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Syrie.
Un vieil homme rame à bord d'une barque, seul au milieu d'une immense étendue d'eau. En dessous de lui, sa maison d'enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973.
Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d'un masque et d'un tuba, il plonge - et c'est sa vie entière qu'il revoit, ses enfants au temps où ils n'étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté.
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Le musée des contradictions
Antoine Wauters
- Editions Du Sous Sol
- Feuilleton Fiction
- 4 Mars 2022
- 9782364686335
Des voix s'élèvent, s'approchent du centre de la scène qu'est ce livre et s'expriment. Ce qui les lie, c'est qu'elles portent toutes des contradictions. On pourrait s'en inquiéter, dans un monde où il faut constamment choisir son camp. Mais ici, l'homme n'est ni bon ni mauvais. Il hésite, souffre, espère et doute, comme nous tous. N'est-ce pas là l'expérience qui est la nôtre aujourd'hui ? Chercher tant bien que mal à accorder nos paroles et nos actes ? Tenter de trouver du sens là où il n'y en a plus ? Voir que les choses sont sans espoir, et pourtant être résolu à vouloir les changer ?
Une adresse aux lecteurs qui intensifie la poésie, une façon de se réapproprier le discours sous forme de nouvelles. Antoine Wauters va toujours plus avant dans l'exploration des frontières du roman, et nous le suivons. -
Que se passe-t-il lorsqu'un auteur, qui a beaucoup écrit sur l'enfance, remonte le fil d'argent de sa propre enfance ?
Le Plus Court Chemin est un hommage aux proches et la tentative de revisiter avec les mots ce vaste monde d'avant les mots : les êtres, les lieux, les sentiments et les sensations propres à cette époque sur le point de disparaître, les années d'avant la cassure, d'avant l'accélération générale qui suivra la chute du mur de Berlin.
Raconter l'existence dans les paysages infinis de la campagne wallonne, dire l'amour et le manque. Car écrire, c'est poursuivre un dialogue avec tout ce qui a cessé d'être visible. Par-delà la nostalgie. -
Dans un pays du Proche-Orient, un enfant et sa mère occupent une maison jaune juchée sur une colline. La guerre vient d'emporter le père. Mère et fils voudraient se blottir l'un contre l'autre, s'aimer et se le dire, mais tandis que l'une arpente la terrasse en ressassant ses souvenirs, l'autre, dans le grenier où elle a cru opportun de le cacher, se plonge dans des rêveries, des jeux et des divagations que lui permet seule la complicité amicale des mots.
Soudain la guerre reprend. Commence alors pour Jean une nouvelle vie, dans un pays d'Europe où une autre mère l'attend, Sophie, convaincue de trouver en lui l'être de lumière qu'elle pourra choyer et qui l'aidera, pense-t-elle, à vaincre en retour ses propres fantômes.
Ce texte, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d'un enfant qui, à l'étouffement et au renoncement qui le menacent, oppose une affirmation farouche et secrète de la vie. C'est ce dur apprentissage, fait d'intuition et de solitude, qui lui ouvrira plus tard des perspectives insoupçonnées.
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Dans un pays dont on ignore le nom, où se succèdent des dictateurs qui tentent de le moderniser, une soeur et son frère jumeau vivent à la ferme de leurs parents, au milieu des plaines. Marcio travaille aux champs avec le père, un homme violent, tandis que Léonora s'occupe de la maison avec sa mère. Ils ont douze ans à peine et leur complicité semble totale, leurs jeux interdits irrépressibles. Mais un soir, alors que leurs corps se rapprochent doucement dans le fenil, le père surgit et voit se confirmer ce qu'il a toujours suspecté.
Tandis qu'un nouveau coup d'Etat vient de se produire, les parents décident de séparer les jumeaux. Commence alors un combat long et incertain, celui de la réinvention de soi et de la quête obstinée de liberté.
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« Maintenir vos yeux, comme clarté pure ou diffuse joie, je dois. » C'est de ses grands-pères, décédés quasi simultanément, que parle ainsi Antoine Wauters et le devoir qu'il s'impose d'en garder la mémoire éclairée malgré la maladie et la mort est, autant que dette ordinaire de l'amour, effort de la conscience pour ne pas se laisser submerger par le désaveu et la perte. Car la vie est l'expérience crue des contraires : au moment où meurent les deux grands-pères, un enfant vient au monde.
De cette expérience à vif, la poésie est la mesure exacte. Celle, ici, de Sylvia Plath dont l'écriture extrême et sans compromis accompagne l'auteur dans ces heures critiques où l'existence douloureusement se tend entre perte et joie. Lire Sylvia, sa soeur dans l'âme, aide alors Wauters à saisir au coeur des circonstances ces vérités intenses que promet à tous la poésie qui ne ment pas : la vie tombe dans sa nuit et la joie demeure.
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" Un texte dur avec des mots doux " dit de Césarine de nuit Antoine Wauters. On ne saurait mieux exprimer le trouble qui saisit le lecteur à mesure qu'il avance dans ce conte cruel.
Césarine et Fabien sont deux jumeaux, issus d'une famille paysanne, que leurs parents abandonnent. Ce n'est pas tant leur périple d'enfants perdus, fuyards tôt " repris en main ", traînés d'institution en asile qui nous retient : c'est la violence de la traque et des traitements qu'on leur inflige pour les faire rentrer dans l'ordre. On a tôt fait de comprendre que l'enjeu de ce récit dépasse de loin la simple compassion pour une innocence martyrisée.
Ce que l'Autorité mystérieuse et impitoyable qui met Césarine et Fabien en prison cherche à corriger en eux, c'est leur indocilité, leur faim de vie libre, leur nature non-conforme. Et le conte se mue en réquisitoire implacable contre un monde, le nôtre, qui s'acharne par des moyens très légaux sur ce qui ne se soumet pas à ses lois et ses normes. En ces enfants, c'est le désir qu'on assassine.
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Dans un Paris dévasté par une catastrophe (accident nucléaire, cataclysme naturel, guerre de religion ?), un groupe de jeunes gens arpentent les rues, tentent de survivre en mangeant ce qu'ils trouvent, chantent des airs de John Holiways et fuient la violence de leurs ennemis en cherchant un ailleurs. Car ce monde en lambeaux, il s'agit malgré tout de l'habiter, de s'y vêtir et d'y trouver des raisons d'espérer.
Comment tenir ? Comment trouver en soi de quoi réjouir la vie quand tout a sombré? Ce sont les questions que se posent, avec humour et cruauté, les protagonistes de cette aventure.
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J'ai vécu jusqu'à mes dix-huit ans dans un petit village d'Ardenne où mon imagination se trouve, encore aujourd'hui. Que je le veuille ou non, tout ce que j'écris vient de là, des quelques mètres carrés du hangar à poules de mon grand-père, de l'odeur des fraises qu'il cultivait derrière l'église, face aux collines de Hoyemont, au-dessus de l'Ourthe et de l'Amblève, des silos à foin de la ferme de Jacques Martin, des bêtes sachant d'instinct trouver le bonheur, des machines agricoles défoncées par l'usage, dans le purin.
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Un collectif hors norme avec 23 autrices et auteurs... La Ligne blanche est un ouvrage collectif qui rassemble 23 textes d'auteurs et autrices belges, français, turcs, italiens et congolais, venus du roman, de la poésie, de la bande-dessinée, du théâtre et du journalisme : Laurent Demoulin (Prix Rossel 2017), Nathalie Skowronek, Myriam Leroy, Lisette Lombé,Philippe Marczewski, Serge Delaive, Aline Dethise,Annick Walachniewicz, Carl Norac, Vincent Tholomé,Pascal Leclercq, Aurélie William Levaux, Aliette Griz,Carole Zalberg, Fiston Mwanza Mujila, Inatello Passi,Karel Logist, Alexis Alvarez Barbosa, Julie Remacle,Anne Versaille, Yadel (Kenan Görgu?n), Ysaline Parisis et David Giannoni. Tous ont répondu à l'invitation d'Antoine Wauters, qui leur a simplement demandé ce que cela évoquait pour eux, la « ligne blanche ». À quoi pensaient-ils ? Que voyaient-ils ? Pour lui, il était évident qu'elle était une soustraction, un retrait, une brèche dans le grand bruit du monde ou quelque chose s'en approchant, un lieu magique d'où viendrait puis s'en retournerait tout ce qu'on dit, tout ce qu'on écrit. Une ligne parfaite, remplie d'une écriture qui n'aurait pas besoin de se montrer pour exister. Un effacement. Quelque chose comme ça. Mais non.
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Pose l'os, pose l'os en couche, frôle la voix de fraises, cours-y cent bardas d'huile, gonfle-m'en des cubes fumeurs de chêvrefeuille, par rage, par milliers, par gorge nouée dans l'os où vivre a les yeux cuits
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Un dépaysement que l'on retrouve jusque dans la syntaxe et le traitement de la langue. C'est à la fois tellurique, foisonnant, charnel, onirique. L'ambiance du pays malgache, le personnage d'Ali et le récit qu'en donnent les écritures croisées de Ben Arès et Antoine Wauters font toute l'originalité de ce texte.