrement intéressants pour qui veut comprendre les mécanismes complexes de l'incorporation de la demande dans les produits. Le design est pris dans des définitions divergentes. Mais les designers partagent une définition commune de leur travail : celle d'une articulation entre l'usager et l'objet. C'est à ce titre qu'ils ont été étudiés, comme sociologues pratiques de l'usage. Trois équipes de designers industriels, choisies pour la complémentarité de leur conception du design et de leur cadre de travail, ont été suivies sur le terrain. L'étude de leurs pratiques, de leurs modes d'organisation et des techniques de représentation utilisées a dégagé les modalités possibles d'une anticipation de l'usage. Par opposition au marketing, les designers sont soumis à une contrainte pressante : leur tâche de " réalisation " de l'objet souligne tout ce que l'objet comporte d'indéterminé par rapport à un cahier des charges idéal portant les desiderata de la demande. Cette indétermination impose la nécessaire condensation de ses dimensions, esthétiques, techniques, fonctionnelles, marchandes. C'est ce moment indécis où l'objet prend forme, qui refait surgir des esquisses la pluralité des solutions possibles, et l'indétermination structurelle de l'offre par rapport à la demande.
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La grandeur de Bach : L'amour de la musique en France au XIXe siècle
Joël-marie Fauquet, Antoine Hennion
- Fayard
- 6 Septembre 2000
- 9782213606675
Comment penser la grandeur de Bach ? Quelle part donner au travail de transformation continue qui s'est emparé de lui et de son oeuvre et en a fait à la fois l'outil et l'objet de notre amour de la musique ? Pour répondre à une telle question, on ne peut se contenter d'étudier la «réception» de l'oeuvre du musicien, ni d'entreprendre la critique du culte qui lui est rendu. Car on constate que la musique de Bach ne cesse de changer, tandis qu'inversement, c'est toute la musique que Bach sert à redéfinir.
Tout le long du XIXe siècle, on assiste à la formation commune d'une nouvelle façon d'aimer la musique et d'un répertoire de chefs-d'oeuvre capables de répondre à un tel format du goût. Pour analyser cette grandeur, la méthode des auteurs a consisté à se placer délibérément dans une position intermédiaire, entre le culte musicologiste et le constructivisme social, dans un autre pays que l'Allemagne, durant la période qui va de 1800, quand l'oeuvre de Bach commence à être publié, à 1885, bicentenaire de la naissance du musicien.
La grandeur de Bach, c'est tout d'abord le zèle du premier cercle des usagers qui, de Chopin à Alkan, de Gounod à Saint-Saëns, de Liszt à Franck, s'attellent à faire aimer la musique du Cantor en la jouant, en la transcrivant, en la paraphrasant, tandis que biographies et anecdotes contribuent à dessiner la figure de l'artiste «surnaturel», du virtuose, du savant et du saint... Un répertoire, principalement instrumental, se met en place, des morceaux emblématiques, véritables «tubes», contribuent à populariser sa musique : l'«Air de la Pentecôte», le premier prélude du Clavier bien tempéré transformé en Ave Maria par Gounod, tel morceau de La Passion selon saint Matthieu exécutée au Panthéon...
Ces divers éléments montrent d'abord la façon dont, durant le XIXe siècle en France, Bach devient musique : il n'est plus seulement une référence, un maître ancien, une statue de commandeur à l'ombre de laquelle faire la musique du temps présent, il devient lui-même un auteur «contemporain». Ils montrent aussi que c'est la musique qui devient Bach, qui se réorganise autour de lui (et de quelques autres, comme Beethoven), en prenant appui sur sa production. Car Bach n'intègre pas un univers tout fait : il le produit en partie, à travers l'invention d'un nouveau goût pour la musique.
Directeur de recherche au CNRS en musicologie, Joël-Marie Fauquet est l'auteur d'un César Franck (Prix de l'académie Charles Cros). Sociologue, Antoine Hennion est l'auteur de La passion musicale. Il est directeur du Centre de sociologie de l'Innovation à l'École des Mines de Paris. -
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Figures de l'amateur ; formes, objets, pratiques de l'amour de la musique aujourd'hui
Antoine Hennion, Sophie Maisonneuve, Emilie Gomart
- Documentation Francaise
- Questions De Culture
- 1 Décembre 2000
- 9782110047281
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