Denise Desautels
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L'angle noir de la joie : d'où surgit parfois un bras d'horizon
Denise Desautels
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 10 Mars 2022
- 9782072971754
Unanimement considérée comme une des grandes voix de la poésie nord-américaine, la québécoise Denise Desautels, née à Montréal en 1945, confie dans D'où surgit parfois un bras d'horizon : «J'écris légèrement au-dessus de la douleur». S'expriment constamment dans ces poèmes le combat pour la joie et un amour désespéré de la vie, dans une écriture incisive et resserrée. Ici «se cherche un jardin», au coeur sensible de l'éphémère et du fragile.
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L'angle noir de la joie : d'où surgit parfois un bras d'horizon (export hors Europe)
Denise Desautels
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 10 Mars 2022
- 9782072971808
Unanimement considérée comme une des grandes voix de la poésie nord-américaine, la québécoise Denise Desautels, née à Montréal en 1945, confie dans D'où surgit parfois un bras d'horizon : «J'écris légèrement au-dessus de la douleur». S'expriment constamment dans ces poèmes le combat pour la joie et un amour désespéré de la vie, dans une écriture incisive et resserrée. Ici «se cherche un jardin», au coeur sensible de l'éphémère et du fragile.
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Dans la rencontre avec les oeuvres de l'artiste Sylvie Cotton, la poète affronte la présence de la fin (« c'est brutal »). Comment « faire barrage » à ce qui s'en va, disparaît, s'use, se déchire, s'efface, finit ? Entre cendre et confettis demeure la volonté que ce soit toujours chaud et amoureux : le poème pour garder trace de nous et de nos ex-vivants. Retenir, si ce n'est revenir.
EXTRAIT A Synthesis of Intuitions ne veut ni tromper ni trahir.
Tes rétines les miennes le savent.
Pastilles rouges égarées voyantes calmantes sur flocons rose beige neige.
Car nous sommes ces histoires ces pyramides d'énergie et elles sont nous.
Fier jeu de miroirs de maisons-miroirs - protection où nous ne faisons face qu'à nous-mêmes.
Tu dis à l'autre tous les autres que nous sommes.
Et chaque livre chaque mur de musée urnes de regards et d'errance le répètent après toi.
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Denise Desautels est aujourd'hui une des grandes voix de la littérature de langue française. Sa bibliographie imposante, la haute exigence dont témoigne son itinéraire, ainsi que les distinctions majeures qui lui ont été décernées devraient attirer l'attention sur son oeuvre. Mais voilà : elle vit au Québec, et la littérature d'outre-atlantique accède difficilement aux lecteurs de Vieille France. Il est vrai aussi que Denise Desautels n'a pas le goût de la publicité. Sa discrétion transparaît dans des notes biographiques extrêmement pudiques, alors que ses textes suggèrent tant de conflits et de blessures. Le ton de ses textes est âpre, rude, sans concession, mais toujours dans l'ellipse, la distance, la retenue. Pendant la mort ou Tombeau de Lou sont significatifs de cette démarche radicale, de cette attitude frontale face à l'interrogation ultime.
Ce tout nouveau livre de Denise Desautels, L'angle noir de la joie, est publié en coédition avec les Éditions du Noroît (Québec) dans le cadre du Prix de Littérature francophone Jean Arp 2010. Denise Desautels est le troisième auteur non français à recevoir de ce Prix (après le Belge Marcel Moreau et la Luxembourgeoise Anise Koltz) et la deuxième femme (après Anise Koltz).
Les créateurs littéraires sont confrontés aujourd'hui à une massification de la culture sans précédent dans l'Histoire. Elle s'exprime à travers la marchandisation du marché du livre et ses corollaires : la normalisation des produits et l'exigence d'un succès immédiat. Elle s'exprime également à travers une pression croissante des cultures dominantes de l'économie mondialisée, au préjudice des langues minoritaires, menacées de marginalisation et d'éviction du marché éditorial. Le Prix de Littérature Francophone Jean Arp veut mettre en avant le français comme langue choisie - cas d'un Beckett, d'un Ionesco ou d'un François Cheng -, et non pas comme langue subie. Comme langue de résistance à une mondialisation uniquement fondée sur la marchandisation et la massification.
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Le coeur et autres mélancolies comporte des textes autour de l'image du père et un journal de résidence, qui alternent, ce qui permet à leurs mélancolies de se relayer. Un "appendice" suit, par nécessité.[...] Une autre forme de journal. Pour que le lecteur/la lectrice n'ait jamais l'impression d'être tenu(e) à l'écart.
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« Lettre à mon fils aurait pu être un autre sous-titre.
Le parc Lafontaine, en un seul mot comme autrefois. Cest ce que javais spontanément répondu à Paul, ami poète et éditeur, qui minvitait il y a déjà dix ans à participer à la collection « Lieu dit » quil venait de créer aux Éditions du Noroît.
Pourquoi ? Parce que jy ai passé presque toute ma vie, de la petite enfance à aujourdhui, et quil occupe depuis près de 40 ans beaucoup de place et de pages dans mon travail de création quil est donc déjà lié à lacte décrire. En fait, il se retrouve, conjugué à plusieurs temps époques et saisons diverses dans plusieurs de mes livres, et tout particulièrement dans La promeneuse et loiseau (1980), Tombeau de Lou (2000), Pendant la mort (2002) et La marathonienne (2004). Comme lieu de refuge ou de liberté, de plaisir ou deffroi, de promenade ou denlisement, de réflexion ou de fuite.
Mais surtout surtout parce que tout récemment jai pris conscience quil était beaucoup plus quun lieu à côté duquel javais vécu. Quil était en fait ma maison, la maison denfance ou de famille que je nai jamais eue. Sy empilent comme dans un grenier ou une cave des tas de souvenirs, des plus intimes aux plus historiques. Cest dans ce cur francophone de Montréal, en pleine « Grande noirceur », entre le monument à L.-H. La Fontaine, les ours noirs de lancien zoo et la statue à Dollard, que jai entendu pour la première fois le mot « orpheline » ; là que, depuis, la mort na jamais cessé de rôder ; là pourtant que lart et les livres existent.
Or, cest parce que la mort y a été très présente comme dans mes livres , et que mon fils men a fait un jour la remarque, que jai eu envie de madresser à lui dans ce texte, sorte dautofiction qui comporte deux parties : une première dune trentaine de fragments disons archéologiques où sentremêlent le privé et le collectif, et une seconde où, après Joe Brainard, Georges Perec et quelques autres, je reprends la forme des Je me souviens. » D.D.
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L'heure violette va
Bien au-delà de nos effrois.
Fanfares au ventre de l'aube.