Avoir une descendance a été une - sinon la première - des préoccupations de nos ancêtres et ils l'ont exprimée à travers des représentations, au départ avec une intention votive, qui sont devenues de véritables objets d'art et d'archéologie. Le Musée de la Médecine de Bruxelles sauvegarde, étudie et expose un patrimoine original de plus de 150 objets d'art sur le thème de la fécondité et de la maternité relevant de plusieurs cultures, de la Haute Antiquité à nos jours. Les rassembler, les restituer dans le temps et dans l'espace, les étudier par une équipe multidisciplinaire associant médecins et historiens, les mettre en rapport avec la pratique médicale actuelle est l'objet de ce livre. L'accent a été mis sur l'image pour d'emblée accrocher le lecteur.
En août 1914, les étudiants, le personnel universitaire et les anciens étudiants furent mobilisés. L'université catholique fut détruite lors du sac de Louvain. Les autres universités (Liège, Gand et Bruxelles) décidèrent de fermer leurs portes et refusèrent de rouvrir jusqu'à la lin du conflit. Les médecins et étudiants en médecine, par leur compétence professionnelle, eurent un rôle particulier à jouer au service des soins, tout autant des militaires blessés par les obus et la mitraille, intoxiqués par les gaz de combat ou rongés par la boue des tranchées et les épidémies, que des populations civiles victimes des bombardements, des exactions de l'occupant, du rationnement et de la malnutrition.
À l'occasion du 100e anniversaire de ce qui lut le grand massacre à l'échelon mondial de l'histoire de l'humanité, sous les auspices du Musée de la Médecine de l'U.L.B., quelques volontaires, emmenés par Raymond Mayer, ont voulu évoquer divers aspects de ce que fut la contribution de la Faculté de Médecine de l'U.L.B. à la médecine de la Grande Guerre.
On y verra, à côté des actes de bravoure, que quelques fortes personnalités ont su préserver l'esprit universitaire en associant à leur pratique clinique l'enseignement et la recherche et en réfléchissant à ce que devrait être l'enseignement de la médecine à l'issue de la guerre.
Jules Bordet a entamé une carrière de chercheur alors qu'il était encore étudiant à l'Université libre de Bruxelles. Deux ans après son diplôme, il a rejoint l'Institut Pasteur de Paris, où il a été en contact avec les pionniers de l'immunologie, avant de revenir fonder à Bruxelles l'Institut Pasteur du Brabant et y poursuivre ses recherches. Il a enseigné la bactériologie à l'Université libre de Bruxelles et est devenu membre puis président de l'Académie royale de Médecine et membre de l'Académie royale de Belgique. Ses découvertes ont - entre autres - permis la mise au point du sérodiagnostic. Il a également identifié avec O. Gengou le bacille de la coqueluche. Considéré comme le père de l'immunité humorale, il est, en 1919, lauréat du Prix Nobel de Physiologie ou de Médecine.
Le centenaire de l'attribution de son Prix Nobel est l'occasion de rappeler à travers une série de documents la remarquable carrière de ce grand chercheur.
André Vésale a connu la renommée en publiant des travaux d´anatomie sur un mode novateur, en fréquentant les pionniers de l´Art de guérir, mais aussi, ce que l´on sait moins, en pratiquant sur le terrain comme médecin et comme chirurgien de l´empereur et des grands de son époque. Il est certain qu´il est un des pères de l´anatomie moderne. Son oeuvre majeure, De Humani Corporis Fabrica, illustre ses qualités d´anatomiste comme de clinicien. Il a utilisé dans sa pratique clinique son expertise du fonctionnement du corps humain acquise au travers de ses dissections, mais aussi les connaissances médicales transmises par les Arabes et les nouvelles plantes médicinales venues du Nouveau Monde. Prônant l´observation plutôt que l´argumentation enseignée et pratiquée par les médecins scolastiques des universités, il en est revenu à la notion que le progrès en médecine dépend de la rigueur des méthodes scientifiques et qu´en connaissant mieux la nature on peut la contrôler.
Publié à l´occasion d´une exposition homonyme au Palais du Coudenberg de Bruxelles (ex-palais de Charles Quint), cet ouvrage, abondamment illustré par les objets exposés, honore la mémoire de ce grand pionnier du progrès de la pensée médicale, dont la réputation s´est transmise au cours des siècles. Longtemps professeur de rhumatologie et de médecine physique à l´Université Libre de Bruxelles et chef de ces deux services à l´Hôpital universitaire Érasme, Thierry Appelboom dirige aujourd´hui le Musée de la Médecine de ce même hôpital. Ses collaboratrices Coraline Baligant et Hélène Bruyère ont pris une part active à la rédaction de cet ouvrage.