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Journal à numéro unique paru en février 1917, entièrement rédigé par Antonio Gramsci, La Cité future est une oeuvre inclassable publiée intégralement en français pour la première fois.
Fruit d'une pensée rigoureuse et inventive, ces textes vont du simple tract à l'article de fond, de l'aphorisme au billet d'humeur passionnée, du conseil de lecture à l'essai explorateur de pistes.
« Les socialistes ne doivent pas substituer un ordre à un ordre. Ils doivent instaurer l'ordre en soi. La maxime juridique qu'ils veulent réaliser est : possibilité de réalisation intégrale de sa propre personnalité humaine accordée à tous les citoyens ».
Trois principes, trois ordres
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La première partie de ce volume - «L'Ordine Nuovo quotidien (1921-1922)» - est constituée par un choix d'articles publiés, pour la plupart, dans le quotidien du Parti communiste d'Italie dont Gramsci assumait la direction. Couvrant la période qui va du congrès de fondation du P. C. I. (Livourne, 21 janvier 1921) au départ de Gramsci pour Moscou, en mai 1922, ces textes sont surtout représentatifs des positions d'un parti que domine la «forte personnalité» de Bordiga. La thématique conseilliste de l'après-guerre apparaît définitivement oubliée - mais cet oubli n'est peut-être que dans l'apparence - et, s'il émet quelques réserves à l'égard des «Thèses de Rome» de 1922, Gramsci joue pleinement le jeu du «bordiguiste cultivé» et fait tout au plus figure, comme dit Tasca, de «bordiguiste cultivé». La rupture avec Bordiga ne se dessine qu'au terme du séjour à Moscou. Gramsci y prend, en effet, la mesure de la crise qui pèse sur les rapports entre le Komintern et sa section italienne. Dès juin 1923, écartant d'autorité la direction, pourtant majoritaire, de Bordiga, l'I.C. a commencé de placer à la tête du Parti la minorité de «droite» qu'anime Tasca et celle-ci menace de remettre définitivement en question les présupposés et les acquis de la scission de Livourne en 1921. Il s'agit donc de créer un nouveau « groupe dirigeant », une fraction d'abord, qui, se substituant à la direction déchue, évite au Parti communiste d'Italie, et de se retrouver - avec Bordiga - hors de l'I.C., et de retourner - avec Tasca - dans les vieilles ornières du socialisme italien. Tel est l'objet de la «Correspondance de Moscou et de Vienne» qui constitue la deuxième partie de ce volume.
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Cahiers de prison (tome 4-cahiers 14 a 18)
Antonio Gramsci
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 17 Octobre 1990
- 9782070719563
Soucieuse d'offrir toutes les garanties scientifiques désirables et de respecter l'authenticité d'une oeuvre en train de se chercher et de s'écrire, la présente édition critique, tout comme la nouvelle édition italienne établie par V. Gerratana (1975), présente la suite des manuscrits originaux des Cahiers tels qu'ils se trouvent conservés dans les archives de l'I. G. Elle restitue ainsi la pensée de Gramsci, avec toutes ses hésitations, ses détours et ses va-et-vient, et conserve le caractère fragmentaire et discontinu des textes en les présentant dans l'ordre même où ils ont été écrits.
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On trouvera dans ce volume un choix d'articles de Gramsci couvrant les années 1914 -1920. Les «Écrits de jeunesse» (1914 -1918) illustrent d'abord, à partir du fameux article «mussolinien» de 1914, l'itinéraire socialiste du jeune Gramsci : l'opposition à la guerre et les influences zimmerwaldiennes, le contact de la classe ouvrière turinoise et le spectacle de ses combats, l'effort pour élaborer une voie originale au marxisme par un retour à des positions hégéliennes, la rencontre avec la Révolution russe et l'effort - ici aussi combien original - pour définir la révolution bolchevique comme une révolution sans jacobinisme, une révolution aussi contre Le Capital de Marx. Mais ce sont à coup sûr les textes de la période de L'Ordine Nuovo (1919 -1920) qui représentent le temps fort, le moment neuf de l'itinéraire gramscien. Il y a là, en effet, un effort pour définir et promouvoir un socialisme antiautoritaire, un socialisme par-en bas : sur la base, précisément, des Consigli di fabbrica (Conseils d'usine), organes d'auto-gouvernement que le prolétariat s'est donnés spontanément et qui, pendant un moment privilégié, constituent, face au Parti et aux syndicats, l'expression du mouvement réel. L'ouvrage s'achève avec l'année 1920 : après l'échec de l'occupation des usines, Gramsci, converti enfin à la nécessité de la scission, se prépare à participer, aux côtés de Bordiga, à la fondation du Parti communiste d'Italie.
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Arrêté le 8 novembre 1926 et assigné d'abord à cinq ans de relégation dans une île, Antonio Gramsci sera condamné par le Tribunal spécial à 20 ans, 4 mois et 5 jours de prison : «Pour vingt ans nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner», déclarera le 4 juin 1928 le procureur fasciste. Pressentant que sa peine serait longue, le dirigeant communiste était pourtant déjà résolu à résister par l'étude. «Je suis obsédé - écrit-il dès le 29 mars 1927 - par cette idée qu'il faudrait faire quelque chose for ewig... Je voudrais, suivant un
plan préétabli, m'occuper intensément et systématiquement de quelque sujet qui m'absorberait et polariserait ma vie intérieure.» Le 8 février 1929, il entame son premier cahier. Les autres suivront, jusqu'en 1935. Les notes qui constituent l'ensemble des Cahiers de prison étaient connues jusqu'ici à travers les volumes de la première édition italienne (1948-1951), qui en réorganisaient la matière autour de quelques-uns des grands thèmes que Gramsci lui-même s'était proposé d'étudier : Intellectuels, Machiavel, Notes critiques sur un essai populaire de sociologie, Littérature populaire, Risorgimento italien, etc. Soucieuse au contraire
d'offrir toutes les garanties scientifiques désirables et de respecter l'authenticité d'une oeuvre en train de se chercher et de s'écrire, la présente édition critique, tout comme la nouvelle édition italienne établie par V. Gerratana (1975), présente la suite des manuscrits originaux des Cahiers tels qu'ils se trouvent conservés dans les archives de l'Istituto Gramsci. Elle restitue ainsi la pensée de Gramsci avec toutes ses hésitations, ses détours et ses va-et-vient, et conserve le caractère fragmentaire et discontinu des textes en les présentant dans l'ordre même où ils ont été écrits. Quoique les Cahiers 6, 7, 8 et 9 se présentent essentiellement
comme des mélanges, on retrouvera dans ce volume des pages importantes - textes ou variantes - des Notes sur Machiavel et du Matérialisme historique, ainsi que nombre de passages du Risorgimento et de Passato e presente.