Pamphlets, théâtre, discours de presse, essais, ils sont souvent anonymes, parfois signés de plumes célèbres, comme Louis-Sébastien Mercier ou Germaine de Staël. Quel rapport pragmatique ces textes entretiennent-ils avec leurs lecteurs et spectateurs ? Quelles sont les incidences de la fracture révolutionnaire, avec ce qu'elle engendre de bouleversements dans la définition de l'espace public et de la manière dont y circulent les textes, sur la reconfiguration éventuelle des discours, voire sur l'invention d'une langue inédite ? Au fil des épisodes successifs de la Révolution, notamment au cours de la période de Thermidor et du Directoire, quelles figures ou quels groupes cristallisent ces haines politiques ? Comment s'orchestre l'articulation entre la logique passionnelle de la haine et la rationalité supposée du politique ?