Gilles Campagnolo
-
Existe-t-il une doctrine Menger ? aux origines de la pensée économique autrichienne
Gilles Campagnolo
- Pu De Provence
- Episteme
- 24 Février 2011
- 9782853997744
Dans la " Vienne 1900 ", Carl Menger (1840.1921), le fondateur de l'Ecole autrichienne d'économie politique, a renouvelé la conception de l'économie (valeur, capital, monnaie), mais aussi la théorie de la connaissance et la philosophie de la nature humaine. Appuyées sur des archives récemment exhumées au Japon et aux États-Unis, les contributions rassemblées ici présentent des sources de sa pensée (Aristote, les Lumières, entre autres), certains aspects de sa théorie et de sa méthodologie qui débordent le champ économique, et leur impact sur quelques oeuvres postérieures (chez Max Weber, Kart Polanyi et Eugen v. Biihm-Bawerk). Ces concepts constituèrent-ils alors une doctrine, une Mengerlehre ? La question se pose aujourd'hui car ils peuvent servir une tâche d'actualité, puisque la crise économique actuelle s'accompagne d'une crise de la pensée par maints aspects analogue à celle connue alors. Il est donc urgent de les retrouver. International (France, Autriche, Italie) et pluridisciplinaire (philosophie, économie, sciences politiques), le projet coordonné par Gilles Campagnolo, responsable français de l'édition des oeuvres de Menger, a débouché sur ce colloque tenu à l'université de Provence qui a fait date. Le lecteur trouvera également la seule traduction française intégrale de l'article " On the Origin of Money " (initialement paru dans The Economic Journal en 1892).
-
Vienne, haut lieu des révolutions de la modernité avec Ludwig Wittgenstein, Sigmund Freud, Karl Kraus... Et Carl Menger (1840-1921), l'auteur des Principes d'économie politique.
Menger va renouveller la théorie de la valeur en lui donnant un fondement psychologique. Il va influencer Hayek, Schumpeter. Et décider, en fait, des grands orientations de l'économie contemporaine.
C'est la vie et la pensée de ce penseur capital encore trop méconnu en France que nous découvre Gilles Campagnolo dans ce premier ouvrage vivant et documenté qui lui est consacré.
Un livre d'initiation à une pensée clé de notre temps et une lecture renouvelée de la Vienne du tournant du siècle.
-
Critique de l'economie politique classique
Gilles Campagnolo
- Puf
- Fondements De La Politique
- 1 Octobre 2004
- 9782130538219
Il est urgent d'interroger aujourd'hui les sources des critiques du libéralisme afin d'évaluer la pertinence des attaques portées contre lui. Ce livre propose au lecteur de retrouver les textes fondateurs, afin de revoir les termes du procès intenté alors par les philosophes idéalistes allemands et les épistémologues autrichiens. Il s'appuie sur des archives européennes inédites conservées au Japon. Une contribution importante pour comprendre certains discours contemporains.
La diffusion de l'économie politique classique anglo-écossaise fut large et rapide sur le continent européen, en particulier dans les pays germaniques où elle fut largement exploitée par les penseurs allemands de la fin du XVIII et début du XIXe siècle. Elle subit aussi une critique accompagnant l'élaboration finale d'une économie politique soucieuse de s'établir dans une radicale positivité. Sous des modalités diverses de Kant à Weber et Manger, la philosophie et l'économie politique allemande puis autrichienne vont se nourrir dans la critique "du chemin spécial" suivi par cette économie politique qui s'est désignée elle-même comme "économie nationale". C'est ce devenir original de l'échange intellectuel entre philosophie et économie politique, dans l'Europe austro-allemande, depuis le caméralisme pré-classique de l'Ecole classique, jusqu'à la critique marginaliste de celle-ci par Menger, que décrit cet ouvrage philosophique et historique. Ce travail d'épistémologie concrète sur le lien réciproquement critique des systèmes philosophiques et des doctrines économiques à l'époque moderne, est riche d'enseignements scientifiques et méthodologiques.
-
Critique de l'économie politique classique ; Marx, Menger et l'école historique allemande
Gilles Campagnolo
- Editions Materiologiques
- E-conomiques
- 2 Juillet 2014
- 9782919694662
Dix ans et une crise économique majeure après sa première publication (aux PUF), le présent ouvrage revient, dans une version revue et augmentée, sur l'urgence d'interroger les sources des critiques du libéralisme afin d'évaluer la pertinence des attaques qui sont portées contre lui. L'appareil conceptuel des matrices des théories critiques est en effet ressaisi au seuil de l'ère industrielle naissante au XIXe ?siècle? : en voyant les pensées marxiste, historiciste, utilitariste (marginaliste) de l'espace continental germanophone prendre l'économie politique classique britannique pour cible, on lit les premiers actes d'un procès dont les attendus n'ont pas encore été tous rendus à l'heure actuelle. Même si la discipline économique a depuis longtemps écarté la « valeur-travail » ou la « monnaie, voile?des échanges réels », il demeure en discussion des principes méthodologiques (atomisme, rôle de l'homo economicus) et des positions pratiques (qui étaient favorables au libre-échangisme, dans l'école de Manchester, ou à la puissance continentale, dans la Nationalökonomie). À l'origine de ces débats se tenaient Marx, Menger et les représentants de l'École historique allemande, opposés au dogme des héritiers de Smith, Ricardo, Say et Mill. « Juste salaire », « valeur-utilité subjective » et « économie du peuple » (Volkswirtschaftslehre) fondèrent les matrices alternatives au classicisme. Leurs échecs patents et leurs potentialités latentes marquèrent la marche de leur siècle, du suivant et orientent encore le nôtre. Si l'économie politique classique appartient sans doute à l'histoire de la pensée économique, si le philosophe a le goût du passé, c'est pour mieux comprendre le présent, et ces matrices critiques fournissent dès lors l'aune à laquelle juger des discours redevenus d'actualité.
Préfaces de Bernard Bourgeois (président de l'Académie des sciences morales et politiques) et de Bertram Schefold (Goethe-Universität, Francfort/Main). Postface de Jean-François Kervégan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne & Institut Universitaire de France).
-
Philosophie économique ; un état des lieux
Jean-sébastien Gharbi, Collectif
- Editions Materiologiques
- E-conomiques
- 28 Février 2017
- 9782373610574
En France, la tradition de philosophie économique est brillamment illustrée?: la publication d'un «?état des lieux?» en fournit le référent francophone, un panorama aussi complet que possible afin de s'y orienter. La critique que peut porter la philosophie économique se comprend comme un partage bien pensé entre bon et mauvais usage de la raison, comme méthodologie ainsi que comme ontologie, une discussion du rôle des sciences adjacentes (comme la psychologie), de l'usage des normes, des modes de raisonnement, l'explicitation des bases trop souvent dans l'ombre de l'analyse économique vue en ses champs d'application multiples?: simulation, analyse institutionnelle, finance et autres enjeux.
Les contributeurs du présent volume, connus pour leur expertise dans leurs champs respectifs, en proposent un examen représentatif des tendances actuelles. Le collectif ici réuni s'inscrit dans une tradition, celle des Leçons de philosophie économique coordonnées par Alain Leroux et Pierre Livet, qui avait marqué une étape dans ce domaine. La philosophie économique comprise comme mise en question réflexive de la discipline trouve avec le présent état des lieux un nouveau jalon?: au titre d'un regard épistémologique, il offre à nouveaux frais la carte d'un champ en plein essor, et ce avec une ampleur renouvelée par les auteurs francophones ici rassemblés. Le but des coordinateurs du volume est de fournir un vade-mecum pour philosophes et économistes soucieux de compréhension mutuelle.
Avec : Catherine Audard, Antoinette Baujard, Gilles Campagnolo, Mikael Cozic, Ricardo F. Crespo, Claude Gamel, Jean-Sébastien Gharbi, Cyril Hédoin, Maurice Lagueux, Pierre Livet, Jean Magnan de Bornier , Yves Meinard , Denis Phan, Emmanuel Picavet, Franck Varenne, Bernard Walliser, Christian Walter, Danielle Zwarthoed.
-
Philosophie économique ; une introduction
Gilles Campagnolo
- Editions Materiologiques
- 2 Mai 2019
- 9782373612080
-
Le positif et le normatif en philosophie économique
Sina Badiei, Agnès Grivaux, Collectif
- Editions Materiologiques
- 11 Mai 2022
- 9782373613520
Le rapport entre positif et normatif est une question méthodologique et théorique centrale en économie. À ce titre, les débats de la littérature spécialisée réclament une synthèse précise, à défaut de la cartographie exhaustive qui paraît une gageure. Le présent ouvrage le reconnaît volontiers en montrant qu'il est pertinent de revenir sur ces enjeux et qu'il est opportun d'élaborer ou d'ouvrir certaines perspectives jusqu'ici peut-être moins explorées.
Le point de vue des coordinateurs de ce volume part du constat que l'étude du rapport entre positif et normatif reste précieuse pour la pensée et la philosophie économiques : l'enquête met en évidence des distinctions essentielles, entre normes, valeurs et faits, ou entre l'activité de description, la prescription et l'évaluation, et concernant des notions comme la causalité dans le champ épistémique, la justice et l'intérêt dans le champ éthique. S'ajoutent des leçons instructives pour penser le rapport entre positif et normatif en défendant la primauté de l'un (le positif, le plus souvent) ou de l'autre (le normatif, plus rarement), ou en les séparant. Force est de constater que les écoles de pensée les plus divergentes peuvent se rejoindre, voire s'accorder sur des positions inattendues. Favoriser le positif, voilà qui réunit des économistes d'écoles de pensée aussi influentes et diverses que les écoles marxiste, autrichienne ou de Chicago : celles-ci, et d'autres, trouvent leur place dans ce volume, ainsi que des approches méthodologiques variées (pragmatisme, bayésianisme, théorie des négociations).
S'il semble qu'un consensus valorisant les approches positives en économie y obère la recherche, à quoi est-il dû ? L'histoire de la pensée économique permet-elle de dégager quelques positions venant nuancer cette position ? Des perspectives philosophiques peuvent être adaptées à cet effet et l'importance des pratiques est également à relever, peut-être pour mieux valoriser les approches normatives en économie.Telles sont quelques-unes des approches traitées dans les onze contributions réunies dans cet ouvrage à partir d'un colloque tenu en décembre 2020. -
Austriaca, n° 90/juin 2020 : L'école autrichienne d'économie nationale
Gilles Campagnolo
- Pu De Rouen
- 4 Mars 2021
- 9791024014920
L'école «autrichienne» d'économie, objet de ce numéro de la revue Austriaca, constitue plus qu'une école d'économie politique nationale. Courant de pensée majeur dans les sciences sociales et en économie politique en particulier, comme dans les politiques économiques au long du siècle et demi écoulé depuis sa fondation, cette école est un cas d'étude exceptionnel pour l'épistémologie sociale, perspective dans laquelle situer globalement l'approche des contributions internationales éminentes ici rassemblées.
-
« Seuls les extrémistes sont cohérents... » Rothbard et l'École austro-américaine dans la querelle de l'herméneutique : suivi de : "L'invasion de la philosophie et de l'économie par l'herméneutique" de Murray Rothbard
Gilles Campagnolo
- Ens Lyon
- 10 Janvier 2007
- 9782847881011
Lors d'une conférence prononcée à Cracovie en 1987, Murray Rothbard dénonce avec virulence l'« invasion » de la pensée herméneutique dans la philosophie et les sciences économiques nord-américaines. Représentant éminent de l'École autrichienne aux États-Unis, il entend préserver la pureté et l'efficience du dogme libéral en affichant son extrémisme. Ses ennemis sont multiples : si l'herméneutique est principalement visée (elle introduirait un relativisme niant toute scientificité), toute conception alternative au libéralisme « puriste » est également condamnée, en premier lieu celle de l'École de Chicago dont l'hérésie a consisté à fonder le libéralisme sur une base positiviste et finalement constructiviste, préparant ainsi le terrain aux herméneutes. La présente étude met au jour les présupposés philosophiques, épistémologiques et méthodologiques à l'origine des querelles internes au libéralisme dans la seconde moitié du xxe siècle, et entend donner au lecteur les moyens de s'orienter dans des problématiques encore peu connues pour certaines, mais dont les effets sont pourtant déjà sensibles dans les politiques économiques. Le texte de cette conférence, « L'invasion de la philosophie et de l'économie par l'herméneutique », est proposé pour la première fois en traduction française dans cet ouvrage. Ancien élève de l'ENS (Ulm) et des universités de Harvard et de Tokyo, Gilles Campagnolo est chargé de recherches au CNRS (CEPERC, Aix-en-Provence).