Le narrateur, Léo Vogel, jeune rédacteur au sein d'une institution internationale, se voit confronté à la dérive puis à la disparition de son chef de service, un certain Charlie Mutzinger. La disparition de Mutzinger n'est pas sans lien avec une société secrète dénommée Cercle des oiseleurs. A mesure que le narrateur déchoit et dégringole dans l'institution qui l'emploie, passant d'un service à l'autre - pour terminer au sous-sol du département Archives... - il se fait aspirer par ce mystérieux Cercle des oiseleurs, et se trouve être autant le sujet d'une enquête que l'objet d'une initiation voilée. Le lecteur est peu à peu introduit à ce qui semble au coeur de la préoccupation des oiseleurs : là où porte l'attention aux oiseaux, au centre de la tâche aveugle de nos sociétés contemporaines.
«Les Consolantes» sera joué (dans une mise en scène de François Emmanuel) à Bruxelles du 1er au 18 décembre 2016 à Bruxelles au théâtre Poème 2 et à Paris les 17 & 18 janvier 2017 au Centre Wallonie-Bruxelles.
Dans un asile spychiatrique, trois femmes partagent la même chambre. Une nouvelle venue, Madame, est endormie. Autour d'elle, les autres s'affairent pour vider son sac et connaître la raison de sa venue.
Critique d'art, le narrateur est invité dans une villa au bord de l'Atlantique, habitée par des soeurs jumelles, Vera et Jelena. Toutes les pièces sont encombrées par les tableaux exécutés par leur père disparu, Jero Mitsic.
Est-ce pour écrire sur l'oeuvre du peintre que Vera l'a convié ? Lui demande-t-elle de l'aider à solder un héritage trouble ? Ou cela concerne-t-il sa soeur Jelena qui erre dans la maison comme une ombre ?
Car le temps pour Jelena semble s'être arrêté, par moments elle paraît possédée par une autre.
À son contact, le narrateur s'enfonce peu à peu dans un amour sans mesure, une intimité folle où Jelena voudrait qu'il descende avec elle dans sa mémoire barrée, qu'il l'accompagne vers ce qui fut pour elle le lieu de l'effroi, qu'il trouve les mots manquants, qu'il raconte la nuit.
Le froid tombe très tôt en cet automne 1941. Dans la grande maison de Norhogne réquisitionnée par les Allemands, Jeanne est peu à peu gagnée par un sentiment troublant.
La résurgence de souvenirs enfouis, la rencontre avec l'officier qui commande la compagnie, vont la précipiter, comme malgré elle, dans une passion étrange qui se doublera du désir d'éprouver jusqu'au bout ce que fut le secret amour de sa mère. De cette liaison interdite, François Emmanuel établit la chronologie fascinée, au long des cinq mois de l'hiver 41-42. Récit hanté de mémoire, le texte saisit les trois destins de la lignée des Savinsen jusqu'au lieu de leur embrasement.
Dans les Andes péruviennes, un accident interrompt le voyage d'Ana - jeune archéologue qui vient de mettre au jour des sépultures ancestrales. Recueillie par des villageois, soignée par un guérisseur andin, elle demeure quelques semaines dans une zone létale, proche des limbes - telle l'âme de ces princesses momifiées qu'elle accompagnait vers le musée de Lima. Rentrée en Europe, Ana flotte désormais entre les mondes - celui de son enfance et des secrets de famille et celui de cette culture séculaire qu'elle a peut-être profanée, dont l'énigmatique pouvoir a fait resurgir les ombres de son passé.
Contribution à la théorie générale:
Le conférencier Grégor est devant son pupitre, et entame son discours. Il s'agit d'une conférence scientifique autour de la contribution du défunt Otho Schnigel à la théorie du boson. Malgré son discours savant, Grégor donne très vite à la conférence un ton personnel, empreint d'anecdotes intimes et de souvenirs d'où rejaillit toute d'admiration de l'élève pour son ancien maitre. Mélomane et peu excentrique, Gregor a prévu l'insertion de diapositives et de séquences sonores pour venir souligner les mouvements de son discours. C'est sans compter sur Boris, l'assistant du professeur Schnigel, qui du haut de sa régie, semble tout faire de travers. Les diapositives arrivent dans le désordre, les interruptions bruyantes de Rossini viennent perturber la progression de la théorie au lieu d'alimenter les silences. Le chaos s'installe dans l'esprit de Gregor , les pages se perdent, les mots se mélangent. L'imprévu prend le pas sur le contrôle, et Gregor achève sa conférence dans un appel désespéré à son maître, dans lequel il livre les angoisses existentielles qui sont les siennes.
Un monologue drôle et touchant qui s'appuie sur un sujet très actuel : la découverte récente du boson de Higgs, particule élémentaire permettant de percer les derniers secrets de la matière.
PERSONNAGE : 1 homme Joyo chante plus:
Lia Orkovitch n'a désormais plus personne. Elle pleure la mort de son oiseau Joyo qui ne chante plus. C'était la dernière chose qui lui restait de Youri Tsarevitch Changalamanov. Avec Youri le Russe, Lia a eu une liaison consentie. Puis Youri est parti, la laissant seule avec l'oiseau qu'elle a fini par étouffer afin de ne pas se le voir confisquer par la justice, suite aux plaintes des voisins. Accompagnée par la présence fantomatique de l'oiseau, Lia revient sur l'histoire vécue avec Youri, et sur la découverte de son propre corps et de sa féminité. L'amertume et l'angoisse de la jeune femme se confondent avec les restes de sa passion pour l'homme qui est parti. En s'adressant tout le long de la pièce à son Joyo, qui ne chante plus, Lia dévoile son propre silence et le vide qui l'habite.
Grâce est plongée dans le coma. Alertés, ses proches se réunissent dans l'ancienne maison familiale de Chavy, en Normandie. Ils attendent des nouvelles de l'hôpital. La nuit tombe, la neige fige toute chose. Dans ce temps indécis, intenable, Jivan, le frère adoptif de Grâce, Marina et Alexia, ses soeurs, se retrouvent livrés à eux-mêmes autant qu'ils se livrent les uns aux autres.
- Cinq frères et soeurs se retrouvent à un mariage fastueux, sur lequel plane le souvenir de la noyade du père. Les monologues intérieurs se succèdent ou se répondent à mesure que la noce déroule son chaotique cérémonial. La tension monte insensiblement, le rideau des apparences peu à peu se déchire. - François Emmanuel est né en 1952 en Belgique. Il est notamment l'auteur de La Passion Savinsen, pour lequel il a obtenu le prix Rossel en Belgique, et de La Question humaine, traduit dans une dizaine de langues. Il est membre depuis 2004 de l'Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique.
Détournant l'iconographie traditionnelle de la Pietà - ou portement du fils - François Emmanuel met en scène l'image inverse. En 32 poèmes, comme autant de stations, le livre évoque avec ferveur et sobriété les étapes qui ont marqué les instants précédant et suivant la mort de sa mère : agonie, mise au tombeau, résurrection par le souvenir.
François Emmanuel, romancier reconnu (publié au Seuil, chez Actes Sud ou chez Stock), mais aussi psychiatre et psychanalyse, s'interroge ici sur l'acte d'écrire: est-ce une manière de guère d'une blessure ancienne, enfouie?
"En écrivant ce texte, dit l'auteur, je me suis senti déporté depuis la question des bénéfices, des effets thérapeutiques, de l'acte d'écrire jusqu'à ce qu'il en est des blessures inguérissables, ces dites blessures qui obscurément sont à la source de l'écriture chez les écrivains."
dix-sept ans après la disparition de sa femme, l'héritier d'une dynastie d'industriels, perdu dans ses souvenirs, se fait rejouer le théâtre de son passé.
dans le cadre austère d'une bâtisse vidée de sa vie par les huissiers, ce sont ses deux domestiques, arnold et mittie, qui vont se charger de commémorer un étrange anniversaire, rejouant comme chaque année la scène du dernier repas donné en l'honneur d'une funeste partie de chasse. tour à tour proie et prédateur, complice et délateur, chacun d'entre eux se trouve au coeur d'un huis clos mystérieux sur fond de chasse à courre.
Un polar philosophique aux personnages truculents !
Léonard Grün, doux et inoffensif Candide qui n'a jamais été très doué pour tuer, se laisse dériver dans une existence creuse à laquelle il ne s'est jamais habitué. Au hasard d'une petite annonce, il se retrouve engagé par une agence de détective. D'abord affecté à de menues tâches, il se voit bien vite confier une mission aux étranges allures de meurtre. Mais comment passer à l'acte quand l'âme de sa victime, un vagabond mystique des extrêmes urbains, fait écho à des souvenirs longtemps enterrés au plus profond de soi ? Bientôt, le contrat s'inverse, le poison perd son pouvoir, et la mort change de visage. Ce polar philosophique, peuplé de personnages inoubliables, résonne encore longtemps après son dénouement.
" Ne posez pas de questions, écrivait Pierre Ansalem, vous entrez dans un monde qui n'est pas le vôtre.
Sachez regarder seulement, vous en remettre à cela seul qui se déroule sous vos yeux. Ne faites pas un mouvement qui ne trompe le mouvement, pas un geste qui ne donne résistance aux choses... " Avec pour seul viatique ces mots d'un vieil archéologue aveugle, le narrateur s'aventure sur une île coupée du monde. L'installation d'un terminal pétrolier en a récemment bouleversé l'histoire et le village où il se rend, situé sur un versant de l'île qui n'est plus qu'un champ de manoeuvres militaires, se trouve rayé de toute carte officielle.
Dans cet environnement sauvage survivent des insulaires à la fois accueillants et farouches. Le narrateur se découvre attendu par eux sans qu'il ne comprenne pourquoi. Entre silences, cris et murmures, au centre d'un théâtre d'ombre dont chacun des personnages livrera tour à tour un fragment de l'énigme, c'est une nuit de l'épreuve qui doit être ici traversée. Récit d'une mort et d'une renaissance, ce livre qui ouvre l'oeuvre de François Emmanuel, peut se lire autant sur le fil toujours tendu de l'intrigue que comme un texte visionnaire sur le thème de la transmission cachée.
enrôlé dans l'armée israélienne pendant la campagne libanaise de 1982, aniel mahasôhn déserte et croise la route d'une folle de guerre palestinienne qu'il se met à suivre.
comme en écho à ce long égarement réapparaît le visage d'une disparue, hanna mauer mahasôhn, cette juive qu'on disait être sa mère, et dont le destin s'est interrompu dans un autre paysage frappé par la guerre : satyah en pologne, 1942. ce premier roman de françois emmanuel tente au travers de toutes les frontières l'impossible rencontre des êtres et des temps.
Au seuil du dernier souffle, la lente immersion dans une rêverie inquiète, mais d'une lucidité poignante, d'un homme qui attend, auprès des siens, la fin qu'il sait proche.
Amedeo Seguzzi voudrait quitter la police.
Il n'obtiendra cette liberté que s'il s'acquitte d'une ultime mission retrouver la trace d'Anton Chaliaguine qu'il connaît à peine. Intrigué par la personnalité du disparu, ne sachant s'il est en fuite ou en quête, Seguzzi est emporté dans une course-poursuite qui le conduira de Palerme à Saint-Pétersbourg et jusqu'aux rivages de l'océan Indien. Entre les deux hommes : une femme, un amour. C'est elle qui ouvre et voile l'itinéraire, relance sans cesse la traque comme pour arracher le narrateur à lui-même, à son passé comme à son identité sociale.
Et ce qui a débuté par un douteux mandat de recherche s'ancre peu à peu dans une étrange nécessité intérieure. Toutes les haltes du voyage, tous les signes laissés par Chaliaguine semblent posés sur le chemin pour préparer à la rencontre. La Partie d'échecs indiens a obtenu le Prix des Amis des Bibliothèques (Bruxelles, 1995) et le Prix Charles Plisnier.
Qui est Clara Mangetti ? Dans La Leçon de chant, François Emmanuel nous met face à l'énigme d'une femme.
Pourquoi s'enfuit-elle après le concert où elle a chanté Nacht und Träume de Schubert ? Pourquoi brise-t-elle les liens avec ses proches ? De quoi souffre-t-elle ? Autant de questions que tentent d'élucider les deux hommes qui s'en éprennent, son amant, son professeur de chant. A travers leurs voix auxquelles fait contrepoint la sienne qui se refuse, le récit avance comme une partition musicale où l'histoire de Clara, son passé en Argentine, se dessine peu à peu.
"...
Le parfum devait s'appeler Réticence, on dit que les femmes se parfument non pour les hommes mais contre la séduction qui opèrent les autres femmes. Sans doute aurais-je gagné à méditer cette observation. " De " Grain de peau " à " Melody est morte ", en passant par " Taffetas noir " et " Emmène-moi à Nasielsky ", François Emmanuel renouvelle la scène de la rencontre entre un homme et une femme. Pour le narrateur la femme est toujours une énigme tant la question par où l'atteindre revient se poser comme prélude à une enquête, un attrait auquel nul ne peut se soustraire.
Et les péripéties de l'approche amoureuse s'apparentent aux figures d'une danse, avec ses pas tremblants, ses chassés croisés, ses effleurements et ses promesses. On est plongé dans une sorte de jeu de piste où les repères se dérobent pour mieux vous attirer. La seule formule consiste à se laisser emporter par la séduction.
"Huit jours et huit nuits d´une hallucinante dérive quand le Katarina, luxueux bateau de croisière, se vit transformé en prison flottante, pris au piège d´une insurrection armée sur les berges de ce fleuve africain dont les dépliants vantaient la douceur des paysages et la tranquillité des peuples riverains. Par cette saisissante allégorie François Emmanuel ouvre peu à peu le champ de la conscience dans une langue vibrante et visuelle dont les résonances ébranlent sourdement les fondements de notre rapport au monde."
Dressing room, François Emmanuel - Lol présente sur scène une collection de prêt-à-porter. Mais très vite la mécanique de son exhibition s'enraie à mesure qu'un souvenir envahit par à-coups sa conscience, souvenir d'une scène précise où elle s'était sentie progressivement prise au piège du regard de trois hommes. Entre celle qui doit accomplir son travail de fashion sharing et celle qui glisse malgré elle dans la reviviscence traumatique, s'ouvre un espace trouble. Délaissant peu à peu le cérémonial de l'exhibition, Lol entraîne alors le spectateur vers une espèce de cérémonie intime où il s'agit pour elle d'aller jusqu'au bout d'un processus de mise à nu. Dans une lumière peu à peu déclinante, tenter d'être comme elle peut, non pas la Lol tout sourire façonnée par le regard des autres, non pas l'enfant du théâtre des apparences, mais celle qui tremble devant le gouffre noir et cherche à se dire en vérité.
Une femme loue une maison dont la jouissance de la chambre centrale lui est interdite, un détective est mandaté par un esthète pour collecter les mille détails de la vie d'une violoniste admirée, une peintre s'éprend d'un paysage et lentement s'y perd, un vieil enquêteur se voit pris au piège de sa dernière enquête, un cartographe rencontre un compagnon d'errance et sort peu à peu de ses cartes...
Tour à tour enflammée, amusée, inquiète ou malicieuse, chaque nouvelle entreprend de nous conduire là où nous ne le soupçonnions pas. Elle nous rappelle que les vrais voyages sont intérieurs, les rencontres se préparent de longue date, les hasards sont souvent écrits à l'avance, et les mouvements de l'âme n'ont que faire des distances objectives, des plans et des cadastres.
- Qui était Sam Montana-Touré dit Cheyenn, cet Indien des villes dont on retrouva le corps assassiné au fond d'une usine désaffectée ? Il est mort enfermé dans son monde. Personne ne peut témoigner sur sa vie, sa quête, sa folie. Seules subsistent de lui quelques séquences muettes extraites d'un film documentaire consacré aux sans-abris. Longtemps après les avoir filmées, le cinéaste est hanté par ces séquences. Il souhaiterait leur redonner vie et reconstruire à partir d'elles un tout autre film. Il voudrait traverser l'image de Cheyenn, filmer le " hors champ " de l'image et tenter de rendre à cet homme sa part d'humanité perdue. Ce livre est le récit de cette entreprise étrange et obstinée. Plus le cinéaste enquête, revisite les lieux, recherche les traces, plus il entre au coeur de la lancinante question que lui adressait Cheyenn de son regard silencieux.
- François Emmanuel vit et travaille en Belgique. Il partage son temps entre l'écriture et la psychothérapie. Il est l'auteur d'une quinzaine de romans parmi lesquels La Passion Savinsen et La Question Humaine.
François Emmanuel La Question humaine Singulière mission que celle confiée à Simon, psychologue d'entreprise : enquêter discrètement sur la santé mentale de Mathias Jüst, directeur général de la SC Farb, une multinationale d'origine allemande. Simple manoeuvre de déstabilisation organisée par un rival oe Entraîné dans l'intimité et la confidence de l'homme qu'il doit observer, Simon va découvrir des enjeux bien plus redoutables. Par-delà la violence feutrée de la grande entreprise - licenciements collectifs, stages de « motivation » où l'on fait appel à toutes les ressources de l'agressivité et de la peur -, apparaît bientôt en filigrane la hantise d'autres atrocités : celles que dissimulait sous le même langage abstrait, technocratique, l'organisation du génocide au temps du Reich.
Telle est la question - la question humaine - que pose ce récit troublant, implacable et sobre, salué par la critique comme un livre exceptionnel.
Une interrogation terrible sur l'utilisation des individus par ce monstre abstrait qu'est devenue l'entreprise, une machine à nier les personnes.
Josyane Savigneau, Le Monde.
François Emmanuel marie avec brio le suspense du polar et l'interrogation métaphysique... La Question humaine est un roman bref et violent comme un électrochoc.
Martine de Rabaudy, L'Express.