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Tanguy Viel
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« Alors, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
Avec la lumière du soleil qui maintenant frappait le sol et les meubles de vieux bois marqueté, avec l'ombre des croisillons aux fenêtres qui dessinait comme un quadrillage penché sur l'épaisse moquette, elle a fini par dire qu'elle était revenue tout récemment, que pour l'instant elle logeait chez son père et qu'elle avait déposé un dossier pour un logement mais que peut-être il pourrait appuyer sa demande et que voilà, ce serait formidable pour elle si... » -
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit. -
J'avais un vieux compte à régler avec cet homme-là. Rien qui relève du ressentiment, pas plus que de la dette, rien non plus d'une idée neuve, iconoclaste ou seulement dépoussiérante, plutôt un vieux problème de fantôme persistant auquel, un jour, adulte, on tient à donner silhouette et vêtements. Il n'y avait donc qu'à se baisser pour ramasser les morceaux éparpillés de la légende et tenter, en une énième synthèse, de la domestiquer un peu.
T. V.
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Ce livre, j'ai choisi de l'appeler Vivarium. Mais qu'est le vivarium ici ? Cette série de fragments qui se voudraient abris vitrés pour la mouvante pensée ? Ou bien la vie elle-même qui nous enveloppe et nous prête, comme le biotope de l'animal, un milieu où tenir ? C'est là en tout cas que j'ai résidé un temps, au creux de cette indistinction, dans les échanges incessants du vivant et du nommé, où l'on découvre quelquefois, à la lisière de toutes les choses, de fugaces résolutions, précipités de langage qui semblent, plus qu'à l'ordinaire, faire scintiller le cristal de l'expérience. Or dans l'expérience il y a de tout : des villes et des fleuves, des souvenirs et des questions, des fleurs, des amis, du vent et des lignes d'horizon.
T. V. -
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest.
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La disparition de Jim Sullivan
Tanguy Viel
- Éditions du Minuit
- Minuit Double
- 3 Janvier 2017
- 9782707343239
Du jour où j'ai décidé d'écrire un roman américain, il fut très vite clair que beaucoup de choses se passeraient à Detroit, Michigan, au volant d'une vieille Dodge, sur les rives des grands lacs. Il fut clair aussi que le personnage principal s'appellerait Dwayne Koster, qu'il enseignerait à l'université, qu'il aurait cinquante ans, qu'il serait divorcé et que Susan, son ex-femme, aurait pour amant un type qu'il détestait.
Il ne faut pas s'y tromper : malgré les apparences, Tanguy Viel n'a pas écrit un roman américain, mais une fiction typiquement « made in France ». Toute de références, de clins d'oeil et d'ironie. Avec pour décor en trompe-l'oeil les États-Unis, leur littérature et ses poncifs. [...] De tout cela surgit un véritable petit joyau littéraire. Assurément le livre le plus enlevé de Tanguy Viel, formidable exercice d'écriture et de lecture critique. Se déployant sur deux niveaux à parts égales : la tenue d'une fiction « américaine », à laquelle ne manque aucun des accessoires convenus de l'appareillage narratif ; un travail systématique de distanciation qui en exhibe les tics et les habitudes paresseuses.
Jean-Claude Lebrun, L'Humanité -
L'Absolue perfection du crime
Tanguy Viel
- Éditions du Minuit
- Minuit Double
- 2 Février 2006
- 9782707319449
Marin, Andrei, Pierre, c'étaient tous des caïds.
Et dans ce monde de traîtres, leur disait l'oncle, pour que " la famille " survive, il faut frapper toujours plus fort. Alors quand Marin est sorti de prison, lui, le neveu préféré, il a dit : le hold-up du casino, ça nous remettrait à flot. -
Sam est le frère de Lise. Du moins c'est ce que tout le monde croit quand Lise se marie avec Henri. Mais c'est surtout Henri qui doit le croire, pour que Sam et Lise puissent réussir leur mauvais coup. Seulement Henri aussi a un frère, un vrai cette fois, et qui s'appelle Édouard. Or même vrai on peut être un faux frère.
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Celui qui se présente ici comme narrateur en est donc réduit à parler d'un film, d'un seul film, du même film qu'il a vu des dizaines et des dizaines de fois. Toute remarque, tout commentaire, il les a notés, consignés dans un cahier, jour après jour. Son existence est minée par le film. Ses goûts et ses jugements, il les doit au film. Ses amis comme ses ennemis, il les doit à l'opinion qu'ils se sont faite sur le film. À vrai dire, sa vie ne tient qu'à un film.
Suivi par "Hitchcock, par exemple"
Ce court texte était paru en 2010 aux Editions Naïve. « Ce texte a été écrit environ dix années après Cinéma. Je crois qu'on peut considérer que le narrateur des deux textes est le même, ce dernier ayant seulement, au fil du temps, quitté sa monomanie d'un film pour une cinéphilie plus large, mais tout aussi obsessionnelle. »
Tanguy Viel -
Icebergs est une série de promenades dans les allées d'une pensée qui tourne et vire, une pensée à vrai dire obsédée par les formes qu'elle peut prendre. Cette nature inquiète qui l'abrite se demande surtout comment les autres, tous les autres, ont fait avant elle. Alors elle enquête, elle arpente les rayons des bibliothèques, elle se promène sur internet, elle se renseigne sur la vie des écrivains, elle s'assied sur un banc - autant de manières pour elle de résoudre l'énigme de son expression rêvée, ici présentée en courts essais « arctiques », parties visibles et flottantes de la pensée.
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Avec la collection Diaporama, l'IMEC invite des auteurs à choisir un petit recueil de photographies qui leur permette de mieux raconter l'expérience de l'écriture, et à partager ainsi quelques-unes des images qui les hantent ou les enchantent pour se raconter plus intimement et parler de littérature autrement.
Premier écrivain à s'être prêté à l'exercice, Tanguy Viel explore dans Boîte noire la partie invisible qui court sous ses livres, et tente de circonscrire les motifs de sa propre pratique romanesque.
De l'astronaute au poulpe des abysses, du swing parfait du golfeur au palais du Facteur Cheval, de Psychose à Fitzcarraldo, les images convoquées ici sont autant de symboles ou reflets des processus intérieurs à l'oeuvre chez le romancier.
Boîte noire est issu de la conférence en images qui eut lieu à l'abbaye d'Ardenne en mars 2018.
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Paul, le saxophoniste, ils l'ont surnommé john, à cause de john coltrane.
Georges, à la contrebasse, c'était jimmy, et christian, c'était devenu elvin. même la maison sur l'île, quand ils se sont installés ensemble pour jouer, ils ont voulu la surnommer : ils l'ont appelée black note. mais la maison maintenant n'existe plus, et le quartet non plus. de la clinique oú on l'a conduit, le narrateur et trompettiste du groupe continue de ressasser ce temps de la vie commune. très vite, le récit se concentre autour d'un événement : paul, sa mort, et les circonstances obscures qui l'entourent.
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Cet homme-là (édition 2011)
Tanguy Viel
- Desclee De Brouwer
- Litterature Ouverte
- 24 Mars 2011
- 9782220062808
Cela pourrait s'appeler simplement Scènes de la vie du Christ, puisque ce livre est d'abord une série de « tableaux animés », retraçant les étapes de la vie de Jésus, de la Nativité à la Crucifixion en passant par la Fuite en Égypte. C'est que la vie de Jésus, à force de longévité, a sans doute fini par devenir la somme des récits qui la composent, faite d'images millénaires et de légendes dorées, comme autant de fantômes qui traversent nos mémoires. Or, quelquefois, aux fantômes, on a envie de redonner un corps.
Ce livre qui a connu voici deux ans une première édition illustrée. Cette nouvelle édition reprend exclusivement le texte.
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A travers la lecture critique d'Explications, un livre d'entretiens de Pierre Guyotat et Marianne Alphant, Tanguy Viel nous donne sa vision de la modernité en littérature et plus précisément de ce que l'auteur de Cinéma appelle " la fabrique de l'écriture ".
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Et maintenant je ne possède plus rien. Quelques livres, oui parce qu'il faut. Quelques médicaments parce qu'il faut et un fusil pour le cas où. Une grande réserve de fléchettes, des murs blancs et une carte de France. Pas d'ordinateur, pas de téléphone, pas de montre. Plus de miroir, j'insiste. Une nouvelle vie s'annonce.
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Tanguy viel parle des éditons de minuit
Tanguy Viel
- Pu De Paris Nanterre
- 26 Octobre 2006
- 9782951861404
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Contre la littérature politique
Pierre Alferi, Leslie Kaplan, Nathalie Quintanae, Tanguy Viel, Antoine Volodine, Louisa Yousfi
- Fabrique
- 19 Janvier 2024
- 9782358722728
À l'aube des années 10 de ce siècle, alors que la sous-direction antiterroriste frappait à la porte, aux fenêtres et sur les ami-es de notre maison d'édition, nous avons publié « Toi aussi, tu as des armes », sous-titré poésie & politique. Ce livre, où il était question de poésie, réunissait des écrivain-es qui avaient en commun de ne pas trop aimer qu'on les traite de poètes. Il venait témoigner d'une conversation presque clandestine à propos des manières de faire de la poésie une politique et de rendre à la politique sa poésie. Il y a plus de dix ans ce geste constituait une petite bizarrerie. Aujourd'hui, le mot « politique » est partout en littérature, peut-être au point d'en disséminer le sens et d'en atténuer la portée. C'est ce qui nous a à nouveau poussés à réunir quelques ami-es (et ami-es d'ami-es) parmi ceux et celles qui ont maintenu un effort pour renouveler la tension entre littérature et politique moins comme un thème ou une position mais davantage comme une manière de faire et de défaire.
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Travelling ; un tour du monde sans avion
Tanguy Viel, Christian Garcin
- Points
- Points Aventure
- 11 Juin 2020
- 9782757883655
Réaliser un tour du monde sans jamais prendre l'avion ? Tel est l'étrange défi que se sont lancés Christian Garcin et Tanguy Viel. Par bateau, train, voiture, car, ou simplement à pied, sans jamais quitter l'hémisphère nord, les deux compères, amateurs de flâneries et de promenades, parcourent des milliers de kilomètres au milieu de plaines verdoyantes, d'immenses océans ou de steppes méconnues. Ils nous en livrent ici un récit émaillé de rencontres humaines et de profondes réflexions. Une ode aux voyages et à la lenteur.
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« Cent jours autour du monde, en 2018, cela relève presque de l'ordinaire (...) ; chacun ressent qu'on tourne autour de la terre comme aussi bien on prendrait une ligne de tram d'un bout à l'autre, en regardant le ciel défiler au-dessus des nuages. À ceci près que nous, Christian et moi, nous ne prenons pas l'avion. C'est même la seule règle établie, celle qui justifie qu'on mette tout ce temps pour seulement faire une boucle : en cargo, en train, en voiture, à cheval s'il le faut, mais pas en avion - quelque chose comme le voyage de Philéas Fogg en un peu plus long, volontairement plus long même, à l'opposé du pari qu'il fit quant à lui de la vitesse et de la performance. Et non pas parce qu'on se soutiendrait de l'idée absolument inverse d'une lenteur sans limites, mais enfin, il est vrai, en bons romantiques attardés, qu'à la performance on opposera volontiers la promenade, à la vitesse la flânerie, enfin, en bons bouddhistes zen, à l'oeuvre accomplie le trajet qui y mène. » L'un, Christian Garcin, est un grand voyageur, dont l'oeuvre se nourrit de ses pérégrinations ; l'autre, Tanguy Viel, un sédentaire qui croyait avoir signé la pétition de Beckett, « on est cons, mais pas au point de voyager pour le plaisir ». Ensemble, ils se sont lancé un défi : parcourir le monde, de l'Amérique à la Sibérie en passant par le Japon et la Chine, sans jamais prendre l'avion. Récit né de ce périple, enrichi d'inventaires facétieux et de « lettres à un ami » relatant des rencontres insolites, Travelling est surtout une méditation littéraire inoubliable sur le voyage, sur notre rapport à l'espace et au temps, sur la confrontation entre le réel et ce qu'on imagine.
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D/m littéraires ; extraits
Tanguy Viel, Claude Rutault
- Musees D'Art Contemporain De Val De Marne
- 1 Octobre 2006
- 9782916324135
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« Nous autres, critiques de cinéma, il faut dire, sommes des êtres plutôt roués au combat esthétique, endurcis par le métier, par ce monde impitoyable du jugement de goût, où il faut savoir s'imposer, si je puis dire, en tant qu'homme si l''on veut, à terme, imposer ses choix. C'est un point qu'il faudrait que je développe à l'occasion, la virilité à l'oeuvre dans la critique de cinéma. » Est-il envisageable, pour un cinéphile passionné, de livrer à une revue qui le lui a demandé la liste de ses 10 films préférés ?
C'est l'occasion en tout cas pour Tanguy Viel de revisiter, avec beaucoup d'humour (et dans la lignée de son livre Cinéma, réécriture du film Le Limier), son panthéon cinématographique. Dans les affres du choix, une image chasse l'autre, un film se hisse au sommet du top ten et fait glisser le reste de la liste, et Hitchcock, le plus grand des cinéastes, est bientôt détrôné par Murnau, déchu à son tour par Rossellini...
En parallèle, Florent Chavouet, illustrateur remarqué pour son récent livre Tokyo Sanpo, invente 10 affiches pour ces films, et en donne ainsi à son tour une version personnelle.
Ce double détournement, aussi passionné que comique, donne lieu à un très bel hommage au cinéma et à la cinéphilie.
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Autour il y a les arbres et le ciel magnifique...
Lycee Alfred Nobel, Tanguy Viel
- Joca Seria
- 5 Novembre 2015
- 9782848092621
« La vie est partout. Elle s'immisce et se ramifie dans tous les yeux de la terre, dans toutes les rues de toutes les banlieues du monde. La conscience est un endroit dense et irisé, constellée d'impressions et d'instants secrets, éclats d'intensité, de lumière diffractée qui traverse chacun d'entre nous, n'importe où, à chaque heure du jour. C'est en partant de cette évidence que nous avons commencé à travailler avec les lycéens de Clichy-sous-Bois, cherchant à circonscrire, à scénographier tous ces paysages intérieurs et leurs environnements, s'enquérant de savoir ce que pouvait vouloir dire pour chacun habiter, vivre ou penser, et regarder le ciel. Le postulat est simple : un lycéen de Clichy-sous-Bois perçoit autant de nuances du ciel qu'un philosophe. Au pire, il manque de lexique pour les dire et ça n'a pas beaucoup d'importance. Il connaît lui aussi l'herbe verte des pelouses. Il ressent lui aussi le tremblement du monde. Il éprouve lui aussi la cartographie de son enfance. Il sait même se penser lui-même en train de le faire ».
Extrait de la préface de Tanguy Viel