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SERGE MESTRE
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Le bourreau de Gaudí
Aro Sáinz de la Maza
- Éditions Actes Sud
- Actes Noirs
- 3 Septembre 2014
- 9782330037673
Une enquête palpitante sur la piste de Gaudí, du symbolisme maçonnique et des expropriations subies par de nombreux habitants de Barcelone sacrifiés sur l'autel de la modernité et du tourisme. La face obscure de "la ville des prodiges".
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Après "Le Bourreau de Gaudí" et "Les Muselés", Milo Malart affronte un adolescent docile qui pourrait bien avoir massacré tous les membres d'une famille à coups de pierre. Cinq jours de vent et de sang dans une Barcelone endolorie, théâtre de toutes les névroses d'un inspecteur aux intuitions plus fulgurantes à mesure que sa vie part à la dérive.
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Les yeux fardés
Lluis Llach
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 7 Octobre 2015
- 9782330058241
Un roman d'amour militant sur les idéaux déçus, la défaite et la vengeance, dans la Barcelone libertaire qui a trop cru à la république. Une entrée en littérature très remarquée pour l'immense interprète catalan, devenu une référence morale pour trois générations.
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Le théâtre des merveilles
Lluis Llach
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 15 Mai 2019
- 9782330121334
Vie et mort d'un théâtre, crime passionnel, amours interdits, feu sacré de la vocation, portrait saisissant des années de guerre civile et de la dictature, Lluís Llach met merveilleusement en scène, dans ce troisième roman, les deux amours de sa vie : la liberté et la musique.
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A quelques milles des côtes barcelonaises un yacht dérive sans équipage. Il traîne deux filins auxquels sont accrochés les cadavres des propriétaires. A la scène : un couple d'entrepreneurs membres de la jet set locale mais pour l'inspecteur Malart, deux psychopathes à la perversité sans borne. Inculpés puis relaxés à la faveur de preuves falsifiées, ils constituent une névrose obsessionnelle pour Malart qui les traque depuis des années à l'insu de sa hiérarchie. Or, l'embarcation est saturée de l'ADN de l'inspecteur qui (opportunément ?) reste introuvable.
En 60 heures d'une course effrénée, ses coéquipiers adoptent par un troublant mimétisme les méthodes peu orthodoxes du policier le plus révolté et empathique d'Espagne pour rétablir une vérité que certains voudraient taire. -
Ébranlé par la conclusion de l'enquête du "Bourreau de Gaudi", Milo Malart, inspecteur pugnace et intuitif, reprend du service dans une Barcelone en noir et blanc, pétrifiée et transie, asphyxiée par la crise. Il traque les démons qui terrorisent la ville en essayant de faire taire ceux qui hantent ses pensées.
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En 1944, alors que le Débarquement approche, Monzon et ses compagnons, membres du parti communiste, sont convaincus de pouvoir instaurer bientôt un gouvernement républicain à Viella, en Catalogne. Pas très loin de là vit Inès.
Restée seule à Madrid pendant la guerre civile, elle a épousé la cause républicaine, au grand dam de son frère, délégué provincial de la Phalange de Lerida, qui la tient à l'oeil.
Inès écoute Radio Pyrénées en cachette et capte un jour l'annonce de l'Opération Reconquête. Pleine de courage, elle décide de rejoindre cette armée. Une vie aventureuse et un grand amour l'y attendent.
Traduit de l'espagnol par Serge Mestre -
Depuis l'enfance, le narrateur d'Histoire des cheveux est obsédé par ses cheveux, les mille façons de les couper, et par les salons de coiffure. Trouver la bonne coupe, longue, courte, rasée, est pour lui un casse-tête, et devient le signe d'une position culturelle et idéologique à laquelle personne ne semble pouvoir échapper. Un jour, il entre par hasard dans le salon Volumen Uno et se fait coiffer par Celso, un jeune Paraguayen, arrivé à Buenos Aires après avoir vécu à Rio. Cette rencontre va bouleverser sa vie, car la coupe est parfaite, magique, mieux que tout ce qu'il a espéré dans ses rêves les plus fous, un miracle. Un miracle qui n'est toutefois pas sans conséquences : à la suite de cette petite révolution, il se fait mordre par son chien, sa femme le quitte, et le magicien Celso l'entraîne dans de bien étranges aventures.
À travers cette histoire c'est toute une relation au corps et à l'image qui se dessine, s'érigeant en métaphore des angoisses de la société moderne.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Serge Mestre. -
Pornotopie : playboy et l'invention de la sexualité multimédia
Paul B. Preciado
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 25 Mars 2022
- 9782021483512
« Je voulais faire de ce Manoir une maison de rêve. Un lieu où travailler et aussi s’amuser, sans les problèmes et les conflits du monde extérieur. À l’intérieur, un célibataire avait le contrôle total de son environnement. Je pouvais passer de la nuit au jour, visionner un film à minuit et commander à dîner à midi, avoir des réunions au milieu de la nuit et des rendez-vous galants l’après-midi. »
Voici le projet de Hugh Hefner, le créateur du magazine Playboy et concepteur du fameux Manoir à l’intérieur duquel il va se confiner pendant plus de quarante ans. Publié pour la première fois en 1953, Playboy n’a pas seulement été le premier magazine érotique populaire des États-Unis ; il a également fini par incarner un style de vie entièrement nouveau, construisant une série d’espaces multimédia et utopiques : manoir, penthouse, clubs, hôtels… tous ultraconnectés, comme s’ils préfiguraient l’ère contemporaine de l’incessante émission-réception d’images et d’informations et d’une vie conçue pour se donner en spectacle. Simultanément, l’invention de la pilule contraceptive donne accès à une technique biochimique qui sépare la sexualité (hétéro) et la reproduction.
Là où on a pour habitude de ne voir que des femmes déguisées en lapin pour le plaisir des hommes, Paul B. Preciado étudie les relations stratégiques entre l’espace, le genre et la sexualité dans des sites liés à la production et à la consommation de pornographie hétérosexuelle restés en marge des histoires traditionnelles de l’architecture : garçonnières, lits rotatifs multimédias ou objets de design.
En combinant les perspectives historiques avec la théorie critique contemporaine, la philosophie de la technologie et un éventail de sources primaires transdisciplinaires – Sade, Ledoux, Restif de la Bretonne, Giedion ou Banham, traités sur la sexualité, manuels médicaux et pharmaceutiques, journaux d’architecture, magazines érotiques, manuels de construction et romans –, Pornotopia explore l’utilisation de l’architecture comme technique biopolitique pour gouverner les relations sexuelles et la production du genre pendant la guerre froide aux États-Unis, et raconte la genèse de la nouvelle masculinité hétérosexuelle des réseaux sociaux d’aujourd’hui.
Paul B. Preciado est philosophe, commissaire d’exposition et auteur. Dans la lignée des travaux de Gilles Deleuze et Félix Guattari, Michel Foucault, mais aussi de Monique Wittig et Judith Butler, ses ouvrages sont des références internationales des études queer, trans et non-binaires.
POSTFACE INÉDITE DE L’AUTEUR -
Nino a neuf ans, fils d'un garde- civil, il habite la maison-caserne d'un petit village de la Sierra sud de Jaén et ne pourra jamais oublier le printemps 1947. Pepe le Portugais, un mystérieux et fascinant étranger qui vient juste de s'installer dans un moulin isolé, devient son ami et le modèle de l'homme qu'il aimerait être un jour. Tandis qu'ils passent les après-midi ensemble au bord de la rivière, Nino se fait la promesse de ne jamais être garde civil comme son père, et commence à prendre des cours de dactylographie à la métairie des Rubias, où une famille de femmes seules, veuves et orphelines, résiste à la frontière entre la Sierra et la plaine. Tandis qu'il découvre un monde nouveau grâce à des romans d'aventure, qui le transformeront radicalement, Nino comprend la vérité que personne n'a jamais voulu lui révéler. Une guerre est en train de se dérouler dans la Sierra sud, mais les ennemis de son père ne sont pas les siens. Après cet été 1947, il commencera à regarder avec d'autres yeux les guérilleros commandés par Cencerro, et à comprendre pourquoi son père voudrait qu'il apprenne la dactylographie.
Traduit de l'espagnol par Serge Mestre -
Savoy déteste son époque. Un pied dans son siècle et l'autre dans la nostalgie du précédent, il tient au contact humain, loin de la froideur des relations numériques.
Un jour pourtant, il s'aventure sur un site de rencontre et fait la connaissance de Carla. La jeune femme, pendant un temps, met fin à la solitude de Savoy, avant de lui annoncer son départ. Elle lui laisse un manuel d'utilisation de Skype et un kit de natation pour seuls compagnons, et Savoy doit alors apprendre à se contenter des discussions en ligne avec Carla, loin du corps de l'être aimé...
Dans La Moitié fantôme, Alan Pauls interroge le paradoxe de nos sociétés hyperconnectées mais solitaires, et son écriture dense et mélancolique fait mouche quand il s'agit de raconter les contradictions et pièges de notre monde contemporain.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Serge Mestre. -
La reine Bal de Guifort, seconde épouse du souverain de Magens, est retrouvée morte au pied de son balcon. Le drame vient fragiliser une succession à haut risque pour ce royaume occitan qui doit sa survie à la protection de Rome. La reine s'est-elle donné la mort ou l'a-t-on assassinée ? Dans un thriller médiéval mené tambour battant, Lluis Llach met en scène la rivalité entre les pouvoirs spirituel et séculier dans un royaume imaginaire qui compte trois princes héritiers, deux de trop... L'occasion pour cet écrivain profondément engagé de démontrer que, même si elle revêt aujourd'hui d'autres formes, la lutte entre la croix et l'épée est loin d'être reléguée aux oubliettes de l'Histoire.
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Vingt ans et un jour est la peine que la justice franquiste réservait aux dirigeants politiques de l'opposition clandestine. Jorge Semprún nous offre, sous ce titre, le portrait intime d'une Espagne toujours meurtrie par la guerre, mais qui rêve d'avenir et de réconciliation. Plusieurs récits - plusieurs histoires - conduiront le lecteur à l'intérieur d'une surprenante nébuleuse romanesque et théâtrale où les apparences sont toujours trompeuses et où le narrateur même s'avance masqué.
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Dans la Barcelone sombre des premiers mois de la guerre civile, un commissaire enquête sur le double meurtre d'un frère mariste et d'un enfant découverts vidés de leur sang par ce qui ressemble fort à un vampire. Un thriller gothique sépulcral.
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Alicia et Miguel se rencontrent au lycée de Montevideo. Peu après, le charismatique et silencieux Lucas fait irruption dans leur vie. Un curieux ménage à trois se forme alors sur un lit de fantasmes, de faux-semblants, de solitude et frustration, jusqu'au coup de théâtre final.
Mario Benedetti réinvente le triangle amoureux : trois personnages, trois points de vue.
Qui de nous peut juger où est la vérité ? -
"Dans la grande tradition de la littérature sud-américaine, au réalisme plus réel que magique, avec une volonté de vérité et de réconciliation, Renato Cisneros, né à Lima en 1976, écrit le roman d'une histoire privée : comment admettre la figure d'un père oppresseur qui échappe à toute forme de légalité ? Dilemme d'un fils devant la personnalité d'un géniteur sévère mais aimant au quotidien et celle d'un père dictateur, Luis Cisneros Vizquerra (1926-1995), dit El Gaucho, compagnon de guerre de Videla et Pinochet, que le fils découvre au fil du récit. Renato Cisneros dévoile aussi un séducteur passionné de littérature qui jouissait des plaisirs de la vie.
""Un roman impressionnant qui démontre, outre du talent, un grand courage."" Mario Vargas Llosa
La Distance qui nous sépare intrigue, attache et émeut dès le début. Ces histoires qui semblent tout droit sorties d'un Cent ans de solitude urbain sont toutes véridiques et elles font partie de la longue saga familiale."" El Mundo" -
Une trisaïeule qui eut sept enfants d'un curé futur évêque, un arrière-grand-père bigame, un grand-père traumatisé par cette découverte... Renato Cisneros enquête sur sa généalogie insolite : remontant jusqu'aux premières décennies du XIXe siècle, dans un Pérou en voie de construction entre indépendance et guerres sudaméricaines, il fouille les origines et les secrets de sa famille, ces zones d'ombre enterrées par les conventions sociales, ces arrangements tus par la nécessité de raconter au monde une flamboyante épopée. Comment sommes-nous façonnés par l'histoire de notre famille ? Que garde-t-on des générations précédentes ? Est-on voué à être hanté par le passé de nos aînés ? Un roman captivant, à la fois intime et politique, qui rappelle que chacun est fait aussi de tout ce qu'il dissimule.
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ALAN PAULS
HISTOIRE DE L'ARGENT
Buenos Aires, dans les années 70. Un hélicoptère s'écrase au large de la ville. Le corps du passager est repêché mais la valise emplie de dollars qu'il transportait a mystérieusement disparu au fond du Río de la Plata. Cet obscur événement fait naître ce qui va devenir une véritable obsession dans l'esprit du jeune narrateur : le rôle tenu par l'argent dans sa vie et celle de ses proches. Et autant dire que son champ d'étude est vaste, entre son père qui ne jure que par le liquide dont il se débarrasse au casino, sa mère qui dilapide son héritage dans une villa en bord de mer, et la situation financière du pays, qui tourne au délire. Des souvenirs d'enfance évoqués avec tendresse aux grinçantes anecdotes de l'âge adulte, l'argent apparaît ici comme la vibrante métaphore de ce qui nous échappe irrémédiablement.
Alan Pauls excelle une fois de plus à écrire l'histoire de son pays par le biais de l'intime : à travers le récit drôle et émouvant de cette famille peu à peu délivrée de son capital et de ses illusions, il recompose aussi à sa façon l'étourdissante tragi-comédie de l'Argentine de la fin du XXe siècle, placée sous le signe de la perte.
Illustration de couverture :
Mimmo ROTELLA, Senza titolo - 1958, décollage (détail)
coll. M. Nazzaro - Rome
© ADAGP, Paris 2013
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Serge Mestre
ISBN : 978-2-267-02525-5 -
Dans la grande tradition du réalisme magique sud-américain, une épopée foisonnante ancrée dans l'histoire mouvementée de Cuba.
Le jour où Oscar Kortico se retrouve seul au monde, il se souvient des paroles de son grand-père : « On ne peut pas savoir qui l'on est vraiment avant de connaître son propre passé, son histoire et aussi celle de son pays. » Sur les traces de sa famille, il part à la recherche du minuscule hameau de Pata de Puerco, fondé dans les années 1800 par ses ancêtres.
Qui étaient ces esclaves fugitifs aux haines féroces, aux amours improbables, et que signifie cette amulette étrange, un collier avec un pied de cochon séché, qui a donné son nom au hameau et qui constitue le seul héritage d'Oscar ? Au cours de sa quête, Oscar plongera dans son passé familial et dans celui de son île, son peuple...
« Savoureux et piquant comme un samedi soir dans le port de La Havane. Un cocktail explosif de désirs interdits, de meurtre et de santería, la forme cubaine du vaudou... »
Evening Standard -
Une partie d'échecs avec mon grand-père
Ariel Magnus
- Éditions Rivages
- Littérature Rivages
- 21 Février 2018
- 9782743642648
Roman ludique, historique, familial, d'espionnage... Une partie d'échecs avec mon grand-père est tout cela à la fois. C'est surtout un surprenant récit qui plonge au coeur du destin d'un immigré, Heinz Magnus, grand-père de l'auteur certainement à l'origine de sa vocation d'écrivain. Fuyant le fascisme allemand en 1937, Heinz se retrouve à Buenos Aires. Par la grâce de l'imagination de son petit-fils, il va devenir le héros d'un tournoi d'échecs international se déroulant sur un paquebot, côtoyant des personnages réels ou inventés. Hommage à Stefan Zweig, le livre est une traversée romanesque érudite à la Vila-Matas, aussi facétieuse que touchante.
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À la fin des années soixante, le protagoniste du roman, un garçon de huit ans, part vivre à Saint-Sébastien, chez sa tante et chez son oncle. Là, il est témoin de la façon dont s'écoulent les jours, dans la famille et dans le quartier : son oncle Vicente, faible de caractère, partage sa vie entre l'usine et la taverne, et c'est sa tante Maripuy, une femme à forte personnalité mais soumise aux conventions sociales et religieuses de l'époque, qui en réalité gouverne la famille ; sa cousine Mari Nieves est obsédée par les garçons, et son rustre et taciturne cousin Julen est endoctriné par le curé de la paroisse et finit par être enrôlé dans l'ETA qui vient de faire son apparition. Le destin de tous les membres de la famille - le même que celui de nombreux personnages secondaires de l'histoire, acculés par le besoin et l'ignorance - subira, des années plus tard, une terrible rupture. En faisant alterner les mémoires du protagoniste avec les notes de l'écrivain, Années lentes propose une brillante réflexion sur la façon dont la vie se distille dans un roman, dont le souvenir sentimental devient mémoire collective, tandis que son écriture diaphane laisse entrevoir un fond plutôt trouble de culpabilité dans l'histoire récente du Pays Basque.
Traduit de l'espagnol par Serge Mestre -
Nouvelles perspectives en microphysique
Louis de Broglie
- Albin Michel
- Sciences d'aujourd'hui
- 1 Octobre 2008
- 9782226223142
La première moitié de cet ouvrage présente des études de Physique théorique réparties en deux séries en fonction d'une évolution considérable qui s'est produite dans l'esprit de l'auteur, à partir de la fin de 1951, en ce qui concerne l'interprétation de la Mécanique ondulatoire et du dualisme des ondes et des corpuscules. Ceux qui s'intéressent à la psychologie des savants seront certainement heureux que Louis de Broglie, Prix Nobel de physique en 1929, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences et élu à l'Académie Française, donne ici quelques indications sur les circonstances qui ont provoqué dans son esprit un retour inattendu vers des idées longtemps abandonnées.
Je considère aujourd'hui comme tout à fait possible que la réinterprétation de la Mécanique ondulatoire puisse parvenir à renouveler complètement la Physique quantique en lui permettant notamment de décrire la structure des diverses sortes de corpuscules et de prévoir leurs propriétés, en lui permettant aussi d'opérer son indispensable jonction avec la Physique relativiste conçue, à la manière d'Einstein, comme une théorie générale du Champ. Louis de Broglie
La deuxième moitié de l'ouvrage s'ouvre à des questions d'ordre général et à des analyses de l'Histoire des sciences. -
Au nord de l'Espagne, sur la côte galicienne, la contrebande est pratique courante chez les pêcheurs depuis le Moyen Âge. Mais quand le petit village de Noitía se transforme en l'un des centres les plus importants du trafic mondial de drogue, on change brutalement d'échelle, de langage et de coutumes. Désormais l'argent, l'amour et la mort n'ont plus le même sens ni les mêmes dimensions.
Manuel Rivas nous raconte ici ce bouleversement qui marque l'écart entre deux générations. Adolescents, Fins, Leda et Brinco comprennent que leur village est régi par la seule loi que fixe Monsieur Mariscal mais que les temps sont en train de changer. Alors que Leda et Brinco rejoignent son bord et deviennent de riches trafiquants, Fins, à l'opposé, entre dans la police judiciaire et n'aura de cesse de les traquer, comme s'il courait secrètement derrière son ombre la plus obscure et sur les traces de son bonheur perdu.
Dès lors, leurs trois destins seront définitivement liés à l'évolution de la Galice dans ce monde global : en trente ans, ce qui n'était qu'une bande de contrebandiers se transformera en une mafia implacable, les vieilles barques deviendront des bateaux ultrarapides, le tabac de la cocaïne et la petite délinquance se rapprochera nettement du grand crime mondialisé.
Les rires, les cris, les conversations s'arrêtent un jour sur cette pointe extrême de l'Europe, car, quand à parler on joue sa vie, tout est silence... -
À en croire le narrateur de ce livre, les choses arrivent seulement à qui sait les raconter. Un narrateur qui revient sur son parcours de libraire et d'éditeur, repense à ses périples avec José Bergamín sur les traces du torero gitan Rafael de Paula, se remémore les histoires des anciens, au village, dans une taverne imaginaire, retourne passer une soirée avec sa mère auprès de la tombe de son frère. Ce narrateur, qui foule les cendres d'un bois brûlé aux abords de la maison de son enfance, c'est Manuel Arroyo-Stephens, fondateur des Éditions Turner.
Roman ou autobiographie, ces récits, faits d'amis, de livres, de discussions et de voyages, sont aussi une histoire récente de l'Espagne intellectuelle et, surtout, un ouvrage où rôde la mort : que ce soit celle de la mère de l'auteur, celle de Bergamín ou celle d'une époque, elle est la seule certitude à laquelle chacun peut se préparer.