Cet ouvrage retrace l'histoire du « mouvement de libération » russe, entendu comme le regroupement des différents types de contestations du pouvoir autocratique, des révoltes populaires qui jalonnèrent l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles aux révolutions de 1905 et 1917, en passant par l'émergence au XIXe siècle d'une critique de l'ordre social et politique et par l'histoire du mouvement révolutionnaire proprement dit.
Ce récit montre que, contrairement au schéma imposé par les historiens du XXe siècle, les mouvements qui ont agité la Russie étaient faits de tendances extrêmement diverses et ne tendaient pas inéluctablement vers la révolution d'octobre 1917. Un livre érudit qui se lit comme un roman.
Déboulonnement de statues de Lénine en Ukraine; réhabilitation du passé impérial et stalinien en Russie; nouvelle « politique historique » officielle en Pologne: depuis la chute du communisme en 1989-1991, les questions mémorielles sont au centre de l'actualité polonaise, ukrainienne et russe. Elles alimentent les batailles géopolitiques en cours autour de l'ancrage européen de la Pologne ou de l'Ukraine, de l'annexion de la Crimée ou de la guerre dans le Donbass.Or, la Russie, l'Ukraine et la Pologne sont liées par une histoire commune où les conflits font disparaître les cohabitations et la diversité humaine de ces territoires. En éclairant des espaces, des événements et des figures qui ont été l'objet de récits historiques divergents, voire conflictuels, cet ouvrage montre comment, de l'histoire à la mémoire, des « romans nationaux » antagonistes sont écrits.
Dans l'espace postsoviétique, la quête d'une nouvelle construction nationale et la légitimation des nouveaux pouvoirs s'est appuyée sur une réécriture du passé et une réinterprétation de faits ou de personnages historiques. Si les dirigeants politiques jouent un rôle important dans ce processus, les intellectuels font aussi " usage " du passé. Les grandes tendances des représentations historiques depuis la chute du communisme sont appréhendées dans cet ouvrage collectif.
Une quinzaine d'intellectuels européens, géographes, historiens, juristes, plilosophes, politologues et slavistes, ont ainsi répondu aux questions suivantes: le processus mis en route et les critères imposés pour l'adhésion collective des Etats ex-socialistes à l'Union Européenne sont-ils opérationnels pour la Turquie qui deviendrait à terme le plus peuplé des Etats de l'Union? Et si la Turquie est européenne, le Maghreb ne le serait-il pas aussi? Et le Proche-Orient? De plus, que signifie être européen? D'ailleurs, le projet d'intégration ne serait-il pas né en Europe par accident?
Dans les pays postcommunistes d'Europe centrale et orientale, la quête d'une nouvelle identité et la légitimation des nouveaux pouvoirs s'appuient sur la réécriture du passé et partant, sur la réinvention, la réinterprétation, le retour ou la disparition de héros et de contre-héros, anciens ou nouveaux. Comment les représentations de ces derniers sont-elles fabriquées ? Cet ouvrage éclaire d'une lumière nouvelle les complexités et les difficultés de la sortie du communisme.