La Campine, l'e´te´ accablant, la soif des corps. Dans son cafe´, Maria vend de la bie`re, pour Jean, que tourmente le de´sir d'une femme, pour Oscar, le charretier alcoolique. Maria est de mauvaise humeur parce que ce n'est pas sa fille, la fragile Ire`ne, que le fermier Nicolas veut e´pouser, mais la jolie garde- barrie`re Suzanne ; parce que son propre mari, Fe´lip, n'est qu'un buveur de lait, qui a froid me^me au coeur de l'e´te´. Mais, en un an, beaucoup de choses vont changer. Blesse´e au visage a` la suite d'un incendie, Suzanne ne voudra plus voir Nicolas... La pluie viendra calmer les corps. La vie continuera, laissant a` chacun, au coeur, une blessure.
La Ville a` voile est un songe : celui de Josty, qui a quitte´ Anvers pour faire fortune a` l'autre bout du monde et y revient quarante ans apre`s, riche et malade. Un autre songe tient en e´veil les hommes re´unis a` bord du fameux Findor : le plaisir qu'ils ont connu a` La Vita Breve, dans les bras d'une ce´le`bre odalisque assassine´e neuf ans plus to^t. Ces personnages hante´s par leur passe´ s'efforcent de le ressusciter a` l'aide de simulacres avant de de´couvrir que le de´sir s'e´teint dans la possession et que le re^ve se brise au contact du re´el.
La Ville à voile est suivi de La Vita Breve.
Trois pièces, inédite ou devenues introuvables, du magicien de Missembourg. Trois pièces de la seconde moitié des années 1950. Elles laissent entrevoir le cheminement d'un auteur qui va donner, coup sur coup, sa pièce la plus rose, Il pleut dans ma maison(1958), et sa pièce la plus sombre, Warna (1962). Avec un inédit : Marceline.
A late collection of short stories from the last of the great Francophone Belgian fantasists: distilled tales of distant journeys, buried memories, and impossible architecture.
Avant de devenir le dramaturge majeur que l'on sait, Paul Willems fut prosateur.
Il le redevint à la fin de son parcours, notamment dans les nouvelles du Vase de Delft. Le désir de voir et de comprendre, de rassembler des bribes, de traverser l'apparence des choses, d'approcher leur mystère dans un moment de ravissement et de vertige se retrouve, sous diverses formes, dans chacun des textes que rassemble ce recueil. Ces morceaux de vie, plutôt que d'être emportés par l'éparpillement du hasard, sont consignés par une écriture qui est étroitement liée à une lecture, à un véritable déchiffrement du réel.
Au demeurant, deux méditations de Willems, sous les titres Lire et Ecrire, complètent et éclairent ces plongées dans un monde à double fond, dont l'auteur, visionnaire, connaît les itinéraires secrets.
Quelque 500 000 Belges - Flamands, Bruxellois et Wallons - ont un membre de leur famille qui fut « du mauvais côté » pendant la Deuxième Guerre mondiale. Des grands-pères, grands-mères, pères, mères, oncles ou tantes. À la base, il y avait 400 000 dossiers d'accusés. Environ 100 000 citoyens ont aussi été condamnés à diverses peines : de l'exécution à la privation de leurs droits en passant par l'emprisonnement.
Aujourd'hui, les petits-enfants et autres membres de la famille partent de plus en plus souvent à la recherche des vraies circonstances pour donner une place à ce passé.
Dans Papy était-il un nazi ?, des historiens de la guerre et archivistes vous donnent les clés pour partir vous-même à la recherche de ce passé de guerre souvent tabou.
Dans ces textes, souvent inédits ou introuvables, Paul Willems évoque les moments privilégiés où s'est révélé à lui le secret "doux et terrible" de l'univers ; mais aussi le dialogue avec ses écrivains favoris, de Li Po à Apollinaire, de Schnitzler à Césaire, de Crommelynck à Sigrid. Il rend hommage à un metteur en scène complice dans un sketch burlesque, et réfléchit sur le langage dramatique, sur les traditions du théâtre d'Extrême-Orient ou sur la fonction religieuse de l'art comme cérémonial.
L'imaginaire de Paul Willems est l'un des plus singuliers qu'ait portés la littérature de la seconde moitié du XXe siècle. Célébré sur les plus grandes scènes d'Europe, son théâtre est venu y imposer une dimension de fantaisie qui connaît peu d'équivalent. La charnière des années 1950 et 1960 est la période la plus productive de sa carrière dramatique. L'auteur entre dans la pleine maturité, avec deux pièces majeures : Il pleut dans ma maison (1958) et Warna ou le poids de la neige (1962). Devenus pratiquement introuvables, ces deux textes représentent les versants comique et tragique d'une même question : comment survivre au passage du temps ?