Quand elle retourne dans son pays natal, la Bulgarie, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, c'est à la frontière avec la Turquie et la Grèce que Kapka Kassabova se rend. Elle se souvient que, dans les années 1970, alors qu'elle était encore enfant et que la guerre froide battait son plein, c'était la zone la plus poreuse du rideau de fer, une frontière encore plus facile à traverser que le mur de Berlin pour rejoindre le bloc de l'Ouest. Un carrefour qui grouillait de militaires et d'espions, où il ne faisait pas bon s'aventurer. Au gré de son voyage, Kapka découvre les lieux qui furent dominés par des forces successives : l'empire Ottoman, le régime soviétique, et d'autres encore, mythiques et légendaires. Son livre est peuplé de magnifiques portraits de contrebandiers, chasseurs de trésor, botanistes et gardes-frontières, et aussi de migrants. Lisière est à la fois le récit d'une immersion dans les coulisses de l'Histoire, un regard neuf sur la crise migratoire en Europe et une plongée au coeur de géographies intimes.
Découvrant les mémoires de son grand-père, la Canadienne Jessica J. Lee prend conscience qu'elle connaît peu l'histoire de ses grands-parents originaires de Taïwan, séparés irrévocablement de leur famille au moment de l'avènement de la Chine communiste. Au gré de ses excursions sur l'île, en forêt, en montagne ou sur la côte, elle renoue avec ce passé enfoui.Deux arbres, une forêt est un récit de voyage poétique sur les traces d'une famille déchirée qui dresse un portrait de Taïwan à travers ses failles, qu'elles soient humaines, politiques ou géologiques.
Un voyage dans une région brisée par le pouvoir où cohabitaient autrefois peuples, langues et religions.« Dans notre lignée de femmes, je représente la quatrième génération à émigrer. » C'est pour rompre cette spirale de l'exil que Kassabova se rend aux sources de son histoire maternelle, les lacs d'Ohrid et Prespa, les plus anciens lacs d'Europe. Au gré de ses rencontres (gardien d'église troglodyte, guide ou pêcheur), elle collecte les histoires agitées de cette région des Balkans située à cheval entre la Macédoine du Nord, l'Albanie et la Grèce.Une réflexion sur l'identité portée par une narration virtuose qui croise faits historiques, récits familiaux et légendes locales.
On peut dire que le grand gagnant de la crise du coronavirus est Amazon. Tandis qu'à la mi-avril 2020, la pandémie approchait de son moment le plus critique, la valeur des actions de la firme augmentait de 30 % par rapport à l'année précédente ; et en l'espace de seulement deux mois, la fortune nette du PDG Jeff Bezos augmentait de 24 milliards de dollars. Comme le résume un analyste de l'industrie numérique : "Le Covid-19 a été comme une injection d'hormones de croissance pour Amazon." L'enquête d'Alec MacGillis débute bien avant la crise sanitaire actuelle.
Sa méthode est simple et efficace : c'est par une mosaïque d'approches et de vies que l'on comprend le mieux un système, comment ce dernier affecte ceux qui entrent en contact avec sa trajectoire. À la manière des grands reportages littéraires, Le Système Amazon décortique l'implacable machine et ses rouages à travers une impressionnante série de portraits et de tableaux.
À Seattle, ce sont les cadres bien rémunérés de la firme qui accélèrent la gentrification d'un quartier populaire historique ; dans une banlieue de Virginie, ce sont des propriétaires qui tentent de protéger leur quartier de l'impact environnemental d'un nouveau data center Amazon ; à El Paso, ce sont des petites entreprises de fournitures de bureau qui tentent de résister à la prise de contrôle par Amazon de l'ensemble des marchés publics ; à Baltimore, c'est un entrepôt qui remplace une usine sidérurgique légendaire, etc.
Il montre également comment la firme est devenue un lobby à part entière à Washington, l'auteur poussant les portes du gigantesque manoir de Jeff Bezos, dans le quartier de Kalorama, où l'on croise lobbyistes, députés, sénateurs et membres du gouvernement.
Plus qu'un énième pamphlet sur l'impact destructeur du géant jaune au large sourire, ce livre, fruit d'années d'enquête, offre à lire le récit édifiant d'une société sous emprise.
De centres de livraison en data centers, de campus d'entreprises en entrepôts du mastodonte, visitez un autre monde, en proie à son Amazonisation, qui se divise entre gagnants et perdants, entre vies déconnectées et vies broyées par ce système.
Rickey et G-man décident d'ouvrir à La Nouvelle-Orléans un restaurant où tous les plats contiendront un petit plus spiritueux... Commence une course frénétique et épicée à travers les cuisines, les arrière-cours, les bouges et les deals d'une ville amoureuse de l'alcool.
Barnaby Gaunt, orphelin turbulent et héritier d'une immense fortune, est envoyé pour les vacances d'été sur une île à la nature luxuriante et aux habitants vieillissants au large de la Colombie Britannique. Vitres cassées, animaux effrayés, très vite, il bouleverse la routine des insulaires, avant de découvrir la véritable raison de sa venue : son oncle diabolique et doté de mystérieuses aptitudes veut l'assassiner.
Décidé à ne pas se laisser faire, Barnaby, aidé de Christie, la seule petite fille de l'île, comprend qu'il n'y a qu'un moyen d'en réchapper, éliminer l'oncle en premier.
Vancouver, Canada, 1963, Rohan O'Grady a 39 ans, un mari, 3 enfants et 3 romans. Depuis des années sa vie oscille entre son foyer et l'écriture. Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle va tout chambouler, car cette histoire de gosses un peu trop astucieux est sur le point de lui faire connaître un succès fulgurant. Comme un nombre fétiche, il faudra 3 ans à ce livre étonnant pour être adapté au cinéma, 30 avant d'être redécouvert.
En pleine Guerre de Sécession, le caporal yankee Johnny McBurney est recueilli dans un pensionnat de
jeunes filles confédéré. Objet de tous les fantasmes, il va s'employer à les incarner avec un art consommé de la manipulation.
" La jument blanche apparut un lundi. Ni le grand-père ni son petit-fils n'avaient la moindre idée de qui l'avait envoyée. " " Joe Meno contribue à forger la mythologie littéraire du Midwest " Le Monde des livres (Macha Séry)
1995, Mount Holly, une ville de l'Indiana qui se meurt. Jim Falls, vétéran de la guerre de Corée, s'efforce tant bien que mal d'élever son petit-fils métis, Quentin, un ado de 16 ans taciturne qui oublie son mal-être en sniffant de la colle. La mère de Quentin est une junkie paumée qui apparaît et disparaît au gré de ses démêlés avec des petits copains violents, son père est inconnu. L'élevage familial de poulets ne rapporte plus grand-chose, les dettes s'accumulent, l'avenir est sombre. Jusqu'au jour où une magnifique jument blanche taillée pour la course est livrée à la ferme suite à une erreur : c'est l'espoir qui renaît chez le vieil homme.
Mais l'animal attise les convoitises et deux frangins accros au crystal-meth parviennent à s'en emparer en pleine nuit. Jim et Quentin se lancent alors sur leurs traces à travers le midwest pour tenter de récupérer la bête merveilleuse avant qu'elle ne soit vendue. Au cours de cette folle poursuite, grand-père et petit-fils traversent une Amérique rurale oubliée, où drogue et violence semblent être les seuls horizons d'une jeunesse sans repères que la vieillesse ne comprend plus. Et pourtant, grâce à l'amour que chacun porte au cheval miraculeux, l'aïeul et le garçon trouveront le chemin d'une rédemption mutuelle.
Joe Meno, au sommet de son art, offre un magnifique roman noir dont les dialogues laconiques ponctuent la poésie douloureuse des paysages, de la lumière sur les plaines et de la fabuleuse beauté de la jument.
" Tout ce qui s'ensuivrait germerait dans cette seule seconde désespérée, dans toute la cruauté sans âme de l'espace et du temps. " Un portrait saisissant d'une petite ville sinistrée du midwest où l'on croit encore en la peine de mort, portée par une écriture sublime et un sens du tragique aiguisé : on a l'impression de rouler à tombeau ouvert vers un désastre inéluctable et pourtant quelques fulgurances lumineuses nous laissent espérer une vie meilleure.
Alors qu'il vient de voler la caisse d'un débit de boisson dans l'espoir de s'enfuir avec sa petite amie, Luce Lemay perd le contrôle de sa voiture et renverse un bébé dans une poussette, le tuant sur le coup.
Trois ans plus tard, il sort de prison en liberté conditionnelle et revient dans sa ville natale de La Harpie, Illinois. Un boulot à la station-service l'y attend, où un ami ex-taulard, Junior Breen, homme-enfant géant tourmenté et poète à ses heures, condamné pour avoir tué une fillette alors qu'il avait 15 ans, travaille déjà et l'a recommandé. Tous deux tentent de rester sur le droit chemin de la réinsertion, mais les choses se compliquent quand Luce tombe amoureux de la belle Charlene. Ni les parents de Charlene, ni son ex-fiancé, Earl Pete, ne voient d'un très bon oeil la romance naissante entre la jeune femme et le repris de justice. Earl jure de chasser Luce de La Harpie et rallie à sa cause une bonne partie de la ville qui a bien du mal à tirer un trait sur le passé. Peu à peu, le climat devient irrespirable et dangereux pour Luce et Junior. Les deux amis parviendront-ils à échapper à la violence qui semble les poursuivre quoi qu'ils fassent ? La rédemption viendra peut-être de l'amour, seule force lumineuse capable de balayer l'obscurantisme.
Portrait saisissant d'une petite ville du Midwest où le dialogue passe plus souvent par les poings que par la parole, ce roman noir et poétique offre une âpre réflexion sur la violence d'un pays qui croit encore à la peine de mort et à l'idée de se faire " justice " soi-même.
Joe Meno est lauréat du prestigieux Nelson Algren Literary Award, du Pushcart Prize, du Great Lakes Book Award, et finaliste du Story Prize (prix de la nouvelle).
PRIX LIBR'A'NOUS 2017 - CATEGORIE IMAGINAIRE "Règle n°1: Pas d'ingérence. mais me voilà, assis dans un centre commercial à Paramus, New Jersey, et je suis frustré. Agacé. Déçu." Une comédie noire et irrévérencieuse sur le sort, le destin, et les graves conséquences de l'implication d'un demi-dieu avec une humaine, par l'un des meilleurs satiristes américains.
Au cours des derniers millénaires, Sergio en est venu à détester son travail. incarnant le Sort, il est en charge de l'attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer. Ecoeuré par l'interminable défilé de toxicomanes et de politiciens carriéristes qui lui incombent, il doit en plus subir l'insupportable bonne humeur de Destinée, responsable des Grands Hommes qu'elle guide avec une satisfaction béate vers la consécration d'un prix Nobel ou d'un titre de Meilleur Joueur du Super-Bowl. pour aggraver les choses, il est brouillé avec la Mort à cause d'une querelle vieille de 500 ans, et ses meilleurs amis sont Paresse et Gourmandise. Et le pire de tout ? Il vient de tomber amoureux de sa voisine, Sara Griffen, une jeune mortelle dont le sort dépend de Destinée. Entamer une relation avec elle viole la règle n°1 et au moins une dizaine d'autres, déclenchant d'énormes répercussions cosmiques qui pourraient bien le priver de son immortalité... ou le conduire à un destin pire que la mort...
"Nous sommes des mutants génétiques new-yorkais. Nous n'avons d'autre choix que de devenir des super-héros." Héros secondaires est une satire sociale sur les super-héros et l'industrie pharmaceutique ; une comédie noire à prescrire d'urgence pour nos sociétés sur-médicamentées.
Convulsions. Nausées. Migraines. Gain de poids soudain. Pour les fantassins de l'industrie pharmaceutique présents sur la ligne de front de la science médicale - un petit groupe de volontaires qui testent des molécules expérimentales contre rémunération - ces effets secondaires courants sont un petit prix à payer pour défendre leur droit à la vie, à la liberté et à la recherche des antidépresseurs.
Lloyd Prescott, trente ans, gentil loser qui gagne sa vie en enchaînant les essais cliniques quand il ne pratique pas une forme de mendicité créative, est le premier du groupe à remarquer les conséquences très étranges (voire paranormales...) de l'exposition pendant des années à des molécules pas tout à fait certifiées. Ses lèvres s'engourdissent, il est balayé par une vague d'épuisement, et à l'instant même, un inconnu s'écroule devant lui dans la rue, victime d'une narcolepsie foudroyante...
Ses potes cobayes et lui se découvrent ainsi de drôles de superpouvoirs, soudain capables de projeter sur autrui toute une panoplie d'effets secondaires handicapants !
Au coeur de la nuit, un nouveau comité de justiciers fait régner la terreur chez les pseudos caïds - ceux qui visent toujours les plus faibles - à coup de convulsions, de vomissements, d'eczéma fulgurant... Les mendiants de New York ont trouvé leurs défenseurs. Mais les superpouvoirs (et les capes colorées) suffisent-ils à faire des superhéros ? Et quand la menace devient sérieuse, Lloyd et ses amis héros malgré eux seront-ils à la hauteur ?
La Destinée, la Mort et moi, comment j'ai conjuré le sort, gagnant du prix Libr'àNous dans la catégorie Imaginaire