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Pierre Alferi
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Énoncé de phrases qui cherchent, en se succédant à la façon des tuiles d'un toit, à couvrir la question de la phrase et, à travers elle, à ouvrir à celle du penser. Chercher une phrase, c'est l'équivalent à la fois libre et exigent de «penser». Comment et avec quoi pense-t-on ? Telle est la question ici posée, question qui soutient, par sa forme même, que la littérature est la réponse : les phrases nouvelles pressenties puis formées.
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2103. An quarante de la nouvelle ère. Ce qui reste de l'humanité survit dans des nacelles suspendues au-dessus de la Terre. Dans la haute atmosphère, où l'air est encore respirable, de frêles esquifs rattachés à un mystérieux Navire Amiral abritent d'étranges survivants. La surface de la Terre, en surchauffe, voit se succéder épidémies et cataclysmes. Il a fallu se faire à la vie suspendue entre ciel et terre. Les minuscules communautés inventent une nouvelle vie, chacune mal soudée par un hobby qui les rassemble. On ne mange plus, on s'imprègne. On surgèle les mourants, et plus haut, des «aristechnocrates» surveillent, et plus haut encore le Navire Amiral se tait. Hors sol est un grand roman poétique d'anticipation qui, de nacelle en nacelle, invite le lecteur à explorer une nouvelle vie humaine dans le ciel autour de feu la Terre. On y retrouve surtout les tendances les plus folles de notre société contemporaine : écartèlement des classes, saccage du vivant, insularisation et hyperconnexion, dérives transhumanistes, hédonisme sexuel et indifférence...
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«la honte nous survivra nos descendants diront enjambaient des corps longeaient des familles à terre pour faire leurs courses ou des as du contrôle héros de sf parleront de l'époque où l'on s'est mis à s'entrevoir en mesures de chair humaine biomasse sans dessin net et scruteront les figurants au drôle d'accent d'une série z en costumes» Pierre Alferi.
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Ces Paradoxes et problèmes ont été publiés deux ans après la mort de John Donne. L'auteur n'avait jamais osé de son vivant en divulguer la teneur. Le texte sera d'ailleurs censuré dans ses deux premières éditions. Il n'a paru au complet qu'en 1980. Exercice prisé dans les écoles de droit fréquentées par Donne, le paradoxe peut prendre la forme d'un éloge à la gloire d'une chose ou d'une personne méprisée ou bien à la faveur d'une opinion tenue pour absurde. Ainsi Donne discute par exemple du paradoxe qui veut que "les dons du corps valent mieux que ceux de l'esprit ou de la fortune" ou celui qui veut que "les lâches seuls osent mourir". Donne est par contre le premier auteur à introduire dans la langue anglaise le jeu social et poétique du problème, consistant à proposer plusieurs réponses à une question posée. Par exemple : "Pourquoi les grands choisissent-ils, entre ceux qui les servent, de favoriser les maquereaux ?" Entre autres raisons, parce que ce sont les seuls qui se font remarquer. Ainsi John Donne aime à prendre le contre-pied des opinions reçues. Et, fort de cette verve ironique, il parvient à déjouer les conventions.
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«sans forme et sans beauté sans rien qui plaise à l'oeil méprisé, rejeté des hommes un homme tourmenté, souffrant un visage voilé pour nous méprisé, pour nous négligeable - or il porte nos maladies il porte nos tourments.» (Isaïe, 53, 2-4).
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Sylvie Fanchon
Pierre Alferi, Ingrid Luquet-gad
- Ecole Nationale Superieure Des Beaux Arts
- 10 Février 2021
- 9782840567653