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Prix
NELLY LHERMILLIER
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Sybylla Melvyn naît en 1880 dans une famille de propriétaires terriens déclassée de l'outback australien. Elle abhorre ces interminables journées de labeur durant lesquelles, se morfond-elle, son esprit ronge des chaînes que rien ne peut briser. Elle rêve plutôt de devenir écrivain - au grand dam de sa mère, qui déplore d'avoir enfanté une fille caractérielle, laide avec cela, et sans aucun avenir. Lorsqu'elle l'envoie vivre chez sa grand-mère, sur la riche propriété de Caddagat, la jeune fille est ivre de joie. Entre deux cavalcades endiablées, elle rencontre bientôt l'héritier du ranch voisin, Harold Beecham, qui semble apprécier son tempérament rebelle et ses reparties malicieuses. Et c'est heureux, car entre ses désirs d'émancipation et ses ambitions littéraires, Sybylla entend bien vivre libre, en traçant son propre chemin. Tour à tour drôle et touchant, ce roman d'apprentissage porté par la voix unique de Miles Franklin est devenu un classique de la littérature australienne. Pionnière du féminisme dans son pays, à l'image de son héroïne, la toute jeune écrivaine de vingt-deux ans met en lumière dans Ma brillante carrière des personnages inoubliables de vérité et de fougue.
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Vivre pour la raconter
Gabriel Garcia Marquez
- Grasset
- Littérature Étrangère Grasset
- 15 Octobre 2003
- 9782246653110
« La vie n'est pas celle qu'on a vécue, mais celle dont on se souvient et comment on s'en souvient pour la raconter » écrit Gabriel Garcia Marquez en préambule de ce livre de mémoires d'enfance et de jeunesse.
Roman d'une vie où, à chaque page, l'auteur fait revivre les personnages et les histoires qui ont peuplé son oeuvre, du monde magique d'Aracatana à sa formation au métier de journaliste, des tribulations de sa famille à sa découverte de la littérature et aux ressorts de sa propre écriture.
De ce fourmillement d'histoires où les figures hors du commun, les rencontres, les nuits blanches tiennent la plus grande place, surgit peut-être le plus romanesque des livres de Gabriel Garcia Marquez. On y retrouve l'émerveillement de cette Colombie cruelle et fascinante où la nature, le pouvoir, l'alcool, les femmes et les rires ont un goût de folie : celui-là même de Cent ans de solitude et de L'amour au temps du choléra. -
La danse de la réalité
Alexandro Jodorowsky
- Albin Michel
- Espaces Libres
- 28 Février 2017
- 9782226326959
« M'étant séparé de mon moi illusoire, j'ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie. » Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d'Alexandro Jodorowsky : restituer l'incroyable aventure et quête que fut sa vie. Né au Chili en 1929, c'est en effet un homme et un artiste aux mille facettes. Chantre de l'expansion de conscience, poète, romancier, comédien, fondateur du « théâtre panique » avec Arrabal, réalisateur notamment de films cultes tels que El Topo et La Montagne sacrée, scénariste de célèbres bandes dessinées comme L'Incal, Jodorowsky a aussi élaboré deux techniques thérapeutiques : la psychomagie, qui renvoie les faits quotidiens à des modèles mythiques, et la psychogénéalogie, qui agit sur les héritages psychologiques familiaux.
Il brosse ici la fresque d'une existence qui exalte, au-delà de toute mesure, les potentialités de l'être dans le but de repousser les limites de l'imaginaire et de la raison, et d'éveiller le capital de transformation et de vie qui se trouve en chacun de nous.
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Jack, comme tant d'autres travailleurs, est une victime de la crise des années 30. Renvoyé parce qu'il est juif de l'usine Ford où il travaillait à Détroit, il retourne habiter chez son père, à New York. L'homme, vieux, fatigué et malmené par la vie, sombre, à l'instar du pays, dans la dépression. Jack, sans travail, sans argent, a bien du mal à s'occuper de ce père devenu colérique et alcoolique, et à payer le loyer que le propriétaire, Kowalski, leur réclame chaque semaine de façon toujours plus insistante.
Un soir qu'il débarque avec deux hommes de main, Kowalski et Jack en viennent aux poings et un coup de feu part. Persuadé qu'il va être accusé de meurtre, Jack n'a d'autre choix que de fuir le pays. Il s'embarque alors avec son ami Andrew, un idéaliste et militant communiste de la première heure, pour l'Union soviétique car cette nation nouvelle, paradis des travailleurs, cherche des ouvriers qualifiés pour développer son industrie automobile.
Pourtant, une fois en URSS, les promesses s'évanouissent et les illusions, nourries de rêve américain, laissent la place au désenchantement. Jack découvre un monde où tout est respect de l'ordre, répression et corruption. Devenu agent double bien malgré lui, il se laisse entraîner par les événements, mais il va bientôt devoir chercher à comprendre qui tient réellement les ficelles de son destin et choisir son camp, en politique comme en amour.
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L'éveil de mademoiselle Prim
Natalia Sanmartin Fenollera
- Roman Contemporain
- 18 Juin 2015
- 9782266253604
Le monde entier est uniformisé. Non ! Un petit village d'irréductibles résiste encore et toujours en prônant le retour à l'essentiel, la recherche du bien commun et l'épanouissement dans ses passions.
Cherche esprit féminin détaché du monde. Capable d'exercer fonction de bibliothécaire. Pouvant cohabiter avec chiens et enfants. De préférence sans expérience professionnelle. Titulaires de diplômes s'abstenir.
Mademoiselle Prim, bardée de diplômes et sans expérience d'enfants et de chiens, ne répondait qu'en partie à ce profil... Engagée par un étrange gentleman, aussi cultivé que peu délicat, elle va découvrir la singularité et les secrets du petit village de Saint-Irénée d'Arnois. Loin du monde moderne, les habitants semblent s'être mis d'accord pour faire de leur vie un bonheur permanent. Prudence Prim tombe vite sous le charme de ce paradis perdu et de sa devise : profitez de la splendeur des choses simples de la vie !
Ce n'est pas un livre, c'est un ovni. Un roman tombé du ciel.
Le Figaro littéraire Succulent ! À lire sans modération...
La Croix -
Dora Maar ; prisonnière du regard
Alicia Dujovne ortiz
- Grasset
- Essais Grasset
- 15 Octobre 2003
- 9782246607915
Dora Maar, Henriette Theodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d'un père croate, architecte, et d'une mère catholique fervente. Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle retourne à vingt ans dans sa ville natale et s'y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l'art durant l'entre-deux-guerres. Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu'à sa mort, en 1997. Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l'Eglise.
De Cocteau à Lacan, c'est toute une époque que dépeint Alicia Dujovne-Ortiz. Au détour d'une enquête psychologique passionnante, elle fait défiler dans ces pages une pléiade d'artistes d'avant-garde et de grands esprits et dresse le portrait d'une femme-image toujours mystérieuse, à laquelle la critique contemporaine attribue enfin le rôle qui lui revient. -
1770, Saint-Domingue. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu'elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis.
Arité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte.
Lorsque Valmorain, réchappé de l'insurrection grâce au courage et à la détermination de son esclave, parvient à embarquer pour La Nouvelle-Orléans, Tété doit le suivre. Mais la lutte pour la dignité et l'émancipation ne peut être arrêtée...
Aventure, exotisme, magie, L'île sous la mer est un magnifique portrait de femme, une histoire d'amour et fresque historique, qui entraîne le lecteur de Saint-Domingue à la Louisiane, des plantations de canne à sucre aux maisons de jeux de la Nouvelle-Orléans, des demeures de maîtres aux bordels de mulâtresses.
Une magnifique ode à la liberté, un hommage à la première révolution des escalves de l'histoire. -
Le nouveau roman d'Isabel Allende a été conçu pour être lu à tout âge et par tous publics.
Quand sa mère tombe malade, le jeune Alexander Cole s'engage avec sa grand-mère - une baroudeuse qui n'a pas froid aux yeux - dans une équipe du National Geographic qui se rend en Amazonie à la recherche d'une créature mystérieuse, que peu d'homme ont vus et que les indiens appellent « la Bête »...
Participent également à cette expédition dirigée par un célèbre anthropologue, deux photographes, une séduisante doctoresse, un guide vénézuélien et sa fille, la merveilleuse Nadia... Entre Nadia, élevée dans la jungle, et Alexander, l'entente est immédiate. Un des buts de la mission est de vacciner les indiens connus comme les « gens de la brume ».
Le voyage est parsemé d'embûches et de dangers, d'expériences aussi extraordinaires que surprenantes.
Ce récit d'aventures a pour thèmes principaux : la tolérance et le respect de l'individu (les indiens, leur mode de vie et leur habitat) et l'adolescence (l'éveil sexuel, la séparation de la famille et l'apprentissage de l'indépendance). -
Inés Suarez est une héroïne au destin extraordinaire et peu connu. Au milieu du xvie siècle, cette jeune et belle couturière participe à la conquête du royaume du Chili. Embarquée pour le Nouveau Monde sur les traces de son mari parti chercher fortune de l'autre côté de l'Atlantique, elle apprend sa mort en accostant au Pérou après une traversée mouvementée. Une nouvelle vie commence : Inés se joint à une troupe de conquistadores en route pour le Chili... Dans ce roman épique, l'amour accorde une trêve à la violence d'une époque historique tourmentée. Après Fille du destin et Portrait sépia, un nouveau grand roman d'Isabel Allende.
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Dès les premières pages de ce récit, le décor est campé¦: des colons qui s'y croient et le pays d'en haut, une Australie encore sauvage et mystérieuse. La véritable histoire de la famille de Miles Franklin, racontée par sa grand-mère, est un conte où se mêlent des colons sans scrupules et leurs têtes brûlées d'enfants, des éleveurs, des broussards, des inondations d'apocalypse et des amours malheureuses. Ce premier roman époustoufl ant est considéré comme le meilleur de Miles Franklin.
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Une beauté vulgaire ; le bon maître
Damián Tabarovsky
- Noir sur Blanc
- Notabilia
- 10 Mars 2022
- 9782882507303
Dans Une beauté vulgaire, une feuille se détache d'un arbre dans une rue de Buenos Aires. Tandis qu'elle tombe, elle va rendre compte des vies des habitants de l'immeuble d'en face : leurs attentes, leur quotidien, leurs rêves, leurs désirs...
Le Bon Maître se déroule au 14 de Julio à Buenos Aires, une petite rue située dans un quartier autrefois industriel, abritant des travailleurs anarchistes. Il n'en reste rien, ni usines, ni ouvriers ni idéologies, seul le fantôme de la modernité, du progrès, de l'égalité, de la liberté, le hante encore. Le dispositif est épuré :
Une maison, trois chiens qui creusent dans le jardin et un narrateur qui perçoit ce micro-monde. C'est à peu près tout.
Ces deux textes se citent et se répondent. Ce sont des écrits provocateurs, tant sur le fond que sur la forme. Des récits comme un puzzle qui viennent composer le portrait multifacettes de notre époque, avec ses considérations sociologiques, économiques, philosophiques, urbanistiques, son ironie sur le monde de l'édition, sur l'université poussiéreuse, sur la théorie littéraire.
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Qui est Diego de la Vega, alias Zorro, le justicier masqué, don Juan et habile escrimeur que nous connaissons tous ? Dans ce roman, le premier sur l'enfance de ce héros, Isabel Allende nous emmène dans les coulisses de la légende.
Né près de Los Angeles, au début du 19e siècle, Diego est le fils d'Alexandre de la Vega -
gentilhomme espagnol devenu propriétaire terrien en Californie en récompense de ses prouesses
militaires en Europe -, et de Regina connue sous son nom de guerrière indienne, Tête-De-Loup-Gris. Dès son enfance, une amitié sans faille lie Diego à Bernardo, son frère de lait, qui ne parle plus depuis qu'il a vu sa mère violée et assassinée par des pirates. A 15 ans, expérience fondatrice pour les deux amis, ils passent avec succès le rite initiatique de la tribu Chouette Blanche. Diego découvre ainsi son totem, le renard, « el Zorro ».
Aussitôt après, accompagné de Bernardo, il est envoyé par son père parfaire son éducation à Barcelone. En 1808, Napoléon a envahi l'Espagne, enlevé et destitué le roi, qu'il a remplacé par Joseph Bonaparte. Le vent frais des Français souffle. Choyé par la famille du plus vieil ami de son père, l'aristocrate Tomas de Romeu, Diego tombe amoureux de sa fille aînée, Juliana, et prend des cours d'escrime avec un maître d'armes réputé, Manuel Escalante. Il passe avec brio les épreuves initiatiques de la société secrète « La Justice », épousant la cause des faibles et des opprimés. Quand le roi Ferdinand VII revient au pouvoir, Tomas de Romeu est exécuté.
Zorro se charge de mettre à l'abri les filles de Tomas, Juliana et Isabel. Ils traversent l'Espagne à pied, déguisés en pèlerins, jusqu'au port de Saint Jacques de Compostelle, où ils s'embarquent pour la Californie. Fait prisonnier par Jean Laffite, Zorro doit renoncer à Juliana, amoureuse du corsaire. Il rentre au pays et continue d'user de son ingéniosité pour défendre les pauvres gens, à commencer par son père, accusé de trahir le royaume d'Espagne...
Toutes ces expériences façonnent sa « double personnalité : d'un côté Diego de la Vega, élégant, maniéré, hypocondriaque, de l'autre Zorro, audacieux, insolent, joueur.
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María, jeune traductrice, rencontre à l'aéroport de Rome la belle et énigmatique Eva, par laquelle elle se sent immédiatement attirée. Cette rencontre marque le début d'une histoire d'amour passionnée. Mêlant analyse psychologique et thriller amoureux, l'histoire, racontée avec vivacité, intelligence et ironie, nous fait pénétrer au coeur d'une relation complexe, d'une passion tumultueuse qui évolue de manière inattendue et tient le lecteur captif jusqu'à la dernière page.
« - Passons vite la commande, dit-elle sans lever les yeux du menu, je meurs de faim.
- Oui, passons vite la commande, je meurs d'amour, m'entendis-je répondre tandis que je refermais la carte et la laissais sur la nappe d'un geste négligent. Aussitôt, tel un éclair, mes propres paroles me foudroyèrent et je restai paralysée. Quel incroyable lapsus ! Je n'en croyais pas mes oreilles, incapable d'ajouter foi à ce que je venais de dire à une parfaite inconnue. » S.G.
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Depuis le voyage à Mendoza avec ses parents et ses soeurs jusqu'au retour de la famille à Buenos Aires, après la mort du père, l'auteur relate des fragments de son enfance : événements marquants, personnes côtoyées, mais aussi obsessions et rituels mis en place pour les éloigner... Construit en courts épisodes, Cahiers d'enfance évoque un album de photos, tant le regard y joue un rôle primordial un regard curieux de tout, lucide, sans concession.
Publié en 1937, ce sixième ouvrage de Norah Lange, amie de Borges et muse des poètes ultraïstes, marque le passage définitif de la poésie à la prose de celle qui est l'un des grands écrivains de la littérature argentine.
C'est dans les éclats d'une mémoire condamnée à disparaître lentement que la narratrice parvient à recréer toutes ces bribes impalpables d'une beauté saisie sur le vif. Sophie Deltin, Le Matricule des anges.
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Le royaume du dragon d'or
Isabel Allende
- Grasset
- Litterature Etrangere Grasset
- 5 Mai 2004
- 9782246654513
Fille de la grande bourgeoisie catholique chilienne, née à Lima le 10 octobre 1942. Exilée au Venezuela, elle y commence sa carrière de romancière, puis divorce, et épouse peu après un avocat américain qui l'entraîne en Californie où elle vit aujourd'hui.. Elle est l'auteur de nombreux romans dont La maison aux esprits, Fille du destin, Portrait Sépia et un livre de souvenir sur le Chili Mon pays réinventé. Le Royaume du dragon d'or est dans la même veine que La Cité des Dieux sauvages.
Le Livre:
La grande statue du dragon d'or est à l'abri dans un petit royaume mystérieux enclavé dans la chaîne de l'Himalaya. Selon la légende, cette oeuvre d'art, incrustée de pierres précieuses, permet de voir l'avenir et elle est garante de la paix dans le pays.
Un collectionneur, multimillionnaire impitoyable, la veut ; son « spécialiste » est au travail. C'est ce qu'ignore Kate Cold, l'intrépide journaliste du International Geographic, invitée par le roi à faire un reportage sur son royaume, où elle se rend, accompagnée de son petit-fils Alexander et de son amie Nadia Santos...
Tandis que Kate reste au palais, où le roi a bien des ennuis avec Judith, une botaniste qui l'a séduit, Alex et Nadia trouvent le jeune Bil Bahadur, l'héritier du trône, ainsi que son maître et guide spirituel, le lama Tensing. Ensemble, ils découvriront, dans les montagnes perdues, la civilisation des hommes des neiges.
Traqués par des bandits membres de la secte du scorpion, mercenaires réputés sanguinaires, ignorants et superstitieux, ils mesureront toute l'importance et la simplicité de l'ancestrale sagesse bouddhiste : la valeur de la compassion, de la nature, de la vie, de la paix et de l'équilibre entre le corps et l'esprit. -
Garibaldi vit en Amérique du Sud depuis qu'il a été condamné à mort en Italie pour avoir participé à la révolution de Mazzini. Au Brésil, il s'engage dans une autre révolution. Et rencontre Anita... Elle risquera sa vie pour lui et pour la cause. Ce roman épique raconte l'amour et l'aventure, à travers le regard aimant d'une métisse porté sur un Européen courageux et rêveur.
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Les femmes de la famille Jackson sont comme le jour et la nuit. Indiana, la mère, exerce comme masseuse-thérapeute à la clinique de San Francisco. Séparée du père de sa fille, qu'elle a eue alors qu'elle était lycéenne, elle est indépendante et épanouie, et a du mal à se dire qu'elle pourrait refaire sa vie : que ce soit avec Alan, riche héritier d'une grande famille de la ville qui la couvre de cadeaux dont elle ne sait que faire, ou avec Ryan, ancien navy seal qui a perdu une jambe au cours d'une mission en Afghanistan.
Contrairement à sa mère, qui ne voit le mal nulle part, Amanda, comme son père, inspecteur de la police de San Francisco chargé des homicides, est obsédée par la face sombre de la nature humaine. Brillante, introvertie, lectrice passionnée, elle a créé un jeu de rôle en réseau, Ripper, pour résoudre les grandes énigmes de l'histoire criminelle.
Quand la ville est secouée par une série de meurtres étranges et sordides, Amanda met ses enquêteurs au travail et ne tarde pas à découvrir qu'ils pourraient être l'oeuvre d'un tueur en série. Mais bien vite, le jeu se transforme en cauchemar lorsqu'Indiana disparaît...
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Mon pays réinventé
Isabel Allende
- Grasset
- Litterature Etrangere Grasset
- 3 Septembre 2003
- 9782246654414
Dans ce récit publié à l'occasion du trentième anniversaire de la chute d'Allende, Isabel Allende nous raconte le Chili - son Chili, pays inventé, imaginé dans l'exil.
L'auteur entremêle la géographie de son pays, son histoire, sa culture, ses mentalités, de souvenirs et de pensées personnelles, qui retracent tout le chemin de sa vie. La famille extravagante, l'enfance, les rencontres, les voyages, sont autant de fenêtres qui ouvrent à la fois sur la réalité d'un pays, d'un peuple, et sur les origines d'une oeuvre romanesque.
Quelques dates dans la vie de l'auteur :
1942 : Naissance à Lima. Son père, le cousin germain de Salvador Allende, un homme cultivé, dandy et bohême, y est secrétaire d'ambassade.
1945 : Sa mère annule son mariage et retourne au Chili avec ses trois enfants.
1953 : Sa mère se remarie avec un diplomate. Ils sont en poste en Bolivie puis au Liban.
1962 : Isabel épouse Miguel Frias ; ils ont une fille, Paula et voyagent en Europe.
1966 : Retour au Chili et naissance de son fils Nicolas.
1970 : Election de Salvador Allende à la présidence de la république. Isabel travaille pour la télévision à Santiago.
1973 : 11 septembre, coup d'Etat ; officiellement, le Président s'est suicidé.
1975 : Les menaces pèsent sur la famille. Ils partent au Venezuela, où ils vivront treize ans.
1982 : Parution de La maison aux esprits.
1987 : Divorce, puis rencontre avec son actuel mari, ils s'installent en Californie.
1990 : La démocratie est restaurée au Chili ; Isabel y reçoit le Prix Gabriela Mistral des mains du Président.
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Au prix de prouesses incroyables et d'une extraordinaire ingéniosité, pancho a réchappé à l'incendie de sa maison et sauvé son petit frère.
" comment un garçonnet de six ans a-t-il pu réaliser un tel exploit ? " s'émerveille tout le voisinage. c'est le vieux capitaine des pompiers, accouru sur les lieux, qui leur apporte la réponse : " pancho était seul... il n'y avait personne pour lui dire qu'il n'y arriverait jamais ".
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éduquer les taupes
Guillermo Fadanelli
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 7 Février 2008
- 9782267019605
Eduquer les taupes s'ouvre sur l'enterrement de la mère du héros. Il se souvient du décès, récent lui aussi, de son père et, dans cet adieu aux parents, il recrée ses années d'initiation, quand son père décida, contre l'avis de la famille, de l'envoyer à l'Académie militaire de Mexico, dans les années soixante-dix. Il avait onze ans et il dut soudain abandonner ses camarades de classe et son quartier pauvre pour entrer dans une succursale de l'enfer, où l'on crachait dans la soupe des nouveaux et où la terreur et l'humiliation étaient le lot quotidien. Commence alors une odyssée pour le personnage principal d'Eduquer les taupes, un enfant qui ne croit pas mériter le châtiment auquel il a été soumis par l'autorité paternelle, un exil prématuré qui lui est imposé de façon inattendue. Adieu, donc, l'errance vespérale, les amourettes d'école, le giron maternel, l'aventure quotidienne dans un quartier pauvre, l'école primaire où il n'est pas nécessaire de savoir charger un fusil ni de recevoir des ordres des soldats. Dès ce moment-là, le destin se dessine comme une solitude qui commence trop tôt. A onze ans, le jeune cadet découvrira que sa nouvelle école n'est pas une métaphore du monde, mais le monde lui-même saturé d'ambitions et de cruautés inutiles : un pénitencier. En fin de compte, la guerre a commencé et les camarades de classe savent de façon instinctive comment devenir les pires ennemis.
Nous nous trouvons à Mexico au début des années soixante-dix ; les derniers tramways de l'époque parcourent avec parcimonie les avenues principales et la population du pays commence à augmenter d'une façon démesurée. Situé au centre de ce regard impie, désincarné, qui définit le style de Fadanelli, Eduquer les taupes est un roman en grande partie autobiographique, malicieux, témoignage de ces années où, pour survivre, le protagoniste du roman n'avait pour toute compagnie que son imagination et ses peurs.
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Dami est sociologue de formation mais travaille dans le monde de l'entreprise.
Au début du roman, on lui diagnostique une maladie a priori assez bénigne (un trouble ophtalmologique mineur), qui ressurgit cependant de façon récurrente sous des formes différentes, au point de l'empêcher systématiquement de réussir quand une opportunité professionnelle s'offre à lui. Ainsi, ce jeune sous- directeur de l'Observatoire des tendances socioculturelles se voit chargé de rédiger une étude sur les questions du temps libre, des loisirs et des tendances de la consommation culturelle. Fourmillant d'idées, il rédige un rapport brillant sur le sujet mais se retrouve cloué au lit pour cause de hernie discale au moment de la présentation du document. Sa supérieure s'attribue tout le mérite de son travail, entravant ainsi ses désirs d'évolution. Remis sur pieds, il s'attelle à la rédaction d'un second rapport, avec la secrète idée de se venger. Mais de nouveau, au moment de le présenter, il se trouve immobilisé par une nouvelle maladie. Cette absence lui coûte son poste et le jeune cadre dynamique qu'il était se retrouve au chômage, relativement dépressif. Il se reconvertit un temps en marchand ambulant jusqu'à ce qu'un ongle incarné le fasse souffrir et l'oblige une fois encore à interrompre son activité. Ainsi de suite, comme frappé par une étrange malédiction, Dami voit ses projets professionnels (il se lance aussi dans la vente de fripes d'occasion puis dans la production télévisée) interrompus les uns après les autres pour cause de maladies successives alors même que ce qui lui tient le plus à coeur est la reconnaissance professionnelle. Jusqu'à ce qu'il tire la leçon de cette accumulation d'" actes manqués " : tous ses doutes, ses questionnements, ses peurs sont finalement banales. Et la vie continue. Une sorte de démonstration par l'absurde de l'idée que, quoi que l'on fasse, la vie se réserve de nous mener là où elle le veut. L'important est qu'il se passe des choses. Avec talent et humour, Tabarovsky émaille le récit des problèmes de santé et des déboires professionnels du héros de nombreuses digressions sur des sujets en tous genres (la métaphore, la reconnaissance, la littérature, la douleur, la répétition, la banalité...) et de citations d'auteurs variés. De sa prose pleine de verve, portée par des phrases fluides, toujours teintées d'ironie et d'autodérision, il ménage sans cesse de nouveaux rebondissements, surprenant en permanence le lecteur qui ne sait jamais à quoi s'attendre. Damián Tabarovsky est né à Buenos Aires en 1967. Diplômé en sociologie de L'École des hautes études en sciences sociales de Paris, il a publié des essais (Literatura de izquierda, " Littérature de gauche "), des romans (Fotos movidas, Coney Island, Bingo, Kafka de vacaciones et La expectativa), et traduit des poètes et romanciers d'avant-garde. Il a également écrit un livre inédit sur Marcel Duchamp. La publication en 2004 de son texte intitulé Literatura de izquierda (Beatriz Viterbo) a suscité une intense polémique dans le monde littéraire argentin. Il est par ailleurs éditeur. Sur L'Expectative et Bingo/Les hernies : " C'est un écrivain du désenchantement. Le brillant représentant d'une génération argentine plus que déçue qui, depuis la présidence de Carlos Menem, ne peut plus croire aux utopies. Damian Tabarovsky ne semble donc avoir d'autre choix que d'écrire sur l'inaction. Dans ses textes, il procède par coq-à-l'âne, métastases narratives et comparaisons, qui s'éloignent sans cesse de ce qui aurait pu ou dû être son intrigue initiale. A travers les pensées de ses personnages volontairement sans relief, et armé de sa foi dans "les propriétés révolutionnaires de la digression", l'auteur décrit la profondeur abyssale de nos vides intérieurs, l'absurdité de vies qui cherchent sans cesse un moyen de s'améliorer sans pouvoir le faire dans la réalité. Si certaines peuvent être sauvées, ce n'est que par la chance. Autant dire par l'arbitraire le plus total. " (Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles) " Chez Tabarovsky, les personnages semblent vouloir se débattre avec une trame narrative qui est toujours la métaphore en actes des liens impitoyables qui les enchaînent. Comme si le choix de la digression, loin de les nier, loin d'être une impasse, était la formule de la liberté reconquise. " (Emilie Colombani, Transfuge) " Un portrait cinglant de l'homme contemporain, qui rêve mollement à un destin glorieux, hors du commun, mais ne fait que subir sa vie. " (Julien Burri, 24 Heures).
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« Vous aussi vous voulez être mères ? demande Camila.
- Qui ne veut pas l'être ? C'est la plus belle chose qui soit au monde, répond Rachel.
Les cinq femmes le regardent avec étonnement.
- Agata est enceinte, dit Camila sans y penser.
- Qui est Agata ? demandent en choeur les infirmières, Rachel et Eloise.
- La chatte.
- Comme c'est chou ! disent-elles à l'unisson.
- Les filles, ordonne Camila, emmenez Rachel et Éloise chez elles et que quelqu'un monte la garde. Vous rendez-vous compte que peu à peu nous sommes en train de récupérer tout ce qu'a vendu Santa Anna ? Ajoutez les émigrés clandestins qui traversent le río Bravo pour aller aux États-Unis, les chicanos et les embryons mexicains qui naissent dans des ventres gringos avec la nationalité américaine. Il ne manque plus que les utérus soient estampillés "Made in Mexico".
- Ne plaisantez pas avec ça, doctora. - Deborah a les yeux pleins de larmes. - Nous voulons toutes savoir ce que sont devenus nos enfants. » P.R.
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Apparition de l'éternel féminin
Alvaro Pombo
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 11 Avril 2013
- 9782267024784
Après la guerre civile, deux cousins inséparables d'une douzaine d'années - le Ballot (el Ceporro) et le Chinois (el Chino)- vivent dans le grand appartement de leur grand-mère. Don Rodolfo, qui fut le sparring-partner du boxeur Paulino Uzcudun, champion d'Espagne et d'Europe dans les années 1920-1930, leur donne des cours de gymnastique et de boxe. Jeux virils sur la terrasse où tombent les martinets avec, en toile de fond, les échos de la Seconde Guerre mondiale, du maréchal Rommel et de l'Empire nippon. Dans le monde clos de ces deux cousins, une fillette allemande fait brusquement irruption. Orpheline de guerre et réfugiée, elle a été adoptée par la tante Gloria qui habite le même immeuble, deux étages plus bas. Lentement mais sûrement, tout va alors changer.
Dans une langue très orale, faite de redondances, de phrases inversées, Pombo brosse un tableau oscillant entre la réalité et les interprétations de cette réalité que peuvent en faire ces jeunes adolescents. Les personnages secondaires sont particulièrement savoureux : la grand-mère autoritaire et fantasque ; son amie Blanca qui arrive toujours à 16 heures tapantes pour des conversations sans fin à l'heure du goûter ; Belinda, la bonne amoureuse de don Rodolfo ; don Abilio, le répétiteur de Ceporro pendant les grandes vacances, tandis que el Chino est parti rejoindre ses parents en Suède ; sans oublier Elke, la jeune réfugiée au fort accent allemand.
C'est un livre marquant, à la fois émouvant et drôle, parfois même hilarant. Une très belle histoire d'amitié, mais aussi d'adieu à l'enfance.
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Quatre histoires, subtilement liées, racontées avec la même langue, mais dans les styles propres de narrateurs différents qui dessinent peu à peu la véritable protagoniste de ce récit : la défaite. Un capitaine de l'armée de Franco qui, le jour même de la victoire, renonce à gagner la guerre ; un jeune poète qui, effrayé, fuit avec sa compagne enceinte et vit en l'espace de quelques mois une expérience vertigineuse de maturité et de mort ; un prisonnier dans la prison de Porlier qui refuse de vivre dans l'imposture afin que le bourreau puisse être qualifié de bourreau ; enfin, un diacre sensuel masquant sa lascivité derrière le fascisme apostolique qui réclame le sang purificateur du vaincu. Tout ce qui est raconté dans ce livre est vrai, mais rien n'est certain, car la certitude a besoin de l'acquiescement et l'acquiescement a besoin de la statistique. Les horreurs furent si nombreuses que toutes les peurs, toutes les souffrances, tous les drames ont finalement une seule chose en commun : les morts. Les morts de notre après-guerre sont déjà résolus en chiffres officiels, mais le moment est venu pour nous de commencer à nous souvenir de ce que nous savons. Les tournesols aveugles n'est pas le livre d'un auteur traumatisé par une transition qui a avorté la revanche des vaincus d'une guerre, une fois l'ordre démocratique établi ; on doit éviter de le cataloguer parmi ces titres qui, depuis quelques années, sont les représentants tardifs d'une vengeance frustrée. Les quatre récits tournent effectivement autour de la Guerre Civile et de ses conséquences politiques dans la société espagnole de l'après-guerre, mais ce sont aussi quatre histoires pleines d'affliction et de désolation, dans lesquelles est sous-jacente l'horrible idée que, dans une guerre civile, personne ne gagne. C'est, en définitive, un livre de deuil flagrant qui invite à assumer l'histoire telle quelle est, à ne pas oublier les horreurs passées pour éviter de les répéter.