Ensemble de proses courtes re´dige´es de fac¸on manuscrites dans un e´change e´pistolaire ou` Pierre Bergounioux re´pond a` des peinture de J.-M. Marchetti. Pris dans le prisme de la peinture, l'auteur nous emme`ne autant sur le plan d'une histoire des socie´te´s, de la place faite a` la peinture, de l'e´volution des pense´es, du principe de liberte´ que sur un plan plus intime, de la sensibilite´, de l'enfance, de la nature. La peinture comme une manie`re de voir plus loin, de voir au-dela`. Elle offre une multitude de possibles qui sont la re´alite´ mais qui tout a` la fois de´passent cette re´alite´. La peinture comme matie`re vivante, organique. Elle s'attache alors a` ce qu'il y a a` l'inte´rieur, a` l'e´paisseur de tout un monde. La peinture comme miroir de la nature, de sa force, de ses de´luges et de sa beaute´. La peinture comme me´moire, combat et que^te de sens.
Ensemble de proses ou` l'auteur tente de « dire e´crire ». Il nous emme`ne alors sur les chemins de la sensibilite´, de l'e´lan de vivre, de l'e´tonnement quotidien, de l'attente ne´cessaire.
Ce que l'on retient de ce beau texte, c'est la manie`re dont Antoine Emaz lie la vie, l'e´motion a` l'e´criture, au travail du poe`te : « force-forme », « vie-langue », « vivre- e´crire ». Comme une bulle ne´cessaire, vitale a` l'homme- observateur qui saisit le monde et tente de le transcrire au plus vrai, au plus proche de son intensite´.
« On n'e´crit pas pour faire beau, on e´crit pour respirer mieux. »
Quelle diffe´rence y a-t-il entre le chemin parcouru et l'objet abouti ? Il y a quelque chose de l'unification, d'une volonte´ d'absolu et d'honne^tete´. On voudrait que le poe`me, la peinture disent tout : le balbutiement, l'avance´e dans le noir, la recherche de beaute´, et de´ja` ce miroir d'une ve´rite´, du vivant, qui est partout.
James Sacre´ tord le langage dans une volonte´ de montrer la recherche d'une esthe´tique poe´tique de´pouille´e, proche du « gribouillage », proche de ce brouillon ou` l'on rature, ou` l'on cherche ensuite a` ne garder que l'essentiel. Ces choses qu'on a tendance a` ne pas voir et ou` pourtant « se donne aussi la beaute´ ».