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L'hiver de la grande solitude
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 22 Septembre 1999
- 9782213604909
Pour la première fois dans son oeuvre. Ismail Kadaré aborde, en 1969, un pan capital de l'histoire contemporaine de son pays : le schisme survenu en 1960-1961 au sein du monde communiste avec, d'un côté, Pékin et Tirana, de l'autre le bloc soviétique " révisionniste ".
Dès sa parution, L'Hiver de la grande solitude va soulever un tollé. Sa première version est achevée en 1971 et le malheur veut qu'elle paraisse au moment où la " période de grâce " prend fin, au printemps de 1973, quand le régime déclenche une campagne contre les milieux intellectuels. L'écrivain traverse alors une période noire : pendant trois ans, il n'est plus question du livre nulle part. Éloigné de Tirana en 1975. Kadaré se sent frappe d'une interdiction de publier tout nouveau roman. Pour contourner l'obstacle. Il propose une seconde version, augmentée, de L'Hiver de la grande solitude, qui portera, à sa parution en 1978, un titre plus sobre, Le Grand Hiver. Cette nouvelle mouture, dont la traduction sera, cette fois, autorisée, comporte des passages qui laissent penser que le peuple fait bloc derrière ses dirigeants. Ces passages disparaissent dans la version établie dans le présent volume qui, grosso modo, constitue un retour à la version originelle.
Cependant, même si des évènements politiques de première grandeur sont partout présents, L'Hiver de la grande solitude reste le contraire d'un roman historique. Le livre s'ouvre et se referme sur la même image d'une tempête qui malmène les antennes sur les toits, antennes par lesquelles le chant du monde atteint tous les foyers et que l'on redresse après la bourrasque comme si le vent de l'Histoire, en définitive, était impuissant à changer le cours de la vie, celle de l'homme éternel. Le succès de ce roman à sa parution en Occident tint pour partie au tableau général qu'il donnait de la sombre Olympe du monde communiste, une Olympe déchirée qui n'hésitait pas à faire couler le sang et à répandre la terreur. -
Dans un bourg de l'Albanie médiévale, une vieille femme et sa fille _ seules survivantes d'une famille dont la guerre et la peste ont fauché tous les enfants mâles _ succombent à un épisode troublant sur lequel l'inspecteur local est chargé de faire la lumière: Doruntine a été mariée " au loin ", selon la tendance moderne de l'époque; son frère Constantin avait, de son vivant, juré à leur mère de lui ramener sa fille chaque fois qu'elle exprimerait le désir de la revoir. Or, les investigations de l'inspecteur révèlent que c'est bel et bien Constantin qui a ramené Doruntine, de nuit, au domicile maternel.Constantin serait-il sorti de sa tombe pour tenir la parole donnée à sa mère quant il était en vie ? Ou faut-il ajouter foi aux aveux extorqués sous la torture au pauvre commerçant ambulant qui prétend avoir convoyé Doruntine depuis sa lointaine province?Comme pour Le Pont aux trois arches, Kadaré a puisé ici dans le patrimoine légendaire de son pays la substance d'un " thriller " hors d'âge, plein de brumes, de chevauchées nocturnes et de pierres tombales déplacées, mais dans lequel court, en filigrane, une réflexion universelle sur la portée de l'Histoire.Ismaïl Kadaré, poète, romancier, nouvelliste, est né en 1936 à Gjirokastra, dans le sud de l'Albanie. Citons parmi ses oeuvres traduites en français: Les Tambours de la pluie, Le Grand Hiver, La Niche de la honte, Avril brisé, L'Année noire.
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Des remparts ensanglantés que des dizaines de milliers d'hommes tentent, malgré tout, d'escalader; un commandant en chef, dont le sort est dramati- quement lié à la prise de ces murs ; une angoisse constante sous un soleil torride. Les événements se déroulent au xve siècle. La place assiégée est une citadelle médiévale albanaise. Elle évoque parfois Troie, avec ce cheval assoiffé, vivant cette fois, qui tournoie autour d'elle. Et elle rappelle à plus forte raison l'Albanie moderne des années 60, que les pays socialistes soumirent à un blocus implacable.Précise comme un procès verbal, cette chronique impitoyable d'une succession de journées gorgées de chaleur, de cruauté et de mort, vous introduit lentement dans son angoisse étrange, pleine de soleil et d'une aveuglante lumière.Cette réédition de l'ouvrage propose une version notablement revue et corrigée par rapport à celle de sa première publication en France, datant de 1985.Illustration de couverture : Salvador Dali, « Le cavalier de la mort »,1935, coll. part. © Etat espagnol, Fondation Gala - Salvador Dali, ADAGP, Paris 2001.
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Philosophie de la chanson moderne
Bob Dylan
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 2 Novembre 2022
- 9782213722368
Dans cet ouvrage, son premier depuis qu'il s'est vu décerner le prix Nobel de littérature, Bob Dylan nous donne un aperçu personnel et hors du commun de la musique populaire. À travers soixante-six textes, illustrés de cent cinquante photos, il se penche sur les titres d'autres artistes, de Stephen Foster à Elvis Costello, en passant par Hank Williams et Nina Simone. Mystérieux, touchants, profonds, souvent empreints d'un humour ravageur, ces essais sont la quintessence de sa plume inimitable.
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Révolution et mensonge
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 31 Octobre 2018
- 9782213711683
En marge de ses grands romans, il y a des dizaines d'Écrits politiques d'Alexandre Soljénitsyne. Ce recueil s'ouvre sur une lettre publique, qui est l'axe de son oeuvre, le moteur de sa vie : pour résister, il faut commencer par se réformer soi-même. Ce bref catéchisme du résistant fut rédigé en février 1974, à la veille de la seconde arrestation et de l'expulsion d'URSS de son auteur.
S'ensuivent les Leçons de Février (1983), inspirées par la lecture d'une immense littérature sur la révolution de 1917 et par une amère constatation : la monarchie russe, tricentenaire et encore populaire en 1914, est tombée en trois jours. Faute de savoir penser vrai, parler vrai ?
Pour terminer ce recueil, Deux révolutions : la française et la russe (1984), est une réflexion inédite en français, où Soljénitsyne compare le glissement vers mensonge et violence de ces deux révolutions.
Quatre ans pour la française, suivis du despotisme bonapartiste, avant de repartir pour une deuxième circonvolution à l'identique. Sept mois pour la russe, puis une longue dictature bolchevique sur presque la moitié du globe. ` À l'occasion du centenaire de sa naissance et du dixième anniversaire de sa mort, ces trois textes nous aident à comprendre le cheminement de Soljénitsyne au travers du siècle des totalitarismes.
Alexandre Soljénitsyne (1918-2008) a obtenu le prix Nobel de littérature en 1970. Déchu de sa nationalité en 1974 après la parution en Occident de L'Archipel du Goulag, il fut expulsé d'URSS, émigra aux États-Unis, où il acheva son long cycle historique consacré à la révolution russe, La Roue rouge, avant de revenir en Russie vingt ans plus tard
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Journal de la roue rouge
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 31 Octobre 2018
- 9782213662701
Le Journal de la Roue rouge décrit pas à pas l'écriture de l'oeuvre majeure d'Alexandre Soljénitsyne : La Roue rouge. Dans ce « roman » (un peu comme Tolstoï dans Guerre et paix) l'auteur s'interroge sur ses propres origines, il les recherche dans l'histoire, et donc dans l'événement créateur de l'Union soviétique, la révolution de 1917. Il décrypte avec minutie l'enchaînement des faits, mettant en mouvement la matière historique, telle une roue que rien n'arrête dans sa course. Dès sa prime jeunesse, il avait entrevu l'édification de ce projet colossal. Mais ce Journal met en lumière la seule et même motivation profonde de tous ses livres, que ce soit La Roue rouge, Une journée d'Ivan Denissovitch ou L'Archipel du Goulag : écrire au nom des siens, témoigner au nom de tous ceux qui ont été anéantis, réduits au silence et calomniés. Derrière la masse des faits historiques, l'écrivain cherche les causes cachées, accessibles à la seule intuition littéraire. Il devient un super-historien, chargé non seulement de retrouver la vérité, mais de rendre justice à tous ceux que la Roue de l'histoire a écrasés.
Chronique de l'écriture d'une oeuvre démesurée qu'il devra interrompre bien avant que soit réalisé le projet initial, Le Journal de la Roue rouge est aussi un véritable journal intime où se reflètent, au coeur même de l'atelier de l'écrivain, son itinéraire spirituel et intellectuel et les principaux faits d'une biographie personnelle qui se fond avec l'Histoire, ainsi lorsque la publication de L'Archipel du Goulag « explose » en Occident. Pour ceux qu'effraie le volume de La Roue rouge, ce Journal peut permettre de l'aborder plus facilement. Toutefois, il est une oeuvre au sens plein du terme, qui se suffit à elle-même et témoigne d'une expérience de création littéraire hors du commun.
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Dans ce recueil de textes inédits, Ismail Kadaré, qui partage désormais son temps entre l'Albanie et la France, commence par décrire sa première arrivée à Paris, au début des années 1970, alors qu'il est encore recouvert des miasmes du régime qui l'a laissé sortir quelques jours.
La Ville lumière lui apparaît alors comme dans un songe. Cette « liaison », selon ses propres mots, va durer quatre décennies et perdure. Ce furent d'abord vingt années pendant lesquelles il vécut sous la chape communiste, puis vingt autres qu'il qualifie d'intemporelles. Années où l'écrivain, tous les matins, et encore aujourd'hui, a posé ses notes et son stylo sur une table du café Rostand, face au jardin du Luxembourg, puisant dans ce rituel le moyen d'évoquer tour à tour Tirana, Moscou, l'Académie française, Macbeth, le prix Nobel, mais aussi ses compagnons de jeunesse dans une Albanie muselée et les figures littéraires qui surgissent au gré de ses promenades dans Paris.
Refuge de l'écrivain et, pour lui, lieu d'inspiration, le café, véritable fil conducteur de ces courtsrécits, lui permet de livrer ici le ferment d'une vie d'écriture.
Ismail Kadaré est né en 1936 à Gjirokastër dans le sud de l'Albanie. Traduit dans une quarantaine de pays, il a publié l'essentiel de son oeuvre aux éditions Fayard. En 2005, il a reçu le Man Booker International Prize, en 2009, le prix Prince des Asturies et, en 2015, le prix Jérusalem. -
Deux siècles ensemble Tome 2
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 10 Septembre 2003
- 9782213615189
Le second et dernier volume de l?étude considérable d?Alexandre Soljénitsyne sur les relations entre Juifs et Russes est consacré à la période soviétique de 1917 à 1972. Sur treize chapitres, il expose et analyse successivement la part prise par les Juifs de Russie à la révolution de Février, puis à celle d?Octobre aux côtés des bolcheviks, puis à la guerre civile et aux événements dramatiques des années 20 et 30 ; il se penche sur le dossier douloureux et jusque-là « interdit » de la participation de certains, trop nombreux, à l?appareil répressif soviétique et à l?administration du Goulag, sans omettre d?aborder également, pour finir, les conséquences du pacte germano-soviétique, puis de la « Grande Guerre patriotique », et l?essor de l?antisémitisme stalinien à la fin des années 40. A la suite de la guerre des Six jours et de la politique indécise du gouvernement soviétique, la communauté juive d?URSS se détache de plus en plus du communisme, mais, parallèlement, rejette la faute de l?échec de la révolution sur les spécificités de l?histoire et du caractère des Russes. Les deux derniers chapitres sont consacrés, d?une part, au début de l?exode à destination d?Israël ou de l?Occident, d?autre part aux problèmes de l?assimilation de ceux qui restent. Si l?auteur arrête son analyse en 1972, c?est qu?avec la liberté de mouvement recouvrée, les Juifs ne se trouvent plus astreints à vivre en Russie : désormais, les rapports entre les deux communautés se situent dans une perspective nouvelle.La méthode suivie est identique à celle du premier volume. Soljénitsyne s?appuie principalement et parfois même quasi exclusivement sur les sources juives et offre un tableau aussi précis que contrasté des périodes étudiées. Une véritable somme, la première du genre, qui, vu son ampleur, pourrait bien être reconnue comme définitive.Prix Nobel de littérature, réinstallé en Russie après un exil de vingt ans, l?auteur du Premier Cercle et du Pavillon des cancéreux, après avoir bouclé ses deux entreprises littéraires géantes, L?Archipel du Goulag et La Roue rouge (six tomes sur huit déjà publiés en France) et tout en poursuivant la rédaction de ses mémoires (deux volets publiés, sans doute encore deux à venir), a renoué depuis peu avec le genre court ?, notamment avec Deux Récits de guerre ? ainsi qu?avec l?histoire et la critique littéraires.
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Mauvaise saison sur l'Olympe
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 16 Septembre 1998
- 9782213601502
Ismail Kadaré est revenu plus d'une fois sur son rêve de reconstituer une tragédie grecque à jamais perdue, ou tout au moins d'en recréer certaines parties. Mauvaise saison sur l'Olympe, que l'auteur sous-titre "tragédie de Prométhée et d'un groupe de divinités", est bien cette reconstruction de la célèbre trilogie d'Eschyle dont le temps a détruit la majeure partie, n'en laissant subsister que le volet central, Prométhée enchaîné.
Les retours en arrière comme les anticipations obéissent ici aux règles très souples du théâtre antique pour porter la prédiction humaine ou divine jusqu'aux extrêmes frontières du passé ou de l'avenir. C'est ainsi que tour à tour sont évoqués de manière on ne peut plus naturelle le terrible chaos fondateur, puis le premier grand scandale causé par la tentative de vol de l'immortalité, rappelée à l'occasion d'un nouveau scandale : le rapt du feu ; enfin, tout aussi naturellement, la naissance du christianisme, le crépuscule des dieux antiques, et maintes autres tourmentes de l'Histoire, jusqu'à l'effondrement du communisme...
Conçu comme une pièce qui s'étend sur trois niveaux : au Ciel, sur Terre et sous terre, dans une temporalité bien particulière, Mauvaise saison sur l'Olympe s'inscrit dans une vision dantesque de l'espace temps où l'un et l'autre tendent à se fondre en une dimension nouvelle. Cette conception fournit à l'auteur toute la liberté requise pour narrer une nouvelle fois, en cette fin de millénaire, l'histoire sans doute la plus grandiose et la plus tragique à avoir jamais été conçue, depuis ses origines, par l'espèce humaine. -
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Le plus vieux souverain d'Europe règne depuis cinquante-quatre ans sur le rocher de Monaco.
Autrefois ses sujets l'appelaient « le Prince », aujourd'hui c'est « le Patron ».
Rainier III administre une principauté de 195 hectares, soumise à la « souveraineté limitée » que lui accorde la France, son voisin et protecteur.
Aux premières années de son règne les caisses du palais étaient vides, la situation financière des Grimaldi guère brillante ; on découvre un souverain timide, falot, influençable, entouré d'affairistes. En 1956, son mariage avec l'actrice américaine Grace Kelly va transformer le personnage. En moins de vingt-cinq ans, le vieux décor de la principauté s'efface. Elles sont loin, les photos bistre des hôtels rococo, des villas et des jardins d'opérette. Avec ses buildings, Monaco devient une réplique miniature de Manhattan ou de Hong Kong, ce qui vaudra à Rainier le titre de « prince bâtisseur ». L'autocrate dote les Grimaldi d'une fortune que ses aïeux n'ont jamais possédée dans toute l'histoire du royaume. L'édification de cette fortune va de pair avec les frasques d'une famille qui fait fréquemment la une des magazines. Mais fi des rubriques « people », place aux « affaires » ! Cinquante banques et établissements financiers se partagent une manne de soixante-dix milliards d'euros de dépôt, et Monaco est dénoncée en tant que « lessiveuse d'argent sale ». Le paradis fiscal est désormais sous haute surveillance...
Rainier III a résisté à de Gaulle, il a roulé Onassis qui contestait son pouvoir, il a trouvé en François Mitterrand un complice. Au fil d'une crise diplomatique cyclique entre Paris et le Rocher, voici l'histoire de ce confetti méditerranéen qui se prépare au règne d'Albert. Frédéric Laurent est né en 1946 à Monaco. Journaliste, il a appartenu à l'équipe fondatrice de Libération. Homme de télévision, lauréat du prix Italia pour l'un de ses films : Les Filières de l'immigration clandestine, il est aussi l'auteur de L'Orchestre noir (1978), document sur les extrêmes droites en Europe.
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Les sites de la mémoire russe Tome 1 ; géographie de la mémoire russe
Georges Nivat
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 5 Septembre 2007
- 9782213600604
Voici une histoire de la civilisation russe non événementielle et non historiographique, qui n'est pas non plus un recueil d'essais sur des sujets sociologiques ou anthropologiques. Elle s'inscrit dans la suite des Lieux de mémoire en France conçus par Pierre Nora il y a vingt ans et qui ont passablement renouvelé l'approche des objets historiques, en particulier en examinant le fonctionnement des lieux et institutions commémoratifs et fondateurs des mémoires nationale, sociale, professionnelle. En Russie, où la réforme des recherches historiennes ne fait que commencer, l'historiographie russe reste encore dominée par les grandes problématiques de l'opposition Occident/Russie, ou encore slavophiles/occidentalistes, c'est-à-dire toujours idéologisée.
L'ouvrage est conçu comme une reconstruction du fonctionnement de la mémoire russe par liens entre tous les éléments qui la constituent - cet usus de la vie russe que Roman Jakobson a défini comme la chose commune aux Russes, plus commune que le territoire, mouvant et immense, ou que les institutions, sujettes à effondrements.
Le premier de ses trois tomes tente de répertorier la « géographie » de la mémoire russe : d'abord le paysage, mémorisé par tout Russe, canonisé par la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, les différents types de villes, bourgs, villages et hameaux qui hiérarchisent l'espace russe d'une façon beaucoup plus différenciée qu'en Occident, les musées et grands monastères, les jardins, les nécropoles, et leur rôle social encore bien vivant, les lieux d'enseignement séculier et religieux, le théâtre également, qui fut aux XIXe et XXe siècles une institution presque égale à la religion, et enfin les lieux «emportés» avec soi par l'émigration, en elle-même lieu de mémoire et moteur actuel du renouvellement de la mémoire russe depuis son « rapatriement ».
Sans équivalent à ce jour, cet ouvrage devrait enrichir considérablement l'appréhension d'une grande civilisation qui n'en finit pas d'intriguer ses voisins immédiats ou lointains, ses amis comme ses ennemis, faute d'une connaissance approchée. -
Le Crépuscule des dieux de la steppe
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Littérature Étrangère
- 26 Mai 1988
- 9782213021843
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Les nouveaux prédateurs ; politique des puissances en Afrique centrale
Colette Braeckman
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 9 Février 2003
- 9782213614885
Trois millions de morts en quatre ans. Comment, à notre époque, une telle hécatombe peut-elle passer inaperçue ? Et quels en sont les responsables ?
A partir de 1998, soit quatre ans après le génocide au Rwanda, lorsque la République démocratique du Congo s'est trouvée prise dans l'engrenage de la guerre, on a vu l'armée du Rwanda « punir » la population congolaise suspectée d'abriter les acteurs du génocide. Mais si bien des Congolais sont alors morts dans la violence ou l'abandon, ce n'est pas seulement au nom de la sécurité du Rwanda, c'est surtout parce que les richesses de leurs terres aiguisent tous les appétits...
Trop longtemps, en effet, au gré des prédateurs rôdant dans la région, la dictature de Mobutu a été un frein à l'exploitation du cobalt, de l'or, du diamant, du colombo-tantalite et du pétrole : il était urgent d'ouvrir les immenses réserves congolaises aux prospecteurs et aux aventuriers. Dans le même temps, les pays voisins - Rwanda, Ouganda, Zimbabwe - rêvaient de bâtir leur développement sur les ressources puisées chez leur voisin. Mais Laurent-Désiré Kabila, le tombeur de Mobutu, qui aurait dû être le fondé de pouvoir de ce vaste projet régional, ne tarda pas à renier ses promesses. Telle fut la raison profonde de l'éclatement du conflit.
Depuis l'assassinat de Kabila, en janvier 2001, l'équation a changé : au nom de l'ouverture, le pays s'est soumis aux institutions financières internationales, les promesses d'assistance se sont multipliées, les prédateurs ont subi de fortes pressions. Car, après le 11 septembre, il importe que l'ordre règne dans les banlieues du monde, et les puissances - Etats-Unis, France, Grande-Bretagne - s'y emploient. Mais si les rôles ont été redistribués, si de nouveaux acteurs sont apparus, les ambitions demeurent, et les intérêts des populations continuent à passer au second plan.
Le destin de cette région convoitée est exemplaire d'une configuration désormais planétaire. Et à l'heure de la mondialisation, la résistance des peuples du Congo à cette nouvelle ruée vers l'or est, elle aussi, exemplaire.
Colette Braeckman est journaliste au Soir de Bruxelles, spécialiste de l'Afrique. Elle a publié tous ses livres chez Fayard, parmi lesquels Le Dinosaure : le Zaïre de Mobutu (1992), Rwanda : Histoire d'un génocide (1994) et Terreur africaine : Burundi, Rwanda, Zaïre, les racines de la violence (1996).
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La roue rouge ; premier noeud, août 14
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 1 Décembre 1983
- 9782213013398
L'amère histoire d'un monde qui s'écroule.
Une armée abandonnée au massacre et à la captivité par un haut commandement irresponsable. Une société qui court à l'abîme, fascinée par ses illusions. La première partie du roman narre le destin de l'armée de Samsonov, encerclée et décimée en août 1914 parmi les lacs et forêts de Prusse orientale. La seconde montre le glissement d'un pays riche et prospère vers le chaos, à partir de 1905 et en dépit du redressement opéré par le grand homme d'Etat que fut Stolypine, victime du terrorisme.
Un livre d'histoire, d'abord : celui qui manquait à la Russie depuis qu'elle a eu " son histoire rompue, sa mémoire cassée, ses historiens exterminés ". Un livre qui relate des faits où la plupart des personnages figurent sous leur vrai nom. Un roman, aussi, parce que les hommes sont là, du paysan-soldat au tsar faible et résigné, dans l'infinie variété de leurs destins et de leurs mondes intérieurs.
Inscrits dans cette épaisseur de réalité, les événements s'imposent au lecteur dans tout leur tragique relief originel. Un miroir, enfin, que l'auteur tend à notre époque. Cette " société " qui adule les terroristes et appelle " exécutions " des assassinats, qui applaudit aux défaites militaires, vocifère à la Chambre et publie dans ses journaux n'importe quel mensonge pourvu qu'il affaiblisse le gouvernement, -ce passé ne reflète-t-il pas par bien des traits le présent et l'avenir de l'Occident ? La Roue rouge -cette meule de l'Histoire, ce tourbillon de feu qui finit par tout emporter, jusqu'aux révolutionnaires eux-mêmes- est une vaste épopée qui doit conduire le lecteur jusqu'en 1922.
Le présent volume -dont une version très incomplète avait paru en 1972- est le premier de ceux consacrés aux causes et au déroulement de la révolution. Amorcée par Alexandre Soljenitsyne dès 1936 -il avait dix-huit ans- cette immense fresque (une vingtaine de " noeuds " sont prévus) s'annonce incontestablement comme la grande oeuvre de sa vie.
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" Les mythes s'accumulent comme des couches géologiques au-dessus des éléments qui les engendrent, et la tâche de l'historien devient aussi aléatoire que celle de l'archéologue: mettre au jour les vestiges des faits, tenter de les assembler, retrouver leurs bases et leurs fondations, élaborer une théorie plausible qui détermine les différentes phases de leur transformation. Et même dans les cas heureux où les excavations livrent quelques vestiges, la preuve matérielle de leur genèse ne vient pas à bout du mythe. Celui-ci continue de vivre indépendamment de l'événement qui l'a motivé, mû par une dynamique propre. Comme ces statues de déesses païennes qui, converties postérieurement en madones, continuent à faire des miracles même après que leur origine païenne a été révélée, les fables historiques survivent aux preuves et aux raisonnements qui réfutent leurs prétentions et nient leur authenticité. Les mythes ancrés dans la conscience culturelle et sociale d'un pays ont la peau dure. "J.G.Né à Barcelone dans une famille qui sera profondément marquée par la guerre civile espagnole, Juan Goytisolo se consacre très jeune à la littérature. En 1957, il quitte l'Espagne pour s'établir à Paris et dès 1963 son oeuvre est interdite dans son pays par la censure franquiste jusqu'à la mort du dictateur. Il a enseigné pendant quelques années dans les universités de Californie, Boston et New York. Actuellement, il partage sa vie entre Paris et Marrakech. Parmi ses livres publiés en France figurent les romans Pièces d'Identité, Don Julian, Juan sans Terre, Makbara, Paysages après la bataille.
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La niche de la Honte, c'est, sur la grand-place de la capitale de l'empire ottoman, l'endroit où l'on expose les têtes des ennemis vaincus ou des grands serviteurs de l'Etat tombés en disgrâce. En 1822, la niche attend la tête d'Ali pacha de Tépélène, le rebelle qui, dans la lointaine Albanie, a déclaré la guerre au sultan. A plus de quatre-vingts ans, Ali pacha, qui a négocié avec Napoléon et connu Byron, jouit d'une réputation d'invincibilité, et les têtes des généraux turcs qui n'ont pas réussi à le vaincre se succèdent dans la niche de la Honte...Dans ce nouveau roman qui, par son atmosphère, rappelle les Tambours de la pluie, Ismaïl Kadaré dénonce et analyse une fois de plus les mécanismes de l'oppression _ en l'occurrence un épisode sanguinaire de l'occupation ottomane. Déchue pour s'être rebellée, l'Albanie subira l'" état d'exception " ou la loi du " cra-cra ": suppression des coutumes, des costumes, de la langue albanaise elle-même. Mais déjà, en même temps que Tundj Hata, grand pourvoyeur de la niche de la Honte, sillonne dans son carrosse noir les routes de l'Empire à la recherche de nouvelles têtes, les espions du palais des Rêves rapportent que quelque part, aux confins de l'Etat ottoman, dans ce pays qui n'a plus de langue et même plus de nom, quelqu'un a fait un rêve dont dépend peut-être le destin de tout un peuple...Ismaïl Kadaré, poète, romancier, nouvelliste, est né en 1936 à Gjirokastra, dans le sud de l'Albanie. Il a fait ses études à Tirana puis à Moscou, et vit actuellement à Tirana.
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Le Monstre est sans doute le roman le plus étrange et le plus original d'Ismail Kadaré. Ecrit et publié d'abord sous une forme abrégée dans une revue littéraire en 1965 _ à l'époque de ses " grandes découvertes ", comme l'auteur qualifie cette période de sa création _, c'est une oeuvre novatrice à la fois par sa composition et par sa technique. Interdite en Albanie après sa première parution, elle y resta à l'index un quart de siècle.Le Monstre n'est autre que le fameux Cheval de Troie. Mais le Cheval et la Ville qui se dresse devant lui sont différents de la description que nous en a donné Homère. Les personnages entassés dans les flancs du Cheval vivent tantôt avant, tantôt après l'événement, autrement dit la chute de la Cité. A certains moments, ils demeurent inchangés tandis que Troie se transforme sous leurs yeux jusqu'à revêtir l'aspect d'une cité moderne avec ses cafés, ses buildings, son aéroport, etc.; à d'autres, c'est elle qui demeure figée tandis qu'eux-mêmes évoluent jusqu'à devenir des hommes de notre époque et que le fameux Cheval se mue en fourgon.Le Monstre est un roman sur la terreur politique qui plonge un pays entier dans les affres. Roman de l'angoisse, c'est aussi celui de la mystification et du mensonge absolus dont savent se parer les dictatures. En donnant une version différente, " corrigée " de l'histoire de la chute de Troie, l'auteur confie avoir été également inspiré par le désir d'" alléger la conscience de l'humanité " en l'absolvant d'un crime très ancien.
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Le jeune pharaon Chéops déclare à sa cour qu'il n'entend pas se faire construire de pyramide. Effrayés par cette rupture avec la tradition, grand prêtre et courtisans consultent les papyrus et découvrent l'origine de la construction des pyramides: rien à voir, au départ, avec la mort et le tombeau des monarques, mais un état de crise du royaume. Une crise bien particulière, liée au bien-être et à l'abondance, sources de liberté et d'esprit critique, donc menace pour l'absolutisme de l'Etat. Diagnostic du magicien-astrologue: il faut éliminer le bien-être, donc consumer l'énergie et la richesse du pays en quelque chose de grandiosement inutile. Convaincu, Chéops décide que sa pyramide sera construite et surpassera toutes les autres par sa démesure et par les moyens matériels et humains mis en oeuvre pour l'édifier...Telle nous apparaît encore aujourd'hui la pyramide au milieu du désert: le plus haut tas de pierres au monde, apparemment sans vie. Il recèle pourtant une formidable énigme. Non pas celle de ses fausses portes, accès dérobés, galeries sans issue, chambres mortuaires. Mais un secret impossible à élucider sans scruter tout à la fois notre actualité à peine refroidie et un passé archimillénaire.A partir de l'expérience totalitaire propre à notre époque comme aux âges les plus reculés de l'humanité, Ismail Kadaré montre qu'on peut jeter quelque lumière sur les mystères entourant la pyramide. Un tombeau, mais de qui: du souverain ou de son peuple? une métaphore de toutes les utopies meurtrières? un miroir dans lequel toutes les nations vont pouvoir lire leur décrépitude, leur mort lente? une sorte de créature mythique se reproduisant de siècle en siècle sous des formes tantôt visibles, tantôt occultes? un monstre capable d'enfanter encore à l'âge de quatre mille ans et, comme les pyramides de têtes de Tamerlan, de se couvrir de barbe et de cheveux?On retrouve la chronique de ces hantises et de ces avatars dans ce nouveau roman du grand écrivain albanais, rédigé pour moitié à Tirana, pour moitié à Paris. Un roman bâti au rythme de la construction qu'il décrit: acheminement des pierres, empilement des gradins, accroissement de la hauteur, vertige, pesanteur des blocs, pression de l'Etat...La vraie clé de l'énigme enfouie dans la pyramide ne résiderait-elle pas au bout du compte dans la fausse image qu'elle n'a cessé de donner à contempler de l'extérieur?
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Une jeune Albanaise, employée dans une entreprise d'Etat sévèrement contrôlée par les instances du Parti, affiche un comportement étrange, dérangeant, qui en fait la cible des pressions collectives et la victime de l'ostracisme: n'est-elle pas en train de rééditer, au coeur d'une société athée, le miraculeux destin de la Vierge Marie?Composé en 1984, publié en janvier 1985, ce récit, l'un des rares consacrés par Ismail Kadaré à la vie quotidienne en dictature communiste, a été interdit à Tirana le jour même de la mort du tyran albanais, comme pour mieux souligner combien la répression et la censure étaient appelées à lui survivre.
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Dialogue avec Alain Bosquet
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 13 Septembre 1995
- 9782213595191
Alain BOSQUET _ Arrêtons-nous un instant sur le problème du rapport entre l'écrivain et le pouvoir, en l'occurrence la dictature albanaise. Aux yeux de certains, votre cas constitue une véritable énigme...Ismail KADARE _ Dans un film d'actualités où l'on assiste à l'arrivée de Chostakovitch aux Etats-Unis, on relève entre autres cette interrogation d'un journaliste: " Comment êtes-vous demeuré en vie? " Cette question brutale, posée explicitement ou par le regard, était familière à certains écrivains de l'Est. Nous nous trouvions dans le rôle de fantômes dont la place était ailleurs et qui devaient retourner au plus tôt " là-bas ", dans le non-être.Souvent de pareilles questions ont été posées et des jugements émis par des gens qui n'ont aucun titre à donner des leçons de morale. Rester assis dans une loge à regarder des hommes s'empoigner dans l'arène avec des fauves, et les juger en observant que l'un d'eux ne s'est pas montré assez courageux face au tigre, qu'un autre s'est même dérobé, voire qu'il a usé d'une tactique peu correcte, voilà qui est proprement inhumain, pour user ici d'un euphémisme.Il n'y a rien d'exagéré à dire que nous nous trouvions justement dans de telles conditions, isolés dans une arène semée de taches de sang, où l'on ne savait de quelle porte allait surgir le fauve et où la plupart des spectateurs, quand venait le moment de la chute, réclamaient, à l'instar du tyran, le doigt pointé vers nous, notre mort.
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Eschyle ou le grand perdant
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 13 Septembre 1995
- 9782213595313
Ecrit et publié en 1985, alors que le pays de l'auteur, l'Albanie, endurait les ultimes années d'un régime de fer, cet essai, amplement revu et augmenté pour la présente édition, est d'abord un hymne audacieux à la liberté et à la magnificence de l'art.Débutant comme une enquête sur la disparition de quelque trois cents tragédies grecques de l'Antiquité, dont la majorité de celles d'Eschyle, ce livre ne se fait pas seulement l'écho de l'angoisse ou de la terreur des écrivains de tous les temps face au rapt et à l'assassinat de leurs oeuvres, mais ouvre sur une réflexion consacrée aux rapports du créateur avec les pouvoirs, avec son époque, avec son peuple et, finalement, avec l'humanité entière.A cette occasion, il propose une lecture neuve des tragiques grecs et une approche très originale de leurs principaux personnages, comme Prométhée, à la création et au façonnage desquels contribuent, après le dramaturge, les publics successifs que le cours des siècles leur fait rencontrer.Au terme de cet essai, le lecteur se voit suggérer une théorie nouvelle de la naissance du théâtre tragique, théorie qui vient contredire ou corriger toutes les analyses et interprétations en vigueur depuis quelque deux millénaires.
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Trois chants funèbres pour le Kosovo
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 15 Avril 1998
- 9782213601809
On aurait du mal à trouver en ce monde une autre région de plaine où une vieille tragédie continue à projeter sans relâche, de façon cyclique, de nouvelles tragédies. Cette terre porte le nom innocent de " Champ des merles ", autrement dit Kosovo.Il y a six siècles, le 28 juin 1389, une coalition balkano-chrétienne composée de Serbes, de Bosniaques, d'Albanais et de Roumains fut écrasée par l'armée ottomane du sultan Mourad. Cette sanglante bataille ne dura qu'une dizaine d'heures. De cette défaite, les vaincus n'ont cessé jusqu'à aujourd'hui de porter le deuil. Cependant, comme les rapaces tournoient au-dessus du terrain après les combats, des cliques de politiciens nationalistes ont essayé à maintes reprises de tirer profit de cet événement fatal. Le 28 juin 1989, date de son sixième centenaire, le dirigeant serbe Milosevic lança un nouvel appel au massacre dans le Kosovo, cette fois contre les Albanais. C'est de ce jour que commença l'implosion de la Yougoslavie.Au sujet d'aucune autre bataille n'ont été échafaudées autant de mystifications qu'autour de celle du Kosovo. Bien des siècles auparavant, la vérité sur la guerre de Troie fut mise au jour par la littérature grecque antique. A travers ce dévoilement, celle-ci se hissa à des sphères sublimes jamais encore atteintes depuis lors par la civilisation universelle. Aujourd'hui, trois mille ans plus tard, la civilisation balkanique, dans l'épreuve, est tombée, elle, au plus bas niveau de la barbarie.Ce recueil, dans son impartialité, est une tentative pour témoigner de la noblesse perdue de cette civilisation, et une exhortation à ce qu'elle renaisse.
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Invitation à un concert officiel et autres récits
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 16 Janvier 1985
- 9782213015217
Voici, réunies sous le titre de la dernière d'entre elles, neuf nouvelles d'Ismaïl Kadaré qui, telles les efflorescences multicolores du kaléidoscope, projettent tantôt abruptement, tantôt dans un patient lacis de volutes verbales, les thèmes et les mythes chers au grand écrivain albanais: ainsi, dans " La caravane des féredjés ") (dont le héros convoie cinq cent mille voiles destinés à couvrir le visage des femmes des pays conquis) et " La commission des fêtes ", la cruauté minutieuse de l'envahisseur ottoman; ainsi, dans " Le crime de Suzana ", cette autre forme de tyranie que peut devenir la coutume; ainsi, dans ce fascinant exercice de style qu'est " Chronique séculaire des Hankoni " (soixante-dix-huit " microchapitres "), l'histoire rectiligne, mais ô combien variée et expressive dans son laconisme même, d'une famille de marchands entre le début du dix-huitième siècle et le début du vingtième; ainsi, dans " Invitation à un concert officiel ", le jeu des masques et des symboles, cristallisé dans une nouvelle à l'intérieur de la nouvelle et une soirée de gala à Pékin.Ismaïl Kadaré est né en 1936 à Gjirokastra. Il a fait ses études supérieures à la faculté des lettres de Tirana, puis à l'institut Gorki à Moscou, et est rentré en Albanie après la rupture des liens entre son pays et l'Union soviétique. Son oeuvre romanesque comprend: le Général de l'armée morte, les Tambours de la pluie, Chronique de la ville de pierre, le Grand Hiver, le Crépuscule des dieux de la steppe, Avril brisé, le Pont aux trois arches, la Niche de la honte.