Il y a quelques années, la mère de Didier Eribon est entrée en maison de retraite. Après plusieurs mois au cours desquels elle a peu à peu perdu son autonomie physique et cognitive, Didier Eribon et ses frères ont dû se résoudre à l'installer, malgré ses réticences, dans un établissement médicalisé. Mais le choc de l'entrée en maison de retraite fut trop brutal et, quelques semaines seulement après son arrivée, elle y est décédée.
Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d'exploration personnelle et théorique qu'il avait entrepris dans Retour à Reims après la mort de son père. Il analyse le déclin de sa mère, ce qui l'amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l'expérience du vieillissement. Il s'interroge également sur les conditions de l'accueil des personnes dépendantes.
Il montre que si l'expérience du vieillissement nous est très difficile à penser, c'est parce qu'il s'agit d'une expérience-limite dans la philosophie occidentale, dont l'ensemble des concepts semblent se fonder sur une exclusion de la vieillesse.
Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation aux grèves à son racisme obsessionnel.
Il conclut sa démarche en faisant de la vieillesse le point d'appui d'une réflexion sur la politique : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n'ont plus de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire « nous » ? Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour elles, pour faire entendre leur voix ?
"Avec Édouard Louis et Didier Eribon, nous vivons une relation qui dure depuis plus de dix ans maintenant. Dès les premiers mois de cette amitié, quelque chose a basculé dans nos vies, une rupture profonde s'est dessinée dans nos existences : nous nous sommes mis à voyager ensemble, à dîner à 3 presque systématiquement, à créer, à réfléchir et à intervenir conjointement dans l'espace public, à fêter ensemble nos anniversaires et les moments traditionnellement associés à la famille, comme Noël, à partager l'intégralité de notre vécu.
Plus qu'une amitié, cette relation est devenue pour nous un mode de vie, un cadre d'émotions et d'expériences partagées, avec ses rites, ses lieux, ses temporalités, ses connexions aux autres, au champ culturel - et même au monde social en général. Ce livre voudrait prendre cette relation comme le point de départ d'une réflexion sur les modes de vie, la force de l'amitié notamment dans son opposition au familialisme, et ce que l'on pourrait appeler la politique de l'existence.
À l'heure où les existences et les aspirations semblent terriblement normalisées, il pourrait être lu comme une sorte de manuel de vie anti-institutionnelle, qui chercherait à donner un sens concret à l'aspiration utopique à une vie autre."
Dans un monde qui a commencé à prendre feu, la stratégie à adopter se pose à présent comme une question vitale. Il n'y a plus le droit à l'erreur, chaque échec stratégique peut coûter extrêmement cher. En nous rappelant de grandes victoires de l'histoire des luttes non-violentes, mais aussi des campagnes plus récentes comme celles des « Décrocheurs de portraits » ou des « grèves scolaires pour le climat », l'auteur nous invite à cesser d'être spectateur et à devenir acteur de l'histoire.
Comment agir face à l'urgence climatique et à l'inaction de nos dirigeants ? Avec quelles méthodes ? Comment lutter efficacement contre le capitalisme et provoquer des changements culturels de grande ampleur ? Comment résister à la répression ? La Bataille du siècle - véritable manuel d'action civique et politique - propose des stratégies d'action concrètes pour faire émerger un mouvement citoyen de masse : désobéissance civile, non-violence radicale, convergence des luttes climatiques et sociales, complémentarité des alternatives et des résistances, réconciliation du local et du global... Jon Palais nous appelle à transformer la sidération en espérance, car, il en est convaincu, un autre monde est possible.
Activiste écologiste, Jon Palais s'est engagé sur la question climatique avec l'association basque Bizi! après avoir commencé à militer à Greenpeace. Co-fondateur des mouvements climat Alternatiba en 2013 et Action Non- Violente COP21 en 2015, il a participé au lancement des Camps climat en France, et à l'animation de nombreuses mobilisations et campagnes d'actions non-violentes depuis une dizaine d'années
L'humanité a bouleversé le système Terre, assurant son confort mais menaçant son avenir. Comment en est-on arrivés là et surtout... comment en sort-on ?!
L'apocalypse est-elle vraiment pour demain ? Plutôt que de céder au désespoir, ce manuel citoyen est là pour vous aider à relever le grand défi de notre avenir (et, au passage, convaincre quelques irréductibles sceptiques !).
Voici donc un parcours pédagogique en six étapes qui s'ouvre sur un état des lieux de la planète et décrypte l'Anthropocène comme un fait humain à l'origine de la totalité des processus physiques affectant aujourd'hui le système Terre. Après avoir envisagé divers scénarios de prospective, il propose des solutions sociopolitiques viables, inspirées des diverses sciences - changer de régime énergétique, réformer le système économique, réguler le Web et l'espace, etc. -, pour ne pas se laisser aspirer par le vortex.
Un livre stimulant et ludique pour se montrer à la hauteur des enjeux et s'inventer un futur habitable dans un monde solidaire et durable.
Laurent Testot est essayiste, spécialiste d'histoire globale et journaliste scientifique. Son premier livre chez Payot, Cataclysmes. Une histoire environnementale de l'humanité (2017), a remporté le prix Léon de Rosen de l'Académie française 2018.
Nathanaël Wallenhorst, docteur en sciences de l'environnement, science politique et sciences de l'éducation, est enseignant- chercheur à l'université catholique de l'Ouest. Son dernier livre sur l'Anthropocène : Qui sauvera la planète ? (2022).
L'historienne Mathilde Larrère raconte avec érudition et humour l'histoire des objets, connus ou insolites, des luttes féministes.
L'autrice de Rage against the Machisme poursuit son exploration des luttes féministes depuis la Révolution française et nous en propose une histoire matérielle, une histoire par les objets du quotidien. Mathide Larrère a choisi de se pencher sur une vingtaine d'entre eux, symboliques des combats des féministes, et outils bien réels de leur émancipation.
Ces objets racontent au fil des ans les libertés chèrement acquises, tant sociales, physiques, vestimentaires ou laborieuses des femmes. Le fusil, le carnet de chèque, le cintre ou la pompe à vélo, la crinoline ou la cup : autant de signes du courage, de l'auto-organisation et de la créativité des féministes reléguées à leurs placards, et qui se battent avec les armes qu'elles y trouvent.
Dans Guns and Roses, Mathilde Larrère renoue avec son style combattif et plein d'entrain, accompagnée à nouveau par le dessin de Fred Sochard, pour un récit enlevé où les époques et les luttes se répondent. Elle propose aussi au fil du texte de nombreuses sources d'époque, discours, chansons, citations.
Après ses promenades philosophiques à Paris, Cioran nous conduit à travers l'Europe sur les chemins des arts et de la littérature. Du Jardin des Plantes au lac Léman en compagnie de Byron et Shelley, aux côtes bretonnes de Kenneth White, en passant par le la Toscane de Michel-Ange, Cioran égraine ses réflexions sur la culture et la société comme autant de voyages de l'esprit.
Ce livre est la suite d'On ne peut vivre qu'à Paris, textes inédits de Cioran illustrés par Patrice Reytier.
C'est un voyage guidé dans l'univers de la pensée gaullienne que propose François Kersaudy, qui s'emploie à replacer les propos du Général dans leur contexte et à révéler les enjeux qui les sous-tendent. Qu'il s'agisse de l'Europe, de l'armée, de l'OTAN, de la force de frappe, de l'ONU, de l'Afrique, de l'Asie, de l'économie, des médias, des écrivains ou de la mort, ces réflexions montrent une fois encore leur extraordinaire dimension prophétique. Mais les commentaires abondamment sourcés de l'historien mettent également en évidence les desseins secrets, les contradictions, les faux-semblants et les nondits qui ont émaillé la carrière de ce personnage d'exception : « Il ne faut jamais mentir, disait-il, mais il n'est pas interdit de se montrer astucieux... »
Sous la plume brillante de François Kersaudy surgit un de Gaulle surprenant et inédit.
« Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? C'est encore une chance si, ensuite, ils ne quittent pas leurs pays pour venir s'installer en France... »
« Rémy ! Mettez-vous bien dans la tête qu'un militaire de carrière n'est jamais intelligent ! »
« Il n'est pas exclu que la Chine redevienne au siècle prochain la plus grande puissance de l'univers. »
« CECA, CED, Euratom, Marché commun, tous ces organismes internationaux sont bons pour attraper la vérole. »
Rome, maîtresse du monde. Les douze siècles de l'histoire romaine ont longtemps constitué le passage obligé d'une éducation humaniste. Ils pâtissent aujourd'hui des clichés et des anachronismes répandus par le cinéma et le roman. Aristocrates républicains idéalisés en défenseurs des libertés modernes ; empereurs rabaissés au rang de tyrans maniaques ; premiers chrétiens confinés dans l'obscurité des catacombes. Un Constantin le Grand, naguère converti miraculeux, devient un cynique calculateur (« Rome vaut bien une messe ») ; un Julien, naguère scandaleux apostat, se voit paré de toutes les vertus du paganisme. Autant de généralités hâtives que Lucien Jerphagnon s'emploie à combattre, avec un bonheur d'écriture, une densité de réflexion et un humour souvent corrosif qui sont un véritable régal. Le lecteur trouvera ici un véritable tour de force, à la fois synthèse d'histoire politique, militaire, sociale et intellectuelle, nourrie des derniers acquis de la recherche, et vaste fresque où se côtoient grands seigneurs, soldats, administrateurs, mécènes, poètes et philosophes. Tous ont contribué à bâtir cette civilisation fascinante, dont l'héritage imprègne, aujourd'hui encore, notre pensée et notre langage.
Mai-juin 1940. Après de longs mois d'une guerre latente, l'invasion éclair de la France par les troupes allemandes jette sur les routes des millions de personnes, exposées sans défense au feu de l'ennemi. Débâcle des soldats, exode d'un peuple, chute d'un régime politique : l'une des nations réputées les plus puissantes d'Europe s'effondre en l'espace de quelques semaines seulement. Exceptionnelle à tous égards, et pourtant peu présente dans la mémoire collective, cette page sombre de l'histoire nationale mérite d'être relue une fois encore : cet essai s'y emploie en croisant de manière inédite littérature, histoire et géographie, et des personnages tels que Aragon, de Gaulle, Gracq, Némirovsky, Robbe-Grillet, Saint-Exupéry, Sartre, Simon ou encore Vialatte.
Aurélien d'Avout est agrégé de Lettres modernes, docteur en Littérature française et actuellement post-doctorant à l'Université Saint-Louis (Bruxelles). La France en éclats est son premier livre. Ses recherches portent principalement sur la prose narrative du xxe siècle (Louis Aragon, Julien Gracq, Claude Simon en particulier), sur les rapports entre littérature et géographie, ainsi que sur les écritures de soi.
Soit la description synthétique, soit cette autre citation:
« Dans le passé, la théorie éthique a eu un impact sur la société et produit des effets tangibles jusque dans la vie de l'homme ordinaire, et il n'y a aucune bonne raison de penser qu'elle n'en soit plus capable à l'avenir. Pour ce qui est du salut collectif et individuel de l'espèce humaine, l'art est sans nul doute plus important que la philosophie, et la littérature plus importante que tous les autres arts. Mais rien ne pourra remplacer la spéculation pure, rigoureuse et professionnelle ; et c'est nécessairement de l'intérieur de ces deux cercles, l'art et l'éthique, que nous pouvons espérer voir naître des concepts porteurs de valeur intrinsèque et en même temps capables d'orienter et de contrôler le pouvoir croissant de la science.»
Née en Irlande, ancienne élève de Wittgenstein, Iris Murdoch (1919-1999) a enseigné la philosophie à Oxford de 1948 à 1963. Elle s'est ensuite principalement consacrée à une oeuvre romanesque et théâtrale, aujourd'hui reconnue internationalement. Toute son oeuvre littéraire est publiée chez Gallimard.
D'habitude, on lit des histoires aux enfants pour qu'ils s'endorment bien; Lise Bartoli propose ici huit contes métaphoriques qui vont les... réveiller, les ouvrir à leurs pouvoirs et potentialités !
Hermann Broch (1886-1951) figure certainement, avec Proust, Musil et Joyce, au panthéon des grands inventeurs de roman du vingtième siècle. Mais le public francophone sait peu qu'il se consacra également à l'écriture d'une importante oeuvre philosophique, sans jamais vouloir parvenir à lui donner une forme définitive.Les six essais publiés ici ont été écrits entre 1931 et 1946 et rendent compte de sa «théorie de la connaissance», fondée sur une conception très personnelle du concept de valeur. Portant sur des sujets apparemment divers, comme la musique, la poésie ou la psychanalyse, ils concernent une seule et même question : comment la raison peut-elle permettre de saisir ce qui, dans toute activité humaine, dépasse le champ de la raison ?
Hermann Broch (1886-1951) est l'auteur d'une oeuvre romanesque hors du commun publiée en français chez Gallimard (La mort de Virgile, Les somnambules, le Tentateur, etc.), et d'une oeuvre philosophique inachevée, dont la pièce maîtresse reste sa Théorie de la folie des masses (l'éclat, 2005).Né à Vienne, il est emprisonné par les nazis, après l'annexion de l'Autriche. Grâce à l'aide de James Joyce il est libéré et parvient à gagner les USA où il vivra le reste de sa vie.
11 novembre 1918. L'armée française est sans nul doute la plus puissante et la plus moderne du monde. La réputation qu'elle s'est acquise n'a rien d'usurpé (elle ne la perdra d'ailleurs qu'en 1940) : forte de 800 000 hommes au début de l'année et de plus de 2,5 millions le 2 août 1914, elle a continué tout au long du conflit à connaître des bouleversements considérables tant en termes politiques que technologiques, de recrutement comme de matériels.
Qu'il s'agisse de son organisation ou du style de commandement, de ses équipements et de leur doctrine d'emploi, de la formation du personnel ou de la technicité croissante de ses matériels, de l'importance du soutien logistique, des relations entre soldats et offi ciers ou des généraux entre eux, les évolutions dans l'armée s'accélèrent dès l'automne 1914 et trouvent leur aboutissement dans la victoire.
Conjuguant l'histoire militaire, sociale, culturelle et des techniques, cette vaste fresque dressée par deux historiens spécialisés montre comme on ne l'avait jamais fait comment a été édifié la première armée du monde.
Les sites les plus célèbres de l'Antiquité reprennent ici vie et forme : ils sont représentés par Jean-Claude Golvin à travers autant d'aquarelles. Plus de cent trente restitutions se répartissent ainsi sur trente siècles, de 2500 av. J.-C. jusqu'au Ve siècle de notre ère. Chaque image représente une synthèse de milliers d'informations, parfois le résultat d'un siècle de fouilles.
Cette étude n'est pas une histoire du cinéma, mais un essai de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent au cinéma. On considère ici un premier type d'image, l'image-mouvement, avec ses variétés principales, image-perception, image-affection, image-action, et les signes (non linguistiques) qui les caractérisent. Tantôt la lumière entre en lutte avec les ténèbres, tantôt elle développe son rapport avec le blanc. Les qualités et les puissances tantôt s'expriment sur des visages, tantôt s'exposent dans des « espaces quelconques », tantôt révèlent des mondes originaires, tantôt s'actualisent dans des milieux supposés réels. Les grands auteurs de cinéma inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. Ils ne sont pas seulement confrontables à des peintres, des architectes, des musiciens mais à des penseurs. Il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l'invasion de la pensée par l'audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l'image-mouvement, et aussi d'une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes oeuvres. Cet ouvrage est paru en 1983. Du même auteur : Cinéma 2 - L'image-temps (1985).
Cet ouvrage se propose d'explorer les subtilités qui tissent notre conscience de soi corporelle. Chaque époque se crée ses propres mythes, et la nôtre a érigé le corps en héros, lieu du bien-être physique et mental, ou entité soluble à volonté dans le monde virtuel. Avec l'appui des sciences cognitives, la philosophe cherche à montrer la fragilité de cette illusion de toute-puissance sur notre propre corps. Mais le corps est aussi le moyen qui nous permet d'inter- agir avec les personnes et les objets qui nous entourent. Ce livre illustre ce tiraillement entre deux forces opposées, celle qui nous fait rester loin du monde et celle qui nous fait dialoguer avec lui. Un essai qui démythifie le corps pour essayer de cerner cette relation si singulière entre le sujet pensant et le corps, entre le moi, les autres et le monde. Frédérique de Vignemont est chercheuse en philosophie, directrice adjointe de l'Institut Jean-Nicod (CNRS - ENS - PSL - EHESS), chercheuse associée à la New York University à Paris et rédactrice à la Review of Philosophy and Psychology. Ses travaux, à la croisée de la philosophie de l'esprit et des sciences cognitives, s'intéressent à la conscience de soi et à la conscience du corps.
Ce livre présente pour la première fois une riche documentation qui renouvelle notre regard sur la Société des Guerriers Mohawks, qui, au début des années 70, a permis une (re)prise de conscience chez les populations autochtones du Canada de ce qui ne fut rien d'autre qu'un génocide à grande échelle, doublé d'un effacement d'un monde et d'une culture d'une extraordinaire richesse. À partir de l'oeuvre écrite et picturale de Louis Karoniaktajeh Hall (1918-1993) - militant, artiste et porteur des traditions de son peuple, l'ouvrage contient ses textes les plus importants, un choix de ses oeuvres picturales et des très nombreux témoignages d'une histoire orale de la Confédération iroquoise qui permettent de comprendre cinq siècles de résistance du peuple mohawk sur le continent nord-américain.
Louis Karoniaktajeh Hall (1918-1993) était un écrivain et peintre kanien'kehá:a dont l'oeuvre continue d'inspirer des générations d'Autochtones.
Kahentinetha Rotiskarewake est une Kanien'kehá:ka du clan de l'ours. Elle a joué un rôle clé en tant qu'écrivaine et porte-parole dela résistance autochtone.
Philippe Blouin écrit, traduit et étudie l'anthropologie politique et la philosophie à Tionni'tio'tià:kon (Montréal). Ses travaux ont été publiés dans Liaisons et Stasis.
Paris, « capitales » des XIXe siècle
Cet ouvrage explore Paris dans toutes ses dimensions, politiques et sociales, quotidiennes et culturelles, symboliques ou imaginaires. Il s’agit de comprendre comment coexistent, mais plus souvent se heurtent plusieurs mondes et plusieurs époques sur un territoire toujours trop contraint malgré ses élargissements. Grâce aux images et aux témoignages du temps largement cités ou reproduits, on y saisit comment Parisiens et Parisiennes, natifs et nouveaux venus, classes dominantes et classes dominées, classes moyennes et citoyens mobilisés rêvent ou réalisent plusieurs formes urbaines, toujours décalées face aux besoins et aux urgences du temps. Tout prend une nouvelle ampleur dans cette capitale des révolutions et des ruptures, des modes et des cultures d’avant-garde, à la fois archaïque et moderne, toujours inquiète et inquiétante par sa masse humaine et ses tensions récurrentes. De l’invasion de 1814 au conflit de 1914, Paris se reconfigure sans cesse, fascine et fait peur jusqu’à l’autodestruction de 1871, suivie des renaissances flamboyantes de fragiles belles époques.
Christophe Charle
Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment dirigé La Vie intellectuelle en France (avec Laurent Jeanpierre, Seuil, 2016 ; « Points Histoire », 2018, 3 vol.).
Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l'internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu'il s'est développé en Europe?: Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l'origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d'endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au coeur même des sociétés européennes en s'appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l'homme ou en «?islamisant?» la connaissance. Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c'est le résultat d'une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l'islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions?: une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d'eux pour imposer une stratégie d'islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l'économie à l'écologie, de l'école à l'université. Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d'anathèmes idéologiques. Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l'École pratique des hautes études.
Descendre le Nil au temps des pharaons, d'Abou Simbel à Alexandrie, devient un rêve enfin accessible grâce au talent inconstestable de Jean-Claude Golvin. Une Égypte fastueuse, totalement inédite, qui redonne vie aux ruines les plus grandioses comme aux vestiges les plus anodins. Chaque image - environ une centaine d'aquarelles - est accompagnée de commentaires sur l'architecture et les découvertes archéologiques, ainsi que de nombreux textes retraçant le contexte mythologique, politique et historique, qui permettent d'appréhender le site dans sa totalité. Nouvelle édition, totalement corrigée, revue et augmentée d'un cahier supplémentaire.
Le catalogue de l'ouverture de la Grotte Cosquer en 2022 à Marseille. La grotte Cosquer est l'un des sites majeurs de l'art pariétal paléolithique européen. Les groupes d'Homo sapiens qui ont fréquenté cette cavité y ont laissé des traces de leurs passages (silex, foyers, charbons, tracés digités...) dont les plus remarquables sont des dessins et des gravures organisés sur les parois dans un espace souterrain : une grotte ornée fréquentée entre 33 000 ans et 19 000 ans avant le présent.
Très isolée dans le sud-est de la France, loin des foyers « classiques » de l'art pariétal européen, mais aussi par le bestiaire qui y est représenté (pingouins, phoques notamment), la grotte Cosquer est une grotte ornée unique.
L'anxiété est un mécanisme de protection et de survie qui permet de s'adapter face au danger. Même si elle revêt différentes formes, elle a toujours la peur en trame de fond, et cette peur peut devenir problématique et nuire grandement à la qualité de vie de la personne qui en souffre. Voici un guide concret, basé sur des approches reconnues, pour aider parents, enfants, adolescents et professionnels de la santé et de l'éducation à y faire face.
-Caractéristiques, origines et manifestations de l'anxiété.
-Outils de prévention et d'intervention à intégrer au quotidien, pour apaiser le corps, la tête et les sentiments, et pour modifier le comportement.
-Méthode pour choisir les bons outils et les mettre en application.
Les parents peuvent se servir de ce livre seuls, avec leur jeune ou en collaboration avec un intervenant, alors que certains adolescents préféreront l'utiliser de leur côté.
De nombreux livres ont été consacrés à Mileva Einstein, la première épouse d'Albert, dont il a divorcé en 1919 après avoir partagé avec elle quinze années de travail et de vie commune. Dans plusieurs de ces ouvrages, il est argué que Mileva aurait largement contribué aux grandes découvertes de son époux. Ce n'est pas le parti pris par ce livre qui s'efforce, essentiellement sur la base des lettres entre Albert et Mileva ainsi que celles qu'ils ont échangées avec leurs amis, de rappeler leur amour fusionnel pendant leur jeunesse, et de tenter de comprendre pourquoi Albert a ensuite complètement rejeté Mileva au point de ne jamais faire mention d'elle dans ses écrits. L'auteure montre de façon convaincante que Mileva a très mal supporté en 1903 l'abandon imposé par Albert de leur fille bâtarde, et que leur couple est alors tombé dans une spirale tragique : le caractère de Mileva était devenu trop sombre pour ce jouisseur de la vie et des femmes. Mileva aimait excessivement Albert, et cet amour a brulé ses ailes et l'a consumée. Sa vie a été un long calvaire après leur divorce, Mileva se débattant dans des problèmes financiers et s'occupant seule de leur fils cadet schizophrène, tandis qu'Albert devenait le scientifique le plus encensé du vingtième siècle.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.