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Littérature
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Julie fête allègrement ses cinquante ans au bar en bas de chez elle, réunit ses amis et toute sa famille, chante Dalida à tue-tête puis rentre se coucher, joyeuse et un peu ivre... Mais le réveil est cruel.
Bientôt, en effet, la même semaine pluvieuse de septembre, ses deux enfants quittent subitement l'appartement familial pour partir étudier. Elle est effondrée. Et c'est le moment que sa gynécologue choisit pour lui parler de ménopause. Depuis longtemps disparues, les crises d'angoisse ne tardent pas à revenir, avec une intensité inédite. Que se passe-t-il ? Pourquoi ne parvient-elle pas à chasser le sentiment que sa vie est finie ?
Elle décide d'utiliser ses armes de romancière et d'imaginer d'autres vies que la sienne. Mais à chaque femme dont elle invente l'histoire, Julie bloque au même endroit, à la cinquantaine, quand la maison se vide. Là, tout s'arrête. Même la fiction lui échappe. Et les questions fusent. Pourquoi ne raconte-t-on jamais les femmes ménopausées ? Comment la société les considère-t-elles, une fois leur rôle de mère accompli ? Personne ne semble la comprendre lorsqu'elle avoue être bouleversée par le départ de ses enfants, pourquoi ? La femme parfaite doit-elle décidément afficher un bonheur béat à chaque tournant de son existence ?
Dans ce récit mêlé de fiction, vif, plein d'humour, sans amertume, Julie Bonnie braque un projecteur sensible sur celles que la société refuse de voir et de représenter. -
Chaque jour, recommencer : chambre 1, chambre 2, chambre 4, chambre 12... Béatrice, auxiliaire de puéricultrice dans une maternité, est chargée de veiller sur les nouvelles mamans. Une expérience bouleversante pour cette jeune femme vulnérable. La naissance n'a rien du conte de fées promis et l'accouchement met parfois le corps au supplice. Ancienne danseuse nue itinérante dont la vie était rythmée par le son du violon, Béatrice pensait trouver dans son nouveau métier une vie plus « normale ». Mais plus que jamais elle doit composer au quotidien pour harmoniser les soubresauts des âmes et des corps...
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Les tables en Formica. L'odeur de vieilles clopes. Derrière le rideau de fer, tout est là, rien n'a changé. Sorti brisé de dix ans de prison, Blaise retrouve le bistrot de son père - à lui, désormais, d'en faire quelque chose de neuf, quelque part de bien... Et puis, il croise le regard de Nour, si bleu, dans sa poussette. Sa mère, défaillante, a besoin d'aide - mais c'est surtout à ce bébé tombé du ciel que l'ancien taulard ouvre sa porte. Elle grandira, cette fille qui n'est pas la sienne. Un peu en désordre, un peu comme elle peut, et en musique surtout : comme un accord, sur deux guitares...
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Joue, piano, joue.
C'est un piano de papier, dessiné au crayon par sa grand-mère adorée. Dès que son soleil devient trop noir, la petite Monique y compose des cantates secrètes, des airs rien que pour elle, du bout des doigts. Quand la guerre jette sa famille dans la clandestinité... Quand un père qui aime trop sa « sauterelle », un beau jour, dépasse les limites... L'enfant s'accroche à son piano, s'envole. Il l'emmènera sous les feux de la rampe - longue dame brune - lorsque Monique deviendra Barbara.
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« Alice est envahie par son histoire, une sale histoire dont elle voudrait tant se débarrasser. Parce que le silence tue, que la honte étouffe, Alice se met en quête des mots pour écrire son récit, puis le brûler, l'évincer une fois pour toutes de sa vie. Comment trouver les mots qui racontent l'indicible ? Sur le chemin d'Alice, on croise des monstres, des morts, des personnages loufoques. Tous vont l'aider à comprendre enfin ce qui lui est arrivé : très jeune, elle a croisé le chemin d'un garçon perturbé qui l'a agressée sexuellement.
J'avais envie, j'avais besoin de raconter l'histoire d'Alice. J'aimerais délivrer les enfants non-coupables de la honte et de la culpabilité qui les hantent.
En écrivant, j'imaginais des dessins. Leurs contours restaient flous, et puis j'ai eu un déclic : depuis le début, c'étaient les illustrations de Robin qui accompagnaient mon écriture. Je ne sais pas pourquoi.
Robin, je l'ai rencontré il y a une quinzaine d'années dans des loges, sur des scènes, dans des bars, la nuit. Son groupe, Louise Attaque, avait invité le mien, Cornu, pour une trentaine de premières parties. Puis le temps a passé.
Il a suffi d'un coup de fil. Sa réponse a pris deux jours. Il avait aimé Alice, il allait l'illustrer.
Nous nous connaissons peu mais avec ce texte je lui en disais long sur mes angoisses, et il me répondait avec ses dessins. Nous n'avons pas eu besoin de nous parler, le projet s'est enfanté tout seul, comme une évidence. » J. B.
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Julie, quarante-six ans, a fait son lit et rangé sa cuisine équipée après le départ de ses enfants pour l'école. Elle est écrivain et musicienne et, aujourd'hui, elle a rendez-vous avec Julie, treize ans, avec sa jeunesse. Sur les photos d'époque, ses enfants ne la reconnaissent pas. Leur mère, crâne rasé, joint au bec, violon dans la nuit du Berlin d'après le Mur, leur mère enroulée dans un camion qui traverse les nouvelles frontières et mène aux scènes underground d'Europe de l'Est ? Inimaginable. Et la gamine survoltée qui a la rage et hurle dans le micro, est-ce qu'elle reconnaîtrait la femme mûre qu'elle ne pensait jamais devenir ? Julie est restée fidèle, somme toute. À son amour pour Nic, aux membres de leur groupe, son autre famille dysfonctionnelle, au désir de créer. Mais l'énergie de ces années-là lui manque, la boule de feu qu'elle couvait et qui brûlait tout sur son passage a disparu. Ce livre, c'est le groupe qu'elles forment à elles deux. Sa musique est pugnace, douce-amère, entêtante. Dans sa lucidité, elle nous berce tous.
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« Nous ne nous sommes rien dit. Tess a pris toute la place. Puis tu es parti en laissant entre nous un vide silencieux. Tu sais bien faire ça. Ce que tu choisis d'ignorer disparaît. Si on n'en parle pas, ça n'existe pas. Tu dis qu'il ne faut pas se gâcher l'existence. Tu as raison. Nous gardons la tête haute en nous aimant sans parasites. La trotteuse tremblote, sautille, et continue de tourner en rond. Je suis immobile. Au moindre mouvement, quelque chose va commencer et j'ai l'intuition qu'il vaudrait mieux que tout s'arrête. » J. B.
Un homme et une femme s'écrivent. Ils s'aiment, elle vient d'accoucher de leur enfant et lui, pianiste, est parti en tournée. Passion amoureuse, fusion maternelle, engagement artistique s'entremêlent et s'entredévorent tandis qu'un autre homme entre en jeu. Au fil des lettres et de l'inéluctable chassé-croisé amoureux, chacun se découvre livré à sa solitude.
Julie Bonnie saisit avec une extrême sensibilité une histoire qui s'écrit autant dans les mots posés sur le papier que dans les marges d'échanges impossibles. Un regard bouleversant sur la fugacité des rencontres, la transmission et la force des silences.