Dire oui ou dire non, prendre une décision, ce n'est pas toujours facile pour les personnages d'Agnès Dumont. Les pieds englués dans les habitudes, les conventions ou les obligations, ils ont bien du mal à trancher, à s'élancer, trouvant sans cesse des excuses à leur immobilisme. À quoi bon ? Et s'il était déjà trop tard pour la nouvelle vie ?
« Elle n'aurait pas dû venir. Sans l'entêtement de Sylvie, sa vieille amie, jamais elle n'aurait franchi les portes de ce genre d'endroit. Mais l'autre avait insisté, usant d'arguments qui relevaient d'un ancien cours de psychologie sans doute mal assimilé : d'après elle, si on restait toujours dans sa « zone de confort » (ô l'arrondi de ses lèvres jadis pulpeuses quand elle avait prononcé ce mot !), on régressait, ça ne faisait aucun doute. »
Claquer la porte ou partir sur la pointe des pieds, franchir le sas, allumer les propulseurs. Couper le GPS. Mettre le cap sur l'inconnu. Éprouver le vertige et l'apesanteur, mais déjà, le décompte est lancé. Dix, neuf, huit, sept, six... Pour Gina, Ito, Nawel, Julien, il n'y aura pas de retour en arrière.
Dernière escale avant la lune propose un caléidoscope de femmes et d'hommes qui face à l'adversité, vacillent et résistent, doutent mais s'insurgent. L'autrice plonge dans l'intimité de ses
personnages pour révéler ce qui les tient debout : une sourde obstination à ne pas se laisser enfermer et à reprendre leur chemin. Ailleurs.
Passer à l'acte se décide-t-il ? À trop longtemps attendre, osera-t-on encore ? L'exigence et l'intransigeance des personnages de ces nouvelles font d'eux des héros. Se laisser vivre ne leur suffit pas.
Ils cherchent dans leurs actes l'approbation de ce qu'ils sont.
Ils attendent de leurs choix qu'ils les révèlent. Et plus ils doutent, plus ils espèrent que décider les libèrera. Mais nos décisions sont-elles aussi capitales qu'on le croit au moment de franchir le pas ?
Ainsi, Marine, qui se prépare pour une soirée à laquelle son mari ne veut pas l'accompagner, ne se doute pas qu'elle vient de poser le pied sur un fil. Désormais funambule, elle oscille entre son désir de liberté et son engagement envers celui qu'elle a choisi d'aimer il y a longtemps déjà.
Les vies ordinaires ont ceci d'extraordinaire qu'à tout moment elles peuvent le devenir.
Comment des personnages ni super-héros ni aventuriers peuvent-ils se retrouver, sans l'avoir prémédité, en train de ne pas oser, taire, mentir, tricher, voire plus ?
Avec une sobriété d'écriture revendiquée, Gilles Dienst raconte les moments qui vont les entrainer là où ils n'auraient pas imaginé aller.
On y rencontre Jérôme et ses cendres, Williams et sa fille, celui qui n'aime pas les barbecues, Vanessa et le chien, Evelyne la charcutière espagnole, Audrey l'amoureuse, et Jean-Luc sous une carcasse de boeuf.
Huit personnages sur la crête de la vague, cet instant très éphémère avant la bascule.
Ça peut parfois mal finir...
« Si elle n'avait jamais eu de soeurs. Ou si elles étaient mortes toutes les trois. Plutôt que de les entendre hurler, dévaler les escaliers sans arrêt, de les voir débouler dans sa chambre pour lui demander de les départager d'un nouveau concours idiot ou de refaire pour la cinquième fois leurs tresses, Audrey pourrait se concentrer et parvenir à finir une phrase du premier jet. Sans ses soeurs, elle connaitrait enfin la paix. Pour que le silence soit parfait, il aurait fallu qu'elle n'ait plus de parents non plus, évidemment... »
Entre lumière et zones d'ombre, les personnages de ce recueil tracent leur route sur le fil ténu qui sépare la réalité apparente du monde intime.
Zoé Derleyn est née à Bruxelles en 1973. Peintre de formation, l'écriture a toujours été présente, jusqu'à couvrir les pages de ses carnets de croquis. Le gout de la limace est son premier recueil de nouvelles.
Douze tableaux, douze nouvelles, douze lunes devrait-on dire...
Car on parle ici de lunes, de cycles, de sang. De menstruations. Un thème tabou, un bastion que la littérature a souvent refusé d'investir parce qu'il y a un je-ne-sais-quoi de tribal, de reculé, de primitif dans ces histoires qui doivent rester secrètes, refoulées ou proscrites : qu'elles soient accueillies avec déception, soulagement ou exaspération, les règles nous ramènent à notre condition animale.
Balayant les préjugés, l'auteure parcourt ce delta maudit pour tenter d'accoster sur des rivages parfois
glauques, mais pas seulement... En parler sans trivialité semblait définitivement exclu et pourtant Pascale
Pujol vous laisse suspendu(e) au fil de son talent.
Pascale Pujol est consultante en analyse économique et financière. Elle vit en région parisienne. Sanguines est son deuxième recueil de nouvelles, après Fragments d'un texto amoureux (Quadrature, 2014). Elle a également publié un roman, Petits plats de résistance, traduit en quatre langues (Le Dilettante, 2015).
Des gens comme on en croise tous les jours. Des maisons devant lesquelles on passe. Que savons-nous des autres ? Ceux-ci voient leurs projets de vie incompris ou malmenés.
Faire de son mieux ne suffit pas toujours... dit l'un d'eux.
Et puis ils découvrent que parfois, au coeur d'un regret,
s'ouvrent de nouvelles pistes. Et que leur revient
le gout du voyage.
Huit rencontres.
Huit nouvelles. Qui nous parlent de nous.
Imaginer quelqu'un. Le poser sur le papier. Le doter
d'un entourage, d'un lieu de vie, de soucis, d'amours, de
bonheurs, de souvenirs, de tout ce qu'il faut pour qu'il
prenne âme et chair. Et puis, avec lui - ou elle - tracer
un chemin...
Lire, écrire, se glisser dans d'autres vies que la sienne,
repousser les murs, Marie France Versailles, psychologue
et journaliste dans une autre vie, espère ne jamais se
lasser du pouvoir des mots. Trop de choses à se dire est
le deuxième recueil qu'elle publie chez Quadrature.
L'objectif des Éditions Quadrature est à la fois
modeste et ambitieux : se dédier complètement à
la nouvelle de langue française.
Pour en savoir plus : www.editionsquadrature.be
Son train était prévu à 7h46 vers Bruxelles-Nord d'où il monterait dans le 8h06 vers Liège et Eupen. À 9h22, il descendrait à Verviers-Central. Elle l'attendrait sur le quai, "au pied des escaliers", avait-elle précisé.
Il se sentait un peu fou, comme le soir de leur première rencontre parisienne, quand il s'était retrouvé seul, sans elle, avec pourtant la certitude qu'elle était la femme de sa vie. » Des voyages, des instantanés de vie surpris dans les trains. L'existence s'y conjugue, au fil des rencontres, à toutes les personnes du singulier et du pluriel. Des nouvelles comme des huis clos où l'être humain se retrouve face à ses fragilités, à ses drames, mais aussi à sa faculté de résilience. Des nouvelles d'amour et de vie où chacun peut se reconnaitre.
Qu'elle croise un bellâtre qui admire son reflet dans une vitre, un gros caïd qui lit Babar à son bébé, une femme qui se prend pour un contrôleur de train ou un vieux chauve qui lui rappelle un chauve plus jeune, l'auteure met en lumière des anonymes croisés dans le métro.
Drôles, tendres ou acides, ses portraits, qui nous dévoilent aussi un peu d'elle, nous donnent envie de relever la tête pour regarder les autres.
Sandrine Senes est auteur et scénariste pour la télévision.
Elle a écrit et joué également des « Seule en scène » à Paris et ailleurs.
Recueil préfacé par Chantal Lauby
Il y a Alice qui n'aime ni Paris, ni le métro, ni les petits encarts de poésie qui y sont affichés. Qui n'a guère d'autre choix que de faire avec, cependant. Alors elle râle. Pas toujours. Il y a Nadya qui souvent marche sur un fil, et qui boit ces quelques vers arrachés au métro comme si sa vie en dépendait. Elle en dépend peut-être. Allez savoir... Et entre les chassés-croisés de Nadya et d'Alice, se glissent d'autres histoires avec un soupçon de poésie, et sans métro.
Gaëlle Pingault est orthophoniste et vit en Bretagne, sa région de coeur. Après Bref, ils ont besoin d'un orthophoniste, Ce qui nous lie et On n'est jamais préparé à ça, elle publie son quatrième recueil chez Quadrature.
Sur les berges du canal de Briare, on croise toutes sortes de gens, qui marchent, courent ou le contemplent, immobiles. Tous partagent le même besoin de s'y confier, mais chacun a ses propres raisons de s'approcher si près de l'eau. Et les écluses de s'ouvrir sur des flots d'amertume et de joie, d'espoir et de résignation...
Luc-Michel Fouassier vit en région parisienne. Petites foulées au bord d'un canal est le quatrième recueil qu'il publie chez Quadrature et le deuxième dans la collection Miniatures (après Histoires Jivaro). Il est également l'auteur de plusieurs romans.
À première vue, les protagonistes de ce recueil sont peu ambitieux. Ils essaient de garder leur job et leur conjoint, de réussir leur divorce, d'éduquer les enfants, de soutenir un proche, de se pencher sur un mourant... Ils espèrent être appréciés et vivre en harmonie avec leur entourage. Rien d'extraordinaire. À première vue. Car les relations humaines sont rarement simples. Souvent honteux de leurs peurs et de leurs faiblesses, ces personnages nous touchent parce qu'ils nous ressemblent dans leur désir, si souvent contrarié, de « bien faire ».
Jacqueline Daussain a publié en 2009 Et je fais quoi, moi, maintenant ? chez Quadrature. La journée mondiale de la gentillesse est son deuxième recueil. Elle a aussi écrit deux romans courts : Namur-Bruxelles aller-retour et Après ta mort. Née en 1955 à Namur, elle y habite encore : elle a besoin de la tranquillité de la Meuse, l'âge n'apportant pas la sérénité espérée. Ce doit être le prix à payer, dit-elle, pour donner à voir des personnages qu'on aimerait serrer dans les bras.
Un jeune étudiant amoureux de sa professeure d'anglais, un commandant de ferry voulant à tout prix retrouver une baigneuse aperçue de sa passerelle, un critique de cinéma à la recherche du passé d'Ingmar Bergman et de Harriet Andersson sur l'ile d'Orn, un professeur d'université désargenté jouant les reporters sur les routes du Mississippi... Tous ont en commun la quête de l'éternel féminin, mystérieux et insaisissable.
« Elle avait déjà décidé, c'est là qu'elle s'installerait. Elle avait retrouvé la vue, elle avait un horizon. Tout à coup, elle respirait mieux. L'air d'ici, elle le sentait, serait vivifiant. Elle serait bien dans cet appartement. De son cinquième étage, elle surplomberait les tracas, regarderait de haut ses chagrins. »
Fenêtre ou couloir ? Contrairement à ce que proposent les compagnies ferroviaires, les choix sont nombreux, changeants et nuancés. Les personnages des dix-neuf nouvelles de ce recueil vivent tous des situations qui questionnent leur place, au sein du couple, de la famille, au travail, ou vis-à-vis d'eux-mêmes : place à trouver, à retrouver, à conquérir, à garder, à ajuster, à accepter ou à quitter.
Des nouvelles écrites à hauteur d'hommes et de femmes.
Une langue qui coule de source et emporte le lecteur. Douze récits où se mêlent émotion, humour et poésie. Des personnages qui, comme nous tous, ont appris en autodidactes à être parents, enfants, époux ou simplement eux-mêmes. Rien de plus que des êtres humains qui font ce qu'ils peuvent lorsque la vie leur réserve un coup du sort : ils résistent ou ils se cachent ; ils en rient ou ils se battent. Quoi qu'ils fassent, Luc Leens ne les juge pas. Il est de leur côté.
« La vie n'est pas un roman, c'est un recueil de nouvelles inattendues, tristes, merveilleuses, déconcertantes. » (extrait de la préface d'Armel Job)
Vingt-six lettres dans l'alphabet. A comme Alexia, B comme Benoît... jusqu'à Z comme Zoltan.
Vingt-six prénoms qui font alterner le féminin et le masculin.
Vingt-six fois soixante minutes entre le lundi, 1 heure du matin, et le mardi, 3 heures du matin.
Vingt-six personnages qui, au long de ces vingt-six heures, vont se croiser, et avec lesquels nous partagerons un moment. Certains ne font que passer, d'autres réapparaissent au fil des textes.
Vingt-six narrations qui, chacune, débutent par A comme Alexia, B comme Benoît, C comme Camille, D comme Didier... jusqu'à Z comme Zoltan.
Vingt-six destins, vingt-six hasards... Mais le hasard existe-t-il vraiment ?
Le département maternité d'une clinique, c'est un pêle-mêle de récits de vie.
On y rencontre mille mères, des fières-commedes-paons, des presque-mères, des désirantes, des abimées, des-je-fais-de-mon-mieux, des impatientes, des courageuses, des bébés-mères, des perdues, des éperdues. Dans une maternité, la gravité et la légèreté se côtoient et nous font mesurer le prix de l'existence.
« Un truc glauque, pensait-elle. Écrire un truc bien glauque entre deux tétées. Pour s'échapper. Retrouver un peu de consistance, suspendre la dilution. Celle des fluides - lait maternel, salive du nourrisson, pipis
en série. Celle de l'amour absolu dont elle avait longtemps rêvé mais qu'elle n'imaginait pas rencontrer dans le regard bleu foncé et les gazouillis naissants d'un tout petit bout de fille. »
Tout commence sans crier gare, par une attente longue de promesses. Neuf mois dans la pénombre d'un corps de femme. Puis vient la vive lumière du premier jour et, avec elle, les étincelles, les compromis, les portes qui claquent. Treize nouvelles pour dire l'éblouissement, la peur, la joie, l'intimité des chambres et la dureté du monde où s'amorcent ces vies, dans un grand silence ou un grand bruit.
Aliénor Debrocq vit à Bruxelles, où elle est journaliste et professeure de littérature. Le reste du temps, entre écriture et broutilles quotidiennes, elle a choisi : elle s'assied face à son vieux secrétaire et tourne ledos à la poussière.
« Le train poursuivait sa course dans la nuit tombante, en s'arrêtant toutes les cinq ou dix minutes. La narratrice se dit que ça pourrait donner un bon début d'histoire, un soir un train, une intersection entre deux trajectoires, une collision, et puis, le champ des possibles qui s'ouvre en délicatesse.
C'était un bon début. Ça démarrait au quart de tour. Elle se sentait sure d'elle, maitresse de la situation et de la tournure que pourrait prendre cette rencontre. »
Romancière, essayiste, nouvelliste maintes fois primée, Dominique Costermans revient à ses premières amours : la tension amoureuse, la célébration du quotidien. De Rome à Chamonix, du Portugal à la Crète, en autant de nouvelles et de textes courts, elle nous invite à dix-sept promenades En love mineur.
Sam traverse les États-Unis pour retrouver son « super » pote Billy et finit sur le toit d'un château d'eau.
Sally tombe en panne en pleine nuit sur une route désert alors que la police traque un Petit Poucet qui sème les cadavres comme d'autres des cailloux. Tom rattrape sa fournée gâchée de cookies avant l'arrivée de Carrie dont il est amoureux depuis l'adolescence et qui tapine à Vegas... Tout ça, bien sûr, c'est rien que des histoires. Et sirien ne s'y passe comme prévu, c'est parce que si elles ne surprenaient pas l'auteur il n'aurait aucun plaisir à se les raconter.
En lisant les dix nouvelles qui constituent ce recueil, on se dira que Thierry Covolo a un certain penchant pour la littérature américaine, et on aura bien raison. Né au milieu des années soixante, cet auteur lyonnais est régulièrement publié en revue. Plusieurs de ses nouvelles ont été primées.
La plus jeune des frères Crimson est son premier recueil.
« Nuit noire. Les phares éclairent ma caisse. Les portes claquent. Quatre types descendent, arme à la main.
J'ai juste eu le temps de me libérer pour grimper dans l'arbre. J'observe la manoeuvre, perché au milieu du feuillage. J'ai la vessie qui tremble. Pourvu qu'ils ne lèvent pas la tête. Oublie les femmes, Maurice, et respire encore ces collants pour tromper ta peur. » Entre désillusions et espoirs ténus, l'amour est fragile chez Florent Jaga. Les souvenirs se ravivent pour mieux s'estomper. Les chemins paraissent s'éloigner, puis, contre toute attente, se rejoignent. Plein d'humanité et de tendresse envers ses personnages, Florent Jaga observe les points de bascule avec autant de lucidité que d'empathie. Oublie les femmes, Florent ? Non,surtout pas !
Lauréat du prix Télérama du texte court et présent dans plusieurs revues et recueils collectifs, Florent Jaga écrit
quand ça lui chante, dresse ses portraits, danse avec les mots et s'attache à leur donner une certaine musicalité.
Poète maintes fois déprimé, Marc Menu arpente les méandres de son existence avec la curiosité tranquille du passant.
De temps en temps, il s'arrête pour prendre note d'un paysage, d'une idée, d'une rencontre - le plus souvent, avec un sourire amusé. Parce qu'il serait assez peu convenable de prendre tout ça au sérieux.
Voilà déjà quelques années qu'il laisse à son chien le soin d'écrire ses textes à sa place. Celui-ci manie l'ironie avec un certain bonheur et tout en remuant la queue - ce qui, reconnaissons-le, de la part d'un auteur, serait inapproprié.
Maintenant qu'il y pense - voilà déjà quelques années qu'on lui dit qu'il écrit mieux.
Grand-maman est entrée en maison de repos un 2 janvier. Elle y est décédée 5 ans plus tard. Il y eut donc 5 fois 52 semaines de lessives, de visites, de bisous, de sourires. Mais aussi une semaine et demie de dentier perdu, 17 jours de lunettes égarées, 14 jours d'hospitalisation, 5 anniversaires, 8,7 litres de liquides renversés, 4 Noëls et demi, 3650 tartines, principalement à la confiture. Ses angoisses. Mes réponses. Mes angoisses. Sans réponse. Et l'odeur de pisse, évidemment. Lorsque vous avez un proche en maison de repos, il est conseillé d'avoir le coeur bien accroché.
Linda Vanden Bemden a donc accroché le sien et écrit des textes courts après chaque visite à sa grand-maman Angèle. Des instantanés postés par la suite sur les réseaux sociaux.
Un avion qui décolle, c'est peut-être une semaine au soleil en perspective, ou qui sait un nouveau départ, une fuite, un adieu. Là-haut on échappe un peu à la pesanteur, on parle à des inconnus et on oublie ses problèmes de terrien. Le hall d'arrivée, c'est l'attente, la découverte, ou les retrouvailles. Dans un aéroport la vie prend des tournants inattendus : on y croise d'anciens amoureux et des existences antérieures, des pères qui attendent leur fils, des voyageurs impatients et des douaniers qui s'ennuient. Ces dix-huit récits parlent d'espoir et de nostalgie. Le plan de vol qui a changé, c'est celui de nos vies, qui ne suivent jamais le cours prévu, ou celui que l'on espère, ou que l'on redoute.
Olivier Coutier-Delgosha est professeur des universités et chercheur en mécanique des fluides. Il vit aux États- Unis, en Virginie, avec sa femme Mitra et leurs enfants Aurélien, Arthur, Anoush et Anahita.