Une épopée picaresque, traitant lHolocauste avec la verve, lironie et lhumour noir de Fuck America...
Max Schultz a les cheveux noirs, des yeux de grenouille, le nez crochu, les lèvres épaisses et les dents gâtées. Tout le monde le prend pour un Juif. Enfant bâtard, mais « aryen pur souche », battu, violé et humilié durant son enfance, il grandit avec Itzig Finkelstein, le fils du coiffeur juif Chaim Finkelstein ; ils sont les meilleurs amis du monde.
En 1932, max assiste à un discours de Hitler, en compagnie de tous ceux qui, un jour ou lautre, ont pris un coup sur la tête, « que ce soit de Dieu ou des hommes ». Il senrôle alors dans les SA, puis dans les SS, où il connaît une promotion foudroyante. Durant la guerre, il est responsable dun camp de concentration en Pologne... où disparaissent son ami et toute la famille Finkelstein.
Recherché, après la guerre, comme criminel de guerre, il tente de se faire passer pour juif... et y parvient. Endossant lidentité de son ami Itzig, il devient un sioniste prosélyte, traversant lEurope à pied pour rejoindre la Palestine, où il commence à enseigner les textes sacrés.
Max Schulz nest pas un cliché, ni un archétype du nazi : il sinscrit chez les nazis par mimétisme et opportunisme ; cest un homme qui devient à un moment de lHistoire « un monstre ordinaire » et qui, après la guerre, est capable de reprendre une vie en apparence normale et « honorable »
LAUTEUR
Hilsenrath est né en Allemagne en 1926. Survivant de la Shoah, ayant vécu en Palestine et en France, il arrive à New York au début des années 50. Il amorce alors une ½uvre fondée sur la mémoire et loralité, conjurant par la satire son souvenir du ghetto, de la guerre et de lexil. Les éditeurs allemands craignant son approche acerbe de la Shoah, il est dabord publié aux Etats-Unis. Le Barbier et le Nazi, écrit en allemand, est une commande de léditeur américain Doubleday qui sera traduite, dans le monde entier depuis langlais (en France, chez Fayard, dans une traduction tronquée et trahissant le style, en 1974).
LAllemagne, qui le redécouvre en 1976, lui confère alors une gloire soudaine et une reconnaissance institutionnelle majeure
1952 : dans une cafétéria juive de Broadway, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux Etats-Unis, écrit son roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre : Le Branleur ! Au milieu des clodos, des putes, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, fantasmant sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur, M Doublecrum. Dans la lignée de Fante, Roth et Bukowski, Fuck America est un témoignage étourdissant sur l'écrivain immigré crève-la-faim.
Resté occulté en Allemagne près de 20 ans, Nuit est aujourd'hui considéré comme le chef d'oeuvre d'Edgar Hilsenrath.
C'est la nuit permanente sur le ghetto de Prokov. Au fil des jours, dans un décor apocalyptique, Ranek lutte pour sa survie. Réduits à des ombres, comme s'ils n'avaient plus ni âme ni corps, les personnages baignent dans le brouillard. Pourtant surnagent encore des éléments de vie : les scènes d'amour hâtives, de solidarité ou de naissances au milieu du ghetto montrent que, même à la frontière de l'humanité, l'humanité demeure.
Les scènes de la vie quotidienne, décrites comme à travers une loupe, sont tellement précises qu'elles confinent à l'absurde. Cauchemars et fantasmes naissent d'un regard microscopique sur les choses, traduit dans un style mécanique, concis, halluciné, presque cinématographique.
Hilsenrath s'est inspiré pour Nuit de sa propre histoire, et du ghetto ukrainien où il a passé quatre ans entre 1941 et 1945. C'est d'ailleurs la genèse de ce livre, qu'il a réécrit vingt fois entre 1947 et 1958, qui est racontée dans Fuck America. Aujourd'hui, Nacht s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires dans le monde et est considéré comme le chef d'oeuvre de son auteur.
Guerre froide, 1970. La fille du patron de la mafia new yorkaise connaît son premier orgasme lors d'un voyage de presse à Moscou. Le responsable ? Un fils de rabbin et dissident fauché doté d'une étonnante propension à susciter des orgasmes. La mafia met tout en oeuvre pour le faire venir aux États-Unis mais le passeur qu'elle a recruté est un dangereux dépeceur sexuel. Les obstacles, et pas seulement diplomatiques, s'accumulent...
Après le succès américain du Nazi et le barbier, Otto Preminger commande un synopsis à Hilsenrath, qui écrit en six jours Orgasme à Moscou. Dans cette réécriture déjantée d'OSS 117, Hilsenrath abandonne toute limite et se livre à une mémorable surenchère burlesque. À côté de toute une mafia de pacotille, le livre met aussi en scène Brejnev, Nixon, Moshe Dayan et le président du conseil italien, obsédé sexuel (déjà !).
Solitaire invétéré, ne croyant plus à rien, défiant l'espace et le temps, Gog est contre la modernité... mais aussi contre le ciel, la terre, l'Histoire, la célébrité, les villes, la littérature et la bonne santé !
Pour se divertir de son ennui, ce milliardaire excentrique, maniaque et misanthrope rencontre, lors d'un étonnant tour du monde, les artistes, les inventeurs et les philosophes les plus originaux de son temps. Entre autres célébrités, il croise Ford, Freud, Lénine... et se met à les psychanaliser.
Papini, délivre, avec humour et exagération, une vision du monde dénuée de tout romantisme, mais ponctuée de quelques visions que n'auraient pas reniées Borges ou Chesterton.
Deux hommes partent à l'assaut d'un glacier ; les conditions sont mauvaises. Le malaise de l'un s'intensifie devant la dureté des éléments, à tel point qu'il abandonne, et que l'autre entreprend une ascension solitaire folle, mais consciemment assumée. Lente ascension, ou lente agonie ?
On suit pied à pied les héros dans leurs trajectoires opposées, les accidents qui se multiplient, et les songes dont ils peuplent la montagne... Dans cet univers à la fois transparent et ténébreux, où la réalité tend à se dissoudre, peuvent surgir des événements décisifs et tragiques. L'écriture à ellipses de Ludwig Hohl fascine par sa minutie et sa sobriété. L'auteur tente de percer la personnalité de la montagne à travers ses couleurs, ses méandres, ses formes, son climat... Ascension s'inscrit dans la lignée du Vieil homme et la mer ou de Moby Dick.
Les héros de ces histoires escaladent tantôt des dalles lisses comme de la glace, tantôt des abymes. A force de concentration, la montagne devient sous leur pas quelque chose d'immatériel, comme un miroir ou une voie vers le ciel. Quant à l'alpiniste, il finit par disparaître en lui-même, se fondant dans l'espace, le vide, voire la nature tout entière.
Ouvrir une voie ; reconnaître un chemin ; tutoyer le divin... La montagne s'avère ici une expérience limite, voire mystique.
Dans cette réflexion sur l'effort et le vertige des sommets, Bernard Amy, compagnon de cordée d'Erri de Luca, écrivain en même temps qu'alpiniste, évoque aussi les pouvoirs de écriture - sa poésie et sa force de transgression, dans un univers voué à la blancheur et au silence, comme une page blanche où l'alpiniste vient tracer ses mots.
Tel un Borges de la montagne, Bernard Amy s'interroge sur un art sans contrainte, sans limites, où la liberté et la nécessité seules tracent leur chemin. Miniatures fines et paradoxales, ses textes hantent l'imagination, la montagne finissant par devenir invisible et laissant le lecteur seul face à lui-même.
Dans la piscine de son palais madrilène, la duchesse d'Arlanza se montre nue à son jardinier, Romulo, au prétexte que celui-ci « n'est pas un homme ». Mais la guerre civile éclate sur ces entrefaites : les Républicains sont aux portes, et le duo va passer la durée de la guerre face à face à l'intérieur du château, dans un huis clos aussi burlesque qu'angoissant.
Entre fantômes et fantasmes, chacun se sent à la merci de l'autre, de ses pensées intimes, de ses troubles... Réfugiée dans le donjon pour échapper aux « Rouges », et parfaitement consciente de la passion éveillée chez son domestique, la duchesse le fuit et l'attend tout à la fois. Prisonnier des ombres du château, Romulo tente de la protéger, mais il est poursuivi par des images de nudité féminine, et des rêves tour à tour sensuels et inquiets. Il amorce, à l'instar du héros du Bourreau affable, une réflexion sur les hasards et la vérité de la vie, sur la sincérité des êtres, sur les rêves et les illusions.
Ici, rien de la guerre ne paraît sérieux. Assiégés par leurs folies intimes, quand ce n'est pas par celles du dehors, les personnages du Roi et la reine ne savent plus très bien s'ils sont des hommes ou des femmes, des rêves ou des êtres de chair, des morts ou des vivants.
Le Livre L'histoire d'un mort qui ressuscite, et de la lente déchéance de ses meurtriers imaginaires.
Une partie de chasse dans la montagne permet de retrouver Sabino, un homme qui a mystérieusement disparu du village il y a 15 ans, et à l'assassinat duquel tout le monde a cru. Sur fond de tensions sociales et d'exploitation politique du moindre fait divers, deux paysans pauvres ont même été, à l'époque, condamnés pour ce meurtre (supposé).
La résurrection du " fantôme " jette tout le village - de la femme du mort, qui s'est évidemment remariée, aux familles des condamnés ; des plus pauvres jusqu'aux notables - dans un trouble et un malaise sans nom, tandis que le nouveau héros, jadis le villageois " le plus pauvre et le plus insignifiant ", acquiert un étrange prestige.
Ce roman de Sender est inspiré d'une histoire vraie : un fait divers que Sender avait lui-même couvert, à l'époque, pour le quotidien El Sol. Le roman - réédition d'un texte paru chez Actes Sud en 1984, qui fut la première traduction de Claude Bleton - est ici suivi des articles de presse en question, totalement inédits, et révèlent un Sender journaliste inconnu en France.
L'auteur Né dans la province d'Aragon, en Espagne, Ramon Sender (1901-1982) se fait connaître très jeune comme journaliste, pour ses prises de positions radicales contre les injustices. Lié aux milieux anarcho-syndicalistes, il écrit des romans sur la prison, les ouvriers, les erreurs judiciaires... Journaliste et romancier consacré, il perd durant la guerre civile sa femme et son frère, exécutés par les franquistes. Il s'exile alors au Mexique, puis aux Etats-Unis, où il devient professeur de littérature.
Totalement oublié pendant la période franquiste, durant laquelle ses oeuvres sont censurées, il meurt en Californie, en 1982, laissant près de 60 romans. La plupart transposent des épisodes de la guerre civile, en dépeignant l'étrangeté et la complexité des caractères humains dans un mondenimbé de mystères.
Les Points forts - Un texte inspiré d'une histoire vraie, un fait divers qui a défrayé la chronique : un mort qui ressuscite !
- 20 dessins pleine page d'Anne Careil - Sender journaliste traduit pour la première fois en français, grâce aux articles de presse reproduits en annexe
Les terres d'Irlande sont fertiles en humour métaphysique. La Tombe du tisserand, c'est l'histoire d'un mort qui a perdu sa tombe. Un petit chef-d'oeuvre, où le comique se mêle à la mémoire des mythes et des angoisses existentielles.
Dans un village aux con?ns de la campagne irlandaise, un vieil homme est mort. Il était si âgé qu'une place lui est encore réservée dans l'ancien cimetière, déjà entré dans l'ordre des légendes et laissé à l'abandon. Cloon na Morav - le champ des morts - est une enclave hors du temps, où les tombes oubliées s'usent comme de vieilles montagnes, où le ciel semble encore plus grand.
La veuve est là, accompagnée des deux fossoyeurs et de leurs pelles. Et comme l'on ne sait pas très bien où repose la famille du tisserand, deux vénérables anciens accompagnent l'équipe pour indiquer l'endroit. Mais Meelhaut Linskey, le cloutier, et Cahir Bowes, le casseur de pierres, sont deux vieillards têtus, fantasques, à la mémoire vacillante. Tout heureux de cette aventure qui les sort de leur solitude, tout déçus de devoir la partager, ils vont prendre un plaisir cruel à ne pas s'entendre. La tombe du tisserand est introuvable. Le grotesque rencontre le tragique, la farce beckettienne n'est pas loin. La recherche va durer toute la journée. Le temps d'un court roman.
Deux récits de la guerre civile espagnole. Deux paraboles étincelantes sur la justice et la culpabilité. 1936. Un vieux prêtre, Mosen Millan, s'apprête à célébrer une messe de requiem pour un jeune homme du village : un jeune républicain qu'il a vu naître et grandir, et qui a été exécuté par les phalangistes... sur dénonciation du prêtre ! Sommé de dévoiler la cache de son protégé, il a fini par le livrer, par maladresse, sottise, inconscience, et horreur du mensonge. Le récit, très bref, très resserré, est organisé selon les souvenirs du prêtre, qui déroule la vie du jeune homme et, à travers lui, du village. Un village aragonais typique aux débuts de la République espagnole. Les premières actions républicaines se heurtent alors à la puissance des notables locaux, et à l'arrivée d'une troupe de phalangistes soutenant les droits de ces derniers, au besoin par la terreur et par la violence. Le Requiem est ici suivi d'un texte posthume, totalement inédit en français, encore plus bref et plus frappant s'il se peut : El Vado. Une jeune fille, Lucie, est persuadée d'avoir dénoncé aux autorités son beau-frère, dont elle était amoureuse, par dépit et jalousie. Ce souvenir, et ce secret, la hantent quotidiennement, l'obsèdent à tel point que le lecteur ne sait plus si cette trahison, elle l'a commise, ou si elle l'a rêvée. A part dans l'oeuvre de Ramón Sender, Requiem et El Vado en sont la face la plus pure. Tout le drame de l'Espagne résumé en quelques dizaines de pages, peut être les plus belles du XXe siècle espagnol.
Un homme traqué trouve refuge dans le clocher d'une église. Seul, privé de nourriture, comme un rat pris au piège, il observe la vie du village qu'il domine, mais qui ne le voit pas. Il amorce un dialogue avec trois marottes appartenant au système de cloches de l'église, et qu'il identifie aux trois femmes de sa vie : prétexte à des méditations et des digressions sur l'amour, la liberté, l'engagement. Peu à peu, il se détache de la vie...
Se résignant au suicide, il se pend au système de cloches de l'église, qui sonne et révèle sa cachette. Découvert, il est arrêté, jugé, condamné à mort. Mais face à son indifférence de la mort, ses bourreaux décident de suspendre la sentence tant qu'il n'aura pas retrouvé le goût de la vie.
Jean-Paul Clébert a fait de ses vagabondages dans le Paris des années 50 des voyages épiques et sensibles.
Compagnon de Doisneau, clochard, il nous promène au hasard de ses besoins (dormir... manger... faire l'amour), de ses rencontres et de ses mille petits boulots. Paris insolite est le journal de bord de ces traversées, dans une ville qui " change de peau tous les jours ". Claque littéraire hors norme, ce livre est accompagné de 115 photographies de Patrice Molinard, qui n'avaient connu qu'une édition, il y a 50 ans.
Spectateur étrangement impersonnel des mutations du visage, Mario, le narrateur, prend soin de sa mère, Eligia, le jour, tandis qu'il va la nuit se perdre dans les bas fonds des grandes villes.
Réflexion esthétique, familiale et passionnelle, Le Désert et sa semence évoque aussi en filigrane l'histoire des luttes argentines des années 1960, Mario comparant implicitement ses parents au couple Peron. Ironie de l'histoire, le corps embaumé d'Evita a été retrouvé à Milan, à quelques mètres de la clinique où se faisait opérer la mère de Biza !
Albertine, Léocadie, Ciboulette, Uriana, Schasslamitt et compagnie... Inspirée par l'amour des noms étranges et des êtres chers, Bérengère Cournut trace des miniatures, des portraits, de petites vies, où l'exceptionnel vient se nicher dans l'anodin. Il ne sert à rien de résumer ces histoires. Juste dire qu'elles sont frappées au coin de l'étrange et du quotidien. Lisez-les à haute voix, elles vous transformeront en oie.
Comment deux cobayes provoquent une crise bancaire généralisée. Une parabole étourdissante sur une dictature menacée par la crise.Ce roman à l'humour « nonsensique », où plus les héros font des expériences sur les cobayes, plus leur vision du monde se dérègle, se termine dans une apothéose kafkaïenne où l'on finit par douter de tout. Rarement l'étrange aura surgi aussi insidieusement dans le quotidien. Quant au lecteur, il n'a pas fini de découvrir le sens de cette parabole. De qui, à la fin, l'homme est-il le cobaye?
Le texte L'écorcobaliseur a disparu. Avec, au bout du bras, la tête ensanglantée de son frère. Dans Menfrez, le village où ils ont grandi, tout le monde s'interroge... Et leur suur la première, qui doit maintenant conjurer sa solitude.
Frères et suur ont jusqu'ici formé un équilibre parfait, rigoureusement autonome, et rien, surtout pas les obstacles extérieurs, n'a encore perturbé cette mécanique. Or ils ont fait front si longtemps au monde que celui-ci, humilié, se venge... Dans cette plongée au tréfonds de sa propre histoire, qui prend la forme d'une quête aussi bien que d'une enquête, la suur de l'écorcobaliseur est assistée par des bédouins en exil, des loups de mer philosophes et des rockers au grand cuur. Récit intime et maritime, servi par une écriture dense et fantaisiste, L'Écorcobaliseur est un roman singulier sur l'absence et sur la mémoire.
L'auteur Bérengère Cournut n'a pas trente ans. Elle vit à Paris, mais prend volontiers le train et le bateau - l'avion si elle est pressée. Petite main du traducteur Pierre Leyris sans parler trois mot d'anglais, lectrice de Michaux et d'Artaud, elle a jusqu'ici publié des textes courts en revues. Ecrit, réécrit, trois ou quatre fois en sept ou huit ans, L'Écorcobaliseur est son premier roman.
Les points forts - Une réécriture surréaliste des Déferlantes.
- Un texte qui ne peut pas être résumé - Le nouveau Michaux est une femme
Un cercle de cavaliers en rupture de bataille échange, dans un vertige de spéculations, des récits et des réflexions sur l'ordre du monde, et l'iniquité qui perce derrière. Un monde fait de signes, qu'à l'instar des héros voyageurs de Jaques Abeille ils décryptent, en s'interrogeant sur les déserts, les empires, les frontières, les cités légendaires, le mépris des bornes et du monde fini, et la vanité des possessions. Ces hommes épris d'absolu cherchent à repousser les limites de leur territoire, qui est celui de la liberté et de la raison. Mais plus on rebat les cartes, plus les significations s'effacent, plus le mystère redouble.
Deux enfants conçoivent un pays imaginaire, la Schwambranie, avec son histoire, sa géographie, ses îles, ses batailles, sa faune de héros et d'ennemis... dont les noms sont empruntés aux ordonnances de leur père, médecin. Nous sommes en Russie, en 1917. Quand éclate la révolution de février, le livre alterne récits de Schwambranie, avec des archives totalement délirantes, et récit des changements apportés par le nouveau pouvoir à l'école . Ce livre culte pour Ivan Chtcheglof et les situationnistes constitue une ode à l'enfance, dans une atmosphère de liberté et d'irréalité totales. Un classique, à ranger quelque part entre Les Voyages de Gulliver et Alice au pays des merveilles.
Une double lecture, pour enfants et pour adultes (et même pour les passionnés d'histoire) ; un roman drôle et fantaisiste, farci de mots valises, qui aurait pu influencer Boris Vian ; un regard original sur la révolution russe de 1917
Un club de gentlemen anglais, fumeurs invétérés, se réunit chaque soir autour d'un tabac magique, l'Arcadie, pour discuter, se raconter des histoires, des souvenirs, bâtir des plans sur la comète et des châteaux en Espagne. L'impact du tabac sur leurs histoires d'amour, leur mariage, leurs vacances, leurs relations familiales et professionnelles, est raconté avec un humour irrésistible et délirant.
Un homme est attaché à un arbre, avec sa mule, en train de pourrir au soleil. Il ressasse les événements qui l'ont mené là.
À cette scène centrale, obsédante, ramènent tous les autre épisodes du roman. Cet homme, c'est Braulio, l'usurier. Alors que les rumeurs d'un soulèvement militaire ont semé la panique dans le village, et que des clans ont commencé à se former, les tensions convergent toutes vers lui, qui s'est rempli les poches avec l'argent des uns et des autres. Une horde d'excités décide de lui régler son compte. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu... et une chasse à l'homme commence à travers une nature desséchée par un soleil de plomb. Chacun laisse libre cours en lui, comme malgré lui, à la violence et au fanatisme.
Un récit faulknerien sur les haines ancestrales d'un village de montagne, aux premiers jours d'une guerre civile.
Quoi ? Une société contre-utopique, après une apocalypse industrielle.
Où ? Dans une société gouvernée par les experts, les médecins et les journalistes officiels. qui entretient d'étranges ressemblances avec le monde actuel. Comment ? Le livre explore la généalogie des éléments réfractaires au Régime : groupes sociaux en marge ou déclassés ; figures mythiques qui nourrissent l'imaginaire et s'opposent aux discours de propagande (le grand singe Gom Golopür, le marchand de sable, le Roi des rues, Décembre aux mille visages.
). Quand ? Tout tourne autour d'un événement obscur, mal connu, qui a transformé les cartes, les villes et la répartition des populations : " la Catastrophe ".
Une plongée délirante dans les affres de la création. Vivant dans une mansarde, humilié par sa maîtresse de pension, un romancier pauvre et inconnu est l'auteur d'un roman expérimental et illisible de 2 000 pages, dont la lecture fait fuir tout le monde autour de lui. Mais il trouve un éditeur SM qui aspire à la faillite et se jette sur le projet. Promis à un échec total, le livre devient hélas un best seller en France? et la critique retourne sa veste... Suit une xtrait du roman en question, relatant la guerre sainte menée à un âge préhistorique par le roi Thibaut au tsar Saladin, calife de toutes les Russies.
L'épopée d'un peuple mythique en perpétuel exil à travers le continent sud-américain... Les Farugios sont un peuple quasi légendaire d'Amérique du sud dont toute la civilisation (politique, économie, relations sexuelles, diplomatie...) est fondée sur le langage. Ils ont descendu, au fur et à mesure de leur histoire, tout le continent latino-américain, intégrant à chaque fois, à leur langue, celle du pays qu'ils traversaient. L'action démarre dans les années 30, dans les bas quartiers de Berlin, où un projet de trafic de ces magnifiques chevelures rousses voit le jour dans la tête d'immigrés polonais. Ceux-ci embarquent, par hasard, sur un navire de guerre de l'armée française, afin de ramener des spécimens de ces femmes pour les soldats aryens, mais débouchent au beau milieu d'une guerre civile entre les Farugios et leurs voisins Guardanais. Ce conflit, contraire aux traditions farugios, se résoudra dans l'absurde et dans le sang...