james sacré
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Figures qui bougent un peu et autres poèmes
James Sacré
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 7 Janvier 2016
- 9782070468638
«Sacré est un poète du paysage, de l'espace naturel cultivé par l'homme, campagne poitevine ou américaine, mais tout autant jardin ou même espace urbain parisien. Cette saisie globale de l'espace se double d'une attention particulière au détail : l'oeil s'arrête sur le vert d'un pré ou "des coins de nature où l'autrefois se défait" ; ce peut être aussi un objet particulier, une "pomme troche" par exemple, qui va enclencher le processus de mémoire, l'évocation d'autres lieux, une réflexion sur le temps, ou le développement d'une résonance affective. Le poème de Sacré ne cesse d'établir des ponts, des relations dans l'espace et le temps : "un pied dans la Nouvelle Angleterre l'autre en Poitou". Le plus souvent, le mouvement de l'écriture va du dehors vers le dedans, de la réalité vers son impact interne sur la sensibilité du poète, créant ainsi un jeu complexe d'échos.
En somme, Sacré peut varier la forme tant qu'il veut puisqu'il reste dans la même unité tonale de langue, la sienne : "des phrases comme une musique plutôt que du sens". La langue est poussée dans ses retranchements, ses limites, sans devenir obscure ou illisible. En cela, Sacré pourrait être un exemple de poète expérimental clair. S'il ne fait pas allégeance à une langue noble, ce n'est pas par désir de provocation gratuite mais parce que c'est une langue proche de celle qu'il parle et que parlent ceux dont il parle. Ceci posé, lisant, on mesure l'écart produit par l'élaboration du poème entre cette langue commune, sans grands mots, et la langue poétique finale, bien plus complexe dans ses plis et méandres que ne l'est le langage populaire ou paysan, tel qu'on l'entend ou l'imagine.
Poésie incarnée. Elle accompagne la vie, la mort, les choses et leur cours, dans une forme de lyrisme personnel. Ce livre touche profondément le lecteur par la situation humaine qu'il évoque, la maladie et la mort d'un enfant, mais aussi par sa pudeur.» Antoine Emaz.
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« Que fait le poème devant le tissu du monde, devant des photos qui ont vu ce monde ? » - James Sacré a remonté´ le fil des années et a réuni des poèmes presque oubliés ainsi que de nombreux inédits pour composer Une rencontre continuée.
- Il sonde l'espace-temps entre la vie et l'écrit. Il joue avec les sonorités de la langue, varie les rythmes et tisse un pont entre les arts. Avec lui, la terre, les cailloux, les tissus, les pommes de terre ou les tuyaux deviennent poétiques.
- La poésie de James Sacré se loge partout, dans la vie paysanne, dans les souvenirs, dans les motifs, là où on ne l'attend pas. -
Le peintre dit que des signes sont posés,
Et des couleurs, pour relier ce qui se défait.
Pour que tout ne tombe pas.
Mais le paysage se dilue quand même
En fragile tracé d'encre et maintenant
dans mon poème qui pourrait prononcer
Le mot « Maroc »
Et d'autres noms pour dire, des mots
Qui tombent dans le silence.
Les peintures sur papier de Guy Calamusa (formes, taches et traits, figures) m'ont donné des mots. Quand le peintre reprend ces mots dans l'écriture de ses dessins, tout se défait à nouveau semble-t-il (paysage broussaillé du Maroc ou de n'importe où) pour encore dire du vivant... geste qui fait signe, tremblement des mots dans le dessin (ou l'inverse).
J. S. -
Par ces vers, James Sacré nous renseigne sur le motif qui a présidé à l'écriture des cette suite de poèmes. Et la brouette est sans doute l'un des premiers instruments agricoles que ce poète a vu, avec laquelle il a joué dans son enfance de paysan vendéen. La métaphore du véhicule langagier, écrit dans ce style si particulier à l'auteur, n'a rien de gratuite pour un homme qui n'a jamais vraiment quitté les grande et petites richesses terriennes. Quelle soit maniée au Maroc (à Chichaoua donc,), en Italie, aux Etats-Unis (il y a longtemps vécu et enseigné) ou dans sa Vendée natale, la brouette de James Sacré « c'est toujours du rêve et du réel emmêlés »...
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Trois anciens poèmes mis ensemble pour lui redire je t'aime
James Sacré
- Cadex
- Marine Cadex
- 16 Février 2006
- 9782913388567
L'ouvrage accueille trois poèmes d'un des auteurs les plus marquants de la littérature contemporaine : La Femme et le violoncelle, La Transparence du pronom elle, et Le Taureau, la rose, un poème (ce dernier texte a déjà été publié par Cadex en 1990). On retrouve le fameux boitement du vers et de la syntaxe, les singuliers mots-béquilles sur lesquels le lecteur comme l'auteur s'appuient pour avancer dans le poème, la simplicité presque archaïque des scènes, qui rapprochent encore le poète de celui qui le lit.
Le taureau dessine / Un geste précis / Et rouge assassine / Le monde et midi.
La mise en page, complice du déhanchement de la langue, rend très fidèlement la singularité du style, dans un va-et-vient très souple de la forme à l'informe.
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Un effacement continue ? - portrait du pere en travers du temps 2
James Sacré
- La Dragonne
- 10 Mai 2016
- 9782913465985
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Ce volume reprend en format poche les titres Portrait du père en travers du temps et Un effacement continué, accompagnés d'un ensemble de poèmes inédits Quel tissu se déchire ? / "Le livre continué n'oublie pas. Il oublie quand même : le portrait du père n'est que le portrait des souvenirs incertains de celui qui l'écrit sinon même l'invention en mots de ces souvenirs. Portrait de souvenirs en travers de ce qui serait le courant vif d'une mémoire. Chaque poème comme un caillou d'oubli dans le tourment de ne plus être avec ceux qui sont partis : car avec chaque poème la main sait dès les premiers mots venus qu'elle désire écrire un poème autant que penser à quelqu'un qui n'est plus là pour le lire."
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Oui, à je sais plus quel âge, mon père m'a fait labourer, les deux grands boeufs sortis de l'étable, parfois le cheval mis devant, le cliché dit que ça ressemblait à des pages d'écriture ces va-et-vient d'un bout à l'autre de la grand-pièce du champ d'hommes (...). Evidemment, chant d'homme, champ d'écriture, on peut rêver. C'est vrai aussi que les deux activités, écrire, cultiver, prennent forme dans la même argile originelle (toujours là d'ailleurs, nul secret perdu), mais voilà-t-il une preuve de quoi que ce soit ? Hasard de nos activités, forcément qu'on les imagine comme une affaire de sens pour pas trop se prendre les pieds dans l'énigme du monde. Mais quand je prends de l'encre et du papier (ou mon ordinateur, avec ses bruits et ses couleurs).
Qu'est-ce donc que je laboure ? James Sacré.
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Sait-on jamais comment des peintures nous accompagnent dans l'écriture ? Des peintures et le sourire aussi du peintre quand on le connaît, sa parole, ses gestes, ses façons de vivre et la ville (asilah, au maroc) où il nous accueille ? Comment un livre serait-il un geste pour le remercier et l'accueillir à notre tour ? Il n'y faut pas penser sans doute.
La rencontre ne fut pas prévue, et voilà qu'elle dure : demain s'en ira avec d'autres formes et des couleurs, un peu de chaux, du bleu " nila ", une pierre, un poème inquiet de mal savoir être là.
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Je n'écris pas pour décrire ni pour comprendre un pays Non plus pour le penser. Mon poème Prend seulement prétexte du fait que m'y voilà.
Prétexte du temps que j'y ai passé, Pour affirmer quelle écriture ?
Et si je persiste à découper des vers Dans la matière réelle ou rêver de ce pays C'est pour dresser quelle chimère de mots ?
Un colloque est organisé à Cerisy en septembre 2010 sur l'oeuvre de James Sacré.
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31 poèmes de l'Amérique un peu
James Sacré
- Contre-Pied
- Autres & Pareils
- 4 Septembre 2008
- 9782916252124
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Comment dire à James Sacré à quel point ses poèmes nous font du bien ?
L'espace s'ouvre, l'air circule, la langue se déploie ; notre propre souffle s'en
trouve fortifié. Chaque poème, à sa manière, lance une invitation particulière
: appel à vivre, élan de vitalité proposé au partage. Dans les poèmes de
James Sacré, nous sommes conviés : invités à emboîter le pas - à nous mettre
en route, et à l'oeuvre.
Le poème de James Sacré, ici, est donc suivi.
D'un deuxième poème, d'abord.
Écrire un poème suscite Écouter le poème. Aux propositions de James Sacré,
Florence Saint-Roch donne suite. Son poème répond : réfléchit et prolonge.
Vient après un entretien au cours duquel James Sacré s'exprime sur le processus
de création poétique et sur ses enjeux majeurs.
Enfin, même quand les mots se taisent, on peut toujours faire couler de l'encre.
« Dessine-moi ton premier poème », suggère James Sacré en évoquant ces
poètes qui, tel Michaux ou Dotremont, ont aussi beaucoup dessiné. Florence
Saint-Roch, à l'encre de Chine, les suit « à la trace ». Qu'on se le dise :
la poésie est oeuvre de salut - pour saluer tout autant que sauver. -
Et parier que dedans se donne aussi la beauté
James Sacré
- Aencrages Et Co
- Territoires
- 31 Mars 2018
- 9782354390938
Quelle diffe´rence y a-t-il entre le chemin parcouru et l'objet abouti ? Il y a quelque chose de l'unification, d'une volonte´ d'absolu et d'honne^tete´. On voudrait que le poe`me, la peinture disent tout : le balbutiement, l'avance´e dans le noir, la recherche de beaute´, et de´ja` ce miroir d'une ve´rite´, du vivant, qui est partout.
James Sacre´ tord le langage dans une volonte´ de montrer la recherche d'une esthe´tique poe´tique de´pouille´e, proche du « gribouillage », proche de ce brouillon ou` l'on rature, ou` l'on cherche ensuite a` ne garder que l'essentiel. Ces choses qu'on a tendance a` ne pas voir et ou` pourtant « se donne aussi la beaute´ ».
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Un sang maniériste ; étude structurale autour du mot sang dans la poésie lyrique française de la fin du sixième sicècle
James Sacré
- La Baconniere
- 1 Janvier 1977
- 9782825200698
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"A la fin je ne sais plus trop ce que je pourrais dire de ces carnets, ce présent texte écrit comme s'il allait être une préface à leur publication en livre parce que je voudrais pas qu'on les lise sans que je me sois expliqué à propos de ce qu'ils sont, ou parce que je voudrais montrer au lecteur que je sais à quoi m'en tenir, que je ne lui propose là rien naïvement, que je n'y dis sans doute pas grand chose mais que je persiste en mon désir de risquer aussi ces écrits avec les autres dans l'improbable avenir de l'ensemble à cause que je pressens un lien entre ces carnets et mes poèmes, un lien qui me semble tenir à de la vérité ; ou du moins à quelque trafic particulier des mots dans ma façon et mes raisons d'écrire." James Sacré