Les images venant à l'esprit, lorsqu'on évoque le commandement allemand d'avant 1914, sont celles de Guillaume II entouré d'un essaim de courtisans aux tenues rutilantes ou de groupes de généraux accompagnés d'un aréopage d'officiers, passant en revue des formations, les regardant défiler, observant des manoeuvres et conversant devant des rangs de soldats.
Les hostilités n'interrompent en rien ces manifestations qui restent fréquentes, les chamarrures en moins.
On peut donc s'interroger sur l'exercice des responsabilités dans cette armée allemande, correctement équipée et bien entraînée, qui représente une force imposante.
Cet ouvrage, le cinquième réalisé ensemble par deux auteurs spécialisés dans l'étude «de ce qui se passait en face » au cours de la Grande Guerre, propose une approche innovante du commandement allemand. Elle permettra peut-être de progresser dans la recherche d'une réponse à la question : pourquoi l'organisation apparemment la plus puissante, avant le déclenchement du premier conflit mondial, a fini par sombrer dans la défaite ?
Au début de la Grande Guerre, les unités d'assaut n'existent pas. S'il est procédé à une comparaison entre le détachement d'assaut (Sturmabteilung) Calsow et le détachement puis bataillon d'assaut (Sturmbataillon) Rohr qui lui succède, il est loisible d'affirmer que, du premier cité - un détachement expérimental - est sortie, en l'espace d'un an, une formation remarquable de combat et d'instruction.
L'ouvrage offre, entre autres avantages, celui de présenter un nombre exceptionnel d'illustrations sous un format réduit. De fait, il propose d'observer la vie de cette première unité d'assaut sous de nombreux aspects et sur une période d'environ trois ans. Quant au texte, rédigé à partir de l'historique composé par Schwerin et soumis à une vérification, il intègre les informations fournies par de nombreuses sources dont la liste, placée à la fin de cet ouvrage, ne donne qu'un aperçu. Il développe notamment les circonstances des combats auxquels l'unité a participé.