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Jean Baptiste Comby
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Ecolos, mais pas trop... : Les classes sociales face à l'enjeu environnemental
Jean-Baptiste Comby
- Raisons D'Agir
- Raisons D'agir
- 19 Avril 2024
- 9791097084363
Si une large part de la population est convaincue de la nécessité d'une transition écologique, l'écologie peine encore à se définir comme une force politique et une cause sociale, tant elle reste dispersée entre des intérêts souvent antagoniques. Ce livre établit clairement les raisons de cette dispersion, pour défendre la possibilité d'un programme écologique progressiste, capable de se constituer autour d'un bloc populaire et majoritaire.
Deux pôles se disputent aujourd'hui la légitimité de l'écologie politique. Le premier se satisfait d'une modernisation des appareils productifs, en s'en remettant aux promesses de la finance verte ou de la géo-ingénierie?; faute de bouleverser l'ordre social, il n'accouche d'aucun changement à la mesure de la crise écologique. Le second promeut une vision exclusive et maximaliste du changement qui vise à transformer en profondeur les manières d'habiter la planète, mais qui oublie d'en interroger les conditions sociales de possibilité ; il suscite la perplexité faute de tracer une voie réaliste, effective et mobilisatrice. C'est bien parce qu'elle est frappée de cécité sociale que l'écologie politique, dans ses différentes composantes, se brise sur la puissante inertie des structures collectives. Avant même de débattre d'un avenir durable, il est alors nécessaire d'opérer un retour sur les conditions d'une adhésion massive à une écologie de la transformation. À rebours des conceptions individualistes et apolitiques du monde, le débat écologique doit tenir compte des mécanismes sociaux qui font que, malgré le désastre en cours, la logique capitaliste se perpétue.
Dans un contexte où il est de bon ton, dans les milieux militants ou institutionnels, de parler d'une «?écologie populaire?», l'écologie n'en reste pas moins écrite depuis le haut de l'espace social, avec une tendance marquée à invisibiliser les différentes facettes de l'injustice écologique?: l'inégale vulnérabilité aux dégâts environnementaux de toutes sortes?; les inégalités d'accès et d'usages aux espaces naturels et aux pratiques culturelles qui peuvent s'y tenir ; l'inégal accès aux arènes publiques où les problèmes environnementaux sont traités ; les contributions différenciées des modes de vie ou des activités professionnelles aux nuisances écologiques.
L'analyse de l'inégale distribution des coûts et profits associés à la question environnementale doit saisir précisément où et comment cette condition écologique se différencie dans l'espace social. Plus les fractions d'une classe sociale sont fragmentées, plus il est compliqué pour ses membres d'élaborer des intérêts communs, et plus elle est fragile politiquement. Or en l'état actuel du monde tel qu'il (ne) va (pas), les politiques de l'écologie adoucissent les frontières entre les fractions de la classe dominante mais accentuent celles qui traversent les mondes populaires. Elles sont donc vouées à reconduire un ordre social écocidaire. La perspective sociologique exposée dans ce livre permet d'esquisser la façon dont l'écologie pourrait devenir un levier non plus de fragmentation mais d'intégration politique. C'est en effet en combattant les fondements matériels de l'inégale condition écologique des classes sociales que pourront se reconstituer des alliances entre classes moyennes et classes populaires en faveur d'une organisation sociale faisant de l'écologie l'un de fondements du vivre-ensemble. -
La question climatique ; genèse et dépolitisation d'un problème public
Jean-Baptiste Comby
- Raisons D'Agir
- Cours Et Travaux
- 8 Octobre 2015
- 9782912107817
Avec la montée en puissance de la thématique climatique dans les médias généralistes français à partir du début des années 2000, les détracteurs de la « pensée unique » ont pu espérer que les enjeux environnementaux globaux permettraient de colorer le débat public. Alors qu'à l'aube du XXIe siècle les « altermondialistes » donnent de la voix et les commentateurs patentés se gargarisent de l'émergence d'une « société civile » censée limiter l'hégémonie des logiques marchandes, l'accentuation des problèmes écologiques viendrait signaler l'urgence de reconsidérer l'emprise du capitalisme sur l'organisation des sociétés.
Or ce n'est pas une diversification de l'idéologie dominante que révèle la médiatisation accrue de la question climatique mais bien les processus au gré desquels les définitions conformistes des problèmes deviennent les plus récurrentes et les plus accessibles dans les espaces du débat public. Pour attirer l'attention des journalistes sur les changements climatiques, les entrepreneurs de cette cause doivent en livrer une version consensuelle afin de se plier aux verdicts du « plus grand nombre ».
L'analyse sociologique de la configuration formée par ces agents permet de comprendre pourquoi ils s'adonnent sans coup férir à ces génuflexions. C'est notamment parce qu'ils ont intériorisé les conceptions indissociablement psychologisantes et marchandes du « bon » reportage comme de la « bonne » campagne de communication qu'ils reprennent en choeur une mélodie climatique s'apparentant à une moralisation des individus sans référence aux logiques économiques et politiques contribuant à la catastrophe écologique en cours.
Or c'est précisément parce que les discours « éco-citoyens » occultent le coût environnemental élevé des styles de vie des classes supérieures et moyennes que ces dernières peuvent régulièrement faire leur profession de foi écologique sans avoir à interroger leurs aspirations consuméristes. En d'autres termes et à rebours des prophéties sur les progrès de la réflexivité au sein des sociétés dites « post-modernes », progrès dont on pouvait attendre qu'ils favorisent si ce n'est la remise en cause du moins le questionnement du cours marchand des choses, c'est plutôt l'adhésion à une organisation sociale tournée vers l'accroissement généralisé mais fortement inégalitaire des capitaux qui est donnée à voir.
Précis et argumenté, cet ouvrage donne une lecture sans concession de l'impuissance des politiques environnementales en France.
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Enquêter sur l'internationalisation des biens médiatiques et culturels
Jean-Baptiste Comby
- PU de Rennes
- Res Publica
- 2 Novembre 2017
- 9782753559004
Tandis que depuis un demi-siècle la « mondialisation culturelle » ne cesse d'être louée pour ses supposées vertus démocratiques ou contestée pour ses présumées logiques impérialistes, ses rouages sociaux restent étonnamment méconnus. À rebours des approches culturalistes, cet ouvrage éclaire les hiérarchies sociales au principe de l'inégale circulation internationale des biens culturels. Tout le monde n'a pas les moyens de jouer le jeu de la « mondialisation », de se mobiliser par-delà les frontières ou de faire un usage distinctif des livres et films étrangers. Ainsi, Le montrer empiriquement c'est lutter contre les clichés différencialistes.
Avec le soutien du CARISM de l'université Paris Panthéon - Assas.
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Savoir/agir n.38 : des alternatives à géométrie variable
Jean-Baptiste Comby
- Croquant
- Savoir/agir
- 3 Janvier 2017
- 9782365121033
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Mobilisations écologistes
Jean-Baptiste Comby, Sophie Dubuisson-Quellier
- PUF
- Laviedesidees.fr
- 3 Mai 2023
- 9782130629665