Espace Nord
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La Campine, l'e´te´ accablant, la soif des corps. Dans son cafe´, Maria vend de la bie`re, pour Jean, que tourmente le de´sir d'une femme, pour Oscar, le charretier alcoolique. Maria est de mauvaise humeur parce que ce n'est pas sa fille, la fragile Ire`ne, que le fermier Nicolas veut e´pouser, mais la jolie garde- barrie`re Suzanne ; parce que son propre mari, Fe´lip, n'est qu'un buveur de lait, qui a froid me^me au coeur de l'e´te´. Mais, en un an, beaucoup de choses vont changer. Blesse´e au visage a` la suite d'un incendie, Suzanne ne voudra plus voir Nicolas... La pluie viendra calmer les corps. La vie continuera, laissant a` chacun, au coeur, une blessure.
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Sous dialyses ; chanvre et lierre
Charline Lambert
- Espace nord
- Espace Nord ; Romans
- 22 Mars 2023
- 9782875685810
Une femme, comme une membrane, se tient quelque part entre le cosmos et l'eau. Sous dialyses. S'échangent des états de la matière, des particules élémentaires, des façons d'être et des mises au monde, sous l'impulsion d'un désir protéiforme.
Faire tenir le désir, l'ivresse et le fleuve dans le même lit : tel aura été l'enjeu de ce livre.
Chanvre et lierre propose une variation de quatre personnages de l'Odyssée : Ulysse, Pénélope, Circé et les Sirènes. Le recueil s'articule autour de la voix, de l'ouïe et du désir, qui se déploient en une sorte d'anti-triangle amoureux -
: Quand ? En 1973, et quelques années après.
Où ? À Grâce-Hollogne. Qui ? Mamy, « Grand-Popa », leur fille Ginette, le petit Frédéric qui vient de lui naître, sans oublier l'inénarrable caniche Boy. Quoi ? Le quotidien, mené au rythme des petites gens qui peuplent l'interminable rue de Ruy ; le quotidien, c'est-à-dire l'éternité, quand on est enfant unique...
Dans un style puissant et vibrant d'émotion, Frédéric Saenen rend hommage à ces figures essentielles que furent ses grands-parents maternels, mais aussi au wallon. Car « nous sommes dans un roman dont le personnage principal est à tous moments la langue enfouie ! », comme le constate Jean-Pierre Verheggen avec jubilation. -
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Publié pour la première fois à Paris en 1919, ce roman dessine, avec Jours de famine et de détresse et Keetje trottin, un triptyque de la famille Oldema et plus spécialement de Keetje, troisième enfant de neuf que comptera le noyau familial.
Bien qu'ayant à sacrifier une partie d'elle-même, Keetje se sent profondément différente de ses parents. Son père, alcoolique, travaille de moins en moins et disparaît pendant des périodes toujours plus longues. Sa mère continue à conduire le ménage d'une main de fer et lui impose régulièrement de ramener de l'argent, quoi qu'il en coûte. Ses frères et soeurs doivent aussi trouver des tâches, ingrates, parfois dangereuses. Au milieu d'un monde surdéterminé, Keetje lit, s'évade, s'individualise.
Écrite avec une très grande simplicité de moyens, l'oeuvre de Neel Doff constitue un témoignage exceptionnel sur ce que pouvait être l'expérience de la pauvreté dans les taudis des grandes villes : la faim, les promiscuités honteuses, la prostitution, la cruauté inhumaine des nantis.
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Espace Nord nous propose de plonger ou de replonger dans la langue et dans l'oeuvre de William Cliff, considéré comme le plus grand poète belge contemporain, à travers une anthologie regroupant des textes issus de différentes publications, qui pour certaines ne sont plus disponibles, et permettant d'avoir une vision d'ensemble de l'immense travail de ce poète.
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Dans ce roman explosif, Jacques Sternberg réalise le tour de force d'explorer l'univers intérieur d'un employé arrivé cinq minutes trop tard au bureau, entre le moment où il s'apprête à en pousser la porte (première page : « Devant la porte, je regardai l'heure: dix heures cinq. J'hésitai un instant.») et celui où son employeur lui réservera sans doute un accueil glacial.
En mêlant ce qui existe péniblement au jour le jour et les projections les plus loufoques, L'Employé met à mal tous les principes. En allongeant puis en rétrécissant le temps, en élargissant puis en compressant l'espace, il provoque un vertige qui vient troubler jusqu'aux chiffres et aux mots. Mais qui est-il donc, cet employé ? Il n'arrête pas de se le demander, pendant l'énorme minute qui sépare dix heures cinq de dix heures six.
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Retourner en Italie, c'était pour lui rentrer au pays avec femme et enfant, et monter sa fabrique, même si, comme elle l'avait dit, il n'y connaissait rien, à la chaussure.
Elle, elle avait fini par s'acclimater à ce pays-là, à eux tous, mais elle n'était pas des leurs ; on aurait dit qu'elle se vengeait d'être avec lui, qu'ils étaient devenus comme des étrangers l'un pour l'autre.