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Jérôme Duwa
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Ce qui est arrivé par la peinture : textes et entretiens, 1953-2006
Jérôme Duwa, Simon Hantai
- L'Atelier Contemporain
- Écrit D'Artistes
- 18 Février 2022
- 9782850350627
Le terme « réexamen » apparaît dans une formulation de Simon Hantaï au sujet de son tableau A Galla Placidia des années 1958-1959 : il écrit exactement « réexamen rétrospectif de 10 ans de travail ». En considérant l'ensemble des textes et entretiens de ce recueil, ce mot semble à la fois approprié pour désigner ce que ce livre entend offrir au lecteur - l'occasion d'un réexamen de ce qu'un peintre a écrit et dit conjointement à ce qu'il a peint - et adéquat à ce que Simon Hantaï lui-même a incarné au cours de son existence : une résolution à se réexaminer sans trêve et quelles qu'en soient les conséquences. Il s'agit non seulement pour lui de considérer telle réalité - par exemple la peinture - avec une attention toute particulière qui conduit à ne jamais s'en satisfaire mais, en outre, d'être habité par une incertitude qui motive ce réexamen proprement interminable.
Les textes et entretiens réunis ci-après, nous permettent de suivre et sans doute de mieux comprendre ce qui se passe avec les peintures que Simon Hantaï met en circulation depuis qu'il s'est exilé à Paris à partir de septembre 1948 et qu'il entre ensuite en contact avec André Breton et les surréalistes.
Par comprendre la peinture de Simon Hantaï, il ne faut naturellement pas entendre que les diverses déclarations qui suivent et qui courent sur cinquante années vont rendre les gestes de ce peintre transparents ou évidents. Il ne tenait pas à ce qu'ils le soient pour lui-même. Celui qui va revendiquer le pliage comme « méthode » à compter de 1960 entend rompre avec l'ancienne logique picturale et recommencer une activité apparemment plus simple en pliant des toiles.
Hantaï suit sa méthode du pliage pour découvrir du nouveau, plutôt que des variations d'un imaginaire qu'il estime éculé.
« Je ne veux pas une réponse qui m'assure quelque chose, je ne veux justement aucune réponse, je veux l'absolu non-réponse, c'est-à-dire l'infini. » À la lecture de ces textes et entretiens, on entrera mieux dans une pensée de la peinture ayant permis la mise à jour de la conscience du peintre lui-même , ce qui ne garantit pas pour autant qu'on saura mieux regarder cette peinture.
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Front Unique : La traversée du surréalisme de Jean-Jacques Lebel
Jérôme Duwa
- Les presses du réel
- L'ecart Absolu
- 18 Octobre 2024
- 9782378965372
La revue Front Unique (1955-1960) se présente d'abord sous la forme de six grandes affiches couvertes de textes paraissant pour la première fois en février 1955, à l'occasion d'une exposition personnelle de Jean-Jacques Lebel à Florence. Elle est l'organe d'expression d'un jeune artiste prenant part activement au mouvement fondé en 1924, qu'il connaît intimement depuis l'enfance, puisque son père - Robert Lebel - partageait l'exil des surréalistes, à New York, durant la seconde guerre mondiale. Les différentes livraisons de cette revue, l'entretien approfondi avec l'artiste, ainsi que les nombreux documents rares ou inédits qui les accompagnent, permettent d'observer comment Jean-Jacques Lebel met en oeuvre et élargit, durant cette période et au-delà, certaines des aspirations profondes du programme surréaliste élaboré par ses amis André Breton ou Benjamin Péret.
À travers Front Unique se dessine en creux un contexte politique et artistique en pleine transformation, à la suite des diverses luttes anti-coloniales et des bouleversements consécutifs au processus de déstalinisation. Au fil des années 50 et 60, le groupe surréaliste est travaillé par des forces antagonistes, entre figement et aspiration au renouveau, ce qui conduit finalement à l'exclusion de Jean-Jacques Lebel devenant une figure artistique majeure, notamment par la diffusion internationale du happening, et la création du festival Polyphonix.
Ce livre raconte la traversée par Jean-Jacques Lebel de ce puissant laboratoire d'idées et d'expériences du surréalisme aux côtés de nombreux autres artistes, poètes ou penseurs qui ont apporté leur contribution à l'une des séries de Front unique, ou aux manifestations nommées Anti-Procès qui en sont l'émanation directe. -
Surréalistes et situationnistes, vies parallèles : Histoire et documents
Jérôme Duwa
- Dilecta
- 5 Mars 2008
- 9782916275307
La rencontre d'André Breton et de Guy Debord n'a jamais eu lieu. Selon Debord, il allait de soi que l'un excluait l'autre : Breton et le surréalisme appartenaient au passé, celui-là même que la Seconde Guerre mondiale venait d'engloutir, en sorte que tout était à recommencer. Ce jugement expéditif à l'égard du surréalisme méritait d'être reconsidéré dans un esprit étranger à tout règlement de compte.
Car tout en rejetant avec mépris le surréalisme vivant, les lettristes radicaux qui ont pris en 1957 le nom de situationnistes n'ont pu échapper à toute forme de ressemblance ; c'est avec le sentiment d'être en terrain connu que de jeunes surréalistes de la dernière vague (1946-1969) sont entrés en relation avec Debord et quelques-uns de ses amis au milieu des années 1950. Ça commence bien, disait le tract qu'ils rédigèrent de concert... mais ça finit mal.
Divergence fondamentale ou intime parenté occultée par des rivalités de façade ? Une histoire détaillée des relations mouvementées entre surréalistes de Paris et de Bruxelles avec Guy Debord et ses amis restait à écrire pour comprendre, notamment, un des ressorts de la construction de l'identité situationniste.
Surréalistes et situationnistes, vies parallèles contient des tracts, une dizaine d'illustrations et des textes de Jean-Louis Bédouin, André Breton, Claude Courtot, Adrien Dax, Tom Gutt, Simon Hantaï, Gérard Legrand, Marcel Mariën, Benjamin Péret, José Pierre, Jean Schuster, Jan Strijbosch, Raoul Vaneigem et Joseph Wolman, et des lettres inédites de Guy Debord. Il permet de remonter le cours tumultueux de ces vies parallèles. -
1968, année surréaliste ; Cuba, Prague, Paris
Jérôme Duwa
- Imec
- Pieces D'archives
- 17 Avril 2008
- 9782908295924
Dans l'esprit des surréalistes français qui ont poursuivi l'aventure après la mort d'André Breton en 1966, les événements de Mai 68 constituent une réalisation à grande échelle de leur projet fondamental : changer la vie et transformer le monde. Pour ceux qui se réunissent autour de la revue L'Archibras dirigée par Jean Schuster, 1968 est d'abord l'année des grandes exaltations avant de devenir celle de toutes les déconvenues. C'est non seulement à Paris, mais aussi à Cuba et à Prague que le vent salubre de la liberté souffle violemment, puis retombe. Donnant à lire un choix de documents d'époque, ce livre parcourt des territoires à travers lesquels les surréalistes mettent en oeuvre, une dernière fois, avant l'éclatement du groupe en 1969, l'exigence absolue de révolte.
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Les batailles de Jean Schuster defense et illustration du surrealisme (1947-1969)
Jérôme Duwa
- L'HARMATTAN
- Espaces Litteraires
- 11 Septembre 2015
- 9782343067452
"Jean Schuster (1929-1995) entre dans le groupe surréaliste conduit par André Breton en 1947. Animateur de plusieurs revues, il s efforce avec ses amis de maintenir le surréalisme dans une posture d opposition, tant au plan artistique que politique. Ce livre est le premier consacré à la personnalité de Jean Schuster, théoricien et poète, qu André Breton distingua tout particulièrement parmi ses compagnons d après-guerre. Il appréciait en lui un rare équilibre entre la rigueur, la fidélité aux principes, et l ouverture d esprit la plus propice à défendre la cause surréaliste."
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Une île à trois coups d'aile
Jean Schuster, Jérôme Duwa
- Le Cherche Midi
- Amor Fati
- 20 Septembre 2007
- 9782749107554
Surréalisme et héritage, la part secrète de Jean Schuster
On connaît l'importance de Jean Schuster (1929-1995) dans l'histoire du mouvement surréaliste après la Seconde Guerre mondiale. Aux côtés d'André Breton, qu'il rencontre en 1947, il jouera un rôle théorique de premier plan, animant les revues du mouvement, définissant ses positions et participant à toutes ses luttes. On sait que c'est à lui que Breton, par testament, confia la tâche de gérer au mieux l'héritage surréaliste. La plupart de ses textes théoriques ont été rassemblés dans Archives 57/68. Batailles pour le surréalisme (Losfeld, 1969) et divers ouvrages, dont Les Fruits de la passion (L'Instant, 1988).
On connaît beaucoup moins bien la part la plus secrète de Jean Schuster : son oeuvre poétique. Une île à trois coups d'aile réunit pour la première fois les poèmes épars parus en revues (ainsi que le fameux Art poétique écrit en collaboration avec Breton), les ensembles publiés avec des tirages confidentiels et un grand nombre de poèmes inédits provenant des archives de l'IMEC. -
Où en sommes-nous avec le vide dans notre monde du surplus et de la saturation ? Que nous apprennent à son sujet la littérature et les arts ?
Aspiration esthétique au dépouillement ou à l'épure des formes, expression d'une crise, voire d'un désir d'en finir avec l'art et la littérature, la question du vide concentre des enjeux essentiels aux avant-gardes des XXe et XXIe siècle. Par-delà les partis pris formels et les tensions philosophiques ou existentielles, le vide renvoie également à des sensibilités extra-occidentales venues en particulier d'Asie. Il implique dès lors un processus conscient de rapprochement des cultures qui met en valeur la qualité méditative et spirituelle de l'art.
Rassemblant une vingtaine de chercheurs d'horizons très divers, des lettres à la psychanalyse, de l'esthétique à l'histoire de l'art en passant par la philosophie et la communication, ces actes de colloque explorent les diverses représentations du vide et mettent en évidence certains de ses traits distinctifs à travers une grande variété d'exemples et de contextes, de Marcel Duchamp à Anselm Kiefer et d'Octavio Paz à Guy Debord ou Paul Celan.