Parasite : nom masculin. « Organisme qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente ». Pour Nicolas Framont, étoile montante de la gauche, sont des parasites les membres de la famille Mulliez, de la famille Saadé, Xavier Niel... N'ayant pas peur d'appeler un bourgeois un bourgeois, de définir rigoureusement les contours de cette classe et de nommer ceux qui la servent, l'ouvrage entend documenter rigoureusement les différentes formes de parasitisme qui s'exercent sur notre travail, notre vie politique, nos ressources naturels. Un ouvrage décapant qui ne manquera pas de faire du bruit !
L'évasion fiscale pratiquée par les GAFAM et autres multinationales, la fraude fiscale exercée à une grande échelle, la corruption de nombreux dirigeants et chefs d'État, l'argent collecté par les mafias et trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux complaisants. Renaud Van Ruymbeke, a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Il nous entraîne par cette enquête dans les arcanes du monde opaque des paradis fiscaux.
Une fois de plus, David Graeber bouleverse un élément central de la mythologie néo-libérale : la notion de valeur. Le célèbre pourfendeur du capitalisme réexamine ici un siècle de pensée anthropologique et insuffle une vie nouvelle aux textes classiques sur la valeur et l'échange. Le style vif de Graeber nous entraîne sans effort au coeur de la question qui le préoccupe : est-il possible de proposer une mesure de la valeur commune à toutes les cultures ?
Et s'il fallait faire « dérailler la machine » ?
«Éloge de l'émeute» est un ouvrage remarquable de puissance et d'évocation. A la lumière de l'histoire et des violences économiques, sociales et symboliques que nous subissons, il appelle à « prendre le maquis dans nos têtes ».
Verdissement de façade, récupération d'un discours environnementaliste vidé de sa substance, déploiement d'innovations aux effets « écologiques » douteux : le greenwashing biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.
Fort de ses vingt-quatre entrées, ce manuel d'autodéfense intellectuelle appréhende le greenwashing dans toute son ampleur. Trente-cinq scientifiques et spécialistes de ces questions révèlent les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d'enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un outil essentiel pour ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.
Ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux et celles qui veulent agir pour le climat. Jon Palais, activiste de longue date, partage des enseignements, tirés d'un long engagement, en matière d'efficacité militante. À partir de son expérience, il propose un guide concret pour agir, selon les principes d'action directe non-violente et de désobéissance civile.
« J'ai mal au dos, mal au genou, mal au bras. Pendant près de vingt ans, j'ai porté, porté, porté des personnes âgées. » Et Macron compte vraiment, pour toutes les Rosita du pays, repousser la retraite à 65 ans ? C'est à dire les condamner à une fin de carrière en pointillé, avec du RSA, de l'invalidité ? 65 ans et au-delà, ça va, quand on est banquier d'affaires ou conseiller chez MacKinsey, mais après des décennies dans le bâtiment, dans le ménage, comme soignants ou enseignants, qui le souhaite vraiment ?
Dans ce petit essai d'intervention, le député-reporter, François Ruffin parcourt l'histoire de France et nous invite à reconquérir notre temps, à en redevenir les maîtres. À l'heure où la question des retraites anime le débat politique, c'est un véritable contre-projet de société qu'il développe et propose à tout un chacun.
Reprendre la terre aux machines.
Le temps joue pour nous : les AMAP, la Bio et les circuits courts apparaissent de plus en plus dans les médias comme dans nos assiettes - l'opinion publique est acquise.
L'appel à la responsabilité individuelle, ce « chacun doit faire sa part », est une fable et ne mettra jamais fin au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement au moindre coût, une machine à confisquer les savoirs et savoir-faire, à enrichir les industries technologiques, à déshumaniser.
Il est temps d'échapper à notre enfermement dans les niches d'un marché alimentaire réservé aux classes aisées et de reprendre entièrement la terre aux machines. Ce manifeste propose de sérieuses pistes de rupture.
Après l'ère du « progrès », place à l'âge de la résilience. Partant du constat que la Terre a été mise à mal par l'activité humaine au cours des derniers siècles, Jeremy Rifkin, essayiste renommé et auteur de très nombreux livres traduits en plus de 35 langues, invite à repenser la place de l'espèce humaine sur la planète. Dans ce livre, il dessine des manières pour les hommes de renouer des liens avec la nature qui les entoure et leur propre nature. Il appelle à faire grandir notre capacité de résilience pour imaginer des relations biophiles, qui traversent et dépassent les frontières administratives pour répondre au plus près aux transformations environnementales provoquées par le réchauffement climatique.
Non, nos grandes entreprises du CAC40 ne sont pas une bénédiction pour la France. Depuis les années 1960, nos « champions nationaux » se sont mués en compétiteurs internationaux soumis à la rigueur de la mondialisation. Les pertes publiques sont immenses, les profits privés considérables. La question de savoir en quoi la bonne santé boursière du CAC40 profite à l'économie réelle se pose plus que jamais. À travers les cas de plusieurs grands groupes français comme Total, LVMH ou Vinci, Attac et l'Observatoire des multinationales propose de faire le point sur cette évolution et nous offre des pistes pour dompter ces géants.
Pétrole. Le déclin est proche.
Le « pic pétrolier » est de retour. Dans les années 2000, l'idée que la production de pétrole plafonnerait bientôt avant de décroître agitait le monde de l'énergie. Le boum du pétrole de schiste aux États-Unis a semblé invalider cette prévision, offrant un sursis à un monde toujours accro à l'or noir. Faute de réserves suffisantes, la production mondiale risque d'entrer en déclin au cours des années qui viennent. À partir de données géologiques et industrielles inédites, les auteurs lancent l'alerte : l'ère de l'abondance touche à sa fin. Si l'économie n'anticipe pas ce sevrage, les conséquences promettent d'être sévères, provoquant en particulier des bouleversements géopolitiques majeurs. Une solution existe : prendre au sérieux nos engagements climatiques, et sortir enfin de la dépendance au pétrole. Ce livre sonne comme un réveil urgent.
Peut-on encore prendre soin du monde et s'en émerveiller ? N'y-a-t-il pas d'alternatives à la prédation généralisée ? S'il y a une crise des énergies fossiles, y-aurait-il une voie pour les énergies spirituelles dans nos manières d'habiter le monde ?
Nos existences hors-sols ne dureront pas telles quelles bien longtemps, en tout cas pas pour tout le monde. Nous allons devoir, à un moment ou un autre, quitter notre confort extractiviste, nous devrons le faire pour bien vivre. Notre rôle à nous, humains, pourrait être alors de prendre soin de la Terre comme si notre vie, tant matérielle que spirituelle, en dépendait. C'est ce que propose Jean-Philippe Pierron dans cet ouvrage, en explorant la dimension spirituelle et personnelle de l'écologie.
La société dans laquelle nous vivons est traversée par des crises économiques, sociales et écologiques qui se co-déterminent et s'en tremêlent. La crise sanitaire n'a fait que rendre encore plus visibles la fragilité des systèmes de production et la direction insoutenable de nos économies. Mais comment bifurquer démocratiquement vers une société plus écologique et solidaire ?
Olivier de Schutter, Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits humains et l'extrême pauvreté, nous dévoile cette adresse écrite au pape François à l'occasion d'une visite au Vatican, où il a pu évoquer les moyens de lutter contre la pauvreté à l'échelle mondiale. Dans ce texte, il exprime sa conviction que l'éradication de la pauvreté ne peut plus passer exclusivement par la croissance économique. Au contraire, celle-ci est souvent contre-productive, dès lors qu'elle a souvent contribué à l'augmentation des inégalités et a aggravé la crise écologique.
Le pragmatisme conjuguerait les pêchés de l'irrationalisme, de l'irréalisme et de l'immoralisme. La pensée de W. James en particulier, a été l'objet de violentes critiques : remise en question de toute position de vérité, celle-ci étant réduite à ce qu'elle rapporte ; célébration inconditionnée du sens commun, identifié à des opinions infondées ; subjectivisme, mettant au premier plan la confiance contre l'esprit objectif ; remise en question de toute valeur au profit des effets...
Quoi de plus simple - et de plus génial - qu'une roue ? Et pourtant il aura fallu des centaines de milliers d'années après la fabrication des premiers outils pour que l'homme ait l'idée de concevoir cet objet qui allait changer sa vie. Et encore... Les Égyptiens n'utilisaient pas la roue lorsqu'ils construisirent les grandes pyramides. Plus étonnant, aucune civilisation du continent américain ne l'a jamais utilisée avant le débarquement des Européens - alors que la roue n'y était pas inconnue.
Et si la maîtrise de la roue, bien plus qu'une question technique, était une question politique ? Grâce à la roue, l'humanité a pu abolir les distances et le temps. Avec l'ajout du moteur, la fuite en avant ne s'est plus arrêtée, au risque de nous emporter vers notre propre destruction.
C'est cette histoire que raconte Raphaël Meltz en nous montrant que, sans la roue, un autre monde aurait été possible.
Le chamane est un individu capable, d'une façon mystérieuse pour nous, de voyager en esprit, de se percevoir simultanément dans deux espaces, l'un visible, l'autre virtuel, et de les mettre en connexion. Ce type de voyage mental joue un rôle clé pour établir des liens avec les êtres non humains qui peuplent l'environnement.
Les chamanes ne gardent pas pour eux seuls l'expérience du voyage en esprit : ils la partagent avec un malade, une famille, parfois une vaste communauté de parents et de voisins. Les participants au rituel vivent tous ensemble cette odyssée à travers un espace virtuel. De génération en génération, les sociétés à chamanes se sont transmis comme un précieux patrimoine des trésors d'images hautes en couleur, mais en grande partie invisibles.
Ce livre est le fruit d'enquêtes de terrain et reprend l'ample littérature ethnographique décrivant les traditions autochtones du nord de l'Eurasie et de l'Amérique. Au travers de récits pleins de vie, il rend compte de l'immense contribution à l'imaginaire humain des différentes technologies cognitives des chamanes. Les civilisations de l'invisible bâties par les peuples du Nord, encore puissantes à l'aube du XXe siècle, n'ont pas résisté longtemps à l'entreprise d'éradication méthodique menée par le pouvoir colonial des États modernes, qu'il s'agisse de l'URSS, des États-Unis ou du Canada. Ce livre nous permet en?n de les appréhender dans toute leur richesse.
Comment continuer d'habiter ce monde étrange, accéléré, qui préfère le jetable au durable, le virtuel au réel, la nouveauté à la pérennité ? L'architecture peut-elle encore faire sens, à l'heure où se multiplient les villes aseptisées, et où nous vivons toujours plus déconnectés des milieux qui nous accueillent ? Dans ce texte engagé et incarné, l'architecte et philosophe Mathias Rollot invite à redéfinir l'architecture à partir des idées du mouvement biorégionaliste. L'éthique biorégionaliste déplace nos manières de voir le monde et ouvre des pistes radicales, pour remettre l'architecture au service du vivant et de ses territoires, et d'une société plus juste et équitable. Entre architecture et philosophie, entre aménagement et animalisme, entre militantisme et recherche, ce texte animé connecte des mondes et ouvre de nombreuses pistes d'action
Flora Tristan, qui porte la voix des exclus du monde tant elle concentra sur elle tous les malheurs possibles, est l'une des mères du féminisme moderne. Un féminisme concret, pratique, comme en témoigne ce texte de 1835 qui prône l'entraide parmi les femmes.
À l'heure où la géopolitique occupe une place prépondérante dans l'actualité, ce premier volume d'une nouvelle collection transforme notre manière de considérer le monde. Intitulée « Le monde d'après », elle prolonge et rompt avec la collection « L'État du monde », elle aussi dirigée par Bertrand Badie et Dominique Vidal, et publiée à La Découverte pendant vingt ans. Il s'agit ici de saisir la nouvelle grammaire des relations internationales, de changer de lunettes pour regarder le monde tel qu'il est, libéré des projections du passé. Nourri par les contributions de nombreux auteurs et autrices, ce livre nous invite à sortir du mythe de l'éternel recommencement de l'histoire et de faire émerger l'inédit afin de mieux s'y adapter.
C'est un mot interdit, un mot tabou, un mot qui fait peur même à ceux qui s'y reconnaissent : « anarchisme » ! Et pourtant, cette vision du monde, bien loin des images de violence que les dominants répandent pour la discréditer, promeut la coopération, l'émancipation, le respect des êtres et du vivant. C'est ce que vous racontera ce livre, qui n'est pas un essai, mais une histoire : celle d'une femme « normale », qui n'aurait jamais pensé qu'elle était anarchiste, mais qui, au fur à mesure de son parcours intellectuel et politique, a découvert cette doctrine libératrice. Par son refus de l'autoritarisme et son souci de l'écologie, l'anarchisme se répand discrètement à travers la société et s'articule de plus en plus souvent, dans les idées et sur le terrain, avec l'écologie. Il était temps que l'on puisse de nouveau afficher sereinement ce mot. Et si, vous aussi, vous étiez anarchiste sans le savoir ?
Kumpania décrit comment les Roms de Provence, fragments d'un peuple-résistance, se réinventent et s'organisent malgré les persécutions du 20e siècle et la privatisation de l'espace public de ces cinquante dernières années. Les Roms de Provence sont l'un des collectifs fugitifs contemporains qui vivent encastrés dans le territoire des États-Nations et en dépendent pour accéder à leurs lieux d'habitation. Pourtant français depuis 150 ans, ils sont contraints de vivre dans les lieux qu'on leur impose. Souvent situés dans des zones industrielles polluées, ces « aires d'accueil » sont aujourd'hui les seuls endroits où les personnes catégorisées comme « gens du voyage » peuvent habiter légalement dans leur caravane. Les Roms de Provence ont appris à métamorphoser les sites pollués dans lesquels ils sont tenus de vivre, pour tisser un monde réglé par ses propres rythmes, ses modes d'échange et son cosmopolitisme. Ils montrent discrètement, mais par un exemple de longue durée, que d'autres formes politiques que celle de l'État et de ses Institutions existent sur le territoire national.