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latifa ben mensour
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Publié pour la première fois en 1990 chez jean-claude lattès, épuisé depuis sept ans, voici enfin disponible, dans une version remaniée, le premier roman de latifa ben mansour.
Unanimement salué par la presse, de christine arnothy (" le goût d'un conte pour enfants, un de ces contes magnifiques dont la cruauté surprend si souvent. un style superbe ") à andré laurens (" récit d'une enfance algérienne partagée entre deux cultures, à la fin de la décolonisation et sur fond de guerre, il retrace l'expérience, dans son propre pays, d'une émigrée de l'intérieur. un véritable chant d'amour à la gloire des femmes algériennes "), ce livre touffu, dense et inspiré, passionnera les nombreux lecteurs qui ont plébiscité le deuxième romain de latifa ben mansour, la prière de la peur.
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Un proverbe algérien dit : " Accompagne le menteur jusqu'à la porte de sa demeure.
" Latifa Ben Mansour nous offre dans ce livre " les clés des citadelles enfouies sous les monceaux de mensonges ". Elle entrouvre pour nous des portes secrètes et nous promène à travers les méandres de la langue arabe et les venelles d'une mémoire engloutie. A l'heure du " choc des civilisations ", elle s'emploie à venir à bout des remparts de la haine en ressuscitant des textes majeurs occultés. Qui a entendu parler du pacte de Médine, dicté et signé par le Prophète Muhammad en l'an 1 de l'hégire (623) - dans lequel il fixait les droits et les devoirs des tribus juives en terre musulmane - ou du pacte de Najran, scellé en l'an 10 (632) entre le Prophète Muhammad et les chrétiens du Yémen ? Qui sait que le Hidjaz, La Mekke et Médine furent dès l'aube de l'islam, le berceau de la poésie érotique, du chant et de la musique ? Qui connaît les " Perles du Hidjaz et des Quraych " : Sukaïna Bint Al Hussaïn et Aiche Bint Talha ? Elles furent les mécènes des poètes, des musiciens, des chanteurs et refusèrent de porter le voile.
Sait-on encore que les femmes musulmanes peuvent exiger " Al'Usma : 1'impeccabilité " et la monogamie de leurs époux à la signature de leur contrat de mariage ? N'a-t-on pas oublié que l'émir Abd El Kader déclara le jihad aux musulmans de Syrie et du Liban pour sauver 12 000 chrétiens du massacre ? L'auteur nous replonge aux sources de la culture arabe et de la civilisation musulmane occultées par les mensonges qui génèrent l'ignorance et la violence.
Elle convoque Kafka, Hannah Arendt, Saussure, Freud, Lacan, ainsi que les grands textes arabes profanes écrits par Abou Al Faradj Al Isfahani et les textes sacrés : le Coran et la Tradition du Prophète.
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Hayba : une jeune Algérienne, à la dérive dans Paris. Elle titube de fatigue et de désespoir, met en gage ses derniers bijoux pour survivre, lutte pour ne pas sombrer. Et surtout, elle se souvient... De son pays radieux, en proie aux démons de la corruption et à la folie des intégristes ; du compagnon avec lequel elle rêvait de reconstruire un monde fraternel ; de sa fille, nimbée de douceur et de tendresse... Sa mémoire en lambeaux lui fait aussi revivre la haine qui s'est abattue sur eux, sur leurs espoirs et leur générosité, et le châtiment atroce qu'on leur a fait subir, au bout d'un long tunnel d'angoisse, quand ils ont refusé de jouer le jeu des infâmes. Brisée, glacée par l'exil, elle retrouvera, par la grâce d'un homme qui lui tend la main, le peu de foi qui lui permettra de tenir, et de donner la vie à nouveau...
Sur la toile de fond d'une Algérie livrée aux barbares, avec ses notables cyniques, ses jeunes générations broyées, l'accablement qui guette et la peur en permanence, le destin d'une femme extraordinaire, raconté dans une langue qui en restitue avec saveur toutes les émotions.
Latifa Ben Mansour est algérienne ; elle a dû fuir son pays quand la violence intégriste l'a mis à feu et à sang. Elle a déjà publié Le chant du lys et du basilic (Lattès, 1990) et La Prière de la peur (La différence, 1997), salué par une presse particulièrement élogieuse.