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L'Herbe Qui Tremble
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Toute tentative poétique s'efforce, à sa manière, à une description du monde. Ce livre-ci n'y manque certes pas, tâchant à travers la diversité des situations de cueillir la forme de l'incessant balancement à l'oeuvre en toutes choses.
Se saisir de l'infime, du dérisoire, de l'inaperçu qui habite les vies, de même qu'embrasser les immensités en y échouant avec constance, ces mouvements simultanés et contradictoires trouvent parfois une issue dans la parole poétique.
Du Rhin à Nauplie à Mount Washington, une oreille inventive, un oeil désencombré peuvent capter leur part de ces désordres, entendre des respirations secrètes ou voir l'insoupçonné. Rien n'est donné d'avance, sauf d'être bercé par le balancement.
Vois-tu ces feuilles en tourbillon s'enroulant tornade de salon sur l'herbe rase?
Ma parole elles se prennent pour des étourneaux enivrés de leur vol ou alors un dieu venteux joue à la toupie seul de son Olympe à savoir souffler en rond et tu n'oses traverser - de crainte de le briser - ce que les contes appellent un sortilège -
"Et ton corps et les mots, c'est pareil.
C'est tout un.
C'est tout nu."
Écrit sous l'eau est une suite de proses brèves au croisement de la poésie et de la narration, où l'on retrouve toute la puissance d'évocation du romancier Jacques Richard (la Femme qui chante, la Course, éd. Onlit).
Où sommes-nous ? Dans des lieux et un temps indéterminés, où la mer, les corps, les chemins et le ciel incertains, l'opacité du jour et la nuit alentour pèsent cependant de tout le poids de leur présence.
Qui sont-ils ? Un je qui adresse fréquemment à un tu. Deux êtres à la dérive qui boitent de n'être pas un et s'épuisent de se chercher sans fin. Mais se trouve-t-on jamais ?
Dans le secret de la chambre, l'existence n'est pas moins pleine d'ivresses et d'abîmes que dans la forêt du monde. Car vivre, c'est danser sur le fil tendu entre l'illusion de ce que nous croyons être et le péril de la réalité, dans la chair d'une langue que Jacques Richard fait parler pour nous, même et surtout quand il dit je. -
Prix Georges-Perros 2009.
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1861-1865. La guerre de Sécession oppose les États-Unis d'Amérique et les États confédérés. Cette guerre civile est l'un des premiers conflits à être couvert par des photographes. L'un d'eux en tire la matière d'un ouvrage célèbre, « Gardner's Photographic Sketch Book of the Civil War ».
Années 1960. Un jeune garçon, en Flandre, découvre le monde des images à travers les chromos offerts dans les paquets de chewing-gum. Une des séries, consacrée à la guerre de Sécession, le marque durablement.
De nos jours. Venu aux États-Unis faire l'acquisition de photographies inédites de la guerre de Sécession, un reporter affronte des péripéties obscures de roman noir.
Entrelaçant l'Histoire, la mémoire personnelle et la fiction, Faire sécession propose une méditation sur les rapports entre la guerre et ses représentations forcément trompeuses, et, plus généralement, entre le récit et l'image. Les gravures de Frédéric Coché, qui accompagnent le livre sans l'illustrer, repensent la même thématique à la lumière de l'histoire de l'art.
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Poésie (presque) incomplète
Laurent Demoulin
- L'Herbe Qui Tremble
- D'autre Part
- 1 Janvier 2019
- 9782918220701
Voici un oiseau rare pour qui le vers classique reste une forme vivante, qu'on le coule dans un sonnet régulier ou qu'on lui forge un écrin neuf : le poème à rimes contrariées, par exemple, invitant à une double lecture horizontale et verticale.
Voici un poète insistant. Un seul poème ne lui suffit pas à épuiser un motif. Il lui faut, sur un même thème, broder des variations - en prose, en vers libres ou rimés - qui en explorent les possibles, en déploient toutes les nuances.
Voici un homme enfin en qui se disputent l'étonnement, le bonheur et l'angoisse d'être au monde, que taraudent la mémoire et la filiation, que subjugue la beauté stupéfiante des femmes. Aussi bien, jouer avec les formes, en inventer de nouvelles, n'a de sens pour Laurent Demoulin qu'au regard de cette conviction peut-être démodée : la poésie a quelque chose à nous dire. La forme, disait Victor Hugo, c'est le fond qui remonte à la surface.
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Sylvestre Clancier est poète et essayiste. Sa formation philosophique l'a amené à entreprendre des recherches sur l'allégorie et le symbolisme, ainsi que sur la patascience et l'imaginaire. Il a écrit et fait paraître des poèmes et des fantaisies en prose puis en recueils. Avec « le Discobole du futur », le poète nous invite à partager sa pensée humaniste, attentive à l'autre.
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Chansons des mers du Sud
Mariano Rolando Andrade
- L'Herbe Qui Tremble
- Les Traversees
- 1 Septembre 2024
- 9782491462703
« Un poète « au bout du rouleau », littéralement privé de l'usage de ses mains depuis vingt ans déjà, s'enfonce, à l'exemple de ses maîtres anciens qui l'y enjoignent, dans « le ventre des mers du Sud », espérant ainsi renouer peut-être avec l'écriture, dénicher au terme de sa quête le baume susceptible de guérir ses « mains brisées ». Traduit de l'Argentin par l'auteur et Christophe Manon.
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Amour quelque part le nom d'un fleuve
Alain Dantinne
- L'Herbe Qui Tremble
- 1 Octobre 2020
- 9782491462000
« Amour quelque part le nom d'un fleuve » réunit un large choix des poèmes d'Alain Dantinne publiés de 1979 à 2011. Ce sont pour la plupart des poèmes du voyage, voyages intérieurs du poète qui, des routes d'Amérique du Sud à celles de Roumanie, ne cesse d'interroger les vies qu'il croise et les sentiments qui le submergent. C'est une interrogation constante sur la recherche d'amour, voyager pour chercher, rencontrer enfin ce fleuve qui se trouve quelque part.
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Alphabétiques est un abécédaire oulipien.
Vingt-six variations sur un même thème. Une lamentable histoire de drague : A désire ardemment suborner B ; B proteste avec énergie ; C intervient et ratatine A.
Vingt-six tautogrammes, un par lettre de l'alphabet. Mais qu'est-ce donc qu'un tautogramme ? Un tautogramme est un texte dont tous les mots commencent par la même lettre. Dans Alphabétiques, tous les mots du premier récit commencent par la lettre A, tous ceux du deuxième par la lettre B, et ainsi de suite jusqu'à Z.
Vingt-six images de Mathieu Labaye illustrant librement chacun des textes en jouant elles aussi de l'idée de variation.
Vingt-six variations typographiques.
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L'auteur avertit le lecteur dès l'entrée du livre?:?composé sous la forme de sonnets, il ne faut pas y chercher une démonstration formaliste. D'un contenu disparate, le recueil est divisé en dix parties, pour s'y retrouver, peut-être. Sinon, eh bien prenez-votre temps de le lire, d'aller boire un café entre chaque partie, de faire un tour au jardin, et pourquoi pas d'ouvrir un autre livre?!
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« Derrière les maisons » que voit le poète? Qu'y découvre-t-il ? Un jardin, un ruisseau, le printemps, des arbres. Il aime jardiner, marcher, contempler la nature, qu'une main sur l'épaule le surprenne. « On sait qu'en son jardin/ on effleure déjà le paradis ». Souligner la discrète vibration d'une feuille, se laisser traverser par le vent, être enlacé par une lumière tendre, tout ce qui s'observe, tout ce qui se ressent, nous entraîne à méditer avec le poète notre condition de passants sur terre. Mais il sait aussi que le « chemin dénoue les peurs/ t'emmène plus loin ».
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Les poèmes de De mémoire et de vent disent une transition douloureuse, mais ont a coeur d'aller vers une ouverture. D'un versant à l'autre les mots y cheminent, passant d'une note mélancolique à une note romantique. Au gré du regard à travers une fenêtre, le jardin est le plus constant interlocuteur de la poète.
EXTRAIT L'amie sans doute ne pense pas à moi, peut-être n'y pense plus, l'enfant, qui n'est plus un enfant, et vit au rythme frémissant de ses désirs rejoint rarement le temps un peu dénudé où je me tiens.
L'instant pourtant respire, mon coeur se nourrit des pensées que je destine, il a l'ampleur et l'étoffe un peu rebondie des petits corps colorés d'oiseaux - piverts, geais et mésanges - qui, le temps d'une halte, émaillent les jardins.
Le silence n'est pas creux. -
L'oeuvre d'Enid Blyton, dont la partie la plus connue est la série du Club des Cinq, passionne et enthousiasme les enfants alors qu'elle indiffère le plus souvent les adultes. Il faut croire que François Rivière échappe à la règle puisque les livres mais aussi le personnage d'Enid Blyton ont irradié son enfance et n'ont jamais quitté sa mémoire.
Ses affinités électives avec cette littérature enfantine, François Rivière les évoque au fil d'un livre entremêlant enquête sur la romancière - sa vie publique et privée, son univers, son écriture quasi médiumnique -, remémoration personnelle, réflexion sur l'imaginaire enfantin et échappées dans la fiction.
Souvenir d'Enid Blyton n'est pas destiné aux jeunes lecteurs de la Bibliothèque rose mais à leurs aînés partis à la recherche de leur enfance perdue. C'est un essai en forme de rêverie dont le sujet secret pourrait bien être : « comment mes lectures et mes jeux d'enfant ont fait de moi un écrivain ».
Cette réédition s'accompagne d'une postface inédite. -
"Le Temps au crible" est un recueil de poèmes courts. Max Alhau a choisi ce mode pour exprimer en quelques images la fuite du Temps. Le recueil est hanté par la mort et la relation de l'homme à la Nature. La peintre coréenne Bang Hai Ja accompagne le recueil : sa peinture, tout en lumière et scintillements, se fait réceptacle des forces sombres du poème. Le Temps au crible a reçu le prix Aliénor en 2014
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La suite poétique "Rousseau dort tranquille" est composée dans un langage qu'on dirait volontiers proche du slam, c'est une poésie déclamatoire et pourtant très intimiste, elle masque derrière un vocabulaire ancré dans notre époque, dans notre relation quotidienne aux mots, un travail exigeant d'écriture, de perfection de la langue, d'amour du langage beau, du rythme, et se dégage de sa lecture une pensée engagée, soucieuse de l'autre et une pensée plus soucieuse de l'intime. Dans un texte adressé aux jeunes poètes, Jean-Luc Despax écrivait : "Les bons sentiments ne font pas des bons poèmes, les mauvais non plus. Mais il faut des sentiments." Les dessins de Denis Pouppeville sont dans le registre des poèmes : ils semblent voyeurs, mais chaque dessin dissimule un écart de regard vers quelque chose d'invisible.
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Après avoir, dans un de mes livres récents, « le Miroir des solitudes », suivi pas à pas Dante et sa « Divine Comédie », livre matriciel pour la langue, la littérature, la culture italiennes et plus largement pour la culture occidentale, je me suis laissé guider ici par l'oeuvre d'Homère et son héros voyageur, Ulysse, l'homme aux mille détours. J'ai écrit ce « Radeau » dans l'urgence, avec le sentiment que nous avions besoin aujourd'hui de rassembler dans notre poésie les fragments épars d'un héritage fabuleux, toujours plus facilement mesurable, mais de moins en moins facile à intégrer à nos vies et à partager entre nous. Presque trois mille ans d'expériences poétiques et artistiques les plus diverses aspirées par le vortex matriciel d'Homère, je crois qu'il y a moyen d'en faire encore quelque chose pour ceux qui le voudront bien aujourd'hui et, pourquoi pas, pour ceux qui suivront et qui auront besoin de respirer l'air du grand large.
- Christian Monginot
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Avec « Pays perdu d'avance », Sylvie Fabre G. a porté son écriture dans ce qu'elle appelle un « registre lyrique ». Ce tournant, ou plutôt ce passage exceptionnel vers une écriture plus classique s'est imposé à elle avec la disparition de sa mère. En relatant des moments de son enfance, la poète retourne aux sources de l'enfance, et aussi, et surtout, aux sources de sa poésie. Les thèmes de Pays perdu d'avance retrouvent les grandes images et figures fondatrices de la vie et de son oeuvre.
« Sans doute reviens-je aux racines réelles et irréelles de la langue, nous dit Sylvie Fabre G., celles qui constituent la mienne en particulier. Le texte est aussi traversé par le souffle des lectures de certains poètes. Le rapport à la mort et à l'origine, les exils, l'amour et la douleur l'habitent aussi. » Le peintre Fabrice Rebeyrolle est allé au plus profond des poèmes pour mettre des couleurs sur les sentiments qui ont fait naître la poésie de Sylvie Fabre G. -
Toute forme d'excès est absente de la poésie de Véronique Wautier. Elle privilégie au contraire le registre de la discrétion : pas de mots à l'emporte-pièce, pas de grandiloquence, mais quelques moments de notre vie difficiles à traverser que son langage parvient, grâce à une économie d'effets, à nous rendre acceptables.
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Le messager des arbres
Pierre Dhainaut, Ramzi Ghotbaldin
- L'Herbe Qui Tremble
- Papiers D'art
- 15 Mai 2022
- 9782491462314
Ramzi Ghotbaldin, né au Kurdistan. Vit en France depuis 1990. Son oeuvre peinte se situe à la périphérie de l'observation, de la mémoire et du rêve. Les fleuves et leurs méandres, les falaises, la végétation des plateaux et les forêts, les arbres omniprésents, imposants et légers, tels sont quelques-uns de ses principaux motifs. Dans Le Messager des arbres, qui présente un choix de peintures récentes, Pierre Dhainaut, poète, a évoqué leurs secrets, leurs chants de vie.
L'EXTRAIT :
Il faut tout demander aux arbres, pudiques, prodigues, ils font mieux que répondre, se concentrent, se dilatent, s'élèvent?:
Ce n'est jamais à eux qu'ils pensent, ils distribuent leurs souffles, le jour se révèle en son cycle, la lumière s'incarne, la chair s'illumine, la nuit, la nuit sensible, ils redonnent la vigueur aux vents inépuisables.
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Sans doute la lecture la plus fidèle et la plus féconde d'un poème consiste-t-elle à l'écouter en écrivant un autre poème, lequel à son tour en appellera un nouveau. Isabelle Lévesque et Pierre Dhainaut ont décidé d'approfondir ainsi, au gré de leur correspondance, le dialogue amical. Il n'est pas vrai, croient-ils, que l'écriture est une activité exclusivement solitaire?: lorsqu'elle est pratiquée en commun, elle affine l'attention, la relance. Alors s'ouvre un temps comme un espace où se multiplient, loin de toute préméditation, les échos, les images, les rythmes. Une voix prend naissance, qui est aussi bien celle de Pierre Dhainaut et celle d'Isabelle Lévesque, qui traverse les identités, ces frontières, une troisième voix, ce livre est le sien.
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La métaphore du passage au marbre dit à la fois le renouvellement, la réparation après un accident et une étape, un déplacement dans une région où les collines et les montagnes, le sol qu'on arpente sont un marbre à révéler. Une région, riche en mystique, qui se donne donc à lire comme un livre, un ensemble de signes à déchiffrer.
Alexis Bernaut donne des poèmes comme on se révèle à une personne chère. Il explore comme il s'explore, proposant une lecture double des paysages extérieur et intérieur, à la fois exploration sensuelle et profonde, requérant lenteur, patience et immobilité?; et instantanéité, vitesse, fugacité. -
L'insecte du placard
Christian Monginot
- L'Herbe Qui Tremble
- Trait D'union
- 15 Octobre 2024
- 9782491462697
« Vivre, lire, écrire. Tu habites ces trois mots de façon imprécise, mais obstinée, singulière, sans coutures. Ils ne sont quant à eux, pourquoi ne pas le dire, ni précis, ni singuliers, ni même universels. Disons qu'ils sont, plutôt, suffisamment abstraits, vagues, équivoques, familiers, pour que chacun s'en saisisse et croie pouvoir dire par eux où il est, qui il est et ce qu'il fait lorsqu'il s'adonne aux expériences étranges qu'ils évoquent. »
L'insecte du placard est le récit d'expériences, celles du poète qui cherche l'homme en lui sans tomber dans le piège de « l'affirmation de soi » : « Il y a quelque chose de dérisoire et de naïf dans l'affirmation de soi. Tu l'as toujours ressenti. Tu as toujours flairé le piège sous la satisfaction d'être toi. Tout autant, sous la fierté d'être quoi que ce soit d'autre. Cette fierté, tu l'as compris dès qu'elle t'a effleuré, n'est faite que pour t'enfermer dans une case. » -
Dans ce recueil d'essais portant sur des auteurs du domaine français, Jan Baetens déballe une partie de sa bibliothèque d'amateur. Chaque chapitre est l'occasion d'articuler l'examen d'un écrivain (Jean Paulhan, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, Julien Gracq, Bernard Frank...) avec une question littéraire plus générale : le plaisir et les surprises de la relecture, les vertus du livre pauvre, la fécondité des erreurs d'interprétation, l'âge des textes et des lecteurs, les mécanismes de l'allusion, les limites de la hiérarchie des genres. Mais on trouvera aussi dans ces pages un essai sur la disparition des timbres-postes et des croquis de Grenade et de Brattleboro, car la vie est inséparable de la fréquentation des livres.
En se donnant pour modèle « Jaune, bleu, blanc » de Valery Larbaud, Jan Baetens renoue avec la tradition des mélanges, ces recueils de textes inclassables qui rappellent que la littérature ne circule pas que dans la fiction.
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Les poèmes de Carino Bucciarelli adoptent fréquemment une forme narrative. Ils se déploient dans un monde instable où chaque être, chaque objet est à la fois lui-même et un autre. Les rencontres, les péripéties de l'existence ordinaire y prennent l'allure d'un mauvais rêve. On y croise des personnages interlopes, les fantômes obsédants des ancêtres. L'ensemble respire une inquiétante et fascinante étrangeté, souvent empreinte d'humour.
L'imagination ne connaît pas de frontières. Carino Bucciarelli est belge d'ascendance italienne, mais l'on serait tenté de rapprocher ses poèmes et ses fictions du réalisme magique latino-américain.
Le présent recueil réunit, sous le titre « Quelques visages », un choix de poèmes écrits entre 1985 et 1992. S'y ajoutent deux ensembles plus récents, « Dix étincelles » et « Couleurs inouïes ».