« Cultivons notre jardin ! » écrivait Voltaire. Notre jardin éthique en particulier, car l'éthique s'invite au coeur de notre vie quotidienne comme dans les grands problèmes de l'Humanité, en tous temps, en tous lieux, en toutes circonstances. La méthode ici exposée cherche à donner des pistes d'interrogation et de travail sur la recherche éthique. Sous la forme d'un manuel, cet ouvrage donne les clés nécessaires pour appréhender toute problématique éducative, en famille comme à l'école, au travail comme dans les loisirs. On trouvera une illustration de la recherche éthique à travers le roman Lisa, édité en parallèle chez PIE Peter Lang, qui rend compte des aventures d'une jeune adolescente curieuse et volontaire.
La forme orale de la littérature africaine demeure peu ou mal connue, malgré sa reconnaissance par les milieux scientifiques, au XIXe siècle, comme une littérature à part entière. Premier du genre en langue française, cet ouvrage en donne une vue d'ensemble et répond ainsi à une demande à laquelle nombre de publications spécialisées - anthologies, études de genres, approches méthodologiques - n'ont pu donner entière satisfaction. L'auteur y circonscrit le concept jadis controversé de littérature orale, explique sa genèse ainsi que celle des termes et expressions en usage (littérature (orale) traditionnelle, littérature non écrite, littérature populaire, littérature folklorique/folklore, art oral/art verbal/art de la parole, style oral, orature, etc.). Il repense ensuite celui de littérarité, particulièrement en contexte d'oralité, moins en termes de propriétés textuelles internes que comme un acte perfomanciel induisant des stratégies ethnopoétiques grâce auxquelles le plaisir esthétique provient aussi bien de ce qu'on entend que de ce qu'on voit. La deuxième partie de cet ouvrage fondateur, de loin la plus importante, est consacrée à la description des principaux genres littéraires dans leur mode d'existence et dans leurs formes les plus représentatives, et traite avec rigueur de la nature, des caractéristiques et des fonctions principales de la littérature orale africaine.
Nos sociétés de l'information voient se multiplier les bases de données administratives et les enquêtes : force est cependant de constater que leur exploitation se limite encore trop souvent à des analyses purement descriptives. Or, en résonance à la complexité du social, l'analyse multivariée des données s'impose. Elle permet non seulement d'affiner l'analyse descriptive, mais aussi de mieux comprendre les mécanismes multiples qui sous-tendent la plupart des phénomènes sociaux. S'adressant aux étudiants, enseignants, chercheurs, services d'études des administrations et du secteur privé, ce manuel offre une introduction à l'analyse multivariée des données en sciences sociales. Toutes les étapes de la recherche y sont balisées, depuis la préparation des données brutes jusqu'à leur analyse multivariée en passant par la construction d'indicateurs, la conception des relations entre les variables et leur analyse descriptive. La transmission d'expériences et de savoir-faire est privilégiée tout au long de l'ouvrage, avec ce que cela comporte de stratégies de recherche à envisager, de pièges à éviter et de précautions à prendre. C'est pourquoi la présentation des méthodes d'analyse multivariée est à chaque fois illustrée par une application concrète dans le domaine du social, de l'histoire, de la démographie ou de la politique.
Cet ouvrage se penche sur le regain d'importance qu'ont pris les organisations régionales dans les relations internationales de l'après-guerre froide marquées, notamment, par l'accélération de la globalisation et de la diffusion du pouvoir mondial. L'ouvrage s'intéresse au rapport des régions à la transformation en cours des équilibres mondiaux et partant au sens qu'elles insufflent à l'ordre international actuel. Chaque projet régional est porteur à l'extérieur de normes et règles qui lui sont propres, ce qui n'est pas sans produire une concurrence entre groupements. Cette rivalité entre blocs régionaux existe tant au niveau de chaque continent qu'à l'échelle planétaire. Bien que cette concurrence est loin de constituer un phénomène nouveau, elle a pris de l'ampleur avec, notamment, la prolifération de toute une série de méga-blocs régionaux, d'associations transrégionales ou de coopération interrégionale (TTIP, TTP, « une ceinture, une route », Union eurasienne, RCEP, partenariat UE/CELAC, Asem), dont l'objectif premier est de façonner l'ordre mondial en fonction des attentes des acteurs qui les composent. Il est donc question d'étudier la place et le(s) rôle(s) des groupes régionaux, interrégionaux et transrégionaux émergents dans l'ordonnancement des relations internationales à l'heure de la multipolarisation progressive des affaires mondiales et de la crise de la gouvernance mondiale.
Aujourd'hui, la lutte contre la diffusion des armes nucléaires dans le monde est une priorité du gouvernement français. Mais pendant longtemps les acteurs diplomatiques français ont refusé de suivre les règles multilatérales dans ce domaine central de la politique internationale. Comment expliquer que la France soit devenue l'un des principaux promoteurs de la norme de non-prolifération nucléaire après s'en être tenue à distance ? Pour répondre à cette question, ce livre refuse d'opposer deux approches traditionnelles de l'étude des relations internationales en mobilisant les outils et les méthodes de la sociologie politique. Il traque ainsi les contraintes du système international dans les effets qu'elles exercent sur les luttes et les alliances entre les différentes bureaucraties intervenant dans la définition de la politique française de non-prolifération et sur les représentations et les actions des diplomates, hauts fonctionnaires et responsables politiques impliqués. À partir d'une enquête de terrain approfondie sur les exportations menées dans les années 1970, la participation au désarmement de l'Irak au début des années 1990 et les initiatives prises autour de la question du nucléaire iranien depuis 2003, les transformations de la politique étrangère de la France sont rapportées aux évolutions de la division du travail diplomatique. Ce faisant, ce livre pose des jalons qui permettent de mieux rendre compte des pratiques diplomatiques et de penser autrement ce qu'est l'international.
Les contributions réunies dans cet ouvrage sur les guerres balkaniques se veulent une interrogation sur leur impact international et dans les sociétés concernées, elles questionnent également la mémoire qu'elles y ont laissée et le rôle de celle-ci dans les relations interétatiques. Les auteurs s'intéressent tout d'abord aux conflits régionaux et aux questions territoriales, à l'expérimentation de la guerre et à la notion de patrie, aux relations entre civils et militaires, aux bandes armées. Un deuxième thème concerne plus particulièrement l'Empire ottoman puis la Turquie à travers l'importance de la Méditerranée, les indépendances successives des pays balkaniques, le devenir des villes ottomanes. La troisième partie renvoie à une tendance actuelle de la recherche qui entreprend de faire l'histoire des interventions internationales et des opérations de paix : l'action de la fondation Carnegie ; la spécificité de la diplomatie balkanique ; l'absence des grandes puissances et la fin du concert européen. Enfin, la quatrième partie traite des mémoires des guerres balkaniques : imagologie, censure et caricature ; les propagandes comparées des belligérants et des grandes puissances ; lieux de mémoire ; pour une écriture commune de l'histoire du conflit.
Que serait le territoire de l'errance lorsqu'il perd ses frontières au coeur du langage ? Une plongée extatique dans la violence et l'indicible ? Un geste poétique qui délivre les chairs et les êtres pour mieux les oublier ? Une mémoire sans cesse revendiquée qui inscrit son exigence dans les amnésies du passé ? Ou le chant désespéré d'une écriture qui fouille et écartèle les sources de la voix et les origines de la création ? Architecture de la composition et de la décomposition, rétive à toute soumission, l'oeuvre de Raharimanana puise dans les formes esthétiques malgaches, les textes sacrés et les traditions orales pour les conjuguer aux inventions langagières les plus vivifiantes. L'oeuvre littéraire permet ainsi une appropriation unique de la déchirure, la transgression ouvrant à l'hypothèse d'une union. Si les corps sont meurtris, si les enfants se jettent sur les rochers et si les mères sont violées, c'est dans la volonté d'interroger la littérature quand elle échappe aux classifications et aux normes pour proposer en hallucinations les vérités de la misère et de la domination. N'hésitant pas à plonger dans les pages les plus noires de l'histoire coloniale, le livre de Jean-Christophe Delmeule met en exergue une des écritures francophones parmi les plus singulières et les plus audacieuses.
Cette étude se propose de donner quelques clés essentielles pour une compréhension de la fracture identitaire qui parcourt la société ukrainienne et que la Révolution orange a révélée au monde occidental. Elle retrace l'évolution de l'idée nationale, de son éclosion au début du XIXe siècle jusqu'à la proclamation de l'indépendance en 1991, en passant par les luttes, non abouties, des mouvements de libération sociale et nationale des années 1920. La Seconde Guerre mondiale y occupe une place déterminante, telle une matrice de deux narrations concurrentes qui commanderait les logiques interprétatives de l'ensemble du récit national. Faut-il parler d'« occupation soviétique » ou de « libération » ? L'Holodomor, terme forgé sur le modèle de l'Holocauste pour désigner la Grande Famine de 1932-1933, est-il « un génocide » perpétré par le régime stalinien contre le peuple ukrainien, ou « une tragédie collective », commune aux peuples asservis par Moscou ? Même le très consensuel Tarass Chevtchenko, poète romantique du XIXe siècle, n'échappe pas au conflit d'interprétations. L'auteure, ethnologue d'origine ukrainienne immigrée au Québec, utilise une approche qualifiée de « proximité distanciée » pour analyser les sensibilités contrastées développées à l'Est et à l'Ouest, dans le contexte de deux expériences majeures du XXe siècle qui les ont profondément marquées, le communisme et le nationalisme.
Depuis plusieurs décennies, les usages du numérique en histoire se multiplient. Mais l'histoire contemporaine est parfois restée à la marge de ce mouvement. Ce livre, qui recouvre divers usages du numérique, ses outils, ses méthodes, sera à la fois une bonne introduction pour les historiens désirant se renseigner sur les usages informatiques en histoire contemporaine, et un outil utile aux chercheurs et aux enseignants plus rompus à cette utilisation. Cet ouvrage leur permettra de comparer leurs pratiques et de les approfondir dans le cadre des humanités numériques. Digital practices in the field of history have become more and more widespread in recent decades, but contemporary historians have often tended to remain on the sidelines of this trend. This book, which covers a wide range of digital practices, tools and methods, will serve both as a solid grounding for historians keen to learn how information technology can be applied to contemporary history, and as a useful tool for researchers and lecturers who already have a degree of experience in this area. It will enable scholars to compare and further their practices in the area of digital humanities, providing a comprehensive vision of the emerging field of digital history.
Cet ouvrage propose une lecture critique et traductologique d'un vaste corpus de littérature de jeunesse, allant des contes créoles, persans et roumains jusqu'aux textes ludiques contemporains, en passant par des textes classiques de Charles Perrault, Carlo Collodi ou Hector Malot. Dans un premier temps, l'ouvrage se développe à partir des concepts de lecture, de relecture, de réécriture, avant de se pencher ensuite sur ceux d'adaptation, de remaniement, de retraduction, en accordant une place privilégiée aux stratégies traductives visant à rendre la dimension culturelle d'un texte pour enfants. Cet ouvrage, à travers la triple expérience de l'auteur comme enseignante, traductrice et traductologue, témoigne d'une ouverture vers des littératures moins connues et explorées, ainsi que d'un intérêt constant pour le dialogue interculturel.
Rudolf Hermann Lotze (1817-1881) fut l'une des figures majeures de la philosophie allemande au XIXe siècle. Philosophe, logicien, psychologue, médecin, il a connu à son époque une renommée extraordinaire. Professeur de philosophie à l'Université de Göttingen, où il succéda à Herbart, il mena un parcours de recherche aussi original qu'influent. Entre romantisme et positivisme, entre naturalisme et historicisme, sa doctrine ne s'est jamais confondue avec les courants les plus importants de son époque. Admirée et suivie, autant en Allemagne qu'à l'étranger, sa pensée fut ensuite, après sa mort, condamnée à l'oubli en raison de son supposé éclectisme méthodologique et, finalement, classée sous la rubrique ambiguë d'« idéal-réalisme ». Le legs de Lotze s'inscrit dans un rapport complexe à la phénoménologie, à la philosophie analytique naissante, au pragmatisme américain et au néokantisme allemand jusqu'à Heidegger. L'analyse de ce legs n'a cependant jamais bénéficié d'une réflexion critique capable d'en mesurer la portée et les limites. Par un travail d'évaluation historico-critique, ce volume se propose de combler cette lacune.
Tour d'horizon pluriel des questionnements identitaires à l'oeuvre ou sous-jacents dans les littératures africaines francophones ou lusophones - et, à un moindre égard, anglophones -, les contributions de ce volume explorent des problématiques transversales à ces champs littéraires. Elles analysent notamment la complexité des images que les littératures européennes (tout particulièrement celles des anciennes puissances coloniales) se font ou entretiennent de l'Autre africain ; et vice versa, celles que les littératures africaines projettent ou véhiculent de l'Europe et des Européens - spécialement des anciennes puissances coloniales. Quelque cinquante ans après la vague de décolonisation de l'Union française, des territoires africains de la Couronne britannique, des colonie et protectorats belges, et du début des insurrections dans les colonies portugaises, cet ouvrage laisse voir comment des littératures africaines et européennes inscrivent des identités africaines dans une plongée complexe et nuancée. Un processus postcolonial loin d'être arrivé à son terme. Un livre charnière.
Le présent ouvrage ne prétend pas proposer une histoire de l'édition de musique de 1550 à nos jours. Il consiste en une collection d'études explorant un versant foisonnant de l'histoire de la musique, l'édition musicale, depuis les premiers imprimés et l'insertion de portées dans les périodiques anciens jusqu'à la restitution critique des musiques du passé. Les approches retenues portent sur l'objet lui-même et ses techniques autant que sur des critères purement musicaux ; sur les relations entre l'activité des éditeurs avec le concert et la scène ; ou encore sur les questions de choix de sources et les partis pris de restitution dans le domaine de l'édition musicologique contemporaine. Il est aussi un recueil de textes conçus en hommage à Jean Gribenski, dont l'enseignement à la Sorbonne, puis à l'Université de Poitiers, a reposé sur une méthode historique accordant au document une attention méticuleuse. Chaque texte s'appuie donc, comme l'enseignement du maître, sur un document dont l'analyse vise à éclairer des pratiques artistiques, sociales, commerciales ou scientifiques. Conçus par des collègues et d'anciens étudiants, il profite des avancées spectaculaires de la recherche dans le domaine de l'histoire de l'édition musicale française au cours des quarante dernières années.
Le Cerrejón est une opération d'exploitation à grande échelle de charbon minéral à ciel ouvert dans la péninsule Guajira. Ce projet minier, dont les installations se composent d'une mine, d'une voie ferrée et d'un port maritime, date de la fin des années 1970, fruit d'une association entre l'État colombien et une filiale d'Exxon, multinationale états-unienne. L'installation de la mine, transformant le territoire, l'économie ainsi que l'ordre social et politique, fut un événement fondamental dans l'histoire des Wayuu ou Goajiros, habitants ancestraux de la péninsule, qui virent leurs conditions de vie bouleversées. Cette étude propose une analyse du processus d'articulation des Indiens au projet minier. Les questions se centrent sur les relations entre les Wayuu, la multinationale et l'État, sur une période de près de trente ans (1976-2004). L'analyse aborde deux processus en interrelation. Le premier est l'activation de stratégies par les Wayuu, pour faire face et s'adapter à ce projet géo-politico-économique. Le second est celui des mécanismes mis en oeuvre par l'État et la multinationale pour installer la mine et assurer sa viabilité et sa sécurité. Les Wayuu n'ont pas résisté au « développement ». Ils en ont réinterprété les perspectives afin d'envisager leurs projections de vie, à l'aune de leurs nouvelles conditions d'existence. Le développement s'est progressivement constitué dans une dimension politique renvoyant à une théorie de gestion du futur garantissant les axes de la reproduction socioethnique wayuu. C'est à travers la production d'une politique de revendication identitaire que les Wayuu se sont finalement articulés au projet minier, promis à durer trente ans de plus, sans pour autant se soumettre à son « inévitabilité ».
Une même question a été posée à une équipe de chercheurs spécialisés dans les relations du travail dans les principales économies post-industrielles de ce début du 21e siècle : comment a évolué la régulation sociale dans les entreprises depuis une trentaine d'années ? Leurs réponses montrent que les restructurations économiques, l'européanisation et la mondialisation ont conduit à d'importants changements, rarement volontaires, dans les relations entre les « partenaires sociaux » : organisations syndicales et patronales, sans oublier l'État, qui joue souvent un rôle d'arbitre. Ainsi, les modèles nationaux hérités du 20e siècle ont été remis en cause. Les particularismes se sont effacés pour laisser place à des cadres plus fragiles et plus fluctuants. Ce livre dresse un état des lieux précis des principaux changements qui ont affecté les syndicats et le dialogue social dans les entreprises en Europe et Amérique du Nord. Il permet de dépasser les idées reçues concernant les modèles anglo-saxon, scandinave, rhénan et latin.
Au XXe siècle, l'Europe centrale et orientale a été l'épicentre de tensions internationales. Soumise aux ambitions de puissances totalitaires, elle a connu leur emprise idéologique. La diplomatie culturelle déployée par la France dans cet espace, de 1936 à 1940 puis dans les années succédant à la Seconde Guerre mondiale, a eu une double dimension : stratégique et idéologique. À partir d'archives et d'entretiens, ce livre en étudie les enjeux, les modalités, les adaptations renouvelées, les limites. Il observe les continuités et les évolutions entre les deux temps, et, sous l'angle culturel, appréhende la complexité d'une entrée en guerre froide. Dans la fin des années 1930, l'affirmation culturelle est ambitieuse, multiforme, face aux avancées de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste ; elle connaît des inflexions après « Munich », en particulier une symbiose entre « culture » et « information ». Ultérieurement, alors que les Alliés, vainqueurs, sont très présents, il s'agit d'une reconstruction pour retrouver une position d'influence. La France de 1945, affaiblie, mobilise ses ressources ; elle affiche sa proximité avec les mutations en cours à l'Est. Rapidement, le contexte international, l'évolution des États sous tutelle soviétique, les choix de la France - intérieurs et en politique étrangère - s'interposent dans la poursuite de l'action. Aux espoirs de concordances succède un réalisme face à une « Normalisation ». Une diplomatie culturelle « en résistance » est confrontée à une élimination programmée par le Kominform et ses relais. L'éviction du Bloc de l'Est s'inscrit dans un processus qui atteint l'ensemble des puissances occidentales.
L'ouvrage a pour objet l'étude d'un objet mal identifié, la PME, dans l'espace européen et sur le long terme. Qu'est-ce qu'une PME ? Les PME existent-elles ? Ces questions débouchent sur de profondes divergences qui soulignent l'extrême hétérogénéité du groupe et qui affaiblissent l'utilité opérationnelle du concept. L'ambiguïté du concept est d'autant plus problématique que les PME sont au coeur d'un très grand nombre d'enjeux tant dans le domaine économique que dans le domaine social et politique. Les PME sont-elles un facteur de freinage de l'économie ou une force d'entraînement ? Un lieu d'épanouissement humain ou un espace d'exploitation de la force de travail ? Le foyer d'une culture de la concurrence ou celui d'une culture corporatiste ? Le support des traditions démocratiques ou celui des dérives autoritaires ? C'est à ces questions que l'ouvrage tente de répondre, en s'inscrivant dans une démarche pluridisciplinaire et comparatiste.
La mégapole - Paris et Londres pour l'essentiel - focalise toutes les fascinations et les révulsions du XIXe siècle. Elle suscite en réaction l'exaltation mélancolique de villes englouties dans leur passé, telles Bruges ou Venise, à l'heure où le symbole paraît pouvoir incarner le secret de l'écriture et apporter une réponse idéaliste au naturalisme, expression de toute la démesure des grandes métropoles. Des Villes tentaculaires de Verhaeren à La Ville de Claudel, de Bruges-la-Morte de Rodenbach aux villes de D'Annunzio, c'est tout ce monde contrasté et tensionnel qui surgit des contributions rassemblées dans ce volume. Un ouvrage qui s'intéresse aussi bien à des auteurs moins célèbres tels Rachilde ou Rosny, Fogazzaro, Poictevin ou Goffin, qu'à des villes moins immédiatement liées à la mémoire symboliste, Anvers, Gand, ou à la ville coloniale par exemple. Mais aussi et surtout Rome, dont la présence constitue un singulier contrepoint à Venise ou à Bruges. Ce volume va de Hugo à Fargue. Comme le veut la tradition d'Italiques, il brasse Belgique, France et Italie - avec un crochet par l'Allemagne, Bayreuth oblige.
Espace notoirement pluriel et à forte dynamique tensionnelle du fait du centrage éditorial et symbolique parisien, les Francophonies se déploient de façon plus autonome à partir des indépendances africaines et du célèbre « Vive le Québec libre ! » du général de Gaulle. Au point d'en oublier parfois une autre singularité : le français vit le jour et se développa en Europe dans plusieurs pays - Belgique, France, Grand-Duché de Luxembourg, Suisse... Cet ouvrage, issu d'un colloque organisé par l'AEFECO, les Archives & Musée de la Littérature et l'Université Marc Bloch, rend compte de cette complexité. Il s'attache aux représentations francophones à partir de leur rapport à l'Universel français et à ses instances de consécration et de diffusion ; s'intéresse tout autant à la question de la langue, dans la tension entre version normative et variétés locales, mais aussi aux autres langues nationales des pays francophones ; se penche ensuite sur les Francophonies originaires et sur leurs histoires ; étudie enfin quelques exemples significatifs, africain ou américain, de rapports entre Europe et Francophonies intra-européennes.
Malgré un sentiment profond d'affinité, les relations libanosyriennes sont, dès l'origine, altérées par des aspirations antagonistes. À travers l'étude de la période charnière entre la fin de l'occupation israélienne en 2000 et le retrait des troupes syriennes du Liban en 2005, ce livre rend compte des multiples enjeux des interactions entre les deux pays arabes. Le tissu conflictuel qui lie Beyrouth à Damas est analysé à la lumière des perceptions des acteurs politiques et médiatiques grâce à des entretiens menés au pays du Cèdre. Ces données s'inscrivent dans une grille d'analyse à la fois historique et politique. La puissance et l'intérêt national offrent deux clés de lecture originales qui illustrent l'imbrication des niveaux, depuis la lutte de personnalités au coeur du pouvoir aux enjeux politiques internationaux en passant par les intérêts régionaux. Cet ouvrage apporte un éclairage critique et nuancé sur les questions essentielles qui structurent les relations libanosyriennes.
La thématique du crime, de l'enquête ou du suspect, en termes de vraies et de fausses pistes, suffit-elle encore pour faire avancer la recherche sur les frontières entre le roman policier et les autres formes du récit ? Cette question est au centre des réflexions de ce livre. Cet ouvrage explore les zones opaques de l'écriture romanesque et ses voiles identitaires et imaginaires. Il aide à mieux décrire la production de sens dans le roman par le biais des modèles issus de la linguistique, de la pragmatique, de la sémiologie, de la poétique et de la narratologie, qui ouvrent plusieurs perspectives sur l'aspect mystérieux du récit romanesque dont l'oeil narratif accompagne le silence des personnages et engage le lecteur dans une vaste entreprise d'élucidation. Il exploite les ressorts épistémologiques et esthétiques d'un type de narration fondée sur le manque et l'inadaptation.
Pomme ! Fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et aussi le fruit de notre recherche éthique. Une recherche que Lisa, jeune adolescente, curieuse et volontaire, entreprend tout au long de ce roman. À l'âge où tous les possibles se dessinent, où naissent tous les espoirs, Lisa pose des questions justes pour trouver sa voie dans la forêt sociale et pour se perfectionner. Car elle est aussi soucieuse du bien public, comme ses condisciples qui tentent d'y voir clair dans leur présent comme dans leur avenir. Avec Lipman, nous vivons une « éthique de responsabilité » à la Max Weber, la seule vraiment digne du citoyen. Un manuel, Lisa, Recherche éthique, est édité en parallèle, à l'usage de tous ceux qui souhaiteraient explorer les pistes de réflexion de ce roman.
À partir du XVIe siècle, les colonisations européennes constituent non seulement un des principaux vecteurs de la mondialisation économique et culturelle mais aussi l'instrument d'une profonde reconfiguration sociale. Ainsi émergent des sociétés coloniales au sommet desquelles s'affirment des élites distinctes à la fois de celles du vieux continent dont elles sont originaires et de celles des mondes américains, asiatiques, africains ou océaniens qu'elles supplantent, remplacent ou dédoublent. Les élites européennes apparaissent comme une des pierres angulaires du système colonial. À travers une étude comparée des empires sur la longue durée, cet ouvrage analyse l'origine, la formation et la mobilité des élites, leur mode de vie et leurs liens avec les métropoles et les sociétés autochtones. Les contributions d'historiens allemands, anglais, belges, canadiens, états-uniens, hollandais, italiens, portugais, russes et français permettent de repenser la question de la domination coloniale au travers du prisme original de l'histoire sociale. Cet ouvrage restitue aussi la diversité des élites (colons, noblesses, créoles, administrateurs, militaires, etc.) et des situations coloniales modernes et contemporaines. From the 16th century, European colonization paved the way for economic and cultural globalization and for a deep social reconfiguration. As a result, at the top of the colonial societies new elites emerged that were different from those of the old continent and the indigenous elites. European elites seem to be one of the cornerstones of the colonial system. This book highlights the diversity of elites (settlers, nobilities, Creoles, civil servants, officers, etc.) and the variety of colonial situations from the 16th century to the 20th century. Neglected for a long time, the history of imperial societies gives a new slant to colonial studies. A long-term and comparative study of empires sheds light on the origins, education and mobility of elites, their way of life and relationships with metropolitan and indigenous societies. Contributions from American, Belgian, British, Canadian, Dutch, French, German, Italian, Portuguese and Russian historians allow us to rethink the issue of colonial domination through the prism of social history.