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Le Seuil
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Qu'est-ce que la politique ?
Hannah Arendt
- Le Seuil
- L'ordre Philosophique
- 6 Novembre 2014
- 9782020932288
Hannah Arendt entreprend dans les années 1950, à la demande de son éditeur allemand, la rédaction d'un ouvrage sur la politique. Les textes qui composent ce grand projet, qui n'a finalement jamais abouti, revêtent un intérêt capital pour la compréhension de l'oeuvre tout entière : ils ont été écrits à une période charnière au cours de laquelle ont été rédigés les ouvrages majeurs de la philosophe.
À ces textes réunis dès 1995 sous le titre Qu'est-ce que la politique ? s'ajoute ici un ensemble de textes inédits en français, écrits par Arendt en anglais en 1953-1954, qui se situent dans la lignée de La Crise de la culture et reprennent les grands jalons de notre tradition philosophique politique, de Platon à Marx.
Cette nouvelle édition critique, sous la direction de Carole Widmaier, confère, sans artifice et sans systématicité excessive, une unité à des aspects de la pensée d'Arendt qui, dans le reste de son oeuvre, sont à peine effleurés ou traités séparément les uns des autres. En mettant ces textes en perspective en les confrontant à des ouvrages fondamentaux d'Arendt ( Les Origines du totalitarisme, La Crise de la culture, Condition de l'homme moderne, La Vie de l'esprit, etc.), elle apporte un nouvel éclairage sur l'oeuvre de la philosophe allemande.
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Juger ; sur la philosophie politique de Kant
Hannah Arendt, Myriam Revault d'allonnes
- Le Seuil
- Libre Examen
- 3 Octobre 1991
- 9782020123990
Rien n'est plus dangereux que d'annoncer la fin prochaine du politique.
Une telle prédiction ne contribue-t-elle pas à propager l'indifférence, n'incite-t-elle pas les hommes à s'abstenir de juger le monde comme il va ? Or, c'est précisément l'exercice de la faculté de juger qui permet de donner sens à l'événement, et donc, en dernière extrémité, de résister à l'inacceptable. Kant s'est profondément préoccupé de ces questions, bien qu'à la différence d'autres philosophes il n'ait jamais écrit de traité de philosophie politique.
Et c'est à le reconstituer à partir de ces écrits philosophiques, et notamment de la Critique de la faculté de juger, que s'est attachée Hannah Arendt à la fin de sa vie. Ses " Conférences sur la philosophie politique de Kant ", qui forment le coeur du présent volume, contiennent les linéaments du troisième volet de La Vie de l'esprit, le juger, que la mort l'empêcha de mener à bien. Ce livre devait être le couronnement de son oeuvre, et les pages qu'on lira ici revêtent donc une importance capitale.
Retraçant la généalogie du penser critique depuis Socrate, s'attachant à déterminer les conditions de l'exercice du jugement et ses implications pratiques, Hannah Arendt, à travers cette lecture inédite de Kant, met à l'épreuve sa propre pensée du politique et pose les fondements de ce domaine public que tant de traits du mode actuel conspirent à anéantir.
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Frère et soeur par l'esprit, mais souvent radicalement opposés par leur idées, Hannah Arendt et Gershom Scholem ne cessèrent, plus de vingt années durant, d'échanger des lettres chargées de passion intellectuelle entre New York et Jérusalem.
Cette correspondance témoigne d'abord avec éclat des débats qui enflammèrent les intellectuels juifs (et pas seulement eux) après la Shoah : les Juifs doivent-ils former un État distinct fondé sur sa judéité ? Doivent-ils au contraire s'assimiler dans les pays de la diaspora ? Scholem soutint la première option, Arendt la seconde.Entre 1939 et 1963, le kabbaliste et la philosophe confrontent leurs opinions, profondément opposées, sur la judéité, le sionisme et l'attitude que doit adopter le peuple juif après la Shoah, échangent - parfois brutalement- leurs points de vue sur l'actualité politique, leurs écrits respectifs, mais aussi le destin des Juifs.
Un débat passionné qui s'achèvera sur une rupture violente, Scholem traitant finalement Arendt de "mauvaise juive" pour la façon dont elle avait rendu compte, dans la presse américaine, du procès Eichman (l'édition critique est remarquablement réalisée).
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Quatre interventions composent ce volume : dans les deux premières, consacrées à la crise de la démocratie occidentale et au mensonge en politique, Hannah Arendt, en intellectuelle responsable, participe directement au débat public et met à l'épreuve ses propres analyses. Les deux suivantes dressent un bilan de l'ensemble de son travail et apportent nombre de précisions sur les principaux concepts qu'elle a déployés.
La vie politique et la pensée de l'événement sont devenues quelque chose de périlleux, souligne Hannah Arendt : nous devons juger et décider en situation sans pouvoir nous fonder sur une norme éternelle a priori, tout en résistant au chant des sirènes du relativisme. Cherchant à établir un diagnostic du présent, Arendt s'efforce de " penser sans garde-fou " et sans critère ultime jusqu'à la racine de notre modernité. Bref, s'" il n'y a de liberté que dans l'espace intermédiaire de la politique ", " il se pourrait fort bien que la tâche de la politique consiste à édifier un monde ".
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Journal de pensee (1950-1973) (2 volumes sous coffret)
Arendt Hannah
- Le Seuil
- 2 Septembre 2005
- 9782020620611
Tome 1 : Ce journal, qui a accompagné Arendt depuis 1950 et pendant vingt-trois ans, n'est pas un journal intime auquel elle confie ses pensées, mais le journal-atelier dans et par lequel elle invente sa pensée. Elle y fait flèche de toutes les langues, selon le moment et la chose ; et de tous les styles, de l'aphorisme au poème, du résumé fulgurant au chantier du commentaire. Elle va droit au but, du plus strict au plus tendre, en prise sur toute l'histoire de la philosophie. On assiste ici à l'invention féminine d'un nouveau genre philosophique : le registre probe et somme toute heureux des exercices préliminaires à l'accouchement d'un pensée. Tome 2 : Septembre 1951 : " Trois aspects à distinguer. L'aspect historico-mondial : on en fait pas d'omelette sans casser d'oeufs. L'aspect moral : ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne l'inflige à personne d'autre non plus. L'aspect politique : l'affaire d'un seul est l'affaire de tous. " Mai 1952 : " Ne suis que l'une / de ces choses / de ces infimes / issue / d'exubérance. / Serre-moi en tes mains, / qu'elles surgissent / exultant / jusqu'au succès / quand tu as peur. " Février 1955 : " Machiavelli lehrt, ' "how not to be good ", weil " godness " sich verbirgt, vin der öffentlichichen Sphäre zurückzieht, im Verborgenen " blüht " etc. Mars 1955 : " Dès lors qu'on a commencé à penser, les pensées arrivent comme des mouches et elle nous sucent le sang. " Novembre 1968 : " L'Etre se manifeste comme la Pensée (Martin Heidegger). ET comment se manifeste la pensée ? "