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Cheyne
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Maintenant qu'épaissies nos salives, la chanson boite, peine à décoller, nos êtres se retrouvent gisants sur un quai à jamais esseulés, dépouillés de toute locomotive qu'on salirait du nom de vie : pour qui ne songe à tremper son cri au soleil, la nuit sera un certificat de silence.
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Entre nous les proies les plus dangereuses
Sébastien Fevry
- Cheyne
- Verte
- 17 Juillet 2023
- 9782841163304
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Mensch comme tout un chacun ne comprendra jamais
ce que veut dire le mot temps à quoi bon rechercher
le mystère à l'intervalle des ans deux images
ne seraient qu'une seule une même personne
Sans doute que le temps n'existe pas en dehors
de la matière qu'en pensent les physiciens
il y a les corps qui se défont les visages
qui se creusent les regards qui s'éteignent
pans de montagne qui s'effondrent
pierres taillées empilées qui s'éboulent
pour de nouvelles ruines - passons
Justement le voici Mensch qui passe
enroulant dans sa main l'hebdomadaire acheté
au passage va rejoindre le fils cavalant vers le quai
un rapide au revoir en ces instants jamais
ne se demande à quel âge lui va mourir il y a
simplement qu'il n'imagine pas voir ses enfants vieillir
les rides venir sur les visages leur pas se ralentir
mais bon -
"Politique de la beauté est la réponse engagée apportée par Jean-Pierre Siméon à une poésie rétrécie, limitée à ses jeux sur la forme. Dans ce manifeste poétique, l'auteur affirme de la plus belle des manières que la poésie, sans rien abandonner de son exigence, sait être lumineuse et fraternelle, une rencontre avec la beauté.
Extrait :
Je crois à une politique de la beauté, elle serait devant les êtres et les choses, non pas seulement le mot juste, mais son frisson de feuillage sous l'averse.
Une loyauté de coeur.
[...]
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à ceux qui
envisagent mon visage
comme un visa jeunesse
tu diras
sa rage il y a longtemps
a mis l'âge au tombeau
Rhapsodie rouge, on suppose le coeur un volcan à l'enfance éternelle. Elle maîtrise le feu, peut t'allumer en un éclair, n'a qu'à frotter tes pierres, idées derrière ta tête, pour que jaillisse la lumière visqueuse de tes reins. -
Elles furent deux dans la chambre autour de l'homme prochain, l'être nouveau l'animal sous le ventre, préparant l'air de la pièce en ouvrant les fenêtres à trois battants, et ne nous disant rien encore de ce qui plus tard deviendrait la parole imprécise à travers lui, dans nos bouches cet autre village d'un blanc violenté, sans église mais aux maintes granges où rater mille et une choses dans la lumière.
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Pas de temps est la troisième publication d'Emmanuel Echivard à Cheyne. Dans ce nouveau livre, le poète s'interroge : « Est-ce que je suis / ceux que je regarde / ceux qui passent / à côté de moi ». Pas de temps est une poésie qui s'empare des autres, une poésie de rencontres, de scènes quotidiennes.
Emmanuel Echivard a l'art de mettre au jour la collection « des fragments / du monde au commun ». Il observe avec attention et amitié « les passages blancs, les places grises des villes », les silhouettes et les regards des passants, la file d'attente à la boulangerie, l'enseigne de la pharmacie...
Mais sous ce quotidien, se fait entendre une seconde voix. Voix continue, à travers laquelle le poème révèle l'envers du monde. Pas de temps dévoile ainsi l'invisible sans chercher à s'échapper du visible « puisque, nous dit le poète, c'est ici qu'il faut être ». -
Brefs déuges.
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Toutes les pluies DEBOUT.
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Ce qui pousse la langue
Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond
- Cheyne
- Verte
- 17 Juillet 2024
- 9782841163496
l'heure nombreuse
le jour nous collait sa poussière à la peau - on a la bouche mince, on a le regard frêle. on est entré : une ascèse de pierre pour l'épaule, lavandes rauques sous nos mains
le figuier nous plaquait son odeur rêche à la gorge, la douceur d'un laurier au regard et nos tempes. un buis sourd, franc comme poignée de main, des pots de grès humides : délassements à l'ombre, tables d'herbe verte qui - on y croit mal - sont les nôtres
l'heure nombreuse, le vent du soir, troupeau s'arrondissant sur l'herbe bientôt noire : nous est jardin tout ce qui brûle -
Avec l'ombre est un livre peuplé de figures féminines à tous les âges de la vie, de l'enfance à la vieillesse. Les mots féminins (vie, mort, lumière, chute, eau, terre) ont eux aussi une place particulière dans les poèmes d'Emmanuel Echivard. L'ombre qui accompagne le poète, le « tu » des textes, est éminemment féminine.
Dans les courts poèmes qui composent Avec l'ombre, l'auteur essaie de saisir, par des mots simples, une langue au plus près du réel, le mystère d'ombre qu'il y a en chaque être. De cette contemplation inquiète naît la possibilité d'une parole et d'une relation juste.
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Nu l'été sous les fleurs ; traquée comme jardin
Louis Adran
- Cheyne
- Verte
- 1 Juillet 2021
- 9782841163052
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Chambre avec vue ; arguments pour un graveur
Gregoire Laurent-huyghyes-beaufond
- Cheyne
- Verte
- 23 Juillet 2020
- 9782841162918
Chambre avec vue et arguments pour un graveur.
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Le Vol des oiseaux filles raconte une femme qui danse. Elle prend en elle, par sa danse, la violence du monde et la métamorphose en joie. En fragilité. Le poète nous rappelle ici que rien de grand ne s'est fait dans cette humanité par la force. Il nous rappelle aussi que l'art (la danse, la poésie...) peut être, justement, l'apprentissage du vulnérable.
La langue de Mikaël Hautchamp, évocatrice et charnelle, fait corps avec cette danse libératrice. Par sa force poétique, Le Vol des oiseaux filles traduit ce mouvement qui va du désastre à la jubilation.
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Emmanuel Echivard nous invite, dans le sillage de sa quête spirituelle, à la perception d'une « présence » immédiate. Chaque page est un fragment où se décèle sa trace, comme une révélation discrète et surprenante qui viendrait troubler le quotidien et l'illuminer.
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Simon Martin, écrivain, s'essaye à la peinture. Il expérimente gestes et techniques et, ce faisant, approche de l'intérieur l'oeuvre de quelques grands peintres, de Chardin à Van Gogh... avant de devoir renoncer devant tant d'obstacles et de mystère ! Écrire lui convient décidément mieux.
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Les poèmes de Dominique Sorrente donnent à lire des portraits multipliés et cosmopolites de femmes et d'hommes, corps cognés les uns contre les autres ou lancés dans la solitude, un peuple dans ses allées et venues, dans ses contradictions. Le poète, cependant, ne se tient jamais hors de cette foule : il est "un parmi", et c'est pour cela qu'il peut dire, avec tant de force et de justesse, ces "Gens comme ça va".
Extrait :
Tu es parmi les gens comme ça va.
Peu reconnaissable si tu ne mets pas ton chapeau, On remarque pourtant cet étranger va-et-vient, qui va de la lune au trottoir.
Tes exercices dans l'escalier, ou manies de poète, font rire les parties communes.
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Tout irait là, dans la chambre obscure, où écumer un peu de suie et dans un linge, tordre un reste de lumière.
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Si la joie doit venir, elle viendra, bonne fille, implacablement.
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A l'heure des adieux l'aube joue encore un peu, plumet de lumière entre ses doigts d'enfant. Patricia Castex Menier, X fois la nuit.