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Ad Solem
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2017 marque le 600e anniversaire de la naissance de saint Nicolas de Flue, auquel la Confédération Helvétique doit d'avoir échappé à son éclatement après ses victoires contre la France. Qui est Nicolas de Flue ? Un paysan dans un canton montagneux du centre de la Suisse ; un homme impliqué en politique, chargé d'exercer la justice dans les différends qui opposent les hommes ; un soldat, au contact des passions qui déchirent la jeune nation suisse entre désir d'indépendance et conquête de nouvelles cités. Enfin et surtout, un époux, père de dix enfants, qui avec l'accord et le soutien spirituel de son épouse Dorothée, quitte le monde et se retire dans la solitude d'une vie d'ermite pour répondre à un appel de Dieu toujours plus fort. Le monde ira dès lors le chercher dans son ermitage, pour lui demander conseil. De toute l'Europe on vient à Frère Nicolas pour recevoir conseil et lumière. Paix surtout. La paix intérieure que sa vie avec le Dieu-Trinité irradie autour de lui. C'est à partir de ce centre de la vie de saint Nicolas de Flue : la vie en Trinité, que se déploie cette biographie. On y voit s'y refléter comme dans un miroir l'âme contemplative de Charles Journet.Théologien, auteur spirituel, ami des poètes, Charles Journet (1891-1975) est décrit ainsi par la famille Maritain : «Agneau aux yeux bleus - poussière impossible, diamants lumineux - tête dure, serrée comme la vérité, douceur des anges, tendresse implacable, goutte d'eau qui creuse les rocs, imprenable, paisible, tranquille».Postface du frère Alexis HelgÉpilogue de Jacques Rime
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Homme et prêtre ; tourments, lumières, confidences
Michel-marie Zanotti-sorkine
- Ad Solem
- Theologie
- 27 Septembre 2012
- 9791090819207
En quelques années, le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine a transformé l'église Saint-Vincent-de-Paul en une des paroisses les plus fréquentées de Marseille. La foule se presse pour prier dans la beauté et faire rayonner la lumière du Christ autour d'elle. Conversions et baptêmes se multiplient, les vocations aussi, et les non-chrétiens franchissent les portes de l'église pour découvrir quel mystère se cache dans ce lieu. Comment expliquer un tel phénomène dans une Eglise dont on stigmatise les faiblesses et prédit constamment la disparition ?Michel-Marie Zanotti-Sorkine répond à toutes ces questions dans cet entretien avec Jean-Robert Cain, membre de l'Académie de Marseille et officier des Arts et des Lettres. Après avoir évoqué sa jeunesse et les différentes étapes qui l'ont conduit à la vie religieuse, puis au sacerdoce, il dévoile ce qui est pour lui le secret de son ministère : le primat de la prière, la disponibilité du prêtre dans son église, la vigueur de la prédication, l'attention à la dignité de tout ce qui touche à Dieu. Beauté et vérité sont mises ensemble au service de la sainteté dont le prêtre doit éveiller le désir, par son attitude, par son habit aussi. Et derrière tous ces moyens, on trouve la présence discrète et forte de Marie, à qui le père Michel-Marie a confié la fécondité de son ministère, et toute sa vie. Un livre exceptionnel.
Michel-Marie Zanotti-Sorkine est né en 1959 et a été ordonné prêtre en 1999. Il est l'auteur de plusieurs livres aux éditions Ad Solem (De l'amour en éclats, De sa part, La passion de l'amour) et d'un récit aux éditions de l'oeuvre (Cette nuit, l'éternité).Jean-Robert Cain a été médecin-psychiatre et travaille aujourd'hui dans le domaine de la musique d'orgue. Membre de la Commission diocésaine d'art sacré, il a publié plusieurs ouvrages de référence sur le patrimoine cultuel. -
John Henry Newman et Henri de Lubac étaient habités par une unique passion : faire aimer la Révélation chrétienne à leurs contemporains. Tous deux sont d'abord des amis de l'Invisible. Ils se sont voulus modestes interprètes du Fils éternel dans la chair. Leur itinéraire théologique n'est compréhensible que grâce à cette passion et le désir d'en reconnaître les traces en notre histoire, afin que le Christ, Image du Dieu invisible , soit recherché, cru, aimé. Ce livre sort à l'heure de la béatification de John Henry Newman. Le moment semble venu de reconnaître le grand converti d'Oxford dans l'immense cohorte des saints, qui font resplendir le nom chrétien par-delà les limites de leur époque et de leur culture. Notre temps, écrit Olivier de Berranger, n'est plus tout à fait celui qu'ont connu ni Newman ni de Lubac. Mais les chercheurs de l'Invisible n'y manquent pas. Si Henri de Lubac ne se considérait pas comme un newmanien, il avait lu l'oeuvre du cardinal Newman avec attention. Il se réfère à lui dans plusieurs dizaines de notes éparses parmi la multitude de celles auxquelles sont familiers ceux qui travaillent ses écrits. Si quelques-uns, lisant ce livre, y découvrent la joie de rencontrer des témoins qui sont aussi des maîtres, pour reprendre le mot de Paul VI, et y contractent le gout de puiser à leur tour à même leurs oeuvres, je serai comblé .
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Avec la béatification de John Henry Newman par Benoît XVI en septembre 2010, la nécessité s'impose d'une introduction simple à la pensée du grand converti d'Oxford.
Ce livre veut y répondre en abordant les questions auxquelles Newman fut confronté dans sa recherche de la vérité: le rôle et la nature de la conscience, son lien avec l'enseignement de l'Église, le développement de la doctrine à travers le temps, la rationalité de l'acte de foi, l'importance de la culture. En exposant ces différents thèmes, le cardinal Honoré a toujours soin de ramener la pensée de Newman à ce désir du "face à face" avec Dieu qui est au coeur non seulement de l'oeuvre de Newman, mais aussi de sa spiritualité.
Véritable biographie intellectuelle et spirituelle, cette introduction permet au lecteur français de découvrir la figure d'un nouveau saint, qui est aussi, sans doute, un futur docteur de l'Église.
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Le 19 septembre 2010 le pape Benoît XVI béatifiait John Henry Newman. Pour approfondir le sens de cet événement, un colloque international s'est tenu à Paris en novembre 2010, réunissant les meilleurs spécialistes internationaux de l'oeuvre de Newman. Les actes de ce colloques sont publiés dans ce cahier des Études newmaniennes, qui seront désormais publiées chaque année par les éditions Ad Solem.
Newman est considéré par les catholiques comme par les anglicans comme le bienfaiteur de deux églises: à l'Anglicanisme, son Eglise d'origine, Newman a rappelé l'importance de la doctrine et des sacrements comme moyens de communion avec le Christ; au catholicisime, il a apporté le meilleur de l'esprit de la Réforme: l'idéal d'une foi personnelle - «je veux un laïcat formé écrivait-il» -, formée non pas selon les critères de son jugement privé mais par l'enseignement du Magistère, qui vient non pas s'imposer du dehors, mais compléter la lumière de la conscience.
Ces aspects, mais aussi la place de l'intelligence dans l'agir chrétien, l'attrait de la beauté de la sainteté, l'influence du calvinisme anglais dans l'idéal de sainteté newmanien, la place des saints dans sa vie anglicane, le parallèle possible entre Newman et Thomas More, sont les différents sujets abordés dans Newman et la sainteté. Ils fond de ce recueil une excellente introduction à l'oeuvre de Newman et à la place que celle-ci va désormais occuper dans l'Eglise.
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Ces Fragments réunissent thématiquement une collection de propos échangés entre Dom Jean-Baptiste Porion (1899-1987) et un autre moine chartreux, notamment sur le taoïsme, la mystique d'Hadewjich d'Anvers et des Rhéno-flamands, ou les réformes de Vatican II, recueillis sans ordre explicite au fil des ans et des dispositions intérieures. Ceux qui liront ce livre ne seront pas nécessairement chartreux, ni religieux ni même, peut-être, prédisposés au silence contemplatif ou à la prière. Ils y découvriront la hauteur d'une pensée qui ne s'est pas détournée des plus hautes sagesses : issues du temple de Delphes, des écrits taoïstes de Lao Tseu ou de Tchouang Tseu, de la mystique nuptiale des béguines ou de celle de l'Essence des Rhéno- Flamand. Cette sagesse, une et multiple à la fois, a trouvé sa croissance et son équilibre sur le fin fil de l'Absolu où l'amour de Dieu livre son éclat dans une déprise patiente et tranquille de soi : « Celui qui dit je vois, ne dit plus je veux ». C'est l'essence même de la vocation cartusienne qui est exposée ici à travers le cristal d'une intelligence exceptionnelle, douée d'un rare pouvoir d'analyse et de synthèse, érudite et passionnée et pour qui le chemin de soi à Dieu n'emprunte aucune courbe, attachée à la seule voie droite de l'oubli du monde, le regard plongé dans l'infini.
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La vérité dans ses éclats ; foi et raison au XXIe siècle
Etienne Vetö
- Ad Solem
- 12 Juin 2014
- 9791090819726
Soeurs ennemies ou soeurs jumelles, servante et maîtresse ou compagnes de labeur, s'ignorant l'une l'autre ou unies au point de presque s'identifier, la foi et la raison entretiennent à l'évidence une relation intense et tumultueuse. N'est-ce pas justement au coeur du mouvement qui tantôt les rapproche tantôt les oppose que s'ajuste leur rapport ? Plus que d'un état stable acquis une fois pour toutes il s'agit bien d'une dynamique, d'un processus.
C'est ce que rappelle l'image très évocatrice des deux ailes qui élèvent vers la vérité1 : elles ne découvrent leur fonction propre et leur harmonie que dans le battement qui les confie au vide. Et parce que leur point d'équilibre se trouve à la jonction de forces opposées de déséquilibre, il est sans cesse à reprendre. Le heurt devient soutient. C'est ce que l'on nomme, pour l'oiseau, le vol. C'est aussi la visée du présent ouvrage, qui rassemble les fruits d'un colloque de théologie et de philosophie tenu à l'initiative des deux instituts de formation de la Communauté du Chemin Neuf, le Studium de Philosophie de Chartres et l'Institut de Théologie des Dombes.
Les contributions proviennent d'enseignants-chercheurs de l'Université catholique de Lyon, du Centre-Sèvres (Facultés jésuites de Paris), de l'Institut Catholique de Paris et de la faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg : Marguerite Léna - Bénédicte Bouillot - Isabelle Bochet - Mustapha Amari - Etienne Vetö - Jean-Noël Dumont - Laurent Gallois - Philippe Soual - Blandine Lagrut - Jérôme de Gramont - François Lestang - Christian Grappe - Ken Yamamoto - Vincent Holzer - Marie-Hélène Robert - Paul Valadier - François de Muizon - Jean-Pierre Lemaire - Pascal Ide - Emmanuel Gabellieri - Emmanuel Falque - Laurent Fabre
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Charitas se présente le cahier annuel de l'école de théologie de la communauté saint Martin. Rédigée par les professeurs de l'école, elle a pour but d'être un outil de formation permanente dans les domaines philosophique et théologique pour toutes les personnes intéressées : prêtres, séminaristes, religieux et religieuses, fidèles laïcs. Il paraîtra chaque année.
Cinq rubriques principales composent Charitas :
Conférence inaugurale - cette année, le professeur Jean Staune a présenté les questions scientifiques liées à l'évolution et aux différents systèmes philosophiques qui tendent d'en rendre compte.
Formation sacerdotale - Le P. Louis-Hervé Guiny, responsable de la formation, traite de la foi et de la formation de l'homme intérieur au séminaire.
Les travaux de l'année - Le P. Laurent Larroque, auteur d'un doctorat à l'institut biblique pontifical en exégèse biblique, étudie la parabole du débiteur impitoyable dans l'Évangile selon saint Matthieu. Le P. Antoine Drouineau et le P. Bertrand Lesoing, comme fruits de leurs études à Rome, à l'université du Latran, exposent leurs mémoires de licence, respectivement sur l'analogie en philosophie et sur le fait que les prêtres sont d'abord ordonnés pour l'Église universelle, d'après Presbyterorum Ordinis 10.
Dossier spécial -En raison de la commémoraison du cinquantième anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II en 2012, plusieurs articles sur ce thème: les clefs de lecture de Presbyterorum Ordinis par le P. Paul Préaux, modérateur général de la communauté ; les questions de l'inspiration et de la vérité de l'Écriture sainte dans Dei Verbum et dans la dernière exhortation du Saint Père Verbum Domini, par le P. Philippe Seys, professeur d'Écriture sainte ; le Christ comme unique Sauveur, par le P. Emmanuel Lemière, professeur d'ecclésiologie ; les principes ayant guidé la réforme liturgique de Vatican II, par le P. François-Régis Moreau, directeur de l'école.
Une quatrième rubrique consistera en une présentation de recensions dans les domaines suivants : philosophie, exégèse, théologie, spiritualité, histoire de l'Église, pastorale.
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Louis Bouyer (1912-2004) est l'une des plus grandes figures de la pensée chrétienne en France.
Né à Paris dans le protestantisme luthérien.
Ordonné pasteur en 1934, il vit son ministère dans un contact fraternel avec les milieux orthodoxes russes de la diaspora (Serge Boulgakov) et le monachisme bénédictin (Abbaye de Saint- Wandrille). A travers ce double contact, il se rapproche de l'Eglise catholique, dans laquelle il reconnaît l'Eglise fondée par le Christ, et y entre en 1939. Il deviendra prêtre de l'Oratoire, et partagera son ministère entre la France et les Etats- Unis. A sa mort, il laisse une oeuvre riche d'une cinquantaine de titres, qui dessine les contours d'une théologie enracinée dans ce qu'il y a de plus authentique dans la pensée catholique, orthodoxe et réformée.
Venez car tout est prêt est le tout premier livre de Louis Bouyer, écrit en 1936, alors qu'il était encore pasteur luthérien, et qui n'a jamais été réédité depuis sa première parution. Louis Bouyer le considérait comme son meilleur livre. Il est composé de trois lettres adressées à ses fidèles, pour les préparer à leur première communion. On y trouve déjà tous les thèmes que Louis Bouyer développera ultérieurement comme catholique:
La liturgie comme rencontre personnelle avec le Christ, dans sa Parole, puis l'eucharistie comme communion au Christ, et en Lui avec tous les hommes et avec le cosmos tout entier, qui apparaît transfiguré. Mystère d'unité et mystère d'amour: Louis Bouyer n'aura rien à changer à sa vision de l'eucharistie une fois devenu catholique. Un petit livre admirable de beauté spirituelle.
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La passion de l'amour ; chemin de croix
Michel-marie Zanotti-sorkine
- Ad Solem
- 22 Mars 2012
- 9791090819078
Au matin, l'Empire, sur ses gardes, ouvre les portes au Roi des Juifs, désarmé à outrance, infiniment insignifiant.
Pilate a mal dormi. Sa femme a cauchemardé à cause de ce juste dont l'innocence vient clamer jusqu'aux confins du rêve. Dans la grande salle du prétoire, obéissant au soldat qui le maintient immobile au centre du dallage, Jésus regarde Pilate avec les yeux droits du Royaume à venir. Entre eux, César !, et dans la cour, la haine bénie d'un pouvoir religieux effrayé par la nouvelle Alliance qui bientôt sera scellée.
«Fouettez-le! Ordre du gouverneur!»- «À la croix! À la croix!», hurle la foule. Encore un peu de temps, je vous en prie ! Pilate interroge, Pilate écoute - Pilate est mort sous l'opinion qui le tient. Un dernier acte, le temps d'entrer en scène : « Ecce homo», suivi d'un filet d'eau sur des mains lâches, et l'amour peut s'avancer.
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Homme et prêtre ; tourments, lumières, confidences ; entretien avec Robert Cain
Michel-marie Zanotti-sorkine
- Ad Solem
- 13 Mai 2011
- 9782940402946
Le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine est curé de l'église des Réformés, à Marseille. En quelques années, il a transformé une église moribonde en une des paroisses les plus fréquentées de Marseille. La foule se presse le dimanche pour assister à la liturgie, pour prier, adorer, vivre des sacrements et faire rayonner la lumière du Christ autour d'elle.
Les conversions se multiplient, les vocations aussi, et les non-chrétiens franchissent les portes de l'église pour découvrir quel mystère se cache dans ce lieu. Comment expliquer un tel phénomène dans une société que l'on dit immunisée du besoin de la transcendance ? Dans une Église dont on stigmatise les faiblesses et prédit constamment la disparition ?
Le père Zanotti-Sorkine répond à toutes ces questions, et à bien d'autres encore, dans ce livre-entretien.
Après l'évocation de sa jeunesse, de ses parents, de la naissance de sa vocation et de son épanouissement, au milieu de l'univers artistique à Paris, dans la vie religieuse puis dans le clergé séculier, il dévoile ce qui est pour lui le secret de son ministère : pas de « plan pastoral » ni de discussions sans fin, mais le primat de la prière, de la présence du prêtre dans son église, la fidélité aux sacrements, l'attention à la beauté de la liturgie dans ses deux formes, à la dignité de tout ce qui touche à Dieu. Beauté et vérité sont mises ensemble au service de la sainteté dont le prêtre doit éveiller le désir, par son attitude, par son habit aussi. Et derrière tous les moyens mis en oeuvre pour servir l'Église, on trouve la présence discrète et forte à la fois de Marie, à qui le père Michel-Marie a confié la fécondité de son ministère, et toute sa vie.
Un livre exceptionnel.
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Après dix années de travail et de réflexion sur la question de la croyance religieuse, John Henry Newman publie en mars 1870 la Grammaire de l'assentiment, qui est son testament philosophique.
Dans ce livre, Newman veut démontrer que l'acte de foi posé par l'intelligence devant le mystère révélé, même s'il est obscur, ne signifie pas que la raison renonce à ses propres exigences, ou se contente de moins de rationalité que la démonstration philosophique ou scientifique. La certitude religieuse est rationnelle, mais le chemin qui y conduit dépasse la rationalité étroite héritée des Lumières.
Elle comprend l'affectivité, le coeur : " c'est l'homme tout entier qui pense " affirme Newman, et qui sent, qui aime. L'adhésion à la révélation peut être aidée par des arguments philosophiques, mais pour Newman c'est avant tout par l'écoute intérieure de la conscience, par une attention de l'intelligence à cette voix qui résonne au plus profond de nous, toujours plus claire et transparente à mesure que nous y sommes attentifs, que nous pouvons percevoir la présence de Dieu en nous, dans le monde, dans l'Église.
Dans cette perspective, le magistère de l'Église ne vient pas violer de l'extérieur l'homme et sa liberté. Au contraire, il fait écho à la voix de la conscience et achève de la former et de l'affiner en mettant un visage sur cette voix fragile et pure tout à la fois-la Parole de Dieu faite chair en Jésus-Christ.
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Dans la vie chrétienne plus qu'ailleurs, le « Je crois» et le «Je t'aime» sont inséparables. Dans ce traité philosophique sur la foi, Josef Pieper nous fait prêter une oreille plus attentive à la lettre du Credo. Nous ne disons pas: «Je crois que Dieu existe, qu'il est le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, etc.» Mais: «Je crois en Dieu - Credo in unum Deum.» La tournure grammaticale en latin désigne un mouvement, un élan, en l'occurrence une tension amoureuse. Les articles de foi n'ont pas leur finalité en eux-mêmes: ils sont là pour articuler notre vie à ce Dieu qui est source de la vie, dont les dogmes nous esquissent les linéaments, dont Jésus nous dévoile le visage. Comme le souligne Pieper: «Si l'on demandait à un véritable croyant: «Que crois-tu en fait?», celui-ci n'aurait pas tant à détailler un quelconque contenu qu'à désigner - faisant ainsi preuve d'une grande précision - celui qui se porte garant, et à répondre: "Je crois ce que dit celui-là».» De par ce fondement, qui est relation à une personne plus que compréhension d'une thèse, la foi des simples peut rejoindre et même dépasser celle des plus subtils théologiens: ceux-ci savent mieux articuler le détail du contenu; ceux-là empêchent que ce détail tourne à la planche d'anatomie. La foi des simples nous prévient contre la foi morte, qui préfère la dissection du cadavre à la proximité du Corps vivant. Elle nous rappelle que les idées sont au service des visages, et non l'inverse.
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Les introïts Tome 1 ; chante et marche
François Cassingena-Trévedy
- Ad Solem
- 2 Février 2012
- 9782940402427
Les introïts, ou «antiennes», sont les chants d'entrée extraits de la Bible qui ouvrent la célébration de la messe. Ils sont répartis tout au long de l'année liturgique. Chaque dimanche, chaque grande fête, possède son introït propre, qui lui donne son ton. Prière et musique s'y trouvent réunis pour accorder la prière de l'Eglise de la terre à celle du ciel, dans une mélodie grégorienne qui par la distance qu'elle pose entre le temps dans lequel nous nous trouvons et celui de son élaboration - les mélodies des introïts remontent au temps des Pères de l'Eglise, de la Rome des papes du 5e et 6e siècle, au Moyen Âge - installe le fidèle du 21e siècle dans une communion liturgique, poétique et spirituelle avec les chrétiens qui l'ont précédé.
Ce nouveau livre du père François Cassingena-Trévedy présente chaque introït des dimanches et grandes fêtes, et les commente d'un point de vue historique (leur origine), liturgique (leur place dans le cycle de l'année), et musical et spirituel (la mélodie grégorienne comme herméneutique du mystère célébré). Il comprendra trois volumes: I - Le temps de l'Avent et de l'Epiphanie; II - Le temps du Carême (de la Septuagésime à Pâques); III - Le temps sur l'année. Par les documents cités, beaucoup inaccessibles en français, grâce à la reproduction des mélodies grégoriennes, et à l'inscription de ce projet dans le cadre de la renaissance liturgique voulue par Benoît XVI, avec le souci d'unité et de paix qui la caractérise, Les introïts s'imposent comme une nouvelle Année liturgique et révèlent la richesse de la tradition liturgique occidentale.
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Une joie tremblante, «peut-être de celle qui habite les femmes myrrhophores tandis que le jour se lève sur le mystère du tombeau vide» précise Bernard Perroy au début de l'ouvrage. Joie fragile, souvent obscure, car la présence de Dieu se traduit rarement par une évidence, même si nous le savons partout et toujours à nos côtés... Dieu, présent jusque «dans la chair du poème», ne fait pas de ses enfants des êtres bardés de certitudes, livrés au confort d'une joie factice ou triomphante.
Les mots de ce recueil effleurent les êtres, les choses et le silence qui les entoure, à l'écoute du coeur, d'une aventure placée sous le signe du quotidien, d'un invisible niché dans les «interstices» du visible. Au fil des jours, la grâce se fait perceptible:
Trouver la part du ciel dans l'éclosion promise du mimosa Si Bernard Perroy nous montre sa familiarité avec une poésie du murmure, il n'hésite pas non plus à déployer, à l'image d'un psautier, toute la gamme des sentiments du coeur humain, du cri à l'émerveillement. Même au coeur des doutes et des tempêtes, nous rencontrons en filigrane de ces textes l'expérience d'un dialogue toujours ouvert avec Celui dont l'amour, pourtant discret, dépasse toute limite et vient habiller «notre nudité à la fois blessée et trône de sa gloire».
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"En lisant les Psaumes du bel amour, on perçoit comme le murmure des commencements.
On est doucement pris, porté, guidé par une voix dont l'origine et la direction sont inassignables, et l'on songe aux paroles du Christ à Nicodème dans l'évangile de Jean : " Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va ". Le monde est là, mais comme traversé par un courant doux et discret qui nous entraîne vers le " jour au-delà ". Le courant secret qui irrigue ces vers nous porte plus loin que les mots.
Il conduit le poète à s'effacer aux dernières pages, laisser monter la musique silencieuse des " vagues d'or du vent ", des " doigts du souffle " - le murmure de l'Esprit qui nous guide dans les ténèbres. On n'avait pas entendu d'accents aussi intimes dans le dialogue du poète avec son Dieu depuis les derniers recueils de Jean Grosjean" Jean-Pierre Lemaire
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Les mots de la messe ; la vraie beauté de la liturgie
Michel Dangoisse
- Ad Solem
- Theologie
- 9 Novembre 2010
- 9782940402779
La réforme liturgique du concile Vatican II a offert au peuple de Dieu une meilleure participation à la Divine liturgie. Toutefois, ainsi que l'ont souligné à maintes reprises Jean-Paul II et Benoît XVI, on ne saurait perdre de vue que les textes liturgiques sont des réalités vivantes, toujours perfectibles. En raison de leur nature, ces textes doivent faire l'objet d'un soin extrême, car ils ont comme but de rendre présent le Mystère de la foi et d'introduire les fidèles en son coeur. Or, il faut reconnaître que la version française de l'ordinaire de la messe en usage aujourd'hui ne présente pas ce niveau de rigueur. Quarante ans après l'entrée en vigueur du Missel de Paul VI, le temps est venu d'une traduction serrant de beaucoup plus près la lettre et l'esprit de l'original latin. Ce livre veut être une contribution à cette révision des textes liturgiques. Grâce à ce travail d'une grande précision, qui propose une traduction revue de l'ordinaire de la messe et des quatre prières eucharistiques, les prêtres et les fidèles découvriront que la Divine liturgie, décapée de quelques scories, est plus merveilleuse encore qu'ils ne le croyaient après les réformes conciliaires. Cette étude mérite de retenir l'attention des plus hautes autorités responsables de la liturgie.
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Les inédits qui composent ce nouveau volume d'écrits de Père Jérôme ont pour objet l'Eucharistie.
S'ils n'en traitent pas d'une manière exhaustive, ils disent cependant l'essentiel. Père Jérôme était un vrai moine, c'est-à-dire un homme unifié. Sacerdoce et vie monastique, deux réalités que l'on aime opposer, étaient vécues chez lui dans une profonde harmonie. C'était là l'expression parfaite de sa réponse à l'appel de Dieu, perçu dans son adolescence, puis au seuil de sa vie d'adulte : la gloire et le culte de Dieu, la relation intime avec la personne de notre Seigneur, ferments de son intercession pour le salut des hommes.
Adressés, dans les années 1970, à un jeune moine qui se préparait à devenir prêtre, ces textes transmettent une expérience toujours d'actualité.
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Il y a sur nous une couture de Dieu, un tissage de haute lisse qui nous met au monde deux fois dans l'humble parure de la terre : à l'aube du jour de notre naissance et dans le crépuscule de notre mort.
Et entre ces deux rives de notre humanité, nous vivons de l'éclipse et de la lumière. Dieu est cette part d'infini dans notre hébétude de vivants que nous portons comme un trésor à contempler. Nous ne rayonnons que par la lumière qui nous habite et qui nous ordonne à la contemplation. Et cette contemplation est l'expression de notre filiation. Devant la crèche, comme au pied de la Croix, nous sommes l'humanité vigilante caressée par l'Esprit et les témoins de la Lumière dans la longue transhumance de nos doutes et de nos défaillances.
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Alors que se poursuit la publication des oeuvres spirituelles de Père Jérôme, ce livre illustré vient donner un aperçu, au double sens du terme, de la vie de ce moine trappiste qui est à l'origine de la vitalité spirituelle de l'abbaye de Sept-Fons.
Quel fut le cadre de vie de Père Jérôme? Qui furent ses parents, ses amis, dans le monde et dans l'abbaye? Les photos qui accompagnent les texte autobiographiques de Père Jérôme sélectionnés par Frère Joachim apportent une réponse, et rendent plus proches ce à quoi le choix de la vie monastique, avec la distance qu'elle implique, a renoncé.
Comme l'écrit Père Nicolas dans sa préface, «les auteurs que nous aimons deviennent nos amis. Pourtant, le livre fini, même si nous avons pris des notes, nous perdons souvent le souvenir de leur nom.
C'est ainsi que m'est venu à l'esprit le projet d'un album de photos. C'est à l'initiative de Frère Joachim que nous devons ce Portrait de Père Jérôme.
Nous voyons des visages autour du sien, si unique et pour moi si inoubliable.
»
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La reconstruction du christianisme ; Newman et l'unité d'agir
Hervé Pasqua
- Ad Solem
- Theologie
- 29 Mars 2012
- 9782940402465
Parmi les penseurs modernes, une place à part doit être accordée à John Henry Newman (1801-1890) en raison de son indépendance d'esprit et de son témoignage personnel.
Son oeuvre s'est révélée à Hervé Pasqua comme s'inscrivant opportunément dans le cadre de ses recherches sur l'unité, elle a renforcé sa conviction que l'unité de l'agir se fonde sur l'unité de l'être. La philosophie newmanienne renvoie dos à dos les conceptions contraires de l'idée d'unité comme totalité négatrice des différences et l'idée de multiplicité comme affirmation exclusive de la différence.
La rencontre de la créature avec son Créateur se réalise dans une union qui n'est pas fusion, mais un face à face. Newman considère la création sous l'aspect d'un appel et la fidélité à cet appel comme un développement. C'est la nature de cette union que l'auteur de cet essai s'est attaché à dégager de son oeuvre au fil d'une analyse découpée en chapitres aux titres volontairement significatifs : Différence et convergence (sur le Développement de la doctrine), Unir sans confondre (sur les Sermons universitaires), Distinguer pour unir (sur les Conférences sur la justification), Unité du savoir (sur L'idée d'université) et Inférence et union (sur la Grammaire de l'assentiment). -
C'est à partir d'environ mille cinq cents lettres écrites entre 1936 et 1975 que les textes publiés ici ont été choisis. Les quelque cinquante destinataires sont des hommes et des femmes de tous milieux, engagés dans différents états de vie : personnes mariées et célibataires, religieux et moniales, prêtres, jeunes et personnes âgées. La grande majorité est d'origine suisse et française. Quelques correspondants habitent des pays plus lointains. Tous sont en quête d'une lumière authentiquement chrétienne, celle d'en haut, celle de la « grâce qui transforme les choses humaines en choses divines ». Dans la matière de cette correspondance, il a fallu tailler comme on taille un diamant, sans en détruire l'éclat, pour que brille cette lumière hors de laquelle le joyau ne serait que pierre terne et banale. Ainsi perçue et accueillie, chaque parole « brille dans la nuit de notre monde ».
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Comment évangéliser la Cité aujourd'hui ? Pour Bernanos, il s'agit d'abord d'une besogne temporelle, même si elle est ordonnée à des fins spirituelles. Pour l'accomplir, il faut non réinventer une Congrégation du Saint Sacrement de l'Autel mais recouvrer cette vertu humaine qu'est l'honneur. Un homme d'honneur est un homme véritable, capable de ne se laisser contraindre par aucune forme d'oppression, qu'elle soit violente ou sournoise, cléricale, militaire ou totalitaire. Un homme d'honneur est un chrétien naturel puisqu'il n'offense ni la foi ni les moeurs. Mais l'inverse n'est pas vrai pour Bernanos : tous les chrétiens ne sont pas automatiquement des hommes d'honneur, ni des hommes libres. Je crois les gens d'Eglise capables de former des chrétiens moyens, écrit-il, mais le chrétien moyen n'est pas l'Homme chrétien. A mesure que ce dernier a perdu en densité d'être et de grâce, la cité des hommes a gagné sur la cité de Dieu. Alors la voix de Jeanne, relapse et sainte a retenti, puis celle de Frère Martin. Dans ses romans comme dans ses écrits de combat, Georges Bernanos a répercuté le cri de leur âme baptisée mais déchirée par les divisions de la Cité. Non pour entretenir la nostalgie de la Chrétienté mais pour montrer comment l'Homme chrétien, s'il est fidèle aux exigences de sa foi, peut s'imposer au monde par une espèce de dignité, de solidité, qu'aucune leçon ne saurait donner.