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neil macmaster
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Paris 1961 : les Algériens, la terreur d'Etat, la mémoire
Jim House, Neil Macmaster
- Folio
- Folio Histoire
- 23 Septembre 2021
- 9782072931901
Le 17 octobre 1961, des dizaines d'Algériens furent tués par balles ou assommés et jetés dans la Seine par la police parisienne alors qu'ils manifestaient pacifiquement, à l'appel du Front de libération nationale, pour l'indépendance de l'Algérie et contre le couvre-feu discriminatoire que leur avait imposé le préfet de police Maurice Papon. Paris 1961 fait l'analyse exhaustive de cette violence et de ses séquelles.
Jim House et Neil MacMaster démontrent que ce massacre constitua le paroxysme d'une répression couramment pratiquée par les autorités françaises à l'encontre des immigrés algériens. L'État français importa progressivement en métropole la violence qu'il déployait au Maroc et en Algérie depuis les années 1940 dans sa lutte contre les nationalismes d'indépendance. Des tactiques institutionnalisées, dont la torture et l'assassinat, furent ainsi mises en oeuvre jusqu'à Paris pour démanteler le FLN.
L'ouvrage analyse également l'occultation officielle de ce massacre, qui ne suscita pas de réaction de masse au sein de la gauche et rencontra l'ambivalence des dirigeants nationalistes algériens avant de lentement réémerger dans les mémoires en France et en Algérie.
Événement brûlant de l'histoire contemporaine, la répression policière du 17 octobre 1961 témoigne du rapport trouble que la France entretient avec son passé colonial.
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L'Algérie sous séquestre : 1871, une coupe dans le corps social
Didier Guignard
- CNRS
- 23 Février 2023
- 9782271142436
Algérie, 1871?: la plus importante insurrection avant la guerre d'indépendance est menée contre les forces coloniales françaises. Dans son sillage, environ 900?000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. Cette mesure punitive du gouvernement français est exceptionnelle par son ampleur comme par la place qu'elle occupe au xixe?siècle dans le monde. Si elle ne débouche pas toujours sur la confiscation définitive des biens, leur restitution (payante) est généralement conditionnée. Tout dépend de la responsabilité attribuée à titre individuel ou collectif dans la révolte, de l'inventaire et de l'estimation des droits de chacun, de l'emplacement des terres qui intéressent ou non la colonisation.
Les archives du séquestre permettent une plongée dans le corps social que Didier Guignard entreprend à l'échelle du bassin versant de l'oued Isser, en Kabylie occidentale. Il y révèle la nature et l'étroitesse des liens entre les habitants, leurs formes d'adaptation au milieu et les bouleversements endurés. À partir d'une enquête de terrain, il fait remonter ses observations aux années 1840 puis les poursuit jusqu'aux années 1930, pour mieux nous faire comprendre les ressorts d'une société rurale entrée en révolte et l'évolution contrastée d'un lourd héritage.
Si le séquestre des années 1870, moment phare de la colonisation française en Algérie, a déjà retenu l'attention des historiens, cette approche comparative et au plus près de la société rurale, qui emprunte autant à la géographie qu'à l'anthropologie, est inédite. -
Guerre dans les djebels : Société paysanne et contre-insurrection en Algérie, 1918-1958
Neil Macmaster
- Croquant
- Sociétés Et Politique En Méditérannée
- 27 Février 2024
- 9782365123976
Alors que les envahisseurs français avaient réussi, en 1843, à écraser la résistance tribale dans le Dahra et l'Ouarsenis grâce à des tactiques brutales de brûlis, le régime colonial continuait à craindre que les paysans des montagnes ne se soulèvent dans une insurrection sanglante, une crainte qui s'est finalement concrétisée lors de la guerre d'indépendance de 1954. La géographie de la région du Chelif, avec la relation étroite entre la plaine et la montagne, un "pays de bandits" naturel, offrait des conditions idéales pour la guerre irrégulière et a été choisie par le Parti communiste algérien (PCA) et le Front de libération nationale (FLN) comme redoute pour leurs forces de guérilla. ¹ Les contre-insurgés français, ainsi que les historiens, suivant la formulation maoïste classique du partisan comme un ?sh dans l'eau, ont perçu les guérilleros comme étant crucialement soutenus par la paysannerie qui fournissait une réserve inépuisable de combattants, de guides, de cuisiniers, de messagers, de guetteurs et de transporteurs muletiers, et transporteurs de mules, et qui en même temps fournissait une connaissance intime ou des renseignements sur la politique quotidienne de chaque famille, ses armes et ses réseaux claniques, et les ressources de l'environnement montagneux, ses pistes secrètes, ses grottes et ses sources.