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Gérard Bayo
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Dans ce livre qui suit de près « Et si mal regardée » (2018), Gérard Bayo, poursuivant son évocation des disparus, grands et inconnus, raccorde de plus en plus son écriture à ses deux grandes passions, le Verbe, dans le sens du dialogue avec le divin, et Rimbaud, qu'il côtoie comme un frère.
Rimbaud Jamais plus de la rumeur de ton silence la porte ne sera refermée.
Entre deux arbres humides de soleil, jamais plus la flamme de ton silence ne s'éteindra.
Le soir est tombé et la nuit ne vient pas. La mort non plus ne viendra pas.
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Un printemps difficile : anthologie poétique
Gérard Bayo
- L'Herbe Qui Tremble
- 1 Mars 2015
- 9782918220183
Avec cette anthologie, le poète présente au lecteur quarante années d'écriture soutenue : du premier au dernier poème, le souffle est là. Dans la poésie de Gérard Bayo, la douleur est présente constamment, la bonté aussi, et la générosité. Le poète ne cesse de questionner sa mémoire et l'histoire.
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Avec son titre "Jours d'Excideuil", Gérard Bayo rend hommage aux poètes troubadours tels Giraut-de-Borneil qui y naquit ou Bertran de Born. Dans ce voyage d'automne sans frontière, Gérard Bayo parle sans les nommer d'hommes et femmes oubliés et surtout anonymes, des gens sans histoire au destin souvent tragique dont la simple évocation leur donne une reconnaissance, une vie. De tous ces portraits dont il se fait l'écho le poète dit apprendre tout, ils composent en filigrane le sien, et l'émotion née de ces rencontres fait sortir la vie, car souvenons-nous, "au sortir d'Excideuil s'ajoutait la vie".
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"Lire un nouveau recueil de Gérard Bayo, c'est savoir qu'on entre chez un poète par une porte qui ouvre sur des secrets. Des secrets qu'il ne révèle pas, mais dont l'approche nous touche assez pour qu'on ait envie d'y voir plus loin. Et c'est avec ses propres souvenirs et avec ceux de personnes disparues, inconnues, entraperçues - un regard suffit - que le poète nous fait comprendre son humanité. Ses secrets, son secret, c'est peut-être de dire, avec une grande discrétion, l'immense compassion qu'il porte aux êtres, notamment aux modestes, aux humbles que la grande histoire s'empresse d'oublier. Sa poésie, ses mots captent ce qui est infime dans l'existence : autant un souffle dans un arbre qu'une rue qui fut traversée par un non-héros défunt.
Dans la seconde partie du recueil, le poète s'adresse cette fois directement à quelqu'un, il engage un dialogue sans qu'on connaisse les réponses de l'interpellé qui n'est jamais nommé. Le poète le regarde, l'interroge, cherche son regard, cherche une compagnie, un réconfort chez l'innommé qui est peut-être un double en lui."
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Prix Mallarmé 2016. Sous ces deux titres réunis en un recueil, Gérard Bayo poursuit sa recherche des traces des êtres d'aujourd'hui disparus et oubliés souvent. Il veut les soustraire à l'infernale saison de l'oubli, dont l'histoire n'est pas avare. Le poète les emmène vers une saison meilleure, l'évocation, même si elle n'est pas une reconnaissance, éloigne un peu du néant.
Il part aussi sur ses propres traces. Gérard Bayo sait que la mémoire des hommes, si elle n'est portée vers la lumière par les poètes, laissera, dans son sillage, moins que « l'image de la part accomplie ». Neige est un recueil sur la condition humaine.
« La termitière domine/ la couronne des thyas odorants.// Le chemin passait là.// à d'autres rues on a donné/ le nom des disparues. Le chemin/ passait là.// Seul l'invisible existe encore. »
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C'est peu dire que Rimbaud tient une place importante dans le parcours de Gérard Bayo. Une fois de plus, il y revient dans La gare de Voncq, celle d'où partait et où revenait le passant considérable éternellement en quête de ses ailleurs. Etl'homme aux semelles de vent est bien là, dans cette salle d'attente de l'improbable où s'entassent les passagers et les questions, les chimères et les solitutes, les nuits et les printemps bleus. Un train doit venir. Il viendra. En attendant, puisqu'on ne part pas, les lieux d'Ardenne et de partout sont arpentés dans une errance mesurée quand ce ne sont pas les images enluminées ressassées pour mieux tirer les mortsde là où ils sont. (Paul Mathieu)
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L'écriture de Gérard Bayo est animée par des mots simples, et cependant on n'entre pas immédiatement dans le poème, il semble qu'un déclic doive se produire, à retardement, quand on revient sur le poème, c'est un visage un lieu qui s'ouvrent, des voix qui s'entendent au plus profond. Gérard Bayo dans un de ses essais sur le poète de Charleville, pour aider à comprendre un peu la nature du propos de Rimbaud cite «Une saison en enfer» : «la charité est cette clé». On peut dire de la poésie de Gérard Bayo que la charité est dans tous ses mots.
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Lire Gérard Bayo, c'est entrer dans un monde à la fois proche et secret. Ses poèmes gardent leurs secrets, mais parfois se révèlent d'un seul trait, telle une piste pour le guetteur de sens. Approcher ses secrets nous touche assez pour qu'on parcourt ses mots irrésisiblement. Ce nouveau livre, où inédits s'entremêlent avec d'autres poèmes déjà publiés, Gérard Bayo l'a conçu comme une synthèse de son oeuvre, ou plutôt, précise-t-il : «Je n'ai pas voulu faire un florilège mais une sorte de polyphonie où les pages se répondent, un tout, un livre pas un recueil.» L'EXTRAIT Un mètre cinquante de plancher On vendait des morceaux de charbon, des assiettes, on vendait du pain, on vendait son manteau et des monceaux de livres, une écuelle écaillée, des tapis, des luges, on vendait un violon et plus loin son archet, on vendait un vélo, un lustre, des clefs.
Un jour le mot perdit son ombre.