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Abrupt
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Destins critiques de Walter Benjamin
Essai Collectif De Contre-Féerie
- Abrupt
- 20 Mars 2025
- 9783036102276
L'image d'un sucre d'orge tournant sur lui-même dans une fabrique de Berlin est-elle l'horizon ultime de la radicalité benjaminienne ? Nous ne le pensons pas. Mais alors que faire de cette féerie, de la marchandise qui la charrie et de son monde ? Nous contenter d'une critique strictement idéologique de la réification marchande ? Nous y fondre et les subvertir de l'intérieur ? S'il est entendu que les fantasmagories du Capital ont pour fonction de dévitaliser tout désir postcapitaliste, de neutraliser toute critique du patriarcat et de l'État racial, se confondent-elles nécessairement avec le rêve ? Dans un monde entièrement gouverné par la Marchandise et le règne de la Raison capitaliste, comment les dissocier ? Autrement dit : comment confronter le rêve à une approche matérialiste des rapports de classe et de domination et gagner conjointement les « forces de l'ivresse » à la révolution ?
L'ouvrage se compose d'un avant-propos du groupe volodia, de la version française de l'exposé « Paris, capitale du XIXe siècle » (1939) et d'une somme d'interventions textuelles ou graphiques. -
Cette cartographie vise à inscrire l'oeuvre-vie de Pasolini dans les enjeux esthétiques, éthiques, sociaux et stratégiques de notre temps - et ce en la confrontant aux héritages marxistes hétérodoxes ou postmarxistes ayant infusé les nouvelles formes de radicalité dont nous sommes les contemporains. Avec Pasolini, donc, dans la confrontation heuristique de sa lucidité, de ses obsessions, de ses excès quelquefois, avec nos propres exigences de lutte pour la défense du vivant et de ses territoires. À rebours de l'eschatologie néolibérale et des impasses de la raison pétrifiée, en subvertissant l'esprit et la lettre du dogmatisme révolutionnaire, nous tenterons ici d'opposer aux nouvelles configurations sociales et culturelles du capitalisme mondialisé, à ses fausses libertés, à ses frontières bien réelles, matérielles et sémantiques, une nouvelle forme d'espérance.
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L'individu est métaphore flottante, brouillée. Cet essai en fait l'épreuve. Loin de collecter les preuves de ses manifestations concrètes, Marc Verlynde fait apparaître les figurations de ses évanouissements, de ses virtualités. L'épreuve de l'individu miroite alors quelques-uns des moments de cette modernité plurielle, mais aussi des instants où un individu, dans la conscience de son corps, de sa mort, de son paysage ou des images où il se rêve et se dissipe, apparaît comme une esquisse éperdue d'outrepassement. Dans une écoute des voix et emprunts littéraires (à Kafka et Blanchot, à Caillois et Steiner, à Marias et Sebald, à Baudelaire et Rimbaud, à Tolstoï et Dostoïevski...), L'épreuve de l'individu esquive les silences, les revenances, de l'impossibilité de l'individu.
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Je suis devenu vampire par la pratique du seon. Mais je n'aurais jamais découvert le seon sans mener une existence vampire en Corée. Ce livre n'est pas un livre de développement personnel, ou il l'est, mais à l'usage des vampires.
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Il ne faut faire aucun effort pour flotter dans la piscine, et plus s'annonce l'extinction, plus on bronze.
Voyage, sois libre, pars à la rencontre de l'autre, découvre qui tu es vraiment.
Mais quand on est libre, quand on voyage, quand on s'accomplit soi-même, on devient du territoire plein.
Et tout autour de nous crève du manque d'espace. -
Si les institutions sont des morceaux de sociohistoire cristallisés alors ce manuel se souhaite comme un creuset. L'in-situ arsonisme n'est qu'un prétexte, une invitation à la démystification. L'aura du politique est une farce. Les postures deviennent alors des cadavres. Nous dansons en écoutant la saudade du monde qui brûle. Mort à ceux qui nous divisent. Revendiquons notre nous. Notre nous contre leur nous. Eux ne s'en cachent pas. Alors dans les coteries, les dernières et les derniers s'organisent. Nouvelle praxis des corps en devenir, irruption des idées dans le réel. Partout les choses se reforment. Ici quelques prémices, les tisons sont encore chauds. Les pages bullent doucement d'un éther pourpre.
L'in-situ arsonisme est la recherche d'une nouvelle mystique et cette mystique, légère, dévorante, lancinante, se pose une question : que faire de la misère de nos milieux?? Comment être dangereux?? Comment gagner la guerre?? Les digressions dans le liquide syntagmatique sont brumeuses, les alambics sont trop nombreux. Que faire pour agir?? Foutre le feu, partout. D'abord dans nos esprits inondés d'informations. Il faudra bien apprendre à résister.
Et à toutes celles, et à tous ceux qui pensent pouvoir faire ça seul·e·s, un avertissement : votre bêtise ne sera pas permise ici. La révolution s'organise. Nous ne sommes pas seul·e·s. Aussi une mission se dessine : celle de le rappeler. -
FOURNAISE prend acte de l'épuisement du sens tel que l'Histoire des vainqueurs nous l'inflige et quête une revitalisation de l'épopée minuscule.
Cette quête ne vise pas tant ici la difficile dialectique de la pesanteur et de la grâce (le concept et sa brèche poétique) que l'hypothèse d'une véritable indistinction du récit et de la théorie (Adorno, Notes sur Beckett) - et cela via l'exploration des formes les plus novatrices du genre romanesque, dans leur façon de fabriquer du roman tout en en explicitant les limites.
Ainsi, en adeptes du braconnage, nous n'hésiterons guère à puiser dans certaines techniques narratives - émeute de détails, flux de conscience, style bureaucratico-documentaire - en vue de traiter sur le terrain de la recherche poétique des problématiques aussi universelles et prosaïques que la répartition des tâches ménagères, la grossesse, la paternité, la mort.
FOURNAISE est à peu près tout sauf un roman - c'est le déploiement polymorphe et balbutiant d'un presque rien auquel nous tenons - notre raison de continuer. -
Contre-nuit n'est pas la simple contre-histoire de la nuit. Car l'histoire de son effacement, de sa disparition de notre temps et de notre espace, le retrait de la nuit étoilée et de toutes ses ramifications en nous ne nous suffit pas. Après le constat de notre désidération vient le moment d'agir en faveur d'une contre-nuit.
Mythologies cannibales des nuits passées, désastre des nuits présentes, amitologie des nuits futures, la contre-nuit est ce point de nuit noire dans nos nuits blanches traversant l'existence, la poésie, la philosophie, la cosmo-politique, et l'intime de tout dehors.
La contre-nuit se veut ainsi contre-feu, contre-ciel ; autre nuit, autre ciel - à la verticale des étoiles, à l'horizon du monde. La contre-nuit veut te faire sentir son battement de coeur de pulsar, sa musique drone, nuit contre-nuit, nuit après nuit. -
Je n'ai pas de mémoire - zéro octet - j'ai tout oublié et ne veux me souvenir de rien sang mort ordure anecdotique métaphore autorité punition châtiment honte culpabilité je veux qu'on ne me rappelle rien l'innocence c'est moi
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La praxis critique ontologique dispose une raison pratique au coeur du social, afin d'établir les conditions nécessaires à l'émancipation du sujet. L'ontologie y est une promesse de révolution sociale puisque le sujet transsubstantié -devenu mouvement du nombre- recomposera nécessairement une politique de son devenir.
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Qatar 2010-2019: 6500 ouvriers migrants seraient morts sur les chantiers de la Coupe du monde de football. De mort naturelle selon les rapports officiels. Qatar 2022 : finale de la Coupe du monde une semaine avant Noël. Estimation du marché télévisuel : 3,2 milliards de téléspectateurs. La traduction, Qatar of the dead, est l'oeuvre de Bill Jenkinson.
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Tout part d'une idée simple. La Black Box Theory.
Prenez une boîte.
On sait ce qui entre, ce qui sort. Pas ce qu'il y a dedans.
Dedans, faites croire qu'il y a de la valeur. Une valeur quelconque, désirable. Pour ça, il y a des moyens. La curiosité aide.
Exagérez, au besoin, la valeur de cette valeur. N'hésitez pas à nourrir un orgueil de propriétaire, à faire des envieux. Recrutez-les, s'ils font défaut.
Mais surtout n'ouvrez pas la boîte. En aucune manière.
Ça risquerait de se voir sinon.
Il n'y a rien. -
Le Problème avec le Skateboard, c'est d'abord de ne jamais avoir pu faire un kickflip au-dessus de la social-démocratie. Élégance du trick : néant. Notre mémoire a beau jeu de se saisir d'une board, sa langue gratte le béton sans s'échapper des streets invariables du même. Labyrinthe d'underground : zéro. Le problème avec le skateboard, c'est ensuite, ad wheeling æternam, de n'être plus que l'image d'une image, le miroitement policé d'une Hostile Architecture(TM). Les caméras délimitent la zone. Tout glisse sauf le mobilier urbain. Mais fifty-fifty olympique : skateboard et obéissance. Le problème avec le skateboard, c'est de ne pas rêver assez grand. Disruption en roue libre : just do it.
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Le cosmos n'est pas un espace dans lequel seraient contenus des objets (planètes, soleils, trous noirs), soutient l'auteur, mais une expérience en cours - une expansion vers l'inconnu. Pour appréhender cette expérience cosmologique, la philosophie doit changer de forme, de technique démonstrative, et devenir ce qu'outre-Atlantique on nomme théorie-fiction. La théorie-fiction ne mélange pas les genres, mais resculpte leur ligne de force : l'imaginaire réactive des concepts fossilisés et les concepts orientent l'imaginaire. Composé de fragments, d'aphorismes, de récits et d'enquêtes métaphysiques, Cosmos expérimental propose un voyage dans l'espace-temps où des personnages énigmatiques échangent sur l'astrophysique, la technologie, la musique, les anges, le communisme, la mort, et l'éternité.
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Mais que deviennent les images lorsqu'elles ne sont plus reliées au monde des vivants, lorsqu'elles ont perdu leur narrativité, leur histoire, lorsqu'elles ne représentent plus rien pour les gens qui les regardent.
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"Toute création est une recréation, toute invention est un vol. Ensemble, créons, recréons, inventons et volons. Ensemble, nous sommes Arthur Rimbaud. Ensemble, nous sommes absolument modernes." Voici le mot d'ordre ou de désordre qui conduisit à l'actualisation de nos mutations rimbaldiennes en cet objet incertain, dont la forme n'est qu'un instant de l'infinie contingence d'un geste perpétuant nos errances parmi les ombres du réseau. Seule la poursuite d'un spectre peut encore commander à nos irrévérences langagières (https://gitlab.com/antilivre/rimbaud.zap). Cette ZAP (Zone Autonome à Poétiser) est l'oeuvre réticulaire de vingt et une identités pirates qui se sont réunies pour fomenter une fête païenne au coeur de la liturgie littéraire, en transformant le monument Rimbaud en un squat de tous les possibles.
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Entendre qui que ce soit parler sans le Savoir est un idéal. Ça arrive très peu et de moins en moins: on entend partout partout parler avec le Savoir, son petit savoir à soi ou le Grand. On est cernés par des Je-sais. Et comme notre lot commun est plutôt d'être des Sais-pas, on se demande. Qu'est-ce qui se passerait si on n'utilisait plus le Savoir pour se parler? Si on s'en servait à propos. Depuis où parlerait-on? Depuis le coeur, le ventre, le sexe, la simple parole? Ce serait la fin du monde tel qu'il est. Entrer dans Parler sans le Savoir c'est entrer à la fois dans le monde tel qu'il est et dans le monde tel qu'il pourrait être mais qu'il ne sera jamais. Un lieu où la conscience accablée de l'enfer que se font vivre les humains entre eux, travaillée comme elle l'est dans ce texte, procure en elle-même et se procure à elle-même une évasion possible. C'est une expérience unique. Le monde de Fernand Fernandez est une expérience unique où on entend à la fois ceux qui savent, ceux qui croient savoir, ceux qui ne savent rien, et ceux qui sont libérés de cette obsession: les fous les simplets les malades, mais aussi ceux qui utilisent leur parole tout autrement, parce que leur obsession s'est tournée ailleurs et qu'ils ont trouvé leur liberté propre dans leur propre parole. Si on ne les écoute pas, et avec le respect qui leur est dû, ce n'est pas dommage pour eux c'est dommage pour nous. Et s'il fallait le dire une fois de plus c'est l'occasion: les notions d'intelligence et de bêtise sont vraiment à reconsidérer, quand la crainte d'avoir l'air bête peut développer une terrifiante bêtise au cube, et que parmi les plus belles intelligences se trouvent celles de ceux qui sont privés de parole. L'existence des voix de Fernandez-homme-orchestre qui sont à l'oeuvre au quotidien depuis des années ne dépend ni de leur publicité ni de leur publication, tant le désir de FF est autre, tant son oeuvre est à l'oeuvre -et sa force donc. FF dit qu'on peut bien lire PSLS comme on veut, y compris comme une espèce de théâtre psychique, si on n'oublie pas qu'il s'agit d'en sortir. Lui-même préfère le nommer psyence-fiction. Et quand il dit de ce travail perpétuel qu'il lui reconnaît l'ambition de se débarrasser des représentations que porte le langage et qui encombrent en en convoquant un maximum pour les identifier, quand il dit que parler sans le Savoir ne signifie pas parler en ignorant, même si évidemment l'ignorance a aussi voix au chapitre, mais rebondir dans un monde d'hémorragie du langage, un monde où le langage comme vecteur du sens s'autodétruit dans la profusion et l'équivalence des points de vue, où le bavardage et le débat sont devenus une seconde nature, la forme par défaut de la conversation réelle, qui force à se réapproprier le foisonnement souvent toxique des énoncés dans un espace à soi, un espace où faire entendre ses propres voix, ce qui permet d'échapper joyeusement à la noyade, il faudrait aussi ressentir avec lui la charge de celui qui est à l'affût, et travaille à se rapprocher de ce que serait une vie simple - une chose très complexe pour qui se méfie du simplisme. Ce travail est un géant pacifique qui dévore lui-même tout ce qui se mange aux alentours avant de nous le rendre, et qui se fout complètement du bon ordre d'aujourd'hui, de tous les bords établis, même le hors-bord. Mais voilà aussi une occasion unique de se demander de quoi on se protège en parlant avec le Savoir? De quoi a-t-on peur? Qu'est devenue notre capacité au babil? À la glossolalie? Au simple chant? À l'invention? Et beaucoup, beaucoup d'autres questions qui heureusement ébranlent nos socles, puisque le frère siamois de Savoir ce n'est ni Donner ni Partager, et ça c'est un malheur terrible mais c'est Pouvoir -ce faux frère qui depuis toujours semble-t-il nous passionne par ici.(clv)
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Par un jeu de collages, emprunts, détournements et liens, Un vide, en Soi réfléchit aux représentations du vide inventées dans la littérature contemporaine. Marc Verlynde interroge les inquiétudes qui creusent notre présent par le rapprochement de certains des aspects essentiels du vide croisés dans quelques textes marquants parus ces dernières années.
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Mara démon masculin et calculateur tente de s'introduire dans les rêves de Kusul la fille perle. Elle résiste pacifiquement, ou non. Essai théorique, aphorismes, conte, fantasmagorie gore, poème ou pamphlet ésotérique. Tout à la fois. Et l'écho du charbon, au travers des oeuvres de Donia Jornod, pour s'enfouir sous les cendres de l'esprit, et y placer l'image d'une résistance.
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Nous sommes partout collecte et partage des voix antifascistes, féministes, anticapitalistes, antiracistes, antispécistes, des paroles de hackeureuxses, des voix en lutte pour les droits des migranxtes, contre toutes les formes d'oppression de nos sociétés, pour les droits LGBTQIA+, contre les écocides, pour les droits des travailleureuxses du sexe, contre les violences policières et la répression juridique, pour les droits des sans-papièrexs, pour l'autodétermination et l'émancipation de touxtes les travailleureuxses, contre la précarisation, contre le système carcéral et pour les ZAD. Tous les textes sont hébergés sur www.noussommespartout.org. Ce livre est une première sauvegarde de cette base de données en ligne, l'export fait à l'été 2021 d'une collecte qui se poursuit. Pour cette première édition de Nous sommes partout, les récits et témoignages émanent tous du même territoire géographique : la Suisse romande.
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La Mort de Marat de Jacques-Louis David ne donne pas seulement à voir l'épisode historique de l'assassinat contre-révolutionnaire perpétré par Charlotte Corday, mais il fait aussi le portrait du peuple par le vide. La moitié supérieure du tableau, marquée par la contingence qu'offre à l'imaginaire l'absence, constitue la figure informe et mouvante des masses, dont la puissance ne saurait être saisie par la représentation, qu'elle soit picturale ou politique, sans instituer à dessein une limitation de cette puissance. Le vide devient ainsi l'énergie révolutionnaire de la non-représentation, qui organise la pleine autonomie de la potentialité populaire.
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à Budapest sur les rives du Danube faire danser les anges de l'histoire
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Né en 1984. Vit en Corée du Sud.
Écrit un journal, avec animaux, lune, fleurs et des fantômes aussi.
Enregistre sa voix, parfois, pour y voir mieux.
Son site : DONGMURI (https://www.dongmuri.net/).
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Lumpenbalzac ; trompe-la-mort ou l'échappée infernale
Mina Taratuta
- Abrupt
- 4 Décembre 2020
- 9783036101279
Balzac est une offrande à nos crimes. Il porte les métamorphoses de Trompe-la-Mort jusqu'au coeur de nos grognements. Nous errons sur la brèche, mais nous n'errons pas seuls. Le spectre de Vautrin tantôt nous guide, tantôt nous fait vaciller, toujours cherche à nous faire voir l'absolu de nos révoltes.
La lumpenlittérature est l'art de lire l'avenir parmi nos haillons, elle est la divination qui quête une théorie du renversement.