Dans la ville, vivent des gens mais aussi des animaux sauvages. Parfois ils se rencontrent et c'est alors que naissent des histoires. Un album pour les enfants basé sur des témoignages certifiés 100% vécus. « Une chauve-souris vous a souri ? Une grenouille vous a embrassé ? Votre histoire nous intéresse. » Sur base d'un appel à témoignage, Marie Mahler et Jean-Michel Leclercq ont glané des dizaines d'histoires vraies de rencontres entre êtres humains et animaux sauvages en ville. Dans J'habite ici aussi, ils en restituent les plus belles et les plus folles, en texte et en image. Entre réalisme et fantaisie, nous découvrons des renardeaux voleurs de chaussures, des fourmis mangeuses de crottes nez, un grand-duc en convalescence, un merle s'invitant à un concert ou encore un lapereau sauvé de l'appétit d'une corneille par des shérifs improvisés... On s'amuse et l'on s'étonne au rythme des surprises et des émotions des différents narrateurs. On partage leur émerveillement et leursquestionnements, ainsi que leurs stratagèmes pour interagir avec ces voisins étonnants. Le livre nous propose seize histoires, racontées chacune sur une seule planche par un texte et un dessin. Marie Mahler a sculpté ces différents tableaux avec humour et une bonne dose d'imaginaire, utilisant une technique mixte mêlant dessins et collages, crayons, ciseaux et pinceaux, pour une explosion jouissive de couleurs. Jean-Michel Leclercq a adapté les récits originaux dans une langue à hauteur d'enfant pouvant aussi parler aux adultes. Car, comme le démontrent les aventures du livre, quand le sauvage s'invite dans sa vie bien rangée, l'adulte redevient un peu enfant. À la fois, émerveillé, naïf et curieux. Au-delà de l'espièglerie divertissante de ses récits, J'habite ici aussi se veut également un livre de sensibilisation écologique ainsi qu'une fenêtre ouverte sur des êtres vivants si différents et pourtant si proches de nous. L'ouvrage se clôt sur deux petits textes invitant à repenser à notre rapport au « monde sauvage », en ville et au-delà.
Sur la pistes des herbes sauvages est un livre de botanique pas comme les autres. Au détour des pages, c'est pas moins de 21 espèces de plantes sauvages comestibles présentes dans nos régions et faciles à dénicher que l'on va découvrir. Au fil des saisons, elles apparaissent une à une et se laissent reconnaître et apprivoiser. Les auteures les présentent, les décortiquent, les analysent en mêlant les différentes dimensions qui les composent: botanique, folklorique, ethnographique et culinaire. Sur un ton poétique et imagé tout en étant documenté avec précision, Elsa Lévy et Charlotte Staber, deux jeunes herboristes, mettent l'accent sur une pratique dans l'air du temps, celle de reconnaître et cueillir des plantes sauvages mais aussi d'être reconnaissant de ce que la nature nous offre tout en pratiquant une récolte responsable. Il y a dans ce livre un lien fort à la saisonnalité et une volonté de proposer une utilisation créative de ces 21 plantes sauvages. Une particularité de cet ouvrage est de donner une grande place à l'illustration. Valentine Laffitte, jeune illustratrice française, propose des images mixant collage, dessin et peinture invitant le lecteur à une immersion dans la nature sauvage.En complément, chaque plante a aussi été photographiée par Agustina Peluffo afin de confirmer l'identité de chaque plante de manière certaine.Ce livre est une première collaboration avec l'équipe de Dot-to-Dot. Ce magazine en ligne valorise les modes de vie en harmonie avec l'environnement à travers divers aspects tels que l'agriculture, l'alimentation, le partage de l'espace urbain et les modes de consommation dans un cadre de vie citadin.
Pieter Bruegel (1525?-1569) compte parmi les artistes les plus connus du 16e siècle. Des tableaux tels que Les proverbes, Les jeux d'enfants, Dulle Griet ou La danse paysanne sont reconnaissables entre tous et appréciés par un très large public. Bruegel est même devenu une référence populaire, pourtant son parcours et sa vie restent peu connus. S'il existe une grande quantité d'ouvrages consacrés à ses oeuvres, on ne connaît pas grand chose de l'homme qu'il a été. Leen Huet signe ici la première véritable biographie du peintre et fait découvrir au lecteur son cadre de vie : les villes animées d'Anvers et de Bruxelles et aussi plus largement l'Europe, traversées par les conflits religieux entre catholiques et protestants ainsi que l'iconoclasme.
Dessinateur et graveur, puis peintre, il crée une oeuvre prolixe en quelques années seulement.
On le suit pas à pas, guidé par chacune de ses réalisations comme autant d'indices. Avec lui, nous faisons le périlleux voyage des Alpes vers l'Italie, côtoyons nombreux artistes et érudits de son temps. Après lui ses fils, devenus peintres, perpétuent son nom et son oeuvre, avant qu'un long oubli ne l'éclipse pour longtemps : redécouvert par un collectionneur à la fin du 19e siècle, il fait partie de la grande Histoire au 20e siècle.
Magistrale, cette biographie parue d'abord en néerlandais aux éditions Polis fait l'objet d'une traduction en français par Marie Hooghe, adaptée et complétée avec l'aide de l'auteure qui y a inclus les dernières recherches consacrées à l'artiste réalisées dans le cadre de « l'année Bruegel » en Europe. Si elle invite à mieux connaître un artiste majeur, elle plonge également le lecteur dans une époque-charnière humaniste et passionnante.
Ce livre accompagne l'exposition monographique consacrée à Zéphir Busine (Gerpinnes 1916 - Mons 1976) présentera son travail de designer et d'artiste décorateur. S'il est surtout connu pour son oeuvre picturale, qualifiée d'abstraction lyrique, il s'est cependant illustré dans bien d'autres domaines de la création. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction a en effet fourni durant les « Trente glorieuses » un abondant travail aux artistes et artisans en termes de restauration ou de reconstruction d'un patrimoine dévasté par les bombardements. Avec d'autres, Zéphir Busine eut ainsi l'occasion d'étendre l'éventail de ses talents. Des années 1950 aux années 1970, il est tour à tour illustrateur, céramiste, sculpteur, vitrailliste et décorateur. Il a eu également l'opportunité de collaborer avec l'architecte Jacques Dupuis, notamment dans le cadre de l'Expo 58 mais aussi pour des ensembles de mobilier et d'art religieux. En 1957, invité par la manufacture de verre de Boussu soucieuse de renouveler son image, il conçoit de nouvelles gammes de produits d'une étonnante modernité et d'une grande pureté formelle, dont certains seront distingués du Signe d'or en 1960 décerné par le Design Centre de Bruxelles. Alors que la collaboration avec Boussu s'arrête en 1970, Zéphir Busine explore une nouvelle voie, celle du graphisme, qu'il enseigne à l'Académie des Beaux-Arts de Mons jusqu'à son décès en 1976. L'ambition de cette monographie est de dévoiler un travail encore peu connu du grand public et son impact dans l'histoire du design en Belgique.
En 1894, L'architecte belge Paul Hankar - un des trois pères de l'Art Nouveau, avec Victor Horta et Henry van de Velde - conçoit un projet de « Quartier moderne » pour l'Exposition universelle de 1897 à Bruxelles. Il le présentera également pour l'Exposition de 1900 à Paris. Dans une architecture de fer et de verre d'expression Art nouveau, Hankar et son complice, le décorateur Adolphe Crespin, imaginent une petite ville articulée autour d'une place publique bordée de magasins, d'hôtels et de restaurants, d'une salle d'exposition, d'une salle de théâtre ainsi que d'une salle de sports. Juste à côté, ils disposent des quartiers d'habitation constitués de petites maisons ouvrières avec jardin mais également de grandes villas, sans oublier, à la périphérie, une piscine, un gymnase et un vélodrome. On accède au quartier par une ligne de tram et un canal, alors qu'une centrale électrique assure son autonomie énergétique. En somme, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un morceau de ville mixte et compacte. Le projet ne verra jamais le jour, ni à Bruxelles ni à Paris, mais donnera lieu à une intense polémique avec un projet « concurrent » de « Quartier XXe siècle », une polémique qui débouchera sur un procès que Hankar et Crespin perdront. L'analyse détaillée des documents d'archives et de la presse de l'époque éclaire les enjeux des débats sur l'architecture dite moderne en ce XIXe siècle finissant, où les styles néo-historiques font florès. Ce siècle au sujet duquel Viollet-le-Duc demandait s'il était « condamné à finir sans avoir possédé une architecture à lui ». Ensuite, dans une seconde partie, l'auteur s'interroge sur les Expositions universelles d'une manière plus générale et sur la criante absence de l'architecture moderne en leur sein, ceci pouvant expliquer l'échec du projet d'Hankar et Crespin. Temples de l'accumulation des marchandises, lieux du spectacle de l'innovation mais aussi de la tradition, les Expositions universelles, ont concentré bon nombre des contradictions du XIXe siècle. Étaient-elles compatibles avec l'architecture moderne ? Et inversement ?
Née en 1985, Manon Bara est une artiste française diplômée de l'ENSAV La Cambre de Bruxelles et des Beaux-Arts d'Angers. Elle a aussi été en résidence à la Kunstakademie de Dresde (2006-2007).
Premier livre consacré à Mathieu Van Assche et à ses « photographies sabotées » « Depuis plusieurs années, je récupère, achète et collecte de vieilles photos, d'anciens portraits d'identité et photos de famille issues d'une autre époque. Petit à petit, j'ai commencé à dessiner au posca (feutre peinture) à même ces photos originales, d'abord comme un jeu et sans projet particulier. Ensuite, comme le support me plaisait particulièrement, j'ai continué à développer cette approche en mettant en place un dialogue entre l'illustration et le support photographique. Je me suis mis à masquer les visages en m'éloignant de ces portraits un peu figés pour y amener une forme de folie, de mystère, d'étrangeté. Puisant mon inspiration tant dans l'effervecence des quartiers populaires que dans l'imagerie du sacré, ou dans la tradition du masque dans les sociétés dites primitives, les pistes se brouillent et naît un univers qui devient mien. Mon monde est à la fois onirique et cabossé, peuplé de doux monstres et de créatures fantasmagoriques dans lequel le spectateur se laissera entraîner presque malgré lui. » Mathieu Van Assche.
Le propos de ce livre est de comprendre comment l'écriture de Pol Bury s'articule avec sa pratique artistique. Pol Bury ne mélange pas les activités plastique et littéraire. Pour lui, une sculpture est une sculpture, et un livre un livre. Dans son cas, l'écriture procède directement de la pratique de son art, qu'il traduit et transpose non pas littéralement, mais latéralement, par une invention constante dans la forme et le contenu de ses textes. Entre le caractère poétique de ses réalisations plastiques et la manière décalée dont il en use avec toutes les composantes du livre, s'instaure une circulation qui ne cesse de se renouveler. Pour le dire autrement: Pol Bury oeuvre en poète et écrit en artiste. «Cette pensée qu'il exerce comme une pratique intime, silencieuse, persistante, quotidienne, ne cesse de solliciter l'intelligence du lecteur avec laquelle elle entre en dialogue. En un mot, jamais l'on ne s'ennuie: Pol Bury a une plume féroce, drôle, précise et déconcertante. Méditative et philosophique. Désinvolte et travaillée. Étrange, décalée, déviante, inattendue, originale.» (Frédérique Martin-Scherrer).
Suite à leur dernier album Au coeur de la montagne (CFC, 2018) plutôt destiné à la jeunesse, le duo Masson-Squarci propose un récit personnel, cette fois pour à un public de grands adolescents et d'adultes. Florence est une citadine trentenaire qui travaille comme restauratrice de tableaux. Elle vit avec son compagnon et leur fille. La relation qu'elle entretient avec cette dernière est faite de complicité et d'affection réciproques. Se remémorant son lien avec sa propre mère, Florence prend conscience que c'est un sentiment d'abandon qui a prédominé durant son enfance. Aujourd'hui, rien n'est résolu et ce sentiment remonte inexorablement à la surface au point de perturber son quotidien. Pour sortir de cette spirale, la jeune femme tente de renouer avec sa mère mais ses tentatives tournent systématiquement au fiasco. Entre vexations et incompréhension, les deux femmes peinent à amener de l'apaisement entre elles. La mère de Florence est-elle consciente de la tristesse de sa fille ? Comment le présent pourrait-il panser les plaies de l'enfance ?
Hugo se rend pour quelques jours avec sa maman chez son grand-père. En froid depuis quelque temps, les relations entre les deux adultes sont parfois tendues. Entre eux deux, le petit garçon, assoiffé de découverte et d'aventure, explore cette maison qu'il connaît peu. Une pièce en particulier l'intéresse au sous-sol : l'atelier du grand-père où trônent des machines mystérieuses et dangereuses. Hugo est très curieux de savoir ce que son papy y fabrique même s'il a un peu peur de lui. Avec sa longue barbe et son air bourru, il impressionne l'enfant. Mais surtout, l'homme est sourd-muet et communique par la langue des signes, un langage qu'Hugo a du mal à comprendre. Les gestes du vieux barbu sont brusques et sa patience vite agacée. Avec son imaginaire inépuisable, l'enfant se confronte à un monde d'adultes qu'il a parfois du mal à cerner. À force de ténacité, nos trois personnages vont pourtant parvenir à se faire confiance et à se rapprocher. Un album à découvrir dès 9 ans dont l'originalité tient notamment à la découverte de la réalité des personnes atteintes de surdité.
Objet de design et d'architecture, la boutique façonne notre paysage urbain et imprègne la culture populaire. Lieu d'échange et d'interactions, elle joue un rôle significatif dans la diffusion des courants du design et de l'aménagement intérieur durant le 20e siècle. En combinant petite échelle et caractère éphémère,la boutique se révèle un terrain favorable à l'expérimentation et à l'expression de la modernité. Plus qu'un simple lieu, le commerce de détail est un marqueur social et un espace d'innovation. Reflet des évolutions de notre société et environnement favorables à leur représentation, la boutique offre un regard sur l'esthétique moderne et contemporaine. D'Adolf Loos à Rem Koolhaas en passant par René Herbst, Erno Goldfinger ou Ettore Sottsass, ce livre interroge l'usage du design et de l'architecture au sein d'une identité visuelle et mobilière propre à la boutique.
De la rue à la galerie... Le Street Art est-il toujours un art dissident ? Cette question s'avère légitime car, étant toujours plus institutionnalisé, il est parfois même protégé sur certains murs de la ville et source de hausses de prix de l'immobilier. Considéré autrefois comme une pratique déviante, il est devenu un symbole de gentrification et trouve aujourd'hui sa place dans les musées du monde entier. Dans le même temps, il maintient un lien fort avec l'espace public et nourrit, favorise toujours le dialogue entre l'art et la ville auprès d'un large public. Alors s'agit-il désormais surtout d'un art devenu élitiste ou, issu de la rue, le Street Art échapperait-il pour partie encore au marché de l'art et aux commandes officielles ? Qu'en est-il plus spécifiquement à Bruxelles ?
Cet album de bande dessinée à paraître dans la collection 7/107, nous raconte les aventures d'un personnage dénommé Crayon. Celui-ci est déjà bien connu des familiers de la scène Street Art pour sa présence régulière sur les murs de la ville à Bruxelles et ailleurs.
Depuis des années, on retrouve un personnage au corps en forme de crayon dans les endroits les plus improbables de la ville. Crayon est décliné, coloré et mis en scène. Il anime les rues de la capitale, invitant les passants à s'exprimer et à investir la ville comme un vaste espace de création, à la fois poétique et tendrement critique. L'auteur de ces crayons est lui-même connu sous ce pseudonyme : Crayon ou Créons. Peut-être sont-ils, en réalité, un collectif ? En tout cas, de la rue, Crayon passe au récit graphique, sans bulles ni textes. Aucun. Et ce pour élargir les horizons du possible. Mêlant et explorant une diversité de techniques ? dessin, aquarelle, peinture à l'huile. ? notre familier Crayon nous plonge dans une histoire peuplée de références populaires, de clins d'oil aux cartoons de Disney, parmi d'autres nostalgies vivifiées par un regard bien ancré dans les questionnements de nos contemporains. Bref un album pour les petits comme pour les grands.
Une exposition sera organisée pour accompagner la sortie de l'album L'autre part.
Comme les expositions précédentes de Crayon/Créons, celle-ci se tiendra dans un lieu tenu secret à Bruxelles. Les informations pratiques seront diffusées via les réseaux sociaux les semaines précédant la sortie.
"J'habite sur une scène de crime où ne subsiste aucun indice." À la fois quête et enquête, ce livre rend compte d'une rafle d'enfants et d'adultes juifs, arrêtés le 12 juin 1943 au pensionnat laïque Gatti de Gamond, à Bruxelles, puis déportés à Auschwitz-Birkenau.
Combien étaient-ils, d'où venaient-ils, qui étaient-ils ?
Les rescapés ne livrent, 70 ans après les événements, que le reliquat de leur mémoire, et si on a donné des chiffres, jadis, aucun ne semble correspondre à la réalité, puisqu'ils se contredisent tous. Frédéric Dambreville a mené une longue enquête qu'il rapporte avec une minutie extraordinaire. Rien n'est tenu pour sans importance, sans signification, sans écho. Il entraîne le lecteur sur toutes les pistes où il s'engage et, de la sorte, il tente plus qu'une reconstitution des faits. Le passé et le présent se mêlent dans une «traque à rebours» qui lui fait sillonner la ville, questionner les archives au microscope et l'espace «muet» de son logement.
Rencontrer les témoins. Nommer les victimes, retrouver leur histoire. Identifier les bourreaux.
Éclairage sur une partie du processus nazi de mise à mort, ce livre est une tentative pour saisir la réalité des victimes «en pleine vie».
Il apporte ainsi une pièce maîtresse à la compréhension de la «guerre aux enfants», nous rappelant que l'histoire non seulement se fait mais se vit au présent.
Lorsque deux jeunes Françaises fraîchement arrivées à Bruxelles décident de s'intéresser à la langue locale en voie de disparition, cela donne une enquête aux couleurs acidulées et au ton léger. Parties à la recherche de témoignages, elles rencontrent des défenseurs d'un parler qui disparaît, cette enquête raconte aussi la complexité d'un pays trilingue dont la capitale est une ville à part. Bien documenté, ce livre s'adresse plutôt aux adolescents ou aux adultes. Chaque rencontre est racontée avec bienveillance et montre la curiosité mais aussi la spontanéité des autrices-narratrices. Même s'il s'agit de Bruxelles, le récit intéressera plus largement tout qui savoure la musique si particulière d'un parler à nul autre pareil.
Froud et Stouf sont deux petits chiens bleus (un peu) philosophes à l'allure sympathique et débonnaire créés par Frédéric Jannin (dessins) et Stefan Liberski (scénario). Froud et Stouf conversent et portent un regard amusant et amusé mais toujours pertinent sur le monde qui les entoure. Deux albums de bande dessinée sont sortis par le passé, il était temps de rendre à nouveau disponible les discussions décalées et drôles de nos chiens belges dans une édition qui leur rend hommage. Ce volume reprend la plupart des planches déjà parues dans Les gens adorent et Waf waf auquelles s'ajoutent les planches parues dans Spirou et ailleurs ainsi que de nombreuses planches inédites. Ces personnages connaissent aussi une version adaptée en dessin animé qui passera dès septembre à la télévision sur BX1 en début de soirée.
« Ce quartier vit à jamais en moi. D'emblée, enfant, j'ai été attirée par la déclivité des rues étroites, fascinée par l'impression d'une ville enclavée dans la ville. Riche terreau de luttes, terre de métissage, mixité de la population, affirmation des différences s'avancent comme quelques-unes des strates qui composent le visage de ce tissu urbain singulier. » Les Marolles composent un monde dans un monde, inventent un espace de liberté dans le tissu du centre-ville de Bruxelles. Essai poétique, politique, onirique, Marolles. La Cour des chats évoque un lieu en marge, marqué au cours des siècles par la "zwanze", cet esprit d'auto-dérision, et les soulèvements populaires, l'esprit des luttes, soumis de nos jours à la pieuvre de la gentrification. Ce livre est tout à la fois une lettre d'amour à un tissu urbain qui se tient sous le signe du contre-pouvoir, une promenade dans les plis du présent et les méandres de la mémoire, un hommage au "situationnisme marollien", un manifeste dédié aux acteurs actuels et passés d'un quartier anticonformiste, "sans dieu ni maître". Il est aussi un requiem pour les rues assassinées. « Quartier en marge et de la marge ... Les Marolles se placent sous le signe d'Hermès, dieu entre autres des petites gens. Le tracé de ses rues, l'architecture de ses maisons, l'esprit de ses habitants se singularisent par les bifurcations, la fantaisie. [ ... ] Les Marolles offrent le corps d'un grand blessé mais surtout celui d'un grand vivant. De tout temps, l'enjeu a été politique. Démolir les Marolles, c'est, comme avec Haussmann à Paris, imposer l'ordre, discipliner le chaos, dompter l'anarchie, étouffer les émeutes, faire rentrer les esprits libres dans le moule imposé.»
En mai 2023, à l'occasion de la Pride, le Design Museum Brussels proposera une exposition sur le langage visuel des communautés LGBTQI en Belgique. Dès les années 1950, ces dernières utilisent le graphisme et développent un langage associant des représentations symboliques pour mettre en avant des indices visuels qui signalent leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d'identités et de valeurs partagés. Ce langage visuel est marqué à la fois par la lutte et la célébration, par l'agitation et le compromis. Outil de résistance mais aussi de fierté, le graphisme LGBTQI promeut également une forme alternative de collectivité. Par leur matérialité, composition, typographie, itération et leur langage, les graphistes identifient et dirigent leurs messages vers des publics particuliers. Le livre et l'exposition ont pour ambition de s'intéresser aux expressions graphiques LGBTQI en reconstruisant à travers ce langage visuel une partie de l'histoire du mouvement ou de la vie de ces communautés (en Belgique et à Bruxelles).
Déclinée autour d'une dizaine de thèmes qui s'articulent autour d'une narration et d'un contexte, l'exposition s'envisage en filigrane autour de trois axes : le militantisme, la fête et la vie quotidienne. L'évolution et la transformation des identités et des débats à travers le temps viendront alimenter une approche qui se veut transversale. Comment ces débats évoluent-ils ? Comment ces identités se (re)définissent-elles ? En quoi les débats d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui et inversement ? De 1953 avec la naissance du mouvement sous l'impulsion de Suzan Daniel1 à aujourd'hui, ces questions qui forment la trame narrative de l'exposition seront abordées à travers le design graphique des associations et groupes LGBTQI.
Mai 1917. L'Europe est à feu et à sang. Les Etats-Unis viennent d'entrer en guerre, les combats font rage sur le front français et les civils belges endurent l'occupation allemande depuis près de trois ans. C'est dans cette ambiance funeste que le gouverneur général de la Belgique occupée donne son feu vert à une entreprise exceptionnelle : faire établir, par les meilleurs spécialistes allemands, l'inventaire photographique du patrimoine culturel belge afin de montrer qu'ils ne sont pas les barbares tant décriés auquels on reproche le bombardement de nombreuses villes historiques de France et de Belgique. Jusqu'à l'Armistice, entre 30 et 40 hommes et femmes - historiens de l'art, architectes et photographes - vont produire plus de 10 000 photographies, toutes sur plaques de verre et d'une qualité technique et esthétique extraordinaire. Sont saisis par l'objectif, en adoptant tantôt des perspectives spectaculaires, tantôt des points de vue intimistes, églises, châteaux, beffrois, béguinages, éléments de décors, tableaux, sculptures et enluminures. Mais aussi de simples calvaires ou des façades de maisons bourgeoises, du Moyen Âge au 19e siècle situés dans toutes les provinces occupées. C'est une Belgique rêvée, riche en art et en culture, presque intacte, que l'on découvre sur ces clichés, comme si leurs auteurs avaient voulu faire ressurgir, dans un présent incertain et agité, les trésors d'un passé millénaire et immuable. Il est rare qu'un conflit armé laisse un héritage positif. C'est pourtant le cas de cet exceptionnel fonds de photographies, acquis par l'État belge dans l'entredeux- guerres et conservé par l'Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) à Bruxelles, dès sa création en 1948.
Ce livre présente au public, tant amateur que spécialiste, une collection unique au monde, et retrace, à travers des documents d'archives inédits, son histoire, de la genèse du projet d'inventaire jusqu'à aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.