Littérature
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Melitza rencontre Evo, un vagabond me´tis, dans le cafe´ ou` elle travaille a` Guadalajara et l'invite a` dormir chez elle. Celui-ci lui offre, ainsi qu'au pe`re de Melitza, une boisson infuse´e au peyotl, un cactus hallucinoge`ne. La nuit qu'ils passent tous les trois se termine par un drame qui les pousse a` la fuite. A` travers trois carnets commente´s par son pe`re, la jeune femme retrace les mois qui suivent, entre sa reconstruction personnelle et l'insurrection de Oaxaca a` laquelle ils assistent.
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« Le vent porte le corbeau. Toi et moi, nous sommes le vent. » Grâce à une expérience hallucinogène, un libre-penseur mexicain parvient à entendre de nouveau la voix de sa fille, Melitza, assassinée pendant l'insurrection d'Oaxaca, deux ans auparavant. Elle lui relate ses derniers instants auprès d'Evo, un chaman huichol qui va lui offrir, à travers un étourdissant rituel d'oubli, la plus romantique des métamorphoses.
Road movie au pays de Quetzalcóatl, le deuxième roman d'Hubert Antoine défonce les portes du deuil, supprime les frontières entre morts et vivants pour révéler un Mexique toujours aussi captivant dans les plus ardentes couleurs de l'intensité.
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Pavle et Jovan, l'un en Argentine, l'autre à Belgrade, renouent le contact par lettres après plusieurs années de silence. Leur correspondance les amène, peu à peu, à évoquer un passé douloureux. Les deux hommes ont été pris dans la tourmente de la guerre en ex-Yougoslavie au début des années quatre-vingt-dix. Et ce qui est arrivé là-bas a bouleversé leur vie.
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«Quelle est la vie d'un objet, d'un mot, d'un produit de l'imagination ? La naissance d'une chaise, par exemple, c'est évident. Quelques bouts de bois, deux trois clous, la voilà meuble, au mieux siège. Mais sa relation au monde, son opinion sur le climat, ce qu'elle mange, ses souffrances, sa philosophie, ses amis, qui les connaît ? Avec ma loupe et mon couteau, je suis allé rendre visite à ce vocabulaire que l'on a tort d'imaginer rangé dans le tiroir d'une fonction bornée. Un éventail de réalités, d'éléments ectoplasmiques m'ont ouvert leurs portes et permis de passer un moment avec eux. J'en rapporte ces textes, témoins d'un monde plus infini, dans lequel l'écriture porte le casque de l'explorateur et permet de rencontrer la vie au-delà de l'usage.» Les soixante textes courts d'Introduction à tout autre chose forment un nuancier de sensations et d'humeurs où «tout est possible à qui est écrit». On y devine, en filigrane, l'autoportrait ironique d'un aventurier immobile, d'un rêveur chamanique, d'un monstre de solitude, d'un épicurien contrarié, bref, d'un évadé de la société.
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Quand un auteur avoue dès la première ligne : « Soyons franc, je ne sais pas écrire », on croit à de la provocation ou à l'amorce d'une grande farce. Et rien n'est moins vrai avec cet essai d'Hubert Antoine, drôle de bout en bout, dans sa tentative de justifier les raisons qui le poussent à écrire depuis plus de 20 ans. Florilège d'humour en surface et grande profondeur pour répondre aux questions que tout écrivain se pose : Ai-je quelque chose à dire ? Pour qui j'écris ? La démonstration est jubilatoire. À travers une vingtaine de chapitres, Hubert Antoine s'essaie à tous les genres afin de nous prouver par son contraire qu'il est incapable d'écrire : de l'éveil en poésie en passant par l'art précis de la nouvelle jusqu'à l'écriture d'un hymne anational (avec deux entractes parmi les plus comiques : ses discours de réception de l'oscar et du Prix nobel de littérature), jusqu'au constat final : « Je ne dois pas écrire à tout prix. Ma vie se réalisera de toute façon dans son expression, dans l'incompréhension particulière et générale, dans l'accord de la mort... » D'un style limpide et percutant, ces réflexions pleines d'esprit, profondément originales gravent en dessous des yeux un sourire permanent que l'on garde longtemps après la dernière page.
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Dans ces "Exercices d'évasion", Hubert Antoine use à la fois de la réflexion, à travers des phrases dépouillées qui disent sans détour, avec une netteté non dénuée d'un humour ravageur, les conditions et le sens de ses évasions ; et de la poésie, par la puissance d'évocation des mots qu'il sait si bien associer, confirmant ainsi tout le poids de la langue contre l'emprise unilatérale de la pensée. Une manière fulgurante d'insérer le poème dans la prose.
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Le quatrième recueil d'Hubert Antoine publié au Cormier est une fête engageante du langage. On y retrouve la voix toujours surprenante du plus mexicain des poètes belges, qui se révèle de livre en livre à la fois semblable et différent à lui-même, chaque fois plus profond dans la légèreté. L'humour et le plaisir de la trouvaille, la liberté de ton et d'allure y font jeu égal avec une claire lucidité face au monde qui met "le feu à la petite propriété du miroir", une manière d'"armer les dents avec les mots".
La plupart des poèmes de "Tohu-bohu et brouhaha" sont dédiés à des proches. Car dédier un poème, comme l'indique l'auteur à la dernière page, est une offrande qui enrichit le silence de l'amitié.
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