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Florence Viguier dutheil
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Les expositions de duo de grands artistes aux rapprochements forcés sont devenus des poncifs ces dernières années. Dans cet ouvrage, il s'agit au contraire de montrer comment Francis Picabia copiait des reproductions de dessins dans les ouvrages sur Ingres. On sait qu'il empruntait aux cartes postales, aux dessins d'ingénieur, aux revues érotiques et aux pages roses du petit Larousse, de même qu'à Ingres, sans avoir trouvé précisément les livres qu'il consultait.
Les années 1922-1923 sont marquées dans le milieu de l'avant-garde parisienne par un engouement pour la « probité du dessin » à la manière d'Ingres. En guise de provocation dadaïste, Picabia expose aux salons de ces deux années trois grands tableaux peints au ripolin et tirant plus vers l'affiche publicitaire que vers les beaux-arts. Il était établi que les figures de La Nuit espagnole et Feuille de vigne sont empruntées à Ingres, mais la source exacte n'avait pas été identifiée. Le troisième Dresseur d'animaux est une charge contre André Breton qui cherche à ce moment-là à arracher les dadaïstes à l'influence de Picabia pour les regrouper auprès de lui. Le propos du catalogue est de confronter ces trois tableaux aux modèles qui leur ont servi de base, de même que pour une grande partie des projets de couverture de Littérature.
Partagé entre son admiration pour Picabia et sa volonté d'étendre son hégémonie sur les dadaïstes, André Breton demande à Picabia de lui dessiner une série de couvertures pour la publication. L'artiste lui en livre 26, dont 8 furent publiées. C'est dans les ouvrages reproduisant en grand format les dessins d'Ingres d'Henry Lapauze et d'Édouard Gatteaux que Picabia fait son miel en copiant les figures, pour les reproduire parfois à l'identique ou au contraire en les combinant et les adaptant à ses projets de couverture.
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La lyre d'ivoire ; Henry-Pierre Picou et les néo-grecs
Cyrille Sciama
- Le Passage
- 7 Novembre 2013
- 9782847422924
Issu d'une famille d'artistes nantais, Henry-Pierre Picou (1824-1895), peintre et dessinateur, rencontre dans l'atelier parisien de Charles Gleyre - l'un des plus célèbres professeurs de l'époque - et auprès de son cercle artistique, ceux qui deviendront ses proches amis : Jean-Léon Gérôme, Auguste Toulmouche, Jean-Louis Hamon, Gustave Boulanger. Autour de Gérôme, ils forment un groupe animé d'une nouvelle envie de peindre : les " Néo-Grecs ". Soutenus par la critique, en particulier par Théophile Gautier, les Néo-Grecs développent, à partir de thèmes antiques, de sujets d'histoire et de scènes de genre une esthétique raffinée, qui prône une place élevée de l'artiste dans la société, chantre d'un art revenant aux classiques. L'" art pour l'art " de Gautier incarne leur idéal. Cette peinture, très décriée par les avant-gardes de l'époque, connut un grand succès, notamment par le biais de la gravure et de la photographie.
De la formation auprès de Gleyre aux portraits, en passant par la scène de genre et la peinture d'histoire, La Lyre d'ivoire, Henry-Pierre Picou et les Néo-Grecs met en lumière les fonds exceptionnels du musée des Beaux-Arts de Nantes et du Musée Ingres de Montauban, très riches en ouvres d'artistes de cette période. Il apporte un éclairage inédit sur cette peinture et permet de réviser les jugements souvent hâtifs sur un art plus complexe que les apparences ne le laisseraient supposer.
Cet ouvrage est le catalogue de l'exposition " La Lyre d'ivoire. Henry-Pierre Picou et les Néo-Grecs " présentée au musée des Beaux-Arts de Nantes du 25 octobre 2013 au 26 janvier 2014 et au Musée Ingres de Montauban du 21 février au 18 mai 2014. -
Révélations ; trésors des réserves du musée Ingres
Florence Viguier-dutheil
- Le Passage
- 2 Juillet 2015
- 9782847423082
Révélations invite à découvrir des collections oubliées qui ont, depuis plusieurs décennies, gagné les étagères des réserves ou qui n'ont jamais été présentées au public.
Ces collections témoignent du goût des amateurs d'art à la fin du xixe siècle pour l'Orient. Parmi ces amateurs, Armand Cambon, exécuteur testamentaire d'Ingres et premier directeur du musée de Montauban, acquiert pour la Ville plus de 600 objets extrême-orientaux et proche-orientaux qui formeront son projet de musée des arts décoratifs.
Armand Cambon se charge par ailleurs d'apporter à Montauban la magnifique donation faite par le maître à sa ville natale. Il prend à l'atelier - outre les tableaux, les dessins, les collections - tout ce qui peut servir aux jeunes artistes montalbanais. Se trouvent ainsi, dans les réserves du musée, les plus beaux livres de la bibliothèque d'Ingres et surtout un surprenant ensemble de 57 portefeuilles remplis de calques, de gravures, de dessins, et même de photographies. Il s'agit de la documentation réunie par Ingres, depuis son premier séjour à Rome et constamment enrichie au fil des années. Le choix présenté ici pour la première fois montre la curiosité universelle d'Ingres qui compose là une encyclopédie personnelle, un musée de papier, du Moyen Âge à la Renaissance, des caricatures de journaux aux chefs-d'oeuvre de son cher Raphaël. Ces 57 portefeuilles sont bien plus que sa « documentation » : conçus par lui, et pour lui-seul, ils constituent peut-être l'oeuvre d'Ingres la plus inattendue et la plus moderne que conserve aujourd'hui son musée.
Révélations présente 15 de ces portefeuilles et près de 80 objets les plus divers choisis dans cet océan de merveilles inconnues.
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Vincent Corpet ; vit au long d'Ingres
Amélie Pironneau
- Lienart
- Monographies
- 4 Juillet 2013
- 9782359060980
Vincent Corpet s'inscrit dans la lignée des peintres qui oeuvrent sans concession à la morale ou à l'époque et sans s'abriter derrière la théorie. Il aime rappeler que la peinture ne prétend pas à la vérité littérale mais qu'elle donne à voir ce que nous ne saurions voir tout seul, qu'elle nous force à regarder ce que notre oeil, habitué à opérer la distinction et la séparation entre les choses, à ordonner et à classer pour les comprendre, refuse de voir.
Depuis plusieurs années, Vincent Corpet travaille à une série intitulée « Fuck Maîtres », dans laquelle il convoque et revisite les maîtres de l'art, qu'ils soient anciens, modernes ou contemporains.
Ce sont leurs tableaux, recopiés en noir et blanc, à taille réelle et avec désinvolture, qui servent de fonds à ces nouvelles peintures.
À l'invitation du musée Ingres de Montauban, Vincent Corpet a visité le fonds du musée afin d'en extraire des oeuvres emblématiques - tableaux et dessins. Cet ouvrage nous donne à voir les copies en noir et blanc des chefs-d'oeuvre que nous connaissons et les oeuvres finalisées de l'artiste qui nous emmènent vers des paysages nouveaux où il est question de sensualité, de fonds et de forme fusionnés, d'un savoir réconcilié avec le voir-ça.
L'ouvrage, sur le principe de l'exposition qui sera présentée au musée Ingres, proposera aussi une confrontation de quelques tableaux de Vincent Corpet avec les toiles d'Ingres dont ils sont issus.