Criminel en cavale, Rice Moore trouve refuge dans une réserve des Appalaches, au fin fond de la Virginie. Employé comme garde forestier, il cherche à se faire oublier du puissant cartel mexicain de la drogue qu’il a trahi. Mais la découverte de la carcasse d’un ours abattu vient bouleverser son quotidien : s’agit-il d’un acte isolé ou d’un braconnage organisé ? L’affaire prend une tout autre tournure quand de nouveaux ours sont retrouvés morts, affreusement mutilés.
Rice décide alors de mener l’enquête et met au point un plan pour piéger les coupables. Un plan qui risque bien d’exposer son passé.
James McLaughlin signe un premier roman époustouflant. Au-delà d’une intrigue qui vous hantera longtemps, l’auteur s’empare de questions essentielles : comment la nature et l’homme se transforment-ils mutuellement ? Quelle est la part d’animalité en chaque être humain ?
Durée : 11H08
© 2018 by James A. McLaughlin © 2019, éditions Rue de l'échiquier © et (P) Audiolib, 2022
Trois États de la côte ouest des États-Unis - la Californie, l'Oregon et l'État de Washington - décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Écotopia. Vingt ans après, l'heure est à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, l'Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain, William Weston. Au fil de ses articles envoyés au Times-Post, Weston décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l'autogestion, la décentralisation, les 20 heures de travail hebdomadaire, le recyclage systématique, la relation passionnée à la nature, etc. Quant à son journal intime, il révèle le parcours initiatique qui est le sien ; d'abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d'amour intense avec une Écotopienne va le contraindre à choisir entre deux mondes.
Walter McKee admire Gordon Boyd depuis toujours. Quand ce natif du Nebraska retrouve son ami loin de chez lui au Mexique, à l'occasion d'une corrida, la fascination est intacte. Il faut dire que Boyd est plutôt excentrique, ancien dramaturge devenu éleveur de taureaux. Lois McKee, quant à elle, est mal à l'aise, ne parvenant pas à oublier le baiser que Boyd lui avait donné jadis, avant son mariage avec Walter. Près d'eux sur les gradins se trouvent aussi le père de Lois, quasi aveugle, et le Dr Lehmann, psychanalyste viennois exilé aux États-Unis, accompagné de son ancienne patiente, Paula Kahler. Les uns et les autres prêtent plus ou moins attention à ce qui se déroule dans l'arène, chacun perdu dans ses pensées, se remémorant les événements du passé. Des bribes de vie, des regrets et des secrets refont surface et, en devenant aussi concrets que le spectacle qui se joue sous leurs yeux, rappellent à chacun la fragilité de l'existence.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent.
Dans les années trente, Arturo Bandini, fils d' immigrés italiens, quitte le Colorado pour l'Eldorado, Los Angeles, avec son unique roman en poche et un rêve : devenir un écrivain reconnu. Vénérant les femmes et la littérature, il débarque dans une chambre d'hôtel miteuse, prêt à saisir la vie à bras-le-corps. Une errance sublime parmi les laissés-pour-compte du rêve américain. " Dans la lignée de Faulkner, et avant Charles Bukowski ou Jim Harrison, Fante ouvre une piste balayée par les poussières chères à l'Ouest sauvage. Elle se termine sur l'océan Pacifique, après moult détours, cuites et amours sans lendemain. " Sophie Cachon, Télérama Préface de Charles Bukowski Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Philippe Garnier
En 1985, le roman d'un jeune homme de vingt et un ans prenait la température de l'Amérique. Et prédisait, avec l'autorité et la lucidité exceptionnellement accordées à la jeunesse, que le climat allait se refroidir. Le livre, vite acclamé pour être plus vite encore réduit à une célébration du vide, décrivait en réalité, avec ironie et compassion, la misère de la jeunesse dorée de Beverly Hills ou de Bel Air. Misère de la drogue devenue pharmaceutique, du sexe cadenassé par la pornographie, de l'argent fétichisé, du langage édulcoré surtout. Jamais la richesse n'avait été aussi pauvre. Mais, indifférent au sort des particules pétrifiées, trop savant pour se soucier de l'avenir, assez élégant pour dissimuler ses inspirations, Bret Easton Ellis détournait déjà son regard de la religion cathodique pour le poser ailleurs : " [...] ils se retournaient pour lever les yeux vers l'écran monolithique sur lequel on balançait les images. Certains prononçaient les paroles de la chanson en cours. Mais je me concentrais sur ceux qui ne prononçaient pas les paroles ; sur ceux qui les avaient oubliées ; sur ceux qui ne les avaient peut-être jamais sues ". Impassible, Bret Easton Ellis invite à le lire ceux qui savent se taire, ceux qui savent oublier, ceux qui n'ont jamais cru devoir apprendre. Pierre Guglielmina
Bon et méchant, généreux et voleur, Arturo Bandini détruit d'une main ce qu'il construit de l'autre. Dans son roman de jeunesse devenu culte, Fante a versé toutes les frustrations de l'enfance. Et à l'instar de son père maçon, impuissant devant la rudesse de l'hiver qui l'empêche de travailler, le jeune Bandini assiste résigné à l'implosion du couple parental. " Enfin, voilà un homme qui n'a pas peur de ses émotions. " Charles Bukowski. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent Postface de Philippe Garnier
Cliff est à un tournant de sa vie. Plaqué par sa femme à soixante-deux ans, il décide de tout quitter et de prendre la route, à la recherche d'un nouveau souffle. Bientôt rejoint par Marybelle, une ancienne étudiante avec qui il vit une liaison enflammée, il poursuit son chemin au gré des obsessions américaines. Célèbre à l'envi la beauté des femmes, le désir et l'ivresse quand bien même le festin touche à sa fin. Traverse le pays de part en part, attribuant à chaque État le nom d'une tribu indienne. S'attire les foudres ou l'incompréhension de l'Amérique bien-pensante dans un pays qui n'est plus à un massacre près. Son voyage, ponctué de rencontres extravagantes et cocasses, lui apportera-t-il pour autant la renaissance tant recherchée ?
Une odyssée américaine est une oeuvre magistrale. Un portrait des États-Unis et une profession de foi en la littérature comme Jim Harrison n'en avait jamais livré. Un chef-d'oeuvre d'une profonde humanité.
Longuement mûri, Walden est le chef-d'oeuvre littéraire de Thoreau. Ses références littéraires, ses images, ses injonctions à vivre de façon plus libre et anticonformiste, ses magnifiques pages de descriptions de la nature sauvage ainsi que ses exercices d'introspection en font une oeuvre singulière, qui garde aujourd'hui intacte toute sa portée subversive. Considéré comme l'ouvrage fondateur du genre littéraire nature writing, apprécié par des générations d'écrivains américains, à commencer par certains des représentants de la Beat Generation, Walden est aussi à la source de la réflexion écologiste sur l'utilisation des ressources et la préservation des espaces sauvages. La traduction de référence de Brice Matthieussent est enfin disponible en format poche.
Clochard surdoué à l'humour féroce, SDF arrogant, Ripley Bogle, vingt-deux ans, a le froid et la faim pour compagnes et connaît Londres comme sa poche. La solitude et l'errance aiguisant sa mémoire, il livre le récit - plus ou moins fiable - des événements qui l'ont conduit dans la rue : une enfance dans un quartier ouvrier catholique de Belfast dans les années 1980, un bref passage à Cambridge, quelques rencontres décisives... Le premier roman de l'auteur culte d'Eureka Street.
Trois nouvelles de l'auteur américain, Jim Harrison : En route vers l'Ouest, La bête que Dieu oublia d'inventer, J'ai ouiblié d'aller en Espagne. Avec une préface de François Busnel.
" Trois grandes nouvelles, dont l'un nous rend le mythique Chien Brun, rappellent, deux ans après La Route du retour, la puissance de l'un des plus grands écrivains américains d'aujourd'hui. " Annie Coppermann - Les Echos " Rendez-vous du côté du lac Supérieur, puis sur les ramblas de Barcelone en compagnie de personnages en rupture de ban, des vagabonds qui, de l'ironie et du détachement, ont fait un art de vivre. Leur fréquentation est hautement recommandée. " André Clavel, L'Express
Bordée par les Grands Lacs, la péninsule Nord est un pays aux forêts profondes et au climat rigoureux. Métis chipewa-finnois, Donald y a toujours vécu. Lorsqu'à quarante-cinq ans, il se sait condamné par la maladie, il entreprend de dicter à sa femme son histoire et celle de sa famille, des existences simples et dignes, teintées de spiritualité. Avec son sens incomparable du détail, Jim Harrison poursuit son examen des rapports étroits qu'entretient l'homme avec la Nature. Dans la vie, la mort et au-delà... " Un roman déchirant mais fabuleusement charnel, où se mêlent la sensibilité et la mort, les tourments des coeurs et les jouvences de la vie sauvage. Comme si cet office des ténèbres se transformait peu à peu en un hymne à la joie sous les caresses du vent. " André Clavel, L'Express
Ce sont là les toutes dernières nouvelles écrites par Jim Harrison.
Avec Les OEufs , Jim Harrison se glisse dans la peau d'une femme isolée dans une ferme du Montana, pourtant bien résolue à avoir un enfant.
Le-Chien est la dernière aventure du célèbre Chien Brun, son héros favori qui se revendique de sang-mêlé, force de la nature, hypersexuel, frondeur et insolent.
L'Affaire des Bouddhas hurleurs met en scène l'ancien inspecteur Sunderson. Fidèle à son personnage de vieux sage au goût immodéré pour la pêche, la chasse, l'alcool et les jolies femmes, Sunderson ne résiste pas aux avances d'une jeune fille un peu trop délurée. La fin tragique de son double littéraire sonne comme un adieu du maître au sommet de son art.
On ne présente plus Jim Harrison, écorché vif dans un corps de grizzly des montagnes, l'un des plus grands écrivains américains contemporains. On connaît moins le Jim Harrison poète. C'est chose faite grâce à ce recueil réunissant des poèmes inédits écrits entre 1965 et 2010, dans lequel Harrison, poète contemplatif à la fois mélancolique et brutal, se fait le chantre vagabond et universel de l'Amérique profonde et des vastes étendues sauvages. Dans Une heure de jour en moins, Jim Harrison, plus virtuose et truculent que jamais, joue avec les formes, les influences et les cultures, rendant au passage un vibrant hommage à ses maîtres, Antonio Machado, René Char et César Vallejo.
Voici la gargantuesque leçon de savoir-vivre dédiée à tous les affamés par Jim Harrison. Vous voulez connaître la différence entre le Cuit et le Cru ? Vous initier à l'art si particulier de dévorer les livres et les femmes ? Suivre le régime suicide aux dix milles calories, composé de choucroute garnie, de cassoulet, de bollito misto, de chair de crabe et de risotto, arrosé d'un succulent Salice Salentino ? Ou arpenter les quatre coins du globe dans les meilleurs restaurants et les plus fins bistrots ? La recette tient en cinq lettres : excès. Quant au chef ? Un ogre des temps modernes chez qui les levers de coude et autres coups de fourchette ont toujours eu des airs de quête. Celle de l'authenticité et d'une vie pleinement vécue." Face à toutes les noirceurs qui assaillent la littérature, la lecture de Jim Harrison est une jouvence épatante. Un cadeau du ciel. Il ne faut pas s'en priver. " André Clavel, L'Express
Le nouveau livre de Jim Harrison met en scène deux hommes aux prises avec l'amour, le désir, et toutes les contrariétés qui vont avec, tandis qu'en toile de fond la ville gangrène peu à peu la nature.
Clive, historien de l'art distingué mais artiste raté, revient à contrecoeur dans la ferme familiale du Michigan pour s'occuper de sa mère. Et pourtant, à soixante ans, ce retour dans sa maison d'enfance va lui offrir une vraie cure de jouvence. Sur les bords du lac Michigan, Thad vit quant à lui dans une ferme isolée.
Confronté à l'injustice et au difficile passage à l'âge adulte, il se prépare à traverser le lac pour rejoindre Chicago. C'est le début d'un long périple et d'un apprentissage décisif pour ce jeune homme jusqu'alors plus à l'aise dans l'eau et les rêves que sur la terre ferme.
Écrit avec la verve de ses meilleurs romans, Nageur de rivière nous rappelle brillamment le talent et la profonde humanité de Jim Harrison.
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À la suite de son enquête sur le Grand Maître, l'inspecteur Sunderson, désormais à la retraite, n'aspire qu'à se mettre au vert dans un bungalow du Nord Michigan. Aussitôt installé, il découvre que ses voisins, la famille Ames, sèment la terreur dans toute la région. Les autorités locales avouent leur impuissance face à ce clan qui vit en dehors des lois et commet les crimes les plus crapuleux. Quand une série de meurtres éclate en pleine saison de pêche à la truite, Sunderson est contraint de reprendre du service.Dans Péchés capitaux, Jim Harrison joue ouvertement avec les codes du roman noir et dresse un portrait grinçant de l'Amérique profonde, gangrenée par la violence, où le sexe est plus jouissif et envahissant que jamais.
Dans la veine de ses plus grandes nouvelles, Jim Harrison tisse trois destins solitaires, trois personnages tragiques en quête de rédemption qui évoluent dans l'Amérique idéale de l'écrivain, aux habitants aussi rudes que les saisons du Montana.
On découvre Sarah, une adolescente qui cherche à assouvir un désir de vengeance irrépressible après l'agression dont elle a été victime à l'âge de quinze ans. On retrouve avec délectation Chien Brun, à la recherche de l'âme soeur. Et enfin un loup-garou en proie à de terribles accès de violence les soirs de pleine lune.
Les Jeux de la nuit, recueil de nouvelles le plus ambitieux et le plus saisissant de Jim Harrison depuis Légendes d'automne, dépeint de manière inoubliable trois vies américaines hors du commun. Avec humour, émotion et une profonde humanité, Harrison justifie une fois de plus son statut de maître de la littérature américaine.
" Ce soir, la cause est entendue : il ne veut plus de Susan, cette femme "dont il sait presque tout". Après six années de vie commune, quelques mensonges, par bonté, deux fils à élever (trois et cinq ans) qu'il adore, le narrateur, à bout de souffle, prépare son départ, conscient que le désir a déserté la maison. Une dernière nuit à contempler seul cette rupture, à solder pour de bon cette union, consentie pour "nous frustrer et nous punir mutuellement ". [...] Kureishi déroule le drame conjugal dans ce qu'il a de plus prosaïque. Est-il possible de bien vivre ensemble ? Le bonheur ne résulterait-il pas d'un apprentissage ? À ces questions, d'apparence éculée, Kureishi renvoie sa propre expérience, ses espoirs, ses tourments, pour finir sur un contentement désabusé : "L'amour est un sale boulot ; impossible de garder les mains propres." "
Philippe Savary, Le Matricule des anges
Le thème de « la recherche de l'authentique » résume à lui seul le projet littéraire commun à toute l'oeuvre de Jim Harrison.
Dans ce recueil de textes, inédits pour certains, écrits pour divers journaux et magazines au cours des cinquante dernières années, l'auteur de Dalva, Légendes d'automne et Un bon jour pour mourir parle avec une verve inégalée du bonheur et de la fragilité d'exister. Tout devient littérature sous sa plume acérée, éblouissante d'intelligence et d'humour.
Qu'il tourne les pages de son enfance, évoque une mémorable partie de pêche ou de chasse, confesse son admiration pour Neruda, Steinbeck, Bukowski, ou sa crainte de voir les États-Unis transformés en « Disneyland fasciste », il livre un autoportrait saisissant et sans complaisance.
L'occasion pour lui de nous ouvrir les yeux sur ce précieux viatique qui a guidé sa vie face aux imposteurs de tout poil : être vrai, trouver au fond de soi le chemin de la « frêle passerelle entre ne rien attendre et tout désirer ».
« L'autobiographie est irrésistible », dit Oscar Wilde, et celle de Kenneth White, fondateur des concepts de géopoétique et de nomadisme intellectuel, l'est certainement. Tout commence à Glasgow, petite ville ecclésiastique devenue enfer de la révolution industrielle et qui fut pour le jeune White un poste d'observation riche en réflexions. Suivront Munich, Paris, l'Ardèche et d'autres errances à travers le monde, sur la piste de Bashô en remontant au nord du Japon, dans les terres gelées du Labrador ou les archipels tropicaux. De ces voyages découleront des rencontres littéraires et intimes qui, enrichies par son étude poussée de la philosophie occidentale, lui permettront de dessiner un paysage mental inédit.
Kenneth White, né en Écosse, vit en France depuis 1967. Il est l'auteur d'une oeuvre féconde écrite pour une part en anglais pour une autre en français et a obtenu le prix Médicis étranger en 1983 pour La Route bleue. Il est à l'origine du concept de nomadisme intellectuel et fonde l'Institut international de géopoétique en 1989.
Des rapaces parcourent le ciel, des chiens gambadent et des couguars se tapissent parmi les arbres. Les plaines sont balayées par les vents, les forêts sont lugubres ou enchanteresses et quand il ne neige pas, c'est qu'il va neiger. Dans La Rivière en hiver, Rick Bass se consacre aux fluctuations météorologiques, à la terre et à ceux qui l'habitent, solitaires et touchants. Que les hommes affrontent la nature ou la négligent, cette dernière les fascine au point de leur couper le souffle. Et si ses personnages s'adonnent à des activités quotidiennes - pister un élan, veiller sur un énorme poisson-chat ou trouver le parfait sapin de Noël - celles-ci se transforment, sous la plume de Rick Bass, en une expédition aux allures mythologiques parfois périlleuse, toujours mémorable.
Rick Bass, considéré comme l'un des écrivains majeurs de l'Ouest américain, démontre avec La Rivière en hiver qu'il excelle dans la forme courte. Les huit nouvelles de ce recueil ont la densité et la force des meilleurs romans.
Henry D. Thoreau a régulièrement consigné ses pensées et ses notes de terrain dans un journal de 7000 pages entre 1837 et 1861. Fragmentaire par essence, cette oeuvre brosse le portrait de l'auteur et dessine son système de pensée. Dans un souci de pertinence, Michel Granger a opéré une sélection qui s'efforce de privilégier les bonnes pages du penseur arrivé à la maturité, celui pour qui le Journal est devenu une oeuvre primordiale à partir de 1851. Au fil des jours, l'écriture révèle une figure plus complexe, libre et originale que dans Walden. Cet autre Thoreau du Journal, authentique dans le dialogue avec lui-même, drôle dans le regard qu'il porte sur ses concitoyens, intransigeant dans ses choix éthiques, offre à notre époque des remarques pleines d'actualité.
Américain dissident, Henry David Thoreau (1817 - 1862) est un réfractaire qui se plaît à résister, à suivre ses idées en dépit de tout. Par ses écrits, il met la force tonifiante de sa résistance au service de tous ceux qui veulent garder l'esprit en éveil et maintenir une position critique peut-être plus nécessaire que jamais à notre époque de contrôle soft de l'opinion par les divers moyens d'information ou les « produits culturels ».
Tous les lecteurs de Jim Harrison connaissent son appétit vorace pour la bonne chère, les meilleurs vins et autres plaisirs bien terrestres qui irriguent son oeuvre. Grâce à ce Sacré gueuleton, même les plus fidèles d'entre eux seront surpris de découvrir l'étendue de ses écrits sur le sujet. Rassemblés pour la première fois en un seul volume, ces articles publiés au fil de sa carrière ne se contentent pas de célébrer les plaisirs de la table. Savoureux quand il croque les travers comparés des critiques littéraires et des experts oenologues, féroce quand il brocarde l'affadissement du goût et la nourriture industrielle, Big Jim parle de gastronomie avec la même verve que lorsqu'il évoque la littérature, la politique, l'amour des femmes ou l'amour tout court. En chemin, il déroule des recettes toujours réjouissantes, parfois inattendues, et fait preuve d'un humour dévastateur à l'égard des pisse-vinaigres de tout poil. Parents, amis, écrivains, hommes politiques et personnages de roman se croisent au fil des pages pour composer un autoportrait du gourmand vagabond, une biographie en creux de l'auteur de Dalva, de Légendes d'automne et du Vieux Saltimbanque. Ce livre est un véritable festin littéraire qui comblera tous les appétits.