Filtrer
Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Entreprise, économie & droit
-
Ultime recours : accidents du travail et maladies professionnelles en procès
Delphine Serre
- Raisons D'Agir
- Raisons D'agir
- 4 Octobre 2024
- 9791097084349
La défense des intérêts des travailleurs ne se joue plus seulement dans les rapports de forces directs entre salariés et employeurs. Le droit du travail et le système de protection social définissent un cadre légal pour garantir ces intérêts et c'est de plus en plus devant les instances judiciaires que se joue leur défense. Le monde de la justice n'est pas le monde irénique où se réalise une prise en compte équitable des intérêts, immune aux inégalités sociales parfois immenses entre les partis en présence. Victimes d'accidents ou de maladies dont ils voudraient faire reconnaître l'origine professionnelle, des salariés sont pris dans un jeu où ils sont confrontés aux caisses d'assurance maladie et aux employeurs. Ces derniers, pour leur part, n'hésitent pas à attaquer les caisses toujours trop promptes à leurs yeux à valider l'origine professionnelle des maux du travail. Pour faire apparaître comment la souffrance au travail se voit reconnue par le droit, l'ouvrage s'appuie sur une enquête menée sur six ans dans huit juridictions dans lesquelles toutes les parties juridiques en présence (juges, assesseurs, représentant·es des caisses, avocat·es d'employeurs et de salariés) ont été interrogées en regard de l'analyse fouillée d'une trentaine d'audiences. La justice procède d'une alchimie qui transmute les requêtes profanes des justiciables en attendus qualifiés juridiquement. Mais cette alchimie ne prend pas en compte de la même manière toutes les formes des douleurs du travail, les lésions physiques, les troubles musculosquelettiques ou les dépressions. Et à ce jeu les femmes sont le plus souvent perdantes. Apparaît ainsi comment, à l'insu de ceux qui agissent au nom du droit, les inégalités de classe et de genre façonnent les affaires traitées, les pratiques de jugement et les chances d'obtenir gain de cause.
-
L'inhumanité : serial killers et capitalisme
Laurent Denave
- Raisons D'Agir
- Raisons D'agir
- 2 Février 2024
- 9791097084370
Le titre du présent ouvrage fait allusion à l'un des livres du philosophe Jacques Bouveresse, Les premiers jours de l'inhumanité (qui faisait lui-même référence aux Derniers jours de l'humanité de Karl Kraus) portant sur le triste spectacle de ce monde, ravagé par la guerre et dévoré par l'injustice - une injustice alimentée aujourd'hui par le système néolibéral qui conduit à l'explosion des inégalités.
Plus la société est inégalitaire plus elle est violente et les régions du monde les plus inégalitaires sont aussi celles où l'on dénombre le plus d'homicides. Cela explique en grande partie le nombre important d'homicides aux États-Unis, le plus inégalitaire des pays riches, dont l'insécurité sociale a été aggravée depuis les années 1970-1980 par les politiques économiques néolibérales.
Ce livre se focalise sur un cas limite, celui des meurtres en série, qui semblent, à première vue, obéir à une logique purement criminelle ou exprimer une forme de folie strictement individuelle. Ces crimes ne font pourtant pas exception à la règle, comme l'a montré l'anthropologue Elliott Leyton dans son ouvrage pionnier Hunting Humans?: sans mobile apparent ils sont en réalité motivés par un désir de revanche sociale et de célébrité, pour des individus dont la trajectoire sociale a été bloquée (impossibilité de vivre le «?rêve américain?») dans un contexte de crise économique.
Devenir tueur en série permet de compenser ses frustrations sociales, trop importantes dans une société où règne une concurrence acharnée entre ses membres pour l'occupation des places (des emplois notamment) donnant droit à une vie confortable et à la consommation des biens que la publicité incite à acheter.
C'est aussi le moyen d'obtenir ce qu'on peut appeler une revanche sociale réactionnaire, étant donné qu'elle ne fait que renforcer le système injuste et violent dont le tueur a été lui-même victime, en focalisant l'attention sur l'horreur de ses actes et non sur l'horreur du système.
En s'appropriant la vie de leurs victimes, les tueurs en séries renforcent la leur, ceci dans un contexte de crise économique et/ou de trajectoire sociale bloquée, et donc dans l'incapacité de se réaliser (ou progresser) socialement autrement qu'en captant le capital de vie de leurs victimes. -
Jusqu'à quand ? pour en finir avec les crises financières
Frédéric Lordon
- Raisons D'Agir
- 23 Octobre 2008
- 9782912107428
On n'aurait pas dû avoir à attendre un événement extrême comme la crise des subprimes pour prendre conscience de l'effrayante nocivité de la finance déréglementée.
Mais la libéralisme est ainsi fait qu'il tolère aisément les crises qui n'affectent que les dominés et ne s'émeut que de celles qui frappent ses élites. or nous y sommes. la finance étasusienne est en ruine et celle de l'europe ne vaut guère mieux. au moins cette crise met-elle à nu les mécanismes du désastre tels qu'ils sont inscrits dans les structures même des marchés, et force jusqu'aux plus bornés des idéologues à la seule conclusion restante : sauf à risquer de nouveau que les mêmes causes entraînent les mêmes effets, il est temps de tout changer.
-
Fonds de pension, piège à cons ? mirage de la démocratie actionnariale
Frédéric Lordon
- Raisons D'Agir
- 9 Juin 2000
- 9782912107107
Quinze ans après la déréglementation des marchés, voilà que se profile la perspective des fonds de pension.
Cette consécration du pouvoir des grands actionnaires institutionnels frappe d'abord le salariat sur qui retombent tous les risques. mais la vraie menace est dans les fausses promesses d'une réconciliation du capital et du travail autour de l'épargne salariale, dans l'avènement d'une société du patrimoine et l'utopie monstrueuse d'une " démocratie des actionnaires ".
-
Et si les scandales à la enron n'étaient que l'arbre qui cache la forêt ? sans malversations majeures, vivendi, alcatel et france télécom n'en ont pas moins frôlé la faillite et ruiné leurs salariés-actionnaires.
Mais il est tellement plus facile de croire que si le capitalisme financier est en crise c'est parce qu'il a manqué d'honnêteté, de rigueur, de transparence et de vérité des comptes. pendant qu'on en appelle à l'éthique et qu'on se figure que la vertu va sauver le monde, au moins on ne parle pas d'autre chose. l'incrimination des individus de petite vertu fait agréablement diversion et laisse inquestionnées les structures de la finance, celles-là mêmes qui sont cause de tout.
Comme toujours lorsqu'il s'agit de s'attaquer aux lieux communs du moment et de résister à leur pouvoir d'attraction, défaire la thèse du "péché" pour faire voir le travail des structures nécessite de prendre le temps d'un détour.
A commencer par celui du retour aux logiques qui soumettent l'économie à l'emprise de la finance déréglementée.
-
Des dominants très dominés ; pourquoi les cadres acceptent leur servitude
Gaetan Flocco
- Raisons D'Agir
- 3 Décembre 2015
- 9782912107794
Les cadres ont incarné la société salariale : entre le travail et le capital, ils ont prospéré pendant quatre décennies. Depuis les années 1990, eux aussi subissent les effets de l'intensification du travail, des restructurations dans les entreprises et de la peur du chômage. Pourtant, les cadres, plus que les autres salariés, semblent embrasser leur condition. Ils trouvent dans le stress, les responsabilités, la compétition, et des marges de manoeuvre pourtant réduites autant de sources de gratification symbolique.
Loin d'une adhésion enchantée à l'idéologie managériale, les cadres rencontrés au cours de son enquête par Gaëtan Flocco expriment un rapport au travail qui, malgré tout, relève autant de la réalisation de soi que de l'exploitation. Ainsi, le livre explore l'ambivalence fondamentale qui fait des cadres les complices de leur propre servitude.
-
La double dépendance ; sur le journalisme
Patrick Champagne
- Raisons D'Agir
- 3 Mars 2016
- 9782912107855
Il est peu de professions qui, comme celle de journaliste, donnent lieu à des représentations sociales aussi contradictoires. Le personnage social du journaliste tend en effet à osciller entre, d'une part, des figures très prestigieuses comme celle du " grand reporter " qui paye parfois de sa vie la couverture des conflits, celle du " journaliste d'investigation " qui lève des scandales et sert ainsi la démocratie ou encore du commentateur politique et, d'autre part, la figure très négative du journaliste corrompu qui fait des articles de complaisance, qui bidonne ses reportages, qui profite des malheurs du monde (on parle des " charognards de l'information ") ou même, qui tels les paparazzis, cherchent de façon purement mercantile à étaler dans l'espace public la vie privée des personnages publics - ou connus du public - devenus pléthore avec la moyens modernes de divertissement (télévision, cinéma, disques, etc.) et les formes encore plus modernes de diffusion (internet, réseaux sociaux, etc.).
Bref, le journaliste est un personnage social trouble, capable du meilleur comme du pire. Au principe de cette représentation sociale pour le moins contrastée : la faible autonomie du champ médiatique. Les journalistes doivent composer avec des contraintes propres au métier (réactivité, urgence, polyvalence parfois antagoniste avec la compétence) mais aussi et surtout fortes contraintes externes, celles qu'exercent les champs politique et économique avec l'assistance de spécialistes en communication.
C'est parce que le risque de " dérapages " est grand que la profession multiplie les codes de déontologie tout en se refusant au nom de la liberté, d'en sanctionner les manquements. De même, le recours massif aux sondages par les médias - sondages préélectoraux, d'opinion, d'audience, de notoriété, etc. - constitue une forme de défense des journalistes qui, à la fois courtisés et méprisés, tendent à s'abriter derrière des pourcentages apparemment scientifiques et donc indiscutables.
Il n'est pas un média qui, aujourd'hui, ne fasse état chaque jour, pour légitimer une opinion, du dernier sondage commandé par lui ou par ses concurrents. Il ne faudrait pas croire cependant que l'introduction de cette pratique, parce qu'elle est peu scientifique, et même souvent d'ordre ludique soit sans effets. Cette " pensée par sondages " qui caractérise de plus en plus le mode de penser des journalistes s'appuie sur l'effet politique qu'exerce l'invocation de la représentativité des enquêtes par sondages et tend à généraliser le principe majoritaire, au détriment de tout autre forme de " participation " politique.
S'appuyant sur des études de cas très concrets - une manifestation de rue, la fausse agression du RER D, la crise du journal Le Monde et les avis de son médiateur, etc. - Patrick Champagne, sociologue des médias, membre de ACRIMED, auteur de Faire l'opinion, paru chez Minuit en 1990 et resté depuis un ouvrage de référence en science politique, nous fait entrer dans les luttes entre les journaux pour produire des événements, voire parfois pour les coproduire et montre comment fonctionne le champ journalistique, cette machine à fabriquer l'actualité.
L'ouvrage qui est écrit dans un langage accessible aux non spécialistes s'adresse à tous ceux, militants associatifs, enseignants ou simples citoyens qui veulent s'informer sur la fabrication de l'information.
-
épistémocratie : enquête sur le gouvernement international du capitalisme
Vincent Gayon
- Raisons D'Agir
- Microcosmes
- 21 Octobre 2022
- 9791097084202
Depuis les années 1990 et les manifestations de Seattle et de Gènes, les organisations économiques internationales ont été mises en cause par les mouvements altermondialistes comme des citadelles du néolibéralisme. Elles ont aussi été prises à partie, plus récemment, par de nombreux gouvernements, l'administration Trump en tête. Mais que sait-on de leur fonctionnement réel ? Leurs sigles abscons - FMI, OCDE, PNUD, OMS, OMC, BM, BRI, BCE, G7, G20, etc. - et la technicité supposée de leur expertise tiennent à distance le profane ou le militant. Leur composition et leur action ordinaires n'attirent guère l'attention journalistique et citoyenne, ni celle des chercheurs. Et les gouvernements ont tout à gagner à les faire paraître homogènes, coupées des réalités, extérieures à eux, indépendantes. L'enquête sociologique présentée dans ce livre propose au contraire d'entrer de plain-pied dans ces espaces internationaux. L'on y suit alors des initiatives bureaucratiques oubliées, en faveur d'un État social au coeur de la crise économique des années 1970, autant que des protagonistes bien connus de la mondialisation néolibérale (Hans Tietmeyer, Alan Greenspan, Milton Friedman, Martin Feldstein, Alfred Müller-Armack, Paul Volcker, la Société du Mont-Pèlerin ou le groupe de Bilderberg, entre autres). L'on y étudie comment se structurent les relations transgouvernementales à bonne distance des débats publics, en montrant par exemple comment les « mains gauches » (social et écologique) et les « mains droites » (économique et financière) des États s'y livrent des batailles politiques et scientifiques à la fois. L'image lénifiante de la « coopération économique » en sort dissipée, de même que celle qui place ces institutions dans un olympe savant hors-sol. L'enquête donne à voir ces espaces hautement confinés et interroge l'institution de cette figure politique non élue, qui fait bon ménage avec le capitalisme, et que l'on peut dénommer : l'épistémocratie internationale.
-
Les dettes illégitimes ; quand les banques font main basse sur les politiques publiques
François Chesnais
- Raisons D'Agir
- 9 Juin 2011
- 9782912107602
De nombreux pays européens, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, voire la France, auraient, nous dit-on, vécu « au-dessus de leurs moyens ». Parce qu'ils ne taxent pas la fortune et le capital et qu'ils ne luttent pas contre l'évasion fiscale vers les paradis fiscaux, les gouvernements se sont effectivement lourdement endettés auprès des fonds de placement étrangers, mais aussi des banques européennes. Celles-ci ont des bilans fragiles. Elles ont créé trop de crédit par rapport à leurs dépôts et fonds propres. Elles ont été sauvées à l'automne 2008. Elles exigent de l'être une seconde fois. Les politiques de rigueur budgétaire et de réduction salariale exigées par l'Union européenne, la BCE et le FMI sont socialement injustes. Elles enfoncent l'Europe dans la récession. Se pose ainsi la question de l'annulation des dettes publiques et dans la foulée celle de la socialisation des banques, BCE incluse. Certains plaident pour le rééchelonnement des dettes. Dans ce livre, c'est leur dénonciation qui est défendue.
-
Les banques centrales servent-elles nos intérêts ?
Peter Dietsch, François Claveau, Clément Fontan
- Raisons D'Agir
- 7 Novembre 2019
- 9791097084028
Ce livre est une critique précise du mandat des banques centrales et une proposition de réforme. Il a été écrit par des universitaires pour des non-spécialistes.
Le modèle d'indépendance de la Banque centrale, qui a vu le jour dans les années 1990, doit être réévalué à la lumière de l'économie moderne et du rôle joué par les banques centrales après la crise financière mondiale de 2007.
Les auteurs expliquent comment et pourquoi le mandat des banques centrales a été défini de manière restrictive dans le monde occidental et comment le rôle des banques centrales a changé après la crise financière de 2007, lorsque la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale (Fed) aux États-Unis et la Banque d'Angleterre (BoE) ont utilisé le pouvoir qui leur était dévolu par leur monopole sur la publication d'un cours légal pour injecter des liquidités dans l'économie pour gonfler le bilan des banques. Les auteurs concentrent leurs discussions sur ces trois banques centrales. Il existe des politiques alternatives qu'il est urgent de mettre en place.
-
En France, l'égalité devant l'impôt relève des principes républicains proclamés par les révolutionnaires de 1789 : d'après la Déclaration des droits de l'homme, tous les citoyens doivent contribuer « en raison de leurs facultés ». Mais l'expression est tellement générale et abstraite qu'elle a servi à justifier à peu près toutes les réformes fiscales, y compris les plus inégalitaires.
Le plus souvent limitée à la question de la répartition de la charge fiscale entre les différentes tranches de revenus, le discours sur la justice fiscale oublie une autre forme d'inégalité devant l'impôt, plus profonde : celle qui résulte des conditions sociales de la mise en oeuvre des règles censées s'appliquer à tous. Si la loi condamne sans ambiguïté les contribuables qui ne déposent pas leur déclaration, son application est loin d'être uniforme. Au-delà des déclarations d'intention visant à lutter contre la fraude fiscale, certains délits sont mieux tolérés que d'autres. L'enjeu de ce livre est de résoudre une énigme : comment une institution composée d'agents soucieux d'oeuvrer pour l'intérêt général et le bien commun, peut-elle (re)produire autant d'inégalités ?
Pour aborder la question des inégalités sociales face à l'impôt, Alexis Spire a choisi de privilégier les prélèvements qui mettent les contribuables directement en relation avec l'administration : l'impôt sur le revenu, la fiscalité locale et l'imposition des patrimoines. Il s'intéresse ici aux impôts qui mettent en contact les représentants de l'Etat et les contribuables : les conditions sociales d'application du droit génèrent une forme d'inégalité particulière, non réductible aux règles inscrites dans le droit.
L'inégalité sociale devant l'impôt renvoie d'abord à des dispositifs de taxation différents, laissant des marges de manoeuvre plus ou moins grandes à ceux qui doivent s'y soumettre comme c'est le cas de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui doit être auto-déclaré. Elle renvoie aussi à la relation de plus ou moins grande familiarité que les contribuables entretiennent à l'égard de la matière fiscale. D'un côté, les détenteurs de hauts revenus et/ou d'importants patrimoines peuvent s'offrir les services d'un avocat fiscaliste ou d'un expert comptable. De l'autre, les ménages des catégories populaires et des classes moyennes modestes s'en remettent les plus souvent aux conseils des fonctionnaires des impôts de moins en moins nombreux qui, dans bien des cas, doivent à la fois les aider à formuler leur requête et en décider l'issue. On le voit les stratégies d'évitement de l'impôt ne sont pas les mêmes en haut et en bas de l'échelle fiscale.
Ce livre s'appuie sur une enquête ethnographique qui s'est d'abord déroulée de 2006 à 2007 dans deux centres des impôts, l'un dans le Nord et l'autre en région parisienne. Il s'appuie donc sur un travail approfondi auprès de diverses administrations fiscales comme c'était le cas dans Accueillir ou reconduire, l'ouvrage à succès paru aux Editions raisons d'agir dans lequel Alexis Spire analysait l'attitude de l'administration vis-à-vis des étrangers.
Faibles et puissants face à l'impôt aborde au total sous un angle entièrement nouveau la question de la fiscalité et il montre que derrière les pratiques des agents des impôts sont en jeu des éléments essentiels de l'égalité citoyenne et de la définition concrète de l'intérêt général. Cet ouvrage sort la politique fiscale de la chasse gardée des économistes et remet la question fiscale au centre de la question sociale. Ecrit de manière fluide et claire, utilisant des exemples frappants et bien choisis, il s'adresse aussi plus généralement à un large public, à tous ceux qui pensent que la politique publique doit défendre l'égalité entre les citoyens.
-
La dette publique est désormais placée au centre du discours de nos gouvernants. Sa réduction est leur principal objectif. Initialement présentée comme le préalable incontournable à toute autre mesure de politique économique, elle devient en fait et paradoxalement une fin politique en soi.
Alors que la dette publique et sa forte augmentation récente sont avant tout l'un des symptômes de la crise, elles sont en effet présentées comme la cause des problèmes économiques actuels permettant ainsi de différer sine die la nécessaire régulation de la sphère financière et bancaire Pour combattre efficacement ces discours mensongers et les politiques délétères qui les accompagnent, il faut restituer la question de l'endettement public dans la trajectoire longue du développement des économies occidentales, bien avant la crise actuelle. En effet, les ratios d'endettement public ont commencé à augmenter depuis le début des années 1980, à la faveur de la déréglementation financière, de la disparition des contrôles sur la circulation des capitaux et de l'abandon des politiques économiques visant au plein emploi et à l'amélioration du sort du plus grand nombre au profit de politiques centrées sur le libre échange et la mise en concurrence tous azimuts.
Ainsi, la hausse permanente de la dette publique est tout simplement le fruit des politiques menées depuis trente ans. Pour comprendre les mécanismes qui ont conduit à la forme particulière de dette publique que nous connaissons aujourd'hui et à son accroissement dont le financement grève le budget de l'État il faut revenir à la fonction de la dette publique dans les économies contemporaines.
Le présent ouvrage présente avec rigueur et de manière didactique ces mécanismes, tout en mettant à disposition du lecteur les données statistiques qui permettent de les comprendre. Il montre ainsi pourquoi la dette publique n'est pas l'ennemi de l'investissement privé qu'elle priverait de moyens de son financement mais en quoi elle constitue, au contraire, un instrument de stabilisation et de croissance économique.
-
L'économie politique n'est pas une science morale
Bruno Amable, Stefano Palombarini
- Raisons D'Agir
- Cours Et Travaux
- 25 Mars 2005
- 9782912107220
Y a-t-il une alternative au capitalisme ? Le modèle social européen n'est-il pas condamné à se fondre dans le capitalisme néolibéral anglo-saxon ? Ces questions récurrentes sont souvent mal posées car elles supposent implicitement l'unicité du capitalisme, niant sa réelle multiplicité: malgré vingt ans de mondialisation libérale, les grandes économies développées se différencient par leurs institutions économiques et sociales, ce qui façonne des modèles capitalistes très variés. Ce livre décrypte la nature, les causes et les conséquences de cette diversité. Il identifie cinq capitalismes : le modèle néo-libéral, le modèle continental européen, le modèle social-démocrate, le modèle méditerranéen et le modèle asiatique. Chacun de ces modèles est caractérisé par des complémentarités institutionnelles spécifiques. L'analyse s'appuie sur une « économie politique » des institutions. Celles-ci ne sont pas des « instruments » que manipuleraient à leur guise d'improbables « ingénieurs sociétaux » en vue d'atteindre un quelconque optimum économique théorique. Elles résultent d'un processus politique, d'une dynamique historique, au cours de laquelle s'élaborent des compromis entre les forces sociales et politiques.
Cette approche renouvelle les idées reçues sur l'avenir du modèle social européen. Depuis les années 1990, la pensée dominante a promu l'idée d'une réforme nécessaire des économies européennes, offrant aux marchés plus de liberté et de flexibilité, c'est-à-dire une convergence vers le modèle anglo-saxon jugé plus efficace. Or la montée du néolibéralisme n'est pas un projet économique de convergence vers un modèle optimal. C'est un projet politique. Projet paradoxal, puisqu'il veut étendre au reste du monde le résultat d'un compromis politique spécifique à une société particulière. Aussi l'auteur ne croit-il pas à la réussite d'un tel projet. La tentative de greffe forcée d'un modèle anglo-saxon et néolibéral sur l'Europe continentale se heurtera à une opposition politique croissante. Une autre Europe que l'espace de libre-échange néolibéral est donc non seulement possible, mais aussi probable.
-
Les agents de l'économie ; patrons, banquiers, journalistes, consultants...
Christian de Montlibert
- Raisons D'Agir
- 22 Novembre 2007
- 9782912107374
Pendant que les salariés produisent la richesse, d'autres agents produisent la croyance dans l'économie de marché : patrons d'entreprises, banquiers d'affaires, journalistes économiques, consultants et mêmes élus. Ils sont à la fois concurrents et complices. Les exigences de leurs métiers les séparent, mais tous ont intérêt à faire prévaloir le point de vue économique sur toute autre considération.
À partir d'enquêtes menées dans ces milieux très fermés, le sociologue Christian de Montlibert analyse les ressources propres à chacune de ces professions : l'argent, bien sûr, mais aussi les titres universitaires, les relations sociales, la notoriété, etc. C'est cette diversité dans les formes d'accumulation qui renforce la puissance des agents de l'économie. Mais elle ne leur suffirait à imposer leur point de vue s'ils n'étaient capables de se rassembler pour " faire groupe ".
-
Les capitalismes non alignés ; les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde
Joël Ruet
- Raisons D'Agir
- Cours Et Travaux
- 3 Octobre 2016
- 9782912107831
L'essor des économies émergentes constitue l'une des grandes transformations du XXe siècle. Elles restent pourtant bien mal comprises.
Elles ne convergent pas plus vers un modèle capitaliste-libéral en voie d'unification qu'elles ne peuvent être réduites à des capitalismes d'État centralisés et autoritaires. Ces émergences sont marquées par l'invention de formes étatico-économiques originales, non seulement non-alignées aux capitalismes de l'Occident mais déjà capables de changer la face de la mondialisation. Une foisonnante diversité, telle est la « nouvelle façon du monde » qui ré-ouvre l'hypothèse capitaliste.
Dans ce livre, Joël Ruet revient aux sources et trajectoires de l'émergence sur la base d'une longue fréquentation de ses acteurs en Inde, en Chine, en Afrique de l'Ouest et dans le monde arabe. Il y retrace les histoires multiples et entrelacées des territoires, des industries et des États qui la constituent et où se forge le monde de demain.
-
De génération en génération ; arrangements de famille dans les entreprises vitivoles de Cognac
Céline Bessière
- Raisons D'Agir
- 7 Janvier 2010
- 9782912107510
Impossible aujourd'hui de soutenir la thèse de la disparition des entreprises familiales dans le capitalisme contemporain : implantées sur tous les continents, les entreprises familiales représentent plus des trois quarts des entreprises enregistrées dans le monde et contribuent aux deux tiers de la production totale chaque année.
Dans le secteur agricole en France, elles sont massivement prédominantes. C'est alors tout à la fois un métier, un statut de chef d'entreprise indépendante, un patrimoine, un lieu de travail et de résidence qui sont transmis de génération en génération. L'école républicaine promeut le mérite individuel. La société salariale fait du travail un accomplissement personnel. Et, désormais, la famille serait davantage centrée sur les relations affectives plut, que sur la transmission de patrimoine ! Dans ces conditions, comment comprendre que des jeunes gens reprennent une entreprise familiale - Est-ce une charge ou une chance - À contre-courant des analyses qui n'en finissent pas d'annoncer la fin des paysans, ce livre propose une enquête de terrain sur les transformations des entreprises viticoles de la région de Cognac, au début des années 2000.
-
Vers un socialisme du xxeme siecle? le venezuela, la bolivie et l'equateur entre ombres et lumieres
Toussaint Eric
- Raisons D'Agir
- 9782912107541
-
-
Financiers, philantropes
Nicolas Guilhot
- Raisons D'Agir
- Cours Et Travaux
- 1 Octobre 2004
- 9782912107206
-
Financiers, philanthropes ; sociologie de Wall Street
Nicolas Guilhot
- Raisons D'Agir
- Cours Et Travaux
- 19 Janvier 2006
- 9782912107282
Wall Street est le symbole même de la finance des années 1980, du capitalisme triomphant, des empires bâtis sur des opérations de bourse de grande ampleur, par des personnages à la réputation sulfureuse (George Soros, Ted Turner, Michael Milken) qui se sont assurés, en un temps record, des fortunes personnelles immenses. Vingt ans plus tard, les mêmes se lancent dans de grands projets de fondations privées qui auraient pour seul objet de faire le bonheur de l'humanité. Ces financiers devenus philanthropes évoquent l'épopée des " barons voleurs", les Carnegie et Rockefeller qui, partis de peu, avaient fondé les plus grandes entreprises du capitalisme du début de XXe siècle aux États-Unis, en recourant eux aussi aux marchés financiers. Et qui, sur le tard, avaient également cru bon de léguer à la postérité de grandes fondations, des universités ou des hôpitaux. A partir de cette analogie historique, Nicolas Guilhot montre que ce mouvement du capitalisme vers la bienfaisance universelle exprime une dimension essentielle de la reproduction du capital qui, pour se perpétuer, doit trouver les formes de sa propre légitimation.
-
La « révolution » qu'a connue le Royaume-Uni, dans les années 1980, sous Margaret Thatcher, et qui a fait de lui le pays du « libéralisme réel » fut largement préparée par un travail de subversion intellectuelle de l'ordre keynésien.
Travail mené d'abord à partir d'institutions privées de recherche et de vulgarisation idéologique néo-libérales fortement imbriquées sur le plan international. En l'espace de quelques années, ces think tanks britanniques ont contribué à forger un nouveau sens commun économique, dont l'actuel Premier ministre, Tony Blair, reste très largement prisonnier et qui est construit autour de la privatisation, de la déréglementation et de la précarisation du travail.